Il y a tout juste 110 ans...

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... voici ce qu'écrivait Charles de Foucauld:

"Notre Algérie, on n'y fait pour ainsi dire rien pour les indigènes. Les civils ne cherchent la plupart qu'à augmenter les besoins des indigènes pour tirer d'eux plus de profit, ils cherchent leur intérêt personnel uniquement; les militaires administrent les indigènes en les laissant dans leur voie, sans chercher sérieusement à leur faire faire des progrès. De sorte que nous avons là près de trois millions de musulmans depuis plus de soixante-dix ans pour le progrès moral desquels on ne fait pour ainsi dire rien, desquels le million d'Européens habitant l'Algérie vit absolument séparé, sans les pénétrer en rien, très ignorant de tout ce qui les concerne, sans aucun contact intime avec eux, les regardant toujours comme des étrangers et la plupart du temps comme des ennemis. Les devoirs d'un peuple qui a des colonies ne sont pas de ceux-là, et cette fraternité, que personne ne nie, trace des devoirs bien différents. Croyez là-dessus votre enfant qui est devenu presqu'un vieillard, qui vit au milieu de misères infinies pour lesquelles on ne fait rien et on ne veut rien faire; pouvant et devant faire tant de bien, on aggrave au contraire l'état moral et intellectuel si lamentable de ces peuples en ne voyant en eux qu'un moyen de gain matériel. Ce que voient les indigènes de nous, chrétiens, professant une religion d'amour, ce qu'ils voient des Français incroyants criant sur les toits fraternité, c'est négligence, ou ambition, ou cupidité, et chez presque tous, hélas, indifférence, aversion et dureté."

Charles Foucauld.

Femmes.

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 Mardi-Gras. Qui fera les gaufres? Papa ou maman? J'ai posé ce matin de bonne heure la question à mon fils aîné. " Maman??? " fut sa seule réponse.

Yayi Bayam Diouf, sénégalaise a créé le Collectif des mères contre l'émigration clandestine. Ce collectif compte 40 groupes de femmes regroupés sur la côte sud de la région de Dakar. Il y a quatre ans, le fils unique de Yayi Bayam Diouf est parti sur une pirogue vers l'Europe à l'âge de 26 ans . Depuis, elle ne l'a jamais revu, n'a jamais plus eu de nouvelles.


Les femmes de ce Collectif se posent clairement la question de l'émigration. Faut-il dissuader les jeunes de partir ou au contraire réaffirmer le droit pour chacun à migrer ? Concernant les sommes d'argent dépensées par l'Europe pour l'opération Frontex ( surveillance aux frontières ) , Yayi Bayam Diouf s'insurge : " Si l'Europe mettait autant à soutenir les projets de développement ici, je vous jure que l'émigration s'arrêterait".


La question de la migration était au centre du Forum social mondial ( FSM) de Dakar. C'est juste avant l'ouverture de celui-ci qu'a été adoptée la Charte mondiale des migrants.( Dont j'ai déjà parlé dans le message Migrants .)( Sources : hebdomadaire La vie )

Poème de Maram al-Masri ( Née en Syrie )
Je voudrais être une femme.
Signe distinctif:
un sourire éternel sur les lèvres,
des baisers
profonds comme le miel.

Je voudrais être une femme
qu'on ne peut ni additionner
ni soustraire
ni multiplier
ni diviser
ni gommer
ni sommer
ni assommer.

En Iran, en mai 2009, j'ai vu une princesse digne des contes des "Mille et Une Nuits". C'est mon imaginaire de petite fille qui ressurgit. C'était un vendredi, jour de repos pour les Perses, dans un jardin de la ville d'Ispahan aux senteurs de roses . Nous nous promenions lorsqu'une jeune Iranienne d'une extrême beauté , vêtue d'un "mantô" et d'un léger voile de couleurs nous aborda. Elle était accompagnée de quelques amis. Dans un anglais assuré, elle nous posa des questions sur son pays, comment nous le percevions , quel intérêt nous y portions etc . Souvent, lors de notre voyage, des jeunes gens nous arrêtaient et nous questionnaient de cette manière . Parfois, nous nous prenions en photos ensemble. Nous les sentions dans un désir de communication, de rencontre , d' ouverture vers nous qui venions aussi à leur rencontre . Ils se savaient surveillés, épiés par les gardiens de la révolution .Ils s'en fichaient. Aucune peur.


Environ un mois après notre retour, le gouvernement théocratique d'Iran, par une cruelle répression a déchiré la vie de nombreux de ces jeunes , hommes et femmes. Ils et elles n'ont pas dit leur dernier mot .

En Tunisie, en Egypte , en Algérie, au Yemen , les jeunes et les femmes ont joué un rôle crucial dans les soulèvements .


Nous sommes dans ces pays à un tournant historique et il faut en finir avec les clichés de la femme arabe "soumise". Une chose est sûre , l'installation des systèmes démocratiques ne se fera pas sans les femmes.


Ce matin, sur France Culture, j'ai entendu la Ministre des Affaires de la Femme en Tunisie expliquer qu'il peut y avoir deux façons d'être féministe . Une manière , féministe laïque et une seconde féministe islamique . La tunisienne féministe islamique peut à la fois revendiquer la laïcité et porter le voile . Elle recherche les fondements de sa démarche dans des versets du Coran.

Le 8 mars est devenu Journée internationale des femmes à Copenhague en 1910 lors du Congrès des Femmes Socialistes.


En France, c'est le 29 avril 1945 que les femmes ont obtenu le droit de vote . ( Pour en savoir plus, se rendre sur le site historique : Hérodote .)

Cristina Comencini, réalisatrice, écrivaine italienne est à l'origine d'une manifestation ( plus d'1 million de personnes) contre Berlusconi et l'image dégradante de la femme qu'il donne par ses frasques sexuels et dans les médias italiens.


"La première décision du ministre du Travail de Berlusconi a été de permettre aux employeurs de licencier les femmes enceintes!" s'insurge C Comencini.( Nel Obs)

En ce moment, je lis 'La Princesse de Clèves' , roman du 17 ème siècle, de Madame de Lafayette . C'est ma petite résistance , à moi, toute symbolique à qui -vous-savez .

" Dieu créa l'homme à son image ,
à l'image de Dieu il le créa,
homme et femme il les créa."
Genèse 1, 27.

Brigit Descot.

Le monde a changé et il va encore changer.

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Eduquer au XXI ième siècle.

"Avant d'enseigner quoi que ce soit à qui que ce soit, au moins faut-il le connaître. Qui se présente, aujourd'hui, à l'école, au collège, au lycée, à l'université ?

Ce nouvel écolier, cette jeune étudiante n'a jamais vu veau, vache, cochon ni couvée. En 1900, la majorité des humains, sur la planète, travaillaient au labour et à la pâture ; en 2011, la France, comme les pays analogues, ne compte plus qu'un pour cent de paysans. Sans doute faut-il voir là une des plus fortes ruptures de l'histoire, depuis le néolithique. Jadis référée aux pratiques géorgiques, la culture, soudain, changea. Celle ou celui que je vous présente ne vit plus en compagnie des vivants, n'habite plus la même Terre, n'a plus le même rapport au monde. Elle ou il n'admire qu'une nature arcadienne, celle du loisir ou du tourisme."

Ces quelques lignes que vous venez de lire sont de Michel Serres, né le 1er septembre 1930 à Agen (Lot-et-Garonne), philosophe, historien , élu à l'Académie française le 29 mars 1990.

Pour lire la suite de son texte voir lien suivant:

http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/05/eduquer-au-xxie-siecle_1488298_3232.html

 

André Lugardon.

Revue de blog du mois de mars 2017.

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Nous vous proposons de nous arrêter un instant ce mois-ci sur les deux blogs suivants:

http://www.la-croix.com/Debats/Chroniques/Les-aventures-justice-Francois-Sureau-2017-03-06-1200829686

et

http://dis-grand-pere.blogs.la-croix.com/sebastien-ne-pouvait-pas-se-defendre/2017/03/07/

Les emballements médiatiques ne sont pas nouveaux dans notre Histoire nationale. L'invention de l'imprimerie a permis la diffusion de livres, de pamphlets. "Contester un pouvoir ou un homme de pouvoir sur le mode de la dénonciation, de la caricature, du dénigrement, de la raillerie, dans un style souvent vindicatif " (définition du pamphlet par wikipédia) n'est pas nouveau. Avant la révolution française cela pouvait parfois déboucher sur des "émotions populaires" qui prenaient la forme d'émeutes, de jacqueries.

Ce qui est nouveau aujourd'hui ce sont les chaînes télés d'infos en continu diffusées par satellite dans le monde entier. Ce qui est nouveau aujourd'hui c'est internet, l'ordinateur portable, le téléphone portable. Les réseaux sociaux.Les paroles, les images font le tour de la terre en deux clics et trois mouvements. Les rumeurs prennent très vite une grande ampleur. Un "buzz" chasse l'autre.

« En 1984, jeune journaliste à Europe 1, Laurence Lacour arrive dans la vallée de la Vologne pour couvrir l’assassinat de Grégory Villemin, un enfant de quatre ans.En quelques semaines, ce fait-divers devient un feuilleton national. L’instruction se déroule à ciel ouvert. Partie pour deux jours, Laurence Lacour reste quatre ans dans les Vosges. Traumatisée par ce qu’elle a vu et vécu, elle quitte le journalisme pour écrire ce livre « Le Bûcher des innocents » qui est à la fois une enquête de haut vol et le récit de l’initiation d’une jeune journaliste aux démons des médias.  » (Source: livre.fnac.com)

« Les démons des médias » arriverons-nous à en parler un jour sereinement?

Derrière l’affaire Dominique Baudis il n’y avait probablement rien si ce n’est que cette affaire l’a anéanti. Aujourd’hui ce ne sont plus les prêtres qui disent le bien le mal, ce n’est plus l’Eglise catholique qui excommunie, ce sont les médias et… ils ne sont pas irréprochables. Ils peuvent se tromper eux-aussi.

Rappel de quelques unes de leurs erreurs: affaire de Bruay en Artois, affaire Grégory, vrai faux charnier de Timisoara, vraies fausses armes de dissuasion massive de Saddam Hussein, vrai faux vol de couveuses dans une maternité du Koweït par les soldats de Saddam Hussein, vrai faux cormoran mazouté de la première guerre du golfe etc…etc… Divulgations d’informations en direct live pendant les attentats avec prises d’otages etc…etc…

Parfois le bruit médiatique ne fait pas du bien du tout et empêche la recherche de la vérité.

Quand la vérité n'est pas libre la liberté n'est pas vraie. J.Prévert

 

André Lugardon.

 

« Lalaland » : un ticket pour un rêve étoilé

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Rideaux ! Les lumières s’éteignent et le film commence. Il semble que nous ayons à faire à une comédie, apparemment musicale. Un style assez semblable à un Grease ou à un West side story, années 90, les filles en mini jupes, on danse et on chante.

Et bien non ! Lalaland est plus qu'un film à l'eau de rose où tout est bien qui finit bien.

C'est une bouffée d'air frais, racontant une histoire. Pas seulement celle des personnages, la notre aussi. Une trame douce, sensible et caractérielle dans laquelle chaque spectateur peut se reconnaître.

 

Mia est devant le jury, elle joue la scène pour laquelle elle s'est entraînée très dur. Durant des semaines elle avait espéré que cette audition serait la bonne, enfin ! Mais en réalité, elle fut comme les autres et tenait en trois mots commençant par un D : décevante, déplorable et décourageante. Elle avait été humiliée, encore, par cet univers paraissant inaccessible et pourtant auquel elle aspirait tant.

Pendant ce temps, Sebastian, jeune Jazz-man en herbe cherche lui aussi à toucher du bout des doigts son rêve.

Mais cette vie, ce monde est semblable au parcours du combattant. A l'arrivée ? Le rêve absolu, le Graal, tout ce qu'ils avaient toujours espéré : briller.

 

Deux personnalités simples, vraies et bienveillantes auxquelles on a envie de faire confiance. Durant deux heures, nous allons espérer, nous réjouir et vivre chaque déception avec eux. Durant deux heures, nous sommes convaincus par ces êtres passionnés et déterminés. Deux individus qui osent encore rêver et qui nous rappellent ce que nous avons oublié.

Nous sommes apaisés par une histoire d'une douceur exquise. Nous sommes pris d'une envie irrémédiable de réaliser nos projets les plus fous, d'aimer, de rire, de vivre.

 

Lalaland c'est aussi l'ami qui nous rappelle la concession du rêve. Si les deux personnages ne manquent absolument pas d'ambition et de courage, il se peut que l'espoir naissant du talent laisse place au désespoir. Le « I'll be here and you'll be all right » (je serai là et tu seras en sécurité) ne devient parfois plus qu'une chimère au sein de cette City of stars, cette ville aux étoiles, ce rêve de la scène et du grand écran. Le film évolue telle une boucle bouclée : nous assistons au coup de foudre, à une idylle sans contrainte, uniquement bercée par le désir et la liberté. Puis nous terminons avec la concession d'un amour inébranlable mais interrompu par ce rêve d'enfant, ce rêve de toujours qui nous attrape enfin par la main : « That's now our dreams, they've finally come true » (c'est maintenant nos rêves et ils sont enfin devenus vrais).

 

Enfin, Lalaland c'est une multitude de couleurs pastels qui embrassent à la perfection chacune des musiques au tempo variant : énergique, lent, saccadé, joyeux, triste, morose.. Il y en a pour tous les goûts et toutes les humeurs. Ce sont des rires et des pleurs mariés à la perfection, des personnages dont on tombe amoureux chaque fois. Tant de sentiments que l'on peut sentir et ressentir comme s'ils venaient simplement de nous, de l’intérieur. Un film qui claque et qui frappe parce qu'il surprend tout en finesse, avec légèreté et sans difficultés.

Lalaland c'est juste une promesse d'évasion durant deux heures et huit minutes. Un clin d’œil a toutes nos folies, nos lubies égarées.

Alice Gapail.

 

 

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