Eteindre la télé rallumer les livres (2)

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

« Je vais t’aider mon dieu, à ne pas t’éteindre en moi, mais je ne peux rien garantir d’avance. Une chose cependant m’apparaît de plus en plus claire: ce n’est pas toi qui peut nous aider, mais nous qui pouvons t’aider et ce faisant nous nous aidons nous-mêmes. »

Etty Hillesum, « Une vie bouleversée », Journal 1941/1943.

Elle est née le 15 janvier 1914 à Middelbourg (Pays-Bas) et elle est morte le 30 novembre 1943 au camp de concentration d’Auschwitz; c' est une jeune femme juive et une mystique chrétienne connue pour avoir, pendant la Seconde Guerre mondiale, tenu son journal intime (1941-1942) et écrit des lettres (1942-1943) depuis le camp de transit de Westerbork aux Pays-Bas.

« Dieu n’était pas Auswitchz ». 

Il n’est pas non plus à Bagdad, à Damas, à Tripoli.

Elie Wiesel était un écrivain, philosophe et professeur d'université américain né le 30 septembre 1928 à Sighetu Marmației, en Roumanie, et mort le 2 juillet 2016, à New York. Il a eu une enfance heureuse à Sighet, petite ville des Carpates longtemps épargnée par la guerre. Puis à 17 ans il est plongé dans la fureur et les ténèbres d’Auschwitz et de Buchenwald . Il en sort exsangue, l’esprit muet, sans patrie. Il raconte son chemin de vie dans son livre "Tous les fleuves vont à la mer". Et dans son livre "La Nuit" il décrit les camps de la mort où il s'est retrouvé prisonnier.  La présentation du livre par les Editions de Minuit nous dit que le véritable thème de La Nuit est celui du sacrifice d'Isaac, le thème fondateur de l'histoire juive. Abraham veut tuer Isaac, le père veut tuer son fils, et selon une tradition légendaire le père tue en effet son fils. L'expérience de la génération d'Elie Wiesel est, à l'inverse, celle du fils qui tue le père, ou plutôt qui survit au père. "Le Nuit" est l'histoire de cette expérience. Ce livre est paru en 1958 aux éditions de Minuit et c'est le premier ouvrage d'Elie Wiesel qui en écrira plus de quarante par la suite. Elie Wiesel a reçu le prix Nobel de la paix en 1986.

Pour terminer cette rapide présentation de livres qui rallument la vie en nous quelques vers de Victor Hugo:

"Moi , j'admire , ébloui , la grandeur des petits ...
Que voulez-vous ? L'enfant me tient en sa puissance
Moi , je suis fait pour la société des enfants .
Ils trébuchent , encore ivres du paradis ...
Cette terre est si laide alors qu'on vient du ciel...
Car , les petits enfants étaient hier encore
Dans le ciel, et savaient ce que la terre ignore !"
 
 

Eteindre la télé, rallumer les livres. (1)

Rédigé par yalla castel - - 1 commentaire

« Dans la tradition juive, mille récits racontent que la mort peut vous suivre, mais qu’il existe des moyens de l’envoyer promener, et faire en sorte qu’elle n’arrive pas à vous pister. De nombreuses légendes la mettent en scène, sous les traits d’un ange, qui visite nos maisons et se promène dans nos villes.

 

Ce personnage a même un nom, Azraël, l’ange de la mort. On raconte qu’une épée à la main, il rôderait dans les parages de ceux qu’il est venu frapper. Ce ne sont que des récits superstitieux mais ils donnent lieu à des pratiques originales. Par exemple, dans de nombreuses familles juives, lorsque que quelqu’un tombe malade, on lui attribue un autre prénom. Son identité  est changée, afin d’induire en erreur l’être surnaturel qui aurait eu la mauvaise de venir le chercher. Imaginez que l’ange de la mort sonne à votre porte pour réclamer la vie d’un certains Moshé, vous pourrez alors tranquillement lui répondre: « Désolé, aucun Moshé n’habite ici. Vous êtes chez Salomon. » Et l’ange, penaud, pourra s’excuser de vous avoir dérangé, faire demi-tour et s’éloigner.

 

Le stratagème prête à rire, mais il énonce une vérité subtile. Le propre de l’humanité est de croire qu’elle peut garder la mort à distance, créer des barrages et des récits, manigancer pour la tenir éloignée, ou se persuader que des rites et des mots lui confèrent  ce pouvoir.

 

La modernité, la médecine et ses plateaux techniques ont développé leurs propres méthodes. L’ange de la mort est , de nos jours, bel et bien tenu à distance de nos maisons, et il est invité à se présenter de préférence aux heures de fermeture au public, dans les hôpitaux, les cliniques, les EHPAD ou les services des soins palliatifs. On considère qu’il n’a plus rien à faire chez nous. De moins en moins de gens meurent à la maison, comme pour protéger les vivants d’une morbidité qui n’aurait rien à y faire. »

Pour en savoir plus sur le livre et l'auteur:

https://www.grasset.fr/livres/vivre-avec-nos-morts-9782246826941

 

Les Arabes, leur destin et le nôtre

Rédigé par sadys - - 2 commentaires

Je partage ce matin avec qui voudra pourra le lire le lien suivant:

https://www.academia.edu/28888461/Compte_rendu_de_lecture_Les_Arabes_leur_destin_et_le_nôtre_Histoire_dune_libération_Jean_Pierre_Filiu?email_work_card=thumbnail

En espérant que le lien s’ouvrira et ne sera pas payant.

C’est le compte-rendu d’un livre que je n’ai pas lu. Mais par contre j’ai lu le compte-rendu en entier. Il aide à la compréhension du Moyen Orient d’aujourd’hui.

« Les Arabes, leur destin et le nôtre. Histoire d’une libération » de Jean-Pierre Filiu.

Professeur spécialiste du Moyen-Orient à Sciences Po Paris et historien arabisant, Jean-Pierre Filiu s’efforce dans cet ouvrage de questionner la nature des liens entre Européens et Arabes depuis Charlemagne jusqu’aux Révolutions de 2011-2015 en passant par la Nahda du XIXe siècle. Livrant une excellente synthèse de l’histoire contemporaine du Moyen-Orient, l’auteur considère que l’aspiration arabe à l’autodétermination a été détournée de multiples fois par colonisateurs, dictateurs et islamistes.

Notons au passage, mais ce n’est pas le sujet du livre, que notre mode de vie à nous européens dépend du pétrole et du nucléaire. Demain matin plus de pétrole, plus d’électricité et c’est le chaos. Mais inutile de nous faire peur de si bon matin. Cela n’arrivera jamais bien entendu.

 

San Perdido

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Un matin de printemps, dans la décharge à ciel ouvert de San Perdido, petite ville côterière du Panama aussi impitoyable que colorée, apparaît un enfant noir aux yeux bleus. Un orphelin muet qui n'a pour seul talent apparent qu'une force singulère dans les mains. Il va pourtant survivre et devenir une légende. Venu de nulle part, cet enfant mystérieux au regard magnétique endossera le rôle de justicier silencieux au service des femmes et des opprimés et deviendra le héros d'une population jusque-là oubliée de Dieu.

"Il est dangereux qu'un crocodile affamé remplace un crocodile repu."

San Perdido de David Zukerman chez Calmann Levy page 30.

La danseuse de Mao

Rédigé par yalla castel - - 1 commentaire

"La danseuse de Mao, une enquête de l'inspecteur Chen" est un roman policier écrit par Qiu Xiaolong publié en 2007 aux USA et en France en 2008 par les Editions Liana Levi.

Qiu Xiaolong est né à Shanghai. La Révolution culturelle commence en 1966, alors qu'il est encore l'école primaire. Son père, accusé d'être "un capitaliste", devient la cible des gardes rouges. Lui-même ne peut aller à l'école pendant des années. Il pratique alors le taï chi dans un parc de Shanghai et y apprend tout seul l'anglais. En 1976, il entre à l'université, étudie la littérature anglo-américaine, rédige un mémoire sur T.S.Eliot, et écrit des poèmes. Il est aux Etats-Unis en 1989 quand les évènements de Tian'anmen éclatent et changent le cours de sa vie. Son nom commence à circuler parmi ceux des sympathisants du mouvement démocratique chinois. Dès lors, il ne peut plus retourner à Shanghai.Qiu Xiaolong enseigne maintenant à la Washington University de Saint Louis.

Son roman policier lui permet d'évoquer la Chine avant Mao, pendant Mao, pendant la révolution culturelle et ce qu'elle est en train de devenir.

En voici un extrait:

"L'inspecteur Chen Cao ne se sentait pas d'humeur à prendre la parole à la réunion d'études politiques du comité du Parti. L'ordre du jour, l'urgence de bâtir la civilisation spirituelle en Chine, le laissait perplexe. La presse du Parti insistait beaucoup sur ce nouveau slogan depuis le début des années quatre-vingt-dix. (...) Alors que pouvait donc être  cette "civilisation spirituelle"? (...) En dépit de la propagande du Parti, le matérialisme envahissait la Chine. On plaisantait désormais sur le fait que l'ancien slogan politique "regarder vers l'avenir" était devenu la maxime populaire "regarder vers l'argent", parce qu'en chinois "avenir" et "argent" se disent pareil: qian. Mais ce n'était pas une plaisanterie, pas exactement. Alors où intervenait la "civilisation spirituelle" ?"

 

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