Femme, deviens ce que tu es !

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Mais qu'ont-ils pu se dire l'un de l'autre?

Eve: L'homme ne me protège pas, il n'est pas fiable, on ne peut pas s'appuyer sur lui...

Adam: La femme est celle qui me sépare de la présence de l'Amour, méfions-nous d'elle. La femme est dangereuse, sa voix est dangereuse, n'écoutons plus sa voix, bâillonnons-là.

Eve: Désormais, faisons sans lui, après-tout, nous pouvons nous passer de lui.

Adam: Désormais, tenons-nous à l'écart de la femme, en retrait, on observe mieux le danger de loin. Par notre force, assujettissons-la, écrasons-la! Aimer et désirer la femme est catastrophique, désirons-la sans l'aimer. Séparons nous en deux: les besoins du corps d'un côté et ceux du coeur de l'autre.

Le cercle infernal est en place: divorce du don et de la réciprocité.

Le "tu" tue aussi sûr que l'enfer me ment.

Source: "Femme, deviens ce que tu es!" de Myriam Fourchaud-Aguila aux Editions La Bonne Nouvelle pages 212,213 et 214.

Enée aux enfers

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"En bas

Ils allaient obscurs sous la nuit solitaire à travers l'ombre, les palais vides de Dis et son royaume sans vie.

Devant l'entrée se trouvent les Deuils et les Soucis. Les pâles Maladies, la triste Vieillesse, la Peur et la Faim, mauvaise conseillère, et beaucoup d'autres maux y habitent.

 Sur le seuil se trouvent la Guerre meurtrière, les chambres des Euménides et la Discorde démente avec ses cheveux de vipères.

Au milieu, un orme impénétrable, où s'accrochent les Songes. Là habitent des Centaures, l'Ydre de Lerne, la Chimère, les Gorgones et les Harpyes.

Enée, agité par une épouvante soudaine, serre son épée. "

 

 

Source: Amandine Cassard et Laure de Chantal dans "Enée aux enfers" aux Editions Les Belles lettres, Collection La vie des classiques, les petits latins, débutant. Agrégée de lettres classiques, Amandine Cassard est professeur en éducation prioritaire, formatrice en enseignement conjoint des langues anciennes et en maîtrise de la langue.Normallienne et agrégée de lettres classiques, Laure de Chantal dirige la collection Signets/Belles lettres. 

Ce livre permet d'approfondir son français tout en s'initiant au latin, à l'histoire et à la mythologie.

Sur la page de gauche le texte latin. Sur la page de droite la traduction. Des pages intercalées pour expliquer le vocabulaire actuel issu du Français, du Grec. Des pages de grammaire, de conjugaison. En fin de livre un mini-dictionnaire Latin-Français qui aide à traduire sans regarder la traduction.

 

 

Femme et rabbin (2)

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Delphine Horvilleur est née le 8 novembre 1974 à Nancy. Elle est la première femme rabbin de France. Elle fait partie de l'organisation juive libérale "Judaïsme en mouvement ". Cette association a pour objectif de réunir des femmes et des hommes autour d'un judaïsme ouvert, moderne, égalitaire et accueillant. "Judaïsme en mouvement" se veut porteur des traditions juives et héritier des valeurs républicaines.

 

Voici ce que nous dit l'auteur de sa fonction de rabbin: " Être rabbin, c'est vivre avec la mort: celles des autres, celles des siens.  Mais c'est surtout transmuer cette mort en leçon de vie pour ceux qui restent."

 

Voici un extrait de son livre "Vivre avec nos morts" publié aux éditions Grasset en 2021. 

 

Les morts nous apprennent à vivre.

 

« Méfions-nous du langage. Ecoutons la violence ancestrale qui dort dans les mots. Sommes-nous certains qu’en eux ne se cache pas une bombe que nous ne saurons pas désactiver? » 

 

L'auteur raconte sur plusieurs pages la mort d'Yitzhak Rabin . Elle se trouvait en Israël lorsqu'il a été assassiné en 1995 par un juif pour des raisons politiques. Il était né en 1922 à Jérusalem. Engagé volontaire dans l'armée israélienne en 1947 il participe à la guerre israélo-arabe en 1948/49. Plus tard il devient général et chef d'Etat major à la suite de la guerre des six jours. Il est ministre de la défense à deux reprises et premier ministre d'Israël à deux reprises. Il avait signé les accords de paix d'Oslo avec les Palestiniens. C'était inacceptable pour une partie des israéliens. Il a été abattu de deux balles dans le dos alors qu'il participait à une manifestation pour la paix à Tel Aviv qui avait réuni beaucoup de monde. Son assassinat a été précédé d'une grande campagne politique contre lui très v!olente verbalement. Sa mort a eu pour conséquence de fracturer la société israélienne entre celles et ceux qui accordent une grande importance au religieux et celles et ceux qui la rejette. Delphine Horvilleur en nous racontant ses souvenirs de la mort d'Yitzak Rabin nous rappelle que les mots peuvent tuer. Elle ne le dit pas, elle ne l'écrit pas mais cette partie de son livre "Vivre avec nos morts" peut nous conduire à nous interroger sur la situation compliquée du Moyen Orient. Le conflit israélo-palestinien qui dure depuis 70 ans, la guerre du Liban, la guerre Iran-Irak pendant 7 ans, les deux guerres du Golfe, la guerre en Syrie sont-elles vraiment des conflits "basses tensions" où l'annonce de quelque chose de beaucoup plus grave dans un avenir proche? 

 

Jean-François Sadys

 

Sources consultées: les fiches wikipédia de Delphine Horvilleur et d'Yitzhak Rabin, le site internet des éditions Grasset et la présentation de son livre, la lecture et la relecture de son livre "Vivre avec nos morts".

Autres livres du même auteur: "En tenue d'Eve: féminin, pudeur et judaïsme", "Comment les rabbins font des enfants: sexe, transmission et identité dans le judaïsme", "Des mille et une façons d'être juif ou musulman", "Réflexions sur la question antisémite", "Comprendre le monde".

 

 

 

 

 

Femme et rabbin (1)

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Delphine Horvilleur est née le 8 novembre 1974 à Nancy. Elle est la première femme rabbin de France. Elle fait partie de l'organisation juive libérale "Judaïsme en mouvement". Cette association a pour objectif de réunir des femmes et des hommes autour d'un judaïsme ouvert, moderne, égalitaire et accueillant. "Judaïsme en mouvement" se veut porteur des traditions juives et héritier des valeurs républicaines.
 
Voici des extraits de son livre "Vivre avec nos morts" publié aux éditions Grasset en 2021. 
 
Voici ce que nous dit l'auteur de sa fonction de rabbin: " Être rabbin, c'est vivre avec la mort: celles des autres, celles des siens.  Mais c'est surtout transmuer cette mort en leçon de vie pour ceux qui restent."
 
Les morts nous apprennent à vivre.
 

« Dans la tradition juive, mille récits racontent que la mort peut vous suivre, mais qu’il existe des moyens de l’envoyer promener, et faire en sorte qu’elle n’arrive pas à vous pister. De nombreuses légendes la mettent en scène, sous les traits d’un ange, qui visite nos maisons et se promène dans nos villes.

 Ce personnage a même un nom, Azraël, l’ange de la mort. On raconte qu’une épée à la main, il rôderait dans les parages de ceux qu’il est venu frapper. Ce ne sont que des récits superstitieux mais ils donnent lieu à des pratiques originales. Par exemple, dans de nombreuses familles juives, lorsque quelqu’un tombe malade, on lui attribue un autre prénom. Son identité  est changée, afin d’induire en erreur l’être surnaturel qui aurait eu la mauvaise de venir le chercher. Imaginez que l’ange de la mort sonne à votre porte pour réclamer la vie d’un certain Moshé, vous pourrez alors tranquillement lui répondre: « Désolé, aucun Moshé n’habite ici. Vous êtes chez Salomon. » Et l’ange, penaud, pourra s’excuser de vous avoir dérangé, faire demi-tour et s’éloigner.

 Le stratagème prête à rire, mais il énonce une vérité subtile. Le propre de l’humanité est de croire qu’elle peut garder la mort à distance, créer des barrages et des récits, manigancer pour la tenir éloignée, ou se persuader que des rites et des mots lui confèrent  ce pouvoir.

 La modernité, la médecine et ses plateaux techniques ont développé leurs propres méthodes. L’ange de la mort est , de nos jours, bel et bien tenu à distance de nos maisons, et il est invité à se présenter de préférence aux heures de fermeture au public, dans les hôpitaux, les cliniques, les EHPAD ou les services des soins palliatifs. On considère qu’il n’a plus rien à faire chez nous. De moins en moins de gens meurent à la maison, comme pour protéger les vivants d’une morbidité qui n’aurait rien à y faire. » 

Les générations d'après la seconde guerre mondiale ont vu se mettre en place un monde différent de celui de leurs parents et grands-parents. Le 19 octobre 1945 le gouvernement du Général de Gaulle crée par ordonnance la Sécurité Sociale. Au fil des ans de plus en plus de personnes pourront se soigner quelques soient leurs revenus et la gravité de leur maladie. Tous les ans la médecine, la chirurgie, la recherche médicale font des progrès. Des hôpitaux, des maisons de retraite, des EHPAD, des CHU sont construits. L'espérance de vie augmente, la mort recule. Mourir à la maison entouré de ses proches n'est plus la règle générale. Beaucoup de fins de vie se font désormais à l'hôpital. Les cancers qui se soignent mais ne se guérissent pas, les accidents de voiture, de moto, les AVC et des maladies qui laissent des malades sans conscience, sans espoir de rétablissement ont placé des personnes en fin de vie et leur entourage dans des situations de grandes détresses. Certaines personnes demandent une augmentation des centres de soins palliatifs. Certaines personnes exigent la légalisation de l'euthanasie et revendiquent "le droit de mourir dans la dignité." Mais mourir dans la dignité n'est-ce pas mourir soigné jusqu'au bout, accompagné jusqu'au bout? Entouré de personnes et de mains qui soignent et nous aident à vivre le mauvais passage de vie à trépas. L'avenir nous dira quel choix fera notre civilisation. Soins palliatifs et sédation finale ou euthanasie légalisée? 

« Les juifs affirment qu’ils ne savent pas ce qu’il y a après notre mort. Mais ils pourraient le formuler autrement: après notre mort, il y a ce que nous ne savons pas. Il y a ce qui ne nous a pas encore été révélé, ce que d’autres en feront, en diront et raconteront mieux que nous, parce que nous avons été. » 

Cet extrait du livre de Delphine Horvilleur a retenu mon attention car il me rappelle un proverbe yiddish: "L'homme fait des plans et Dieu rigole". L'homme propose, Dieu dispose. Nous sommes nombreux à vouloir diriger nos vies, croire que nous pouvons le faire; notre époque valorise beaucoup le développement personnel. Mais dans une vie combien de fois c'est nous qui décidons vraiment? Dans cette volonté de vouloir mourir dans la dignité est-ce vraiment la recherche de la dignité qui nous anime ou bien le désir de tout contrôler, maîtriser; diriger une dernière fois les autres pour faire ce que nous ne pourrons pas faire par nous-même. Que feront et diront les autres qui devront mettre fin à nos vies? Auront-ils le droit de ne pas le faire et de dire leur désaccord?

Jean-François Sadys

Sources consultées: la fiche wikipédia de Delphine Horvilleur, le site internet des éditions Grasset et la présentation de son livre, la lecture et la relecture de son livre "Vivre avec nos morts".

Autres livres du même auteur: "En tenue d'Eve: féminin, pudeur et judaïsme", "Comment les rabbins font des enfants: sexe, transmission et identité dans le judaïsme", "Des mille et une façons d'être juif ou musulman", "Réflexions sur la question antisémite", "Comprendre le monde".

 

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