Tout privatiser est-ce vraiment la solution?

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

De nombreuses familles anglaises ont choisi de vivre à  et autour de Casteljaloux. Et plus généralement en Lot-et-Garonne et en Dordogne. A leur intention et pour celles et ceux d'entre vous qui maîrisent l'Anglais l'article suivant:

LONDON — If how the railways run is a guide to the state of a nation, then it tells you something that Britain is in the middle of its biggest railway strike since 1994. Not coincidentally, that was the year the national rail network was privatized by the Conservative government of Prime Minister John Major.

A labor dispute has been simmering for nearly a year on the routes managed by Southern, a train operator that, as the name suggests, runs crucial commuter services between London and the South Coast. In December, the crisis escalated when around 1,000 train drivers joined in a strike action against Southern’s parent company, Govia Thameslink Railway, whose network also includes the Gatwick Express airport line.

In one day, about 300,000 passengers had their journeys delayed and disrupted. The strike action has been repeated every month since, including a networkwide stoppage expected this week. Together, the long-running battle between rail unions and the company is estimated to have cost Britain’s economy £300 million (about $375 million), and has even hit house prices in the region.

The details, of course, are local, and may even seem parochial. The dispute centers on Govia’s plan to remove guards from trains. The unions believe this would threaten not just jobs but also the safety of passengers. The industrial upheaval on a rail artery critical to one of the world’s largest economies tells a story that transcends borders, however: of the perils of introducing market ideology into key public services, a project driven not by the needs of passengers but by uncompromising dogma.

Lire la suite en cliquant ici...

Syrie: de la vie au chaos.

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

 

La Syrie est un pays marqué par l’histoire. Depuis plusieurs décennies, elle connait de multiples tensions à l’origine d’une forte instabilité. Si aujourd’hui le mot Syrie rime pour la plupart d'entre nous avec guerre, autrefois elle incarnait l’image d’une paix et d’un bonheur certain.

Afin d’en savoir un peu plus, nous avons rencontré Ghada Lacombe. Une française d’origine syrienne ayant quitté son pays il y a environ 35 ans. Elle évoque avec nous ses souvenirs.

Ghada est arrivée en France dans les années 80. Son père étant directeur de l’aviation civile, elle est une habituée du voyage et connait déjà le pays lorsqu’elle y dépose ses bagages.

Boursière, elle est acceptée à la Sorbonne où elle y étudie l’épigraphie. (1)

« Un équilibre un peu précaire, mais il a su répartir les fonctions »

En 1981, Ghada quitte la Syrie. Elle nous parle d’un pays laïque pourvu de multiple liberté : « Les femmes sortaient, allaient au cinéma, conduisaient, faisaient la fête et tout ce qui leur semblait bon de faire ». A cette époque-là, le père Assad était au pouvoir : Hafez Hassad.

Président socialiste, il tente de maintenir une situation stable dans le pays : « Un équilibre un peu précaire mais il a su répartir les fonctions ». Plusieurs religions coexistaient de façon simple. Ensemble, elles se sont organisées afin mettre à profit chacun de leur savoir, de leur compétence. Les fonctions de l’Etat étaient bien réparties entre les chrétiens d’orient, les sunnites, les juifs.

« Chacun avait un rôle dans une société en parfaite harmonie. Il n’y avait jamais d’inégalités ».

« On ne peut pas prendre la démocratie française et l’imposer à la Syrie : c’est impossible »

En 2000, Hafez El-Assad décède. Bachar El-Assad reprend ses fonctions à la place de son frère aîné Bassel El-Assad décédé dans un accident de voiture le 21 janvier 1994. Bachar tente de maintenir le régime mis en place par son père mais ne parvient pas à épargner la liberté. Progressivement, « un malaise » se fait ressentir, notamment traduit par de nombreux actes de sabotage. Nous sommes en 2008 et pendant les années suivantes des conflits seront étouffés pour ne pas perturber l’ordre déjà fragile.

Le contexte est compliqué. L’Irak, le Liban et l’Israël sont en conflit et le pays est fragilisé. Alors, une grosse partie du budget de la Syrie est utilisé pour l’armement et la défense, donc le reste uniquement pour le développement : la précarité s’installe.

Ghada insiste sur le cheminement nécessaire à la constitution de la démocratie : « On ne peut pas prendre la démocratie française et l’imposer à la Syrie : c’est impossible ». Aujourd’hui, l’époque que connait l’Islam est équivalente à celle des croisades en France, au XV eme siècle. Les guerres de religion sont propres à chaque pays, elles ne sont donc jamais similaires.

« Progressivement, les multiples dérives ont affaibli le pays »

« Plus tu divises, plus tu règnes ». Petit à petit ce mot d’ordre, cette devise s’installe dans tous les esprits. Le pays court à sa perte. De nombreuses puissances occidentales et orientales ont le pouvoir d’intervenir mais ne font rien. La Russie, les Etats-Unis, l’Arabie saoudite, tous profitent avant tout de la place stratégique de la Syrie. Manque d’intérêt, ils n’interfèrent pas dans « le malaise ».

Pays voisin, l’Iran ne tarde pas à laisser son empreinte sur le sol syrien : « la marque iranienne était présente. Par exemple, une grande bibliothèque a été construite à l’époque ».

Cependant, le réel conflit commence en 2011. Le peuple syrien doit faire face à des ennemis indéterminés : « on ne savait pas qui faisait quoi. Certains quartiers étaient interdits, des snippers étaient dissimulés, des voitures civiles étaient piégées avec des bombes ». De chaque côté, Le gouvernement se bat contre des groupes « anti-Bachar », des milices qui tentent de se faire entendre par des attaques terroristes et au milieu, le peuple : « la population était un bouclier soyez-en sûr ». Si beaucoup de soldats, de rebelles ont perdu la vie, le peuple est celui qui a payé le prix fort. En cinq ans 301 781 dont 86 692 civils parmi lesquels 15 099 enfants ont perdu la vie. Alors d’un côté comme de l’autre, les auteurs de ce massacre portent la responsabilité de la mort de centaines de milliers d’innocents.

« Aujourd’hui, c’est la détérioration de tous : les valeurs, la culture, le paysage. »

« Le malaise » s’est endurcit, il est de plus en plus fort, s’inscrit progressivement dans toutes les mœurs. Le nombre de femme voilée a considérablement augmenté. Cependant, pour la plupart, ce n’est pas la religion qui les pousse à agir ainsi, simplement la peur : « elles tentent de survivre à travers une appartenance à « un pseudo Islam » et ce afin de se préserver ». La Syrie est bien loin de ce qu’elle était. Les nombreuses tensions ont détruit tout ce qui la constituait : la laïcité, la liberté, la culture. La guerre a tout emporté.

Le paysage est en ruine, à l’image des valeurs et des mentalités. Les bombes ont détruit, démoli, brisé. La corruption a également frappé, laissant chaque construction à l’abandon pour l’enrichissement des plus indignes. A ce chaos, se mêle le paradoxe d’une religion ultra-présente, totalement salie, dépravée par un monde superficiel où se fondent l’argent, le mensonge et l’abus. Un monde où la plastique des femmes est devenue bien plus important que ce qu’elles sont, où la religion n’est qu’un prétexte pour assoir son pouvoir.

« En France ou en Syrie, nous étions libres de la même façon ».

C’est une intégration facile que Ghada a vécu en arrivant en France : « C’était la grande vie, les magasins, le cinéma. Tu vis et construis ta vie ». Lorsqu’elle arrive dans les années 80, la liberté en France n’est pas différente de celle qu’elle a toujours connue en Syrie :« En tant que femme nous avions exactement la même liberté, la même indépendance en Syrie. Nous pouvions sortir, conduire, allez au cinéma ». Elle découvre également une autre culture. Une culture notamment différente dans la conception du couple : « En France la perception de la famille et du couple sont importants. Les individus sont un peu plus possessifs l’un envers l’autre ». Mais c’est aussi dans une société sincère, bienveillante et multiculturelle que Ghada a su s’épanouir : « Les gens sont ouverts, vrais et accueillants; un peu râleurs aussi ahahah». Elle ajoute qu’elle n’a jamais connue de discrimination : « Je me suis sentie à ma place en France. Je me suis construit ma vie ».

Aujourd’hui, Ghada vit de sa passion : la danse orientale. Un art très connoté et malmené en Syrie que la France lui a donné la liberté d’exercer. Parallèlement à cela, elle accompagne les personnes en difficultés telles que les gens du voyage, les immigrés.

Elle est notamment chargée de les accompagner dans leur intégration socio-professionnelle.

Alice Gapail.

(1) L’épigraphie est l’étude des inscriptions réalisées sur des matières non putrescibles telles que la pierre , l’argile ou le métal.

 

Parfois...

Rédigé par yalla castel - - 1 commentaire

Parfois nous savons, nous entendons, nous voyons l'inhumanité faite à des êtres humains. Mais nous nous taisons, nous ne savons pas quoi faire, nous nous sentons dépassés. Voici ce que Koz a écrit dernièrement sur son blog:

"Lors d’un débat récent et bientôt diffusé, un interlocuteur dont le nom importe moins que l’idée qu’il diffuse a évoqué les souffrances négligées des populations locales, populations autochtones, dont le malaise identitaire ne serait pas pris en compte. Il reproche vertement à l’Eglise catholique – et, au premier chef, au pape François – de se consacrer exclusivement aux souffrances des migrants et de mépriser les Européens et leur angoisse. Il faudrait les câliner un peu. J’ai donné acte à mon contradicteur du fait que l’Eglise, et le Christ avant elle, continue de prêter une attention renforcée à la souffrance du pauvre plus qu’à celle du riche. Et j’ai dit l’indécence que je trouvais à comparer les souffrances des migrants et celles des Français – même, à vrai dire, pauvres. J’aurais pu insister encore sur le fait que ces derniers n’ont pas besoin de porte-paroles germanopratins, et se montrent souvent d’une générosité à faire pâlir le bourgeois. J’aurais pu détailler les souffrances des migrants. Que ce soit par manque d’à-propos ou par mesure, par pudeur ou par lâcheté, je m’en suis tenu là. Également parce qu’à la vérité, je ne fais rien pour eux. C’était, aussi, avant de lire "Les larmes de sel". Le hasard a voulu que j’ai ce livre avec moi pendant ce débat, et que je le lise ensuite."

Pour lire la suite cliquer sur le lien suivant:

http://www.koztoujours.fr/le-poids-des-souffrances#comments

 

Il y a tout juste 110 ans...

Rédigé par yalla castel - - 23 commentaires

... voici ce qu'écrivait Charles de Foucauld:

"Notre Algérie, on n'y fait pour ainsi dire rien pour les indigènes. Les civils ne cherchent la plupart qu'à augmenter les besoins des indigènes pour tirer d'eux plus de profit, ils cherchent leur intérêt personnel uniquement; les militaires administrent les indigènes en les laissant dans leur voie, sans chercher sérieusement à leur faire faire des progrès. De sorte que nous avons là près de trois millions de musulmans depuis plus de soixante-dix ans pour le progrès moral desquels on ne fait pour ainsi dire rien, desquels le million d'Européens habitant l'Algérie vit absolument séparé, sans les pénétrer en rien, très ignorant de tout ce qui les concerne, sans aucun contact intime avec eux, les regardant toujours comme des étrangers et la plupart du temps comme des ennemis. Les devoirs d'un peuple qui a des colonies ne sont pas de ceux-là, et cette fraternité, que personne ne nie, trace des devoirs bien différents. Croyez là-dessus votre enfant qui est devenu presqu'un vieillard, qui vit au milieu de misères infinies pour lesquelles on ne fait rien et on ne veut rien faire; pouvant et devant faire tant de bien, on aggrave au contraire l'état moral et intellectuel si lamentable de ces peuples en ne voyant en eux qu'un moyen de gain matériel. Ce que voient les indigènes de nous, chrétiens, professant une religion d'amour, ce qu'ils voient des Français incroyants criant sur les toits fraternité, c'est négligence, ou ambition, ou cupidité, et chez presque tous, hélas, indifférence, aversion et dureté."

Charles Foucauld.

Femmes.

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

 Mardi-Gras. Qui fera les gaufres? Papa ou maman? J'ai posé ce matin de bonne heure la question à mon fils aîné. " Maman??? " fut sa seule réponse.

Yayi Bayam Diouf, sénégalaise a créé le Collectif des mères contre l'émigration clandestine. Ce collectif compte 40 groupes de femmes regroupés sur la côte sud de la région de Dakar. Il y a quatre ans, le fils unique de Yayi Bayam Diouf est parti sur une pirogue vers l'Europe à l'âge de 26 ans . Depuis, elle ne l'a jamais revu, n'a jamais plus eu de nouvelles.


Les femmes de ce Collectif se posent clairement la question de l'émigration. Faut-il dissuader les jeunes de partir ou au contraire réaffirmer le droit pour chacun à migrer ? Concernant les sommes d'argent dépensées par l'Europe pour l'opération Frontex ( surveillance aux frontières ) , Yayi Bayam Diouf s'insurge : " Si l'Europe mettait autant à soutenir les projets de développement ici, je vous jure que l'émigration s'arrêterait".


La question de la migration était au centre du Forum social mondial ( FSM) de Dakar. C'est juste avant l'ouverture de celui-ci qu'a été adoptée la Charte mondiale des migrants.( Dont j'ai déjà parlé dans le message Migrants .)( Sources : hebdomadaire La vie )

Poème de Maram al-Masri ( Née en Syrie )
Je voudrais être une femme.
Signe distinctif:
un sourire éternel sur les lèvres,
des baisers
profonds comme le miel.

Je voudrais être une femme
qu'on ne peut ni additionner
ni soustraire
ni multiplier
ni diviser
ni gommer
ni sommer
ni assommer.

En Iran, en mai 2009, j'ai vu une princesse digne des contes des "Mille et Une Nuits". C'est mon imaginaire de petite fille qui ressurgit. C'était un vendredi, jour de repos pour les Perses, dans un jardin de la ville d'Ispahan aux senteurs de roses . Nous nous promenions lorsqu'une jeune Iranienne d'une extrême beauté , vêtue d'un "mantô" et d'un léger voile de couleurs nous aborda. Elle était accompagnée de quelques amis. Dans un anglais assuré, elle nous posa des questions sur son pays, comment nous le percevions , quel intérêt nous y portions etc . Souvent, lors de notre voyage, des jeunes gens nous arrêtaient et nous questionnaient de cette manière . Parfois, nous nous prenions en photos ensemble. Nous les sentions dans un désir de communication, de rencontre , d' ouverture vers nous qui venions aussi à leur rencontre . Ils se savaient surveillés, épiés par les gardiens de la révolution .Ils s'en fichaient. Aucune peur.


Environ un mois après notre retour, le gouvernement théocratique d'Iran, par une cruelle répression a déchiré la vie de nombreux de ces jeunes , hommes et femmes. Ils et elles n'ont pas dit leur dernier mot .

En Tunisie, en Egypte , en Algérie, au Yemen , les jeunes et les femmes ont joué un rôle crucial dans les soulèvements .


Nous sommes dans ces pays à un tournant historique et il faut en finir avec les clichés de la femme arabe "soumise". Une chose est sûre , l'installation des systèmes démocratiques ne se fera pas sans les femmes.


Ce matin, sur France Culture, j'ai entendu la Ministre des Affaires de la Femme en Tunisie expliquer qu'il peut y avoir deux façons d'être féministe . Une manière , féministe laïque et une seconde féministe islamique . La tunisienne féministe islamique peut à la fois revendiquer la laïcité et porter le voile . Elle recherche les fondements de sa démarche dans des versets du Coran.

Le 8 mars est devenu Journée internationale des femmes à Copenhague en 1910 lors du Congrès des Femmes Socialistes.


En France, c'est le 29 avril 1945 que les femmes ont obtenu le droit de vote . ( Pour en savoir plus, se rendre sur le site historique : Hérodote .)

Cristina Comencini, réalisatrice, écrivaine italienne est à l'origine d'une manifestation ( plus d'1 million de personnes) contre Berlusconi et l'image dégradante de la femme qu'il donne par ses frasques sexuels et dans les médias italiens.


"La première décision du ministre du Travail de Berlusconi a été de permettre aux employeurs de licencier les femmes enceintes!" s'insurge C Comencini.( Nel Obs)

En ce moment, je lis 'La Princesse de Clèves' , roman du 17 ème siècle, de Madame de Lafayette . C'est ma petite résistance , à moi, toute symbolique à qui -vous-savez .

" Dieu créa l'homme à son image ,
à l'image de Dieu il le créa,
homme et femme il les créa."
Genèse 1, 27.

Brigit Descot.

Fil RSS des articles de cette catégorie