De la vérité

Rédigé par yalla castel - - 3 commentaires

« Pilate ne regarde pas la vérité en face ! Il ne voit pas qu’elle est devant lui, sans défense. Qu’elle se tient debout dans sa singularité, et qu’elle a un visage !

Ne faisons pas trop facilement le procès de Pilate. Car…
Pilate, c’est vous et moi, lorsque dans une situation inextricable comme la sienne, nous tentons de maintenir la foule au calme,
au détriment peut-être de la vérité.
Pilate, c’est vous et moi lorsque nous évitons des décisions difficiles,
qui nous obligeraient à faire un chemin de vérité sur nous-même.
Pilate, c’est vous et moi lorsque pour un choix en conscience,
nous fondons notre décision sur ce qui est simplement utile,
plutôt que sur ce qui est vrai,
ou sur nos émotions, plutôt qu’avec notre raison.
Pilate, c’est vous et moi lorsque nous ne croyons finalement plus vraiment en la vérité parce que nous savons trop bien qu’au nom de celle-ci, le pire a été commis ! Ne sommes-nous pas les fils et les fils d’un siècle qui a voulu enfermer la vérité et la mettre dans des formules ? Oui, la vérité a souffert sous Ponce Pilate… mais elle n’est pas morte ! Ne dit-on pas que la vérité peut pâlir, mais jamais périr ?

Osons croire aujourd’hui encore qu’il existe une Vérité qui donne sens à nos vies. Mais reconnaissons aussi que la manière de comprendre celle-ci sera toujours personnelle, car la vérité se trouve chez celui ou celle qui se met à son écoute… En effet, la vraie question de la vérité n’est pas posée par Pilate mais bien par le Christ au cœur du récit : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? ». Est-ce que la vérité est sur tes lèvres, et est-ce la vérité de ton cœur ? Est-ce qu’elle vient de toi ? 

Il s’agit finalement d’être ajusté et en cohérence avec ce que nous disons ; de garder une vigilance intérieure pour entourer de bienveillance ce que nous affirmons. L’autorité n’habite-t-elle pas celles et ceux qui disent ce qu’ils font, et qui font ce qu’ils disent ? 

Cette scène d’évangile nous rappelle donc l’urgence d’accompagner nos paroles de sagesse et d’esprit critique !
« Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? Est-ce bien toi qui dis cela ou es-tu dépendant de la rumeur ? N’écoutes-tu, ne partages-tu que ce qui va dans ton sens ?
Voilà bien le problème de notre monde
qui communique de plus en plus
et qui dialogue de moins en moins :
qui abandonne la vérité au profit de l’autorité
ou qui exerce l’autorité au détriment de la vérité…

Celui que nous fêtons aujourd’hui nous invite à réconcilier les deux : autorité et vérité, car son Royaume n’est pas de ce monde.
Et en cette fête du Christ Roi, nous sommes conviés à franchir un pas décisif. Si le Christ est Roi, c’est parce qu’il n’y a pas d’écart entre sa vérité et son autorité. « Tout homme qui appartient à la vérité, dit-il, entend ma voix ». On ne possède pas la vérité. Au contraire, c’est elle qui nous possède, sans parfois que nous nous en rendions compte.
En effet, nous ne détiendrons jamais la clé ultime de notre cœur,
la vérité de notre vie. Nous pouvons alors nous déposséder de la volonté de maîtriser celle-ci, comme Dieu s’est débarrassé de sa toute-puissance pour accueillir sa tendresse, pour que nous le fassions régner sur nos vies. Le pouvoir se donne. Il ne se prend pas.
A nous, de nous déposséder de notre envie de maîtrise,
pour nous laisser posséder par cette tendre vérité qui nous dépasse :
Si notre conscience nous condamne,
Il s’agit de nous laisser posséder
par une miséricorde plus grande que notre cœur,
Si notre route semble bloquée et notre destin écrit,
Il s’agit d’inscrire notre vie dans une destinée plus grande
Et si la douceur semble avoir déserté notre foyer
Il s’agit de nous en remettre à la tendresse de Dieu
et de croire que certaines impasses de notre passé
seront autant d’ouvertures vers une lumière future.
Si nous faisons vraiment ce travail de vérité, si nous inscrivons notre vérité personnelle dans le cœur de Dieu, nous découvrirons alors que la vérité n’est pas quelque chose que l’on possède, mais qui se dévoile, qui nous englobe et qu’il faut rechercher avec courage et patience. Celle-ci se décline au long de nos histoires, de notre passé, de notre présent, de notre avenir, car le Christ qui chemine à nos côté est « Celui qui est, qui était et qui vient ». Il est roi parce qu’il ne s’impose pas, parce qu’il ne nous gouverne pas et qu’il nous laisse libres de le suivre ou non. Jésus n’a jamais revendiqué pour lui-même le titre de roi. A nous de le faire régner sur nos vies. 

Puissions agir en ce monde en vérité, et à le gouverner non pas pour régner, mais pour faire régner le royaume de Dieu. »

Source: https://www.lejourduseigneur.com/homelie/homelie-du-21-novembre-2021

C'est un petit matin

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C'est un petit matin, doux ensoleillé et si simple

odeur de linge frais édredon

rassérénée

tiédeur et cocon

et pourtant

il vient m'enserrer

le monde

m'encercle, me prend dans ses filets,

me malmène

me perce et m'agresse

de ses flèches

me griffe

m'envahit

m'accable et m'assourdit

Ne pas se perdre

écouter, sentir

la brise et le souffle

le vent les nuages

la caresse de ta main

l'azur l'herbe et

le violon

le roulis des vagues

et le rire

Les fruits sont mûrs

Brigit Descot

Aimer

Rédigé par yalla castel - - 1 commentaire

Voici donc le court précepte qui t'est donné une fois pour toutes:

Aime, et ce que tu veux, fais-le.

Si tu te tais, tais-toi par amour,

si tu parles, parle par amour,

si tu corriges, corrige par amour,

si tu pardonnes, pardonne par amour,

aie au fond du cœur la racine de l'amour,

de cette racine ne peut naître que le bien.

Saint Augustin

Une bonne enclume n'a pas peur du marteau

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Le lundi 19 juillet 2021 à 13h nous nous sommes arrêtés manger dans un resto routier très connu et très fréquenté. C’est ma façon de temps en temps de faire un micro-trottoir et de prendre la température « politique » du moment. Il y avait un seul camionneur dans la salle. La quarantaine. A la table la plus proche de nous il y avait quatre personnes âgées dont la voix portait bien jusqu’à nous. Ils étaient pour la vaccination. Si le Covid durait c’était à cause des non vaccinés et des personnes qui « faisaient nimporte quoi ». Nulle trace de peur dans leur propos. De la colère contre les autres qui voient les choses autrement. Je les ai écoutés en restant silencieux.

 

Je m’interdis aussi de faire des commentaires sur les personnes qui ont peur. Non pour des raisons religieuses, politiques, morales mais parce que parmi les personnes qui ont peur il y en a que j’aime bien. C’est inutile que je les agresse verbalement ou par écrit. Et puis je comprends leur peur. En tant que multi-père et multi grand-père je connais la peur. J’ai fait des frayeurs à mes parents et mes enfants et petits-enfants ne se privent pas de m’en faire. J’essaye de ne pas me laisser submerger par la peur: la mienne et celle des autres.

 

Mais c’est un combat intérieur de tous les jours: ce gouvernement nous fait peur, l’Amérique nous fait peur, la Russie, la Chine, l’Arabie Saoudite, Israël aussi; sans oublier Al Qaïda, Daech, le Hamas.

 

Les grandes chaînes de télévision font peur. Elles diffusent trop de nouvelles anxiogènes.

 

Même chose avec les écolos qui ne cessent de nous prédire que le climat va nous tomber sur la tête. L’air est empoisonné, l’eau aussi, la nourriture de même. Les centrales nucléaires fuitent. Les glaciers fondent. Les océans montent. L’eau potable et l’eau d’irrigation vont manquer.

 

A droite c’est la peur du grand remplacement, de l’immigration, de l’islamo-fascisme, des islamo-gauchistes.Tout est foutu, tout fout le camp, nous sommes en pleine décadence. Pas une petite lumière d’espérance à l’horizon.

 

Tout est prétexte à avoir peur peur peur très peur.

 

Même l’Eglise Catholique et ses dignitaires arrivent à nous faire peur par une succession de scandales très déstabilisants.

 

Heureusement il arrive un moment où à force d’avoir trop peur la peur s’en va. La vie reprend ses droits. L’envie de vivre malgré tout l’emporte.

 

A ce jour je n’ai enterré aucun collègue et ancien élève du Covid. Par contre j’en ai enterré beaucoup trop de collègues et d’anciens élèves morts d’un cancer qui se soigne mais ne se guérit pas, morts d’accidents de voitures dont certains ont été des tragédies.

 

« La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible. »

 

Et « il y a toujours dans le coeur de chaque humain un vide en forme de Dieu. » (Blaise Pascal)

 

Ainsi soit-il. A la grâce de Dieu. S’il existe…

 

Une bonne enclume n'a pas peur du marteau. Soyons de bonnes enclumes, n'ayons plus peur du martelage de mauvaises nouvelles.

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