Lu sur Facebook ce matin

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J'ai passé une heure à la banque avec mon père ce matin car il a dû faire un transfert d'argent. Je lui ai demandé:

 

-"Papa, pourquoi n'activerions-nous pas ton compte bancaire sur internet ?"

Il m'a répondu: "Pourquoi ferais-je ça ? "

- "Eh bien, tu n'aurais pas à passer une heure ici pour effectuer un transfert.

Tu pourrais même faire tes achats en ligne. Tout serait si facile alors ! "

J'étais tellement excité à l'idée de l'initier au monde de l’achat sur internet !

Il m'a dit: "Si je fais ça, je ne sortirai pas de la maison ?"

-"Oui, oui ! C’est ça ! "

 

Je lui ai expliqué comment même l'épicerie pouvait être livrée à sa porte maintenant et aussi que Amazon livre de tout !

Il m'a alors dit: 

 

-"Depuis que je suis entré dans cette banque aujourd'hui, j'ai rencontré quatre de mes amis, j'ai discuté un moment avec le personnel qui me connaît très bien aussi.

Tu sais que je suis seul... c'est de la compagnie dont j'ai besoin. J’aime me préparer et venir à la banque. C'est le côté sociable dont j'ai besoin.

Il y a deux ans, je suis tombé malade, le propriétaire du magasin à qui j'achète des fruits est venu me voir et s'est assis à mon chevet pour prendre de mes nouvelles et me tenir compagnie.

Quand ta mère est tombée il y a quelques jours pendant sa promenade matinale, notre épicier local l'a vue et a immédiatement pris sa voiture pour la raccompagner étant donner qu’il sait où elle habite.

Aurais-je cette touche ′′ humaine ′′ si tout devenait en ligne ?

Pourquoi voudrais-je que tout soit livré à domicile et me forcer à interagir avec mon ordinateur ?

J’aime apprendre à connaître la personne avec qui j'ai affaire et pas seulement le vendeur. Cela crée des liens, des discussions, des relations humaines.

Est-ce qu'Amazon livre tout ça aussi ?

La technologie n'est pas la vie..

J'ai besoin de passer du temps avec des gens... Pas juste avec des appareils. "

 

Auteur: inconnu

 

Le mariage d'Agnès et Guillaume

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Le mariage de la pierre et du végétal dans la cour du château de Cantecor à Gaujac, 47.

Danièle et Pierre-Olivier Lafage ont été longtemps enseignants de l'Institution Sainte Marie de Casteljaloux. Ils sont décédés trop jeunes ainsi que leur fille Claire-Marie mais ils restent très présents dans nos coeurs et nos souvenirs. Agnès, leur seconde fille, et Guillaume se sont mariés à Montpouillan le samedi 9 septembre 2023. A l'occasion de leur mariage un texte de Kalil Gibran a été lu, un extrait du livre "Le Prophète". Cet auteur est né au Liban en 1883 et mort au USA en 1931. Il était chrétien, écrivain, poète et peintre. Le texte choisi par les jeunes mariés est un dialogue entre Altmitra, une jeune femme et le Prophète. Dans une première partie il y a des généralités sur l'Amour et dans la deuxième partie il est question de l'Amour dans un couple. Voici l'extrait lu ce jour-là aux invités présents:

Alors Almitra dit "Parle nous de l’Amour."

Et il leva la tête et posa son regard sur le peuple, et un silence tomba. Et d’une voix puissante, il dit:

Quand l’amour vous fait signe de le suivre, suivez-le,

Bien que ses chemins soient rudes et escarpés.

Et lorsqu’il vous étreint de ses ailes, abandonnez-vous,

Bien que l’épée cachée dans ses pennes puisse vous blesser.

Et quand il parle, croyez en lui,

Bien que sa voix puisse briser vos rêves, comme le vent du nord dévaste le jardin.

[...]

L’Amour ne donne rien que lui-même et il ne prend rien que de lui-même.

L’amour ne possède ni ne peut être possédé,

Car l’amour suffit à l’amour.

 

Si vous aimez, vous ne direz pas “Dieu est dans mon cœur”, mais plutôt “Je suis dans le cœur de Dieu”.

Et ne pensez pas que vous pourrez diriger le cours de l’amour car l’amour, s’il vous en trouve digne, dirigera vos cours.

 

L’amour n'a pour seul désir que s’accomplir.

 

Mais si vous aimez et que vous devez avoir des désirs, que vos désirs soient ceux-ci:

 

Fondre et couler comme un ruisseau qui chante sa mélodie à la nuit.

Connaître la douleur d’un trop plein de tendresse.

Etre blessé par votre propre idée de l’amour;

Et saigner de votre plein gré et avec joie.

Se réveiller à l’aube avec des ailes au coeur et des actions de grâce pour cette nouvelle journée d’amour;

Se reposer à l’heure de midi et méditer sur les transports amoureux;

Rentrer chez soi à la tombée du jour avec reconnaissance;

Et s’endormir alors avec une prière au cœur pour le bien-aimé et un chant de louanges sur les lèvres.

 

Alors Almitra parla de nouveau et demanda: "Qu’en est-il du Mariage, maître ? "

 

Et il répondit en disant:

 

Vous êtes nés ensemble et ensemble vous resterez à jamais.

Vous resterez ensemble quand les ailes blanches de la mort dissiperont vos jours;

Oui vous resterez ensemble  jusque dans la mémoire silencieuse de Dieu.

 

Mais laissez des espaces dans votre unité.

Et laissez les vents célestes danser entre vous.

 

Aimez-vous l’un l'autre, mais de l’amour ne faites pas des chaînes:

Qu’il soit plutôt une mer se mouvant entre les rives de vos âmes.

Remplissez vos coupes l’un  pour l’autre mais ne buvez pas dans une seule coupe.

Donnez  du pain l’un à l’autre mais ne mordez pas dans le même morceau.

Chantez et dansez ensemble, et soyez joyeux mais que chacun puisse être seul,

Comme sont seules les cordes du luth alors qu’elles vibrent d’une même musique.

Donnez vos coeurs, mais pas la garde l’un de l’autre.

Car seule la Vie peut contenir vos cœurs dans sa main.

Restez l’un avec l’autre, mais pas trop près l’un de l’autre:

Car les piliers du temple sont éloignés entre eux,

Et le chêne et le cyprès ne poussent pas dans l’ombre l’un de l’autre.

 

Khalil Gibran

Partir

Rédigé par yalla castel - - 2 commentaires

"Partir pour se sentir exister et juste changer de place pour enfin trouver sa juste place. " ( Serge D... )

Partir, c’est mourir un peu,
C’est mourir à ce qu’on aime :
On laisse un peu de soi-même
En toute heure et dans tout lieu.

C’est toujours le deuil d’un vœu,
Le dernier vers d’un poème ;
Partir, c’est mourir un peu,
C’est mourir à ce qu’on aime.

Et l’on part, et c’est un jeu,
Et jusqu’à l’adieu suprême
C’est son âme que l’on sème,
Que l’on sème à chaque adieu :
Partir, c’est mourir un peu…

Edmond Haraucourt

Rondel de l’Adieu

Seul, Bibliothèque-Charpentier,  (p. 12).

De la fatigue

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Peinture papier gravure "Fatigue" de François Cotard

Fatigué
au point de ne plus ressentir la fatigue, de ne plus pouvoir penser.
Vous avez dit fatigue.

Fatigue qui vient peser tout doucement,
le poids d'une plume
qui se rajoute au poids d'une nouvelle plume. Vous avez dit fatigue.

Fatigue comme endormissement
de mes sens qui n'en peuvent plus de sentir cette angoisse sourde que je ne veux plus entendre.
Vous avez dit fatigue.

Fatigue du manque de courage de dire ce mal à dire
cette maladie à parler.
Vous avez dit fatigue.

Fatigue au risque
de me briser les os qui me soutiennent.

Comment encore avancer et marcher?

Vous avez dit fatigue.

Fatigue jusqu'à l'épuisement
d'avoir puisé au fond du puits
mis à sec de croyance et de confiance.

Vous avez dit fatigue.

Fatigue comme solitude de l'âme
et du corps qui suit et qui aussi ne suit pas.
Où es-tu mon Sauveur ?
Vous avez dit fatigue.

Fatigue où le courage dont j'ai besoin,

c'est de me reposer et de patienter,

Vous avez dit fatigue.

Fatigue où la prière silencieuse vous allège la fatigue
car elle détourne de l'orgueil qui nous fatigue.
Vous avez dit fatigue.

- Dieu, que je suis fatigué !
- Repose toi, je suis à tes côtés ! Pour que tu ne dises plus
que tu es fatigué.

Serge 

 

 

Si tu savais c'est merveilleux

Rédigé par sadys - - Aucun commentaire

Marie-Christine Barrault est une actrice française née à Paris en 1944. Elle est la nièce de Jean-Louis Barrault et de Madeleine Renaud. Elle a été mariée à Daniel Toscan du Plantier. Ils ont eu ensemble un garçon et une fille. Puis elle s'est ensuite mariée avec Roger Vadim. Ils ont vécu ensemble de 1990 à 2000. Elle était présente au dernier souffle de vie de Roger Vadim. Elle affirme que cette mort d'un être cher qu'elle a pu accompagner jusqu'au bout a été pour elle vécue comme une grâce reçue de Dieu.

"Les vivants ferment les yeux des morts. Les morts ouvrent les yeux des vivants." (Père Jean Moubourquette *)

"Si tu savais c'est merveilleux" est le titre du dernier livre écrit par Marie-Christine Barrault. En voici un extrait:

"J'ai quatorze ans lorsque mon père meurt. Mon frère Alain, seize. Abasourdie, je regarde le cercueil descendre en bringuebalant dans cette fosse au Père Lachaise. Une fosse aussi triste et tellement moins profonde que celle qui se creuse chez moi depuis l'enfance. Rectangulaire et bien dessinée, la sépulture du cimetière parisien ne déborde ni à droite ni à gauche, les pompes funèbres ont bien fait les choses. La béance qui m'habite depuis toujours, elle, n' a ni contour ni forme. c'est le manque cruel de mon père.Cette crevasse ne s'est pas ouverte au décès de Max-Henri Barrault, tant s'en faut: sa mort n'est que le dernier coup de pioche dans une terre déjà fouillée jusqu'aux entrailles.

Il faut avouer qu'en la matière, ma mère a bien fait les choses.

Elle était si belle, Marthe. Toujours élégante. Devant nos yeux éblouis, elle descend de l'autocar comme une reine, chaque jeudi en fin de matinée. Avec notre grand-mère, Alain et moi l'attendons à l'arrêt de Yerres. La déesse descend des cieux parisiens pour venir en banlieue s'enquérir de ses enfants, lèvres effleurées sur notre joue ou notre front, regard noisette, effluves d'un parfum délicat. J'ai trois ans. Puis cinq, puis huit. Et toujours le même rituel. Celle que nous appelons maman, avec laquelle je n'ai aucun souvenir de vie commune, déjeune avec nous, soupire d'un air agacé sous les reproches larvés de sa mère, écoute patiemment nos récitations. Après le goûter, nous retournons à l'arrêt de bus en tenant sa main blanche. Elle remet à sa mère quelques billets. Puis remonte dans sa calèche, vers une vie dont nous ignorons tout."

Alain et Marie-Christine ont peu connu leur père. Elle écrit plus loin dans le livre:

"Mais qui comblera le mal du père?"

"Qui comblera l'absence vertigineuse de nos pères?"

 

Jean-François Sadys

 

* Prêtre, psychologue, auteur et conférencier de renommée internationale, le père Jean Monbourquette s’est fait particulièrement connaître grâce à ses écrits en matière de développement personnel et de deuil, ayant rédigé une vingtaine de livres.

Décédé le 28 août 2011 à l’âge de 77 ans, Jean Monbourquette a abondamment contribué à l’évolution des mentalités à l’égard de la spiritualité. Ayant suscité beaucoup de scepticisme au départ, ses travaux sur les rapports entre la psychologie et la spiritualité, notamment la dynamique du deuil et l’accompagnement des mourants, sont désormais largement reconnus.

(Source: https://chairemonbourquette.umontreal.ca/a-propos/jean-monbourquette/)

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