Aimez-vous les uns les autres

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"Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé."

 Notre époque donne trop souvent l'impression que nous sommes surtout dans la détestation des uns et des autres. Voici quelques morceaux choisis de ce qu'écrit André Comte-Sponville sur l'Amour dans son livre "Le plaisir de penser".

"L'amour est le sujet le plus intéressant. D'abord, par le bonheur qu'il promet ou semble promettre,  voire par celui, parfois, qu'il menace ou fait perdre. (...)"

"Il faut donc aimer l'amour ou n'aimer rien - il faut aimer l'amour ou mourir; c'est pourquoi l'amour, non le suicide, est le seul problème philosophique vraiment sérieux. (...)"

" C'est l'amour qui sauve; c'est donc lui qu'il s'agit de sauver. (...)"

" On peut aussi aimer Dieu, si l'on y croit. Et croire en soi, si l'on s'aime aui moins un peu. (...) "

"Il y a l'amour selon Platon: "Je t'aime, tu me manques, je te veux". Il y a l'amour selon Aristote ou Spinoza: "Je t'aime: tu es la cause de ma joie, et cela me réjouit." Il y a l'amour selon Simone Weil ou Jankélévitch: "Je t'aime comme moi-même, qui ne suis rien ou presque rien; je t'aime comme Dieu nous aime, s'il existe; je t'aime comme n'importe qui : je mets ma force au service de ta faiblesse, mon peu de force au service de ton immense faiblesse." Il y a l'amour qui prend ou qui convoite, qui ne sait que jouir ou souffrir, que posséder ou perdre; l'amour qui se réjouit et partage, qui veut du bien à celui qui nous en fait; enfin l'amour qui accepte et protège, qui donne et s'abandonne, qui n'a même plus besoin d'être aimé, l'amour sans possession et sans rivage. Je t'aime de toutes ces façons. (...) Je me donne et m'abandonne doucement. (...) Merci d'exister et de m'aider à exister. (...)"

"Aimer c'est se réjouir." (Aristote)

"L'amour consiste plutôt à aimer qu'à être aimé. Ce qui le montre bien, c'est la joie que les mères ressentent à aimer leurs enfants.  Certaines ont beau les mettre en nourrice, elles les aiment en sachant  qu'ils sont leurs enfants, sans chercher à en être aimées en retour, si cela n'est pas possible. Il leur paraît suffisant de les voir heureux; et elles aiment leurs enfants même si ces derniers ne leur rendent rien de ce qui est dû à une mère, à cause de l'ignorance où ils se trouvent." (Aristote)

"Aimer, c'est vouloir pour quelqu'un ce qu'on croit lui être un bien, eu égard à son intérêt et non au nôtre, et aussi être disposé, dans la mesure de notre pouvoir, à réaliser ce bien. (...)" (Aristote)

"Aimer, cela aussi il faut l'apprendre." (Fiedrich Nietzsche)

 

Source: André Comte-Sponville dans "Le plaisir de penser" aux éditions Vuibert, 555 pages. ISBN: 978-2-311-15008-7. Prix:19,90 €. Extraits des pages 103/104/105/113/115/125/126/127/129.

 

 

Saint Augustin

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Le monde tel qu'il a été voulu par l'URSS, les USA et le Royaume Uni à la fin de la seconde guerre mondiale, au moment de la signature des accords de Yalta, s'achève.

Un nouveau monde vient dont nous se savons pas encore ce qu'il sera exactement. 

Ce n'est pas la première fois que dans leur longue histoire les humains doivent changer de monde.

Voici un extrait du sermon de Saint Augustin en décembre de l'an 410.

"Tu es étonné parce que le monde touche à sa fin ? Étonne-toi plutôt de le voir parvenu à un âge si avancé. Le monde est comme un homme : il nait , il grandit et il meurt."

 « La voile carrée d'un navire croisant sur les eaux bleues de la Méditerranée, au large d'Hippone, [porte] depuis Rome la nouvelle inconcevable que des hommes existent encore, mais que leur monde n'est plus ».

« Rome est tombée. Mais la terre et les cieux n'en sont pas ébranlés... Le monde marche vers sa fin mais il ne l'a pas encore atteinte... Mais votre âme, remplie de la lumière de Dieu, ne passera pas...».

Saint Augustin (354 – 430 ap. J.-C.) est un philosophe chrétien de l’Antiquité tardive, né en Algérie. Il est l’un des quatre Pères de l’Eglise d’Occident. Après une jeunesse dissipée, qu’il raconte dans les Confessions, il s'intéresse au problème du mal. D'abord séduit par le manichéisme, il se convertit au christianisme et devient évêque d’Hippone. Il rédige la Cité de Dieu, l’ouvrage le plus reproduit par les copistes du Moyen Age. Il est canonisé en 1298 par le pape Boniface VIII.

La fin de la vie d’Augustin coïncide avec les derniers jours de l’Empire romain.

Quelques dates repères:

330 : Constantin inaugure Constantinople, qui devient sa capitale dynastique.

382 : Théodose Ier entérine l’établissement des Goths sur le territoire de l’empire.

391, 27 février : Édit de Théodose ordonnant la fermeture des temples païens.

395, 17 janvier : Mort de Théodose. Ses fils se partagent le gouvernement de l’empire. Soulèvement des Goths. Première agression des Huns contre l’Empire romain.

406 (ou 405) : Vandales, Alains et Suèves franchissent le Rhin. Les premiers dominent la Gaule jusqu’en 409.

410, 24-27 août : Sac de Rome par les Wisigoths d’Alaric.

Sources consultées:

https://diacritiques.blogspot.com/2012/10/le-sermon-sur-la-chute-de-rome.html

https://www.les-philosophes.fr/auteur-saint-augustin.html

https://www.lhistoire.fr/carte/la-chute-de-rome

 

 

Philippe Seguin le 5 Mai 1992

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Philippe Séguin se présente comme l'un des plus farouches opposants au traité de Maastricht. Le traité, signé le 7 février 1992 à Maastricht, par les représentants des douze États membres de la Communauté européenne, après un accord conclu lors du Conseil européen de Maastricht en décembre 1991, est le traité constitutif de l'Union européenne, définissant les trois piliers de son action, fixant un cadre institutionnel au Conseil européen, instaurant une citoyenneté de l'Union et créant une monnaie unique. La signature du traité par la France suscite des oppositions de droite et de gauche traversant les partis et l'opinion comme au temps du débat de la C.E.D.. Dans une décision du 9 avril 1992, le Conseil constitutionnel a décidé que l'autorisation de ratifier en vertu d'une loi le traité sur l'Union européenne ne pouvait intervenir qu'après révision de la Constitution. Le projet de loi constitutionnelle, présenté par le gouvernement Bérégovoy, vise à ajouter à la Constitution un titre « De l'Union européenne » permettant les transferts de compétences nécessaires à l'établissement de l'Union économique et monétaire européenne ainsi qu'à la détermination des règles relatives au franchissement des frontières extérieures des États membres de la Communauté européenne. Il prévoit également que le droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales peut être accordé aux citoyens de l'Union résidant en France.

Après les interventions du Premier ministre, Pierre Bérégovoy, de Roland Dumas, Ministre des affaires étrangères et de Michel Vauzelle, Ministre de la justice, l'intervention, dans la soirée, de Philippe Séguin est un temps fort du débat. L'exception d'irrecevabilité, qu'il défend pendant plus de deux heures, vise à réclamer un référendum direct plutôt que le recours à la voie parlementaire. Philippe Séguin combat une conception fédéraliste de l'Europe qui selon lui nie la nation, fondement de la citoyenneté républicaine. Vers deux heures du matin est annoncé le résultat du scrutin : la motion n'est pas adoptée mais obtient cent une voix.

Le projet de loi constitutionnelle sera adopté par l'Assemblée nationale le 12 mai 1992 par 398 voix contre 77 et par le Congrès le 23 juin. Mais la ratification du traité sera rejetée par les Danois lors du référendum du 2 juin. En France, le 20 septembre 1992, avec un taux de participation au référendum de 69,69 %, le « oui » l'a emporté avec 51,01 % des suffrages exprimés, sans toutefois atteindre la majorité des votants.

L'intégralité de son intervention à l'Assemblée Nationale se trouve sur le lien suivant:

https://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/histoire/grands-discours-parlementaires/philippe-seguin-5-mai-1992

 

Renaud Jean

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Convalescence de Renaud Jean en 1915

Né le 16 août 1887 à Samazan, mort le 31 mai 1961 à Samazan ; paysan pendant dix ans, enseignant pendant trois ans puis élu et permanent ; militant socialiste puis communiste du Lot-et-Garonne ; membre du comité directeur puis du comité central du PCF ; membre du bureau politique en 1926 ; directeur de La Voix paysanne ; président de la Confédération générale des paysans travailleurs; député, conseiller général, maire de Samazan.Tel est le bref résumé de sa vie. 

Mais entrons un peu plus dans le détail de qui était Renaud Jean.

Acteur de premier plan du mouvement communiste entre-les-deux-guerres, orateur de talent, le député des paysans du Lot-et-Garonne eut son heure de notoriété dans les années trente, particulièrement entre 1936 et 1939 alors qu’il présidait la commission de l’Agriculture de la Chambre. Mais celui que tout destinait aux plus hautes fonctions fut remis à la base à la Libération et oublié. Au-delà de ses désaccords avec le « tournant » de septembre-octobre 1939 ou de son inaction dans les années qui suivirent, on peut se demander si son indépendance d’esprit, sa volonté de défendre une position politique personnelle et de ne rien cacher de ses analyses au sein du Parti communiste ni de ses divergences, ne furent pas à l’origine de cet effacement.

Fils unique de Jean Jean et Anne Castaing, métayers devenus petits propriétaires à Samazan (lieu dit Latapie), Jean Jean, comme son père et son grand-père, mais prénommé habituellement Renaud (avec la célébrité son prénom d’emprunt sera associé à son nom pour devenir parfois Renaud-Jean), après des études primaires qui auraient révélé son aisance intellectuelle, travailla jusqu’à la guerre comme cultivateur sur la petite exploitation familiale de six hectares. Trente ans plus tard, en prison, il prendra plaisir à décrire, sans misérabilisme, et avec un souci d’authenticité, les travaux avec son père et sa mère, une femme qui resta toujours proche de lui. Le futur spécialiste des questions paysannes du Parti communiste eut donc une expérience professionnelle pendant plus d’une décennie. Ce jeune paysan qui n’aimait pas aller au bal de Samazan (c’est du moins ce qu’il écrivit le 6 septembre 1914) consacrait ses loisirs à la lecture.

Lire la suite sur le lien suivant:

https://maitron.fr/spip.php?article49864

 

 

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