Gaël Giraud (5) et fin.

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Voici la neuvième proposition de Gaël Giraud:

Lancer une suite numérique européenne, sécurisée et facile d’utilisation

Un outil fiable, ergonomique, sécurisé et franco-européen pour la bureautique publique, personnelle ou privée.

Il est aujourd’hui difficile de se passer des outils collaboratifs proposés par les géants américains (suite Office, Google Drive, etc.), car ils sont très largement utilisés dans les entreprises, les écoles et l’administration en général. Nous n’avons donc ni la maîtrise des données, ni celle des technologies, ni celle des infrastructures digitales. Pourtant, nous avons en France et en Europe des acteurs qui proposent des services équivalents, dont certains sont déjà open source et méritent un soutien public fort pour les rendre disponibles au plus grand nombre.

Nous devons rassembler ces acteurs nationaux et européens au sein d’un collectif chargé du développement des outils les plus utilisés, en commençant par une suite bureautique indépendante, portée par des infrastructures logicielles et physiques sécurisées afin de protéger nos données privées et nos données stratégiques. En conservant la maîtrise de ces technologies numériques, nous aurons en outre la possibilité de concevoir des outils écologiques adaptés aux besoins de notre continent. Les fabricants de matériel numérique seront également incités à se servir de ces outils par diverses incitations fiscales. Les appels d’offres publics seront conditionnés à l’usage de ces outils. Ce sera aussi un moyen, en structurant une filière numérique digne de ce nom, d’empêcher la fuite de nos cerveaux vers la Silicon Valley par exemple.

Enfin, cet instrument sera en libre accès dans le reste du monde, promouvant l’universalisme français.

Source: https://gael-giraud.fr/12-mesures-pour-les-candidats-a-la-presidentielle/

Gaël Giraud (4)

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Gaël Giraud est jésuite, prêtre et économiste. Lors des dernières élections présidentielles, il a proposé aux candidats douze mesures économiques à prendre. Voici la septième proposition:

Poser le premier jalon d’une protection sociale alimentaire

Éradiquer définitivement la faim dans notre pays

Un quart des Français sont aujourd’hui en difficulté financière pour se procurer une alimentation saine trois fois par jour, selon le baromètre de la pauvreté 2019 réalisé par Ipsos et le Secours populaire français. En 2017, ce sont 5,5 millions de personnes qui ont bénéficié d’une aide alimentaire – deux fois plus qu’en 2009. L’austérité budgétaire et la destruction progressive de nos services publics entamée il y a plus de vingt ans promettent d’aggraver ce phénomène. Or tous les Français, toutes les Françaises ont droit à une alimentation saine.

Pour éradiquer la faim dans notre pays et améliorer la santé publique, je propose la création d’une protection sociale alimentaire. Elle permettrait de distribuer à celles et ceux qui le nécessitent 150 euros par mois de budget personnel destiné aux produits de base, issus de l’agriculture locale et biologique, pour un coût global compris entre 30 et 50 milliards d’euros par an qui viendrait assurer un complément de revenu aux citoyens et un débouché majeur pour nos agriculteurs engagés dans le bio. Cette aide sera accessible à toute personne vivant en dessous du seuil de pauvreté et attribuée de manière automatique pour éviter les non-recours. Elle prendrait la forme d’un chéquier, sur le modèle du ticket restaurant. Nul besoin d’ouvrir un compte en banque. Ces dépenses budgétaires supplémentaires seront financées par la réforme fiscale proposée dans la troisième mesure. À terme, toutefois, la sécurité sociale devrait bénéficier de baisses substantielles des indemnisations grâce à la lutte contre les maladies environnementales et la malbouffe. Cette protection sociale alimentaire devra donc ultimement être financée par la Sécurité sociale sans qu’il y ait besoin d’augmenter les cotisations. Elle constituera alors une branche supplémentaire de la Sécurité sociale à la française, prolongeant de manière décisive le souffle prophétique du Comité National de la

Gaël Giraud (1)

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Gaël Giraud est jésuite, prêtre et économiste. Lors des dernières élections présidentielles, il a proposé aux candidats douze mesures économiques à prendre. Voici la première:

Sortir l’hôpital de la marchandisation grâce au « paiement à la population”

La santé est un bien commun qui ne saurait être tarifé à l’acte

Depuis que la T2A – la tarification à l’activité – a été mise en place par Xavier Bertrand, le déficit de l’hôpital public a doublé et nos établissements hospitaliers sont entrés dans une véritable course à la rentabilité, expédiant les patients à peine soignés. Exiger la rentabilité d’un soin de santé, c’est tôt ou tard condamner les patients à la maltraitance. C’est un des éléments qui, avec la suppression de quelque 100 000 lits en 20 ans et du personnel qui va avec, a fait rétrograder notre système hospitalier de l’un des meilleurs du monde à un niveau préoccupant, malgré la dévotion héroïque du personnel soignant. Plutôt que d’applaudir nos soignants à la fenêtre, nous proposons donc le « paiement à la population », c’est-à-dire la dotation en moyens de chaque hôpital en fonction de la population desservie, en tenant compte de ses caractéristiques d’âge et d’état de santé, et du niveau de service assuré. Ainsi, c’est la qualité du soin, et non uniquement la quantité, qui sera le critère principal de financement, loin d’une logique indigne de marchandisation.

La revalorisation des rémunérations des soignants est également un préalable à toute autre évolution compte tenu des difficultés de recrutement. La France se situe au 23e rang sur 33 parmi les pays de l’OCDE pour la rémunération des infirmiers : un infirmier français est payé 42 400 dollars par an, contre 49 000 en moyenne OCDE, 50 800 au Royaume-Uni, 53 600 en Allemagne et 56 300 en Espagne. Il est donc essentiel de revaloriser par étapes les rémunérations des professionnels hospitaliers, en augmentant notamment les infirmiers de 500 euros par mois pour atteindre la moyenne de l’OCDE.

Enfin, pour lutter contre les déserts médicaux, il faudra instaurer le conventionnement sélectif pour les médecins (pas de remboursement par la sécurité sociale si les médecins s’installent dans des zones déjà trop dotées), comme c’est déjà le cas pour les infirmiers, les sages-femmes et les masseurs-kinésithérapeutes.

Source: https://gael-giraud.fr/12-mesures-pour-les-candidats-a-la-presidentielle/

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