Zoom sur Rémi Castets

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L'Eglise de Sainte Gemme de Martaillac, Lot-et-Garonne, en cours de restauration. Photo publiée sur la page Facebook de l'association "Savoirs et Patrimoines".

 

Rémi Castets a 47 ans. Il est conseiller municipal de Sainte Gemme Martaillac en Lot-et-Garonne. Il est maître de conférences au département d'études orientales et extrême orientales de l'université Michel Montaigne Bordeaux 3. Il est président de l'association "Savoirs et Patrimoines en Coteaux et Landes de Gascogne". Il est vice-président du "Réseau Rempart Nouvelle Aquitaine".

"Savoirs et Patrimoines en Coteaux et Landes de Gascogne" est une association type loi 1901 créée en 2014. Elle a pour objectif d'œuvrer à la diffusion des savoirs, de favoriser le développement durable et la valorisation des patrimoines sur le territoire de l’intercommunalité des coteaux et landes de Gascogne, par tous moyens appropriés. C'est dans le cadre de cette association qu'est organisé depuis plusieurs années maintenant, tous les étés, "le chantier de restauration de l'Eglise de Martaillac avec l'appui du Service Technique de l'Architecture et du Patrimoine de Lot-et-Garonne, du Conseil régional Nouvelle Aquitaine, du Conseil départemental de Lot-et-Garonne, de la Direction régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale, de la Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement, de l'Union nationale REMPART et d'entreprises du bâtiment comme les Chaux Saint-Astier, Silverline et d'autres. (...) Grâce au pilotage du Département et du STAP 47, l'association a développé avec ses consoeurs du réseau REMPART un nouveau modèle de restauration du patrimoine rural en péril permettant de contourner les faibles moyens financiers des petites communes."

Le chantier de l'été 2018 est en cours du 4 au 19 août.

Pour en savoir plus sur REMPART:

https://www.rempart.com/

 

 

 

 

 

Jean Claude Guillebaud dans le journal LA VIE

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On ne dit jamais assez à quel point la province française grouille littéralement de convivialités modestes, de réunions gratuites et d’engagements associatifs, toutes choses qui aident à ravauder le tissu social si gravement déchiré. Signes tangibles de la vitalité provinciale, ces manifestations transposent à l’échelle de la région ce que certains sociologues appellent les micro-communautés urbaines, encore capables, dans le grand délitement contemporain, de « faire chanter les pierres ».

La suite en cliquant ici...

Le livre que nous n'avons pas lu ce mois-ci.

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De Jean-Claude Guillebaud:  "Une autre vie est possible", ou  "Comment retrouver l’espérance".
Aux éditions L’Iconoclaste.

« Un monde sans espoir est irrespirable. » André Malraux

« Mieux vaut allumer une bougie que maudire les ténèbres. » Lao-tseu

"J’aimerais trouver les mots, le ton, la force afin de dire pourquoi m’afflige décidément la désespérance contemporaine. Elle est un gaz toxique que nous respirons chaque jour. Et depuis longtemps. L’Europe en général et la France en particulier semblent devenues ses patries d’adoption. Elle est amplifiée, mécaniquement colportée par le barnum médiatique. Oui, mécaniquement. Par définition, le flux médiatique est un discours attristé, voire alarmé. Il s’habille en noir. Or la réalité n’est jamais aussi sombre. Elle est faite d’ombres et de lumières. Elle mêle le pire au meilleur. Partout. Toujours. À n’insister que sur les ombres, on pèche — et on ment — par omission. En toute bonne foi. Vieille question ! Cette insuffisance n’est pas facile à corriger. L’optimisme n’est plus « tendance » depuis longtemps. On lui préfère le catastrophisme déclamatoire ou la dérision revenue de tout, ce qui est la même chose. Se réfugier dans la raillerie revient à capituler en essayant de sauver la face. Après moi le déluge…

Cette culture de l’inespoir — avec ses poses et ses chichis — me semble aussi dangereuse que les idéologies volontaristes d’autrefois. Elle désigne le présent comme un répit, et l’avenir comme une menace. Elle se veut lucide, et même « raisonnable ». Qui croit encore aux lendemains qui chantent ? Pourquoi perdre son temps à rêver au futur ? Telle est la doxa (« ensemble des opinions communément admises ») du moment. Les affligés professionnels tiennent le haut du pavé et, de ce promontoire, toisent tout un chacun. Il est de bon ton de citer Arthur Schopenhauer, sa référence au « temps cyclique » et son (prétendu) pessimisme, ou encore Émile Cioran, auteur de "Sur les cimes du désespoir". L’écrivain anglais Gilbert Keith Chesterton (1874-1936) n’avait pas tort de dire qu’il existait une « Église du pessimisme ».

Ajoutons que ce renoncement au goût de l’avenir peut devenir une injonction discrètement idéologique. En dissuadant les citoyens de trop penser au futur, elle les invite à s’accommoder du présent, c’est-à-dire de l’ordre établi. Elle promeut pour ce faire quantité de formules passe-partout qui sont devenues autant de slogans conservateurs. On se souvient du "There is no alternative", « Il n’y a pas d’alternative », de Margaret Thatcher. Citons aussi l’inévitable « C’est plus compliqué que cela », qu’on oppose aux citoyens indignés par une injustice et révoltés par la prédation des virtuoses de la finance. Ou encore le « Face au chômage, on a tout essayé », exclamation malheureuse de François Mitterrand en 1993. Pendant plusieurs décennies, les élus de droite et de gauche auront tenu et conforté ce que l’économiste Jean-Paul Fitoussi appelle le discours de l’impuissance. À force d’insister sur les « contraintes », il aggrava la crise de la démocratie et jeta les citoyens dans une langueur dont nous ne sommes toujours pas sortis."

 

Notes de lecture été 2018

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"(…) Il faut convenir, en effet, que dans l’époque moderne de la transformation des conditions de vie par la machine, l’agrégation croissante des masses et le gigantesque conformisme collectif qui en sont les conséquences battent en brèche les libertés de chacun.

Dès lors que les humains se trouvent soumis, par leur travail, leurs plaisirs, leurs pensées, leurs intérêts à une sorte de rassemblement perpétuel, dès lors que leur logement, leurs habits, leur nourriture sont progressivement amenés à des types identiques, dès lors que tous lisent en même temps la même chose dans les mêmes journaux, voient, d’un bout à l’autre du monde, passer sous leurs yeux les mêmes films, entendent simultanément les mêmes informations, les mêmes suggestions, la même musique, (…) dès lors qu’aux mêmes heures, les mêmes moyens de transport mènent aux mêmes ateliers ou bureaux, aux mêmes restaurants ou cantines, aux mêmes terrains de sport ou salles de spectacle, aux mêmes buildings, blocks ou courts, pour y travailler, s’y nourrir, s’y distraire ou s’y reposer, des hommes et des femmes pareillement instruits, informés, pressés, préoccupés, vêtus, la personnalité propre à chacun, le quant-à-soi, le libre choix, n’y trouvent plus du tout leur compte.

Il se produit une sorte de mécanisation générale, dans laquelle, sans un grand effort de sauvegarde, l’individu ne peut manquer d’être écrasé. Et d’autant plus que les masses, loin de répugner à une telle uniformisation, ne laissent pas, au contraire, d’y pousser et d’y prendre goût. Les hommes de mon âge sont nés depuis assez longtemps pour avoir vu se répandre, non point seulement l’obligation, mais encore la satisfaction de l’existence agglomérée.

Porter un même uniforme, marcher au pas, chanter en choeur, saluer d’un geste identique, s’émouvoir collectivement du spectacle que se donne elle-même la foule dont on fait partie, cela tend à devenir une sorte de besoin chez nos contemporains.

Or, c’est dans ces tendances nouvelles que les dictateurs ont cherché et trouvé le succès de leurs doctrines et de leurs rites. Assurément ils ont réussi d’abord parmi les peuples qui, dans l’espoir de saisir la domination sur les autres, ont adopté d’enthousiasme l’organisation des termitières. Mais il ne faut pas se dissimuler que l’évolution elle-même offre à l’ordre dit nouveau d’extraordinaires facilités et à ses champions de chroniques tentations.

Si complète que puisse être, un jour, la victoire des armées, des flottes, des escadrilles, des nations démocratiques, si habile et prévoyante que se révèle ensuite leur politique vis à vis de ceux qu’elles auraient, cette fois encore, abattus, rien n’empêchera la menace de renaître plus redoutable que jamais, rien ne garantira la paix, rien ne sauvera l’ordre du monde, si le parti de la libération, au milieu de l’évolution imposée aux sociétés par le progrès mécanique moderne, ne parvient pas à construire un ordre tel que la liberté, la sécurité, la sécurité, la dignité de chacun y soient exaltées et garanties, au point de lui paraître plus désirables que n’importe quels avantages offerts par son effacement. "

Charles De Gaulle, université d’Oxford, 1941.

 

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