Retour à Epidaure

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Un an après le décès de son mari, Brigit Descot revient à Epidaure, un lieu aimé de tous les deux:

"Le seuil franchi, je monte lentement les marches de l’escalier de marbre blanc, la clé tourne dans la serrure, la porte s’ouvre, les meubles et les objets s’éveillent, ton chapeau en haut du porte-manteau cligne de l’œil naïvement  mais tu n’es pas là .
 
Les sacs posés,  « Tu accroches ton habit au porte-manteau, les clés de la voiture sont rangées », je te disais toujours cela.
 
Les volets s’ouvrent. Immuables intemporels les cieux les eaux la végétation les pierres se présentent fidèles et proches. Artémis veille et Poséidon se lève mais tu n’es pas là .
 
Sur le lit les draps repliés exhalent les habituelles senteurs de fleur d’oranger soulevées par le vent qui les séchait, ton short posé sur la chaise nous reviendrons avant longtemps, ton dernier livre lu sur la table de nuit et même tes lunettes mais tu n’es pas là.
 
Sur le port les mâts des bateaux inlassablement se balancent, leurs cliquetis tintent au gré du vent, l’air est doux, ton bateau amarré repose, des sourires s'échangent, les mains sont posées sur le cœur des corps consternés et inclinés.
 
Tu n’es pas là.
 
La nuit est tombée je pose mes bras sur la balustrade de la terrasse et lève mes yeux vers le ciel les étoiles brillent, en contrebas le village dort sans un bruit et les anges chuchotent « il est là ».
 
Mes larmes coulent.
 
Une brise légère les emporte les mêle au bleu-vert de tes yeux et de la mer.
 
BD
 
Epidaure 27/07/20
 
 

De la lecture qui soigne les bleus de l'âme

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" Arrêtez de vous poser en victime. Oui  vous l'avez été, d'un terrible accident, mais ce n'est pas en vous vautrant dans ce statut de victime que vous vous en sortirez. Qui viendra vous plaindre? Personne. Parce que ça n'avance à rien. Les autres aiment les gens positifs et joyeux, parce que les gens positifs et joyeux leur font du bien. Ceux qui se plaignent sans arrêt ne font pas de bien. Ils ne font pas de mal  mais ils ne font pas de bien."

Agnès Ledig, "Pars avec lui", page 79, chez Albin Michel.

Face à la maladie d’Alzheimer

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Mon amour ,

 

Depuis de nombreuses années , nous avons vu peu à peu ton esprit s'égarer pour finir par sombrer dans un abîme de ténèbres ces dernières années , qui faisaient que tu ne nous reconnaissais plus , ni moi , ton épouse , ni tes enfants ni petits enfants , avec tout ce que cela comporte de chagrin pour nous qui t'aimions .

 

Aujourd'hui , nous sommes réunis autour de toi pour te rendre ce dernier hommage .
La mort a fini par triompher de ta maladie , elle était la seule issue pour en sortir , mais ,ce faisant , elle a libéré tes facultés de cette brume qui les obscurcissait . Alors , bien sûr , nous sommes tristes de cette séparation , mais , dans mon cœur brille une lueur d'espérance qui change tout pour moi .

La mort a triomphé de ta maladie , mais ma conviction que le Christ a triomphé de la mort me soutient . Il ne manquera pas de t'accueillir , je le sais , toi qui a toujours été animé par le souci des autres , des plus faibles , des plus fragiles , même si tes dernières années sur terre t'ont empêché de te rapprocher de Lui . Souviens toi , on t'avait qualifié de conseiller municipal avec une âme d'assistante sociale !

 

OUI , j'en suis sûre , aujourd'hui , tu es entré dans la lumière , aujourd'hui , de l'autre côté du chemin , tu peux reconnaître chacun de nous , esprit clair à nouveau . Tu nous accompagnera chaque instant de notre vie . Tu seras toujours vivant dans mon cœur et je vais pouvoir retrouver les souvenirs que j'avais occultés parce que c'était trop dur de les remémorer alors que j'avais sous les yeux ce que tu étais devenu ! Je vais retrouver ton sourire qui faisait briller tes yeux , réentendre tes fous rires et retrouver le son de ta voix .
 

Bien sûr , comme tout le monde , nous avons eu nos bons moments et de fichus quart d'heures : les désaccords inévitables en cinquante années de mariage , les épreuves , certaines insoutenables , je pense au décès de Denis . Mais nous avons connu la Joie d'un amour partagé qui a résisté au temps , réciproque aussi longtemps que tu en es resté conscient , à sens unique mais vécu pour deux ensuite .

 

Au revoir , mon amour , repose en paix en attendant notre réunion .

 

Maryvonne Guerrey

 

Georges Autefage vit désormais dans nos coeurs

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Hier matin le président de la Fédération française de Judo et disciplines associées du Lot-et-Garonne est décédé des suites d'une longue maladie. Voici le dernier texte qu'il a publié sur sa page Facebook:

Georges Autefage
le 1 juillet à 19:14  · Partagé avec Public
Reflexion :
La tolérance et l'amour des hommes ne sauraient parvenir à être universels sur toute la terre.
Le bonheur n’est pas dans la recherche de la perfection, mais dans la tolérance de l’imperfection.
Les erreurs sont toujours pardonnables; Seulement si celui qui les a commises a le courage de les admettre.
Le progrès est impossible sans changement et ceux qui ne peuvent changer leur esprit ne peuvent absolument rien changer.
La force ne vient pas des capacités physiques; elle vient d’une indomptable volonté.

C'était un homme poli, courtois, affable qui avait le souci de bien faire pour les autres. Il aimait la vie, il aimait les gens. Il aimait le judo et les judokas.

Son dernier texte m'a fait penser à Saint Paul: "C'est quand je suis faible que je suis fort".

Aux captifs la libération Bordeaux

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Depuis la privatisation des chaînes de télé françaises, plusieurs chaînes appartiennent à des hommes d’affaires qui ont vu là l’opportunité de peser sur les débats politiques de notre société, sur les décisions politiques et économiques de nos gouvernements successifs.

Le service public télé-radio ne reflète pas la diversité des opinions et des courants de pensées de notre pays. Il y a un multitude de personnes invisibles et inaudibles sur le service public télé-radio.

Actuellement nous pouvons remarquer que les glorieux combattants d’Afghanistan ont disparu de nos écrans de télé ainsi que l’Irak, la Libye.

Les émotions collectives, les indignations sont à géométrie variable. Il est des situations catastrophiques de par le monde qui sont parfois évoquées mais sans plus. Millions d’êtres humains qui meurent tous les ans de misère, du non accès à l’eau potable, à des soins de santé de base. Millions d’êtres humains qui vivent dans des camps de réfugiés. Millions d’êtres humains qui meurent dans des conflits meurtriers à répétition.

Ils ne passent pas à la télé et le compteur des chaînes d’infos en continue n’affichent pas le nombre de morts par jour à toutes les heures de la journée et de la nuit.

C’est ainsi et c’est peut-être ça le péché originel des humains: une certaine indifférence aux malheurs des autres et puis soudain des emballements médiatiques irrationnels qui durent plus ou moins longtemps. Des coups de coeur parfois, des coups de raison plus rarement.

Je voudrais tout de même terminer sur une note positive. Il y a 5 ans, un soir, dans un local d’une association catholique de Bordeaux, j’ai rencontré une jeune femme du Nigéria sans papier, sans travail, vivant dans et de la rue. A sa manière de me regarder, de se déplacer dans le local, de me poser des questions nettes et précises, j’ai eu la conviction que cette jeune femme allait s’en sortir. Hier soir j’ai appris qu’elle ne se prostitue plus . Elle a deux enfants. Elle vient de faire baptiser le plus grand.

De temps en temps les histoires qui finissent bien ça fait du bien au coeur et à l’âme. Même si ce n’est qu’une goutte d’eau dans un océan de drames humains.

Yalla Castel

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