Biscablouze
Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaireDepuis toutes ces années, je crois que c'est la première fois que je ne peux pas monter en voiture pour venir voir et respirer l'océan du haut de la dune. La route est barrée, je ne pourrai donc pas avoir ce petit sourire une fois là haut en pensant au nombre de fois où j'ai vécu ces retrouvailles avec l'océan grâce à notre patriarche. Il me faudra donc attendre un peu pour savoir si l'océan est capricieux ou pas aujourd'hui.
Assise sur le sable, j'aperçois à ma gauche celle que j'ai toujours appelée la maison hantée. En face quelques surfeurs effleurent les vaguelettes de leur planche. Et oui, aujourd'hui, l'océan est plutôt calme. Des enfants, comme des millions d'autres avant eux, creusent dans le sable humide.
Mon regard se tourne vers la droite où tous les étés il y avait le Club Mickey. Combien de fois j'ai eu peur qu'on me propose d'y aller et que l'on m'y abandonne.
Moi ce que je préférais à cette époque là, c'était, au p'tit déj, tremper mon croissant dans un jus d'oranges pressées du matin même.
Mon regard se perd dans mes souvenirs tandis que mes yeux regardent vers l'horizon.
Le vent qui m'entoure me rappelle les fois où il me berçait sur la terrasse tandis que je lisais les Mickey magazines de mon père que j'allais chercher dans les cartons au grenier. Et combien de Fantomette j'ai pu lire sur cette chaise longue, perturbée parfois par la course d'un écureuil dans un pin ou par la chute d'une pigne.
Parfois je m'endormais ; ce qui me permettait de trouver le temps moins long avant de pouvoir partir à la pêche à l'anguille avec le bateau où je devenais capitaine, maître du lac !...
Cet après midi, comme ce matin, la plage est relativement déserte ; ce n'est pas encore le mois de juillet. Ce n'est pas aujourd'hui que je pourrai rire en voyant une vague finir sa course sur des serviettes étendues sur le sable.
Au fil des heures, la plage se remplit. Il y a ceux, frileux, qui restent habillés. Celles pudiques qui enfilent leur maillot de bain par dessus leur soutien gorge. Celles moins pudiques qui dorent au soleil en culotte et soutien gorge en dentelles. Ceux qui commencent à ressembler à des écrevisses. Et puis il y a toujours ces enfants qui creusent dans le sable, espérant rejoindre l'océan tandis que d'autres se prennent pour des architectes en construisant de magnifiques châteaux.
De plus ou moins loin, j'observe mes deux enfants qui naviguent entre jeux de sable et trempage de pieds dans l'eau fraîche.
Peu à peu, Maïlís se rapproche d'un petit garçon qui a une pelle et un seau. Mon pauvre Renaud, il est loin le temps où c'était les garçons dont il fallait se méfier car ils voulaient piquer sa pelle et son seau à ta Lolita !!... Parfois elle arrête sa tentative d'approche pour courir après le buggy des sauveteurs. Toujours ce besoin de courir.
Une sensation de liberté ?...
Quant à Guilhèm, grand bâtisseur des temps modernes, il me fait sourire lorsqu'il revient, après avoir parcouru la plage, avec une ficelle, un morceau de bois, des cailloux ou bien même des bouts de plastique. Va-t-il nous ramener une vertèbre de baleine comme son grand père ?...
En voyant Maïlis et Guilhèm courir dans les dunes puis les remonter plus lentement, je me revois avec un porte bébé rentrant de la plage. Une année une petite sœur à remonter, une autre année un petit frère à porter...
Bien sûr, pour me gorger de soleil, je pourrais aller sur n'importe quelle plage de la côte landaise ou basque mais pour savoir où l'on va il faut savoir d 'où l'on vient. Et bien moi, je viens aussi un peu d'ici entre dunes et pins...
Guimaï, 19-05-18
Coquelicot
Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaireCoquelicot,
Que je te parle
Et que tu l'ignores,
Que j'envie ta fierté,ton assurance,
Ton absence d'hésitation,
Ta certitude d'avoir gagné,
De continuer à rayonner,
J'ai de la peine à sentir
Qu'on ne communique pas
Avec ce que l'on aime,ou admire
Et je me sens seul,
Étranger à moi-même.
Tu ne le sauras pas,
Mais continue
À m'éblouir.
Le grand soleil qui monte à la tête
Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaireJe t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues
Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas
Je t'aime pour aimer
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas
Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd'hui
Il y a eu tous ces morts que j 'ai franchies sur de la paille
Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie
Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne
Pour la santé
Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n'es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi
Paul Eluard
Pas d'obsèques nationales?
Rédigé par sadys - - Aucun commentaireJacques Higelin vient de mourir. Tiens, pas d'obsèques nationales pour lui? Ah !... dommage.