Quand les blés sont sous la grêle

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Quand les blés sont sous la grêle fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles au cœur du commun combat

Certains pensent que les Français sont des veaux, massivement crétins et lâches. En début de semaine un militant de gauche déçu que son candidat ne soit pas élu m’a qualifié de blaireau, expression qu’il utilise souvent à l’encontre de celles et ceux qui ne partagent pas ses convictions. Face aux dangers nous nous divisons. Nous n’arrivons pas à trouver un minimum de points d’accord. C’est dommage. Notre pays mérite mieux.

Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Tous deux adoraient la belle prisonnière des soldats
Lequel montait à l’échelle et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Qu’importe comment s’appelle cette clarté sur leur pas
Que l’un fut de la chapelle et l’autre s’y dérobât
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles des lèvres du cœur des bras
Et tous les deux disaient qu’elle vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles au cœur du commun combat

Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Du haut de la citadelle la sentinelle tira
Par deux fois et l’un chancelle l’autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Ils sont en prison Lequel a le plus triste grabat
Lequel plus que l’autre gèle lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Un rebelle est un rebelle deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l’aube cruelle passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Répétant le nom de celle qu’aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
Il coule, il coule, il se mêle à la terre qu’il aima
Pour qu’à la saison nouvelle mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas
L’un court et l’autre a des ailes de Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
le double amour qui brûla
L’alouette et l’hirondelle la rose et le réséda

Louis Aragon
Mars 1943

Neige mars 2018

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Photo de la neige dans le Tarn

Mes pas sur la neige
Pourquoi les nuages viennent-ils
Se répandre ici

Brigitte Papleux

Haïku

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Des jours de pluie fracassante
S'égrènent dans l'ennui
La campagne dans sa bulle d’eau.

Brigit Descot

31 janvier 2018

Heureux les violents.

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Heureux les violents, les forts en gueule, ceux qui écrasent et savent se servir de leurs poings, de leurs idées et de leur puissance pour se tailler une place et se mettre en valeur, ceux dont la mousse déborde, ceux qui empêchent les autres d'exprimer leurs opinions, ceux qui dirigent. La terre est à eux.

Mais non dit Jésus: heureux les doux! Non pas les mollassons, les résignés: rien de plus inhumain que la résignation. Mais heureux les solides, les patients qui ne lâchent pas. Ceux qui ne hurlent pas avec les loups, ceux qui ne craignent pas de parler même lorsque les mots font mal, ceux qui ont le courage d'affronter des conflits, ceux qui pour épouser les comportements de Dieu, son infinie patience et sa tolérance sans limite, acceptent de se laisser parfois écarteler sur une croix.

Père Jean Debruynne (1925-2006)

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