Aimer

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Voici donc le court précepte qui t'est donné une fois pour toutes:

Aime, et ce que tu veux, fais-le.

Si tu te tais, tais-toi par amour,

si tu parles, parle par amour,

si tu corriges, corrige par amour,

si tu pardonnes, pardonne par amour,

aie au fond du cœur la racine de l'amour,

de cette racine ne peut naître que le bien.

Saint Augustin

Bernard Charbonneau

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La fin des intellectuels?

 

 

Les intellectuels vont-ils disparaître comme ont disparu les paysans, les ouvriers?

 

Les intellectuels parfois sont très critiqués.  Les intellectuels ne sont ni pires ni meilleurs que les non intellectuels. Il peut arriver que les non intellectuels n’aient pas envie d’écouter, d’entendre, de s’intéresser aux intellectuels. Il peut arriver aussi que des intellectuels n’aient pas envie d’écouter, d’entendre, de s’intéresser aux intellectuels qui ne pensent pas comme eux. Il peut arriver que des intellectuels ignorent les non intellectuels.

 

Bernard Charbonneau, intellectuel français de l’après seconde guerre mondiale, a connu cette situation: de son vivant peu d’intellectuels et de non intellectuels  se sont intéressés à lui et à ses écrits. Mais, lui, il a passé sa vie à s’intéresser aux autres.

 

Il est né à Bordeaux le 28 novembre 1910. Il est mort le 28 avril 1996 à Saint Palais. (Pays Basque) Il a été enterré dans un caveau situé sur sa propriété. Sur sa tombe est gravée la phrase suivante: « Où tu iras , j’irai; où tu demeureras, je demeurerai et ton Dieu sera mon Dieu. »

 

Son père est protestant. Sa mère est catholique. La famille est d’origine lot-et-garonnaise. 

 

Bernard Charbonneau est élève du Lycée Montaigne de Bordeaux. Il poursuit ses études universitaires dans cette même ville. Et s’il est un excellent élève, un étudiant .brillant, il a très vite conscience qu’il n’est pas fait pour vivre en ville. Pour son premier poste d’enseignant, il demande l’Ecole Normale de Pau. Il a 24 ans. L’année suivante il réussit l’agrégation. Il ne veut pas faire de carrière universitaire. Il veut vivre à la campagne. Il restera à l’Ecole Normale d’Instituteurs de Pau jusqu’à sa retraite. Sa forte personnalité a marqué beaucoup d’élèves maîtres. 

 

Dès le début des années 1930 il perçoit les dangers du monde qui vient. 

 

Pendant des siècles  les activités humaines se sont faites  à la force du vent et de l’eau (moulin à vent et à eau), à la force du muscle humain et animal (chevaux, mules, mulets, ânes, boeufs). Puis est venu le temps des machines à vapeur et l’utilisation du charbon comme première énergie fossile incontournable. La première guerre mondiale si elle est encore une guerre faites par des êtres humains voit l’apparitions des premiers tanks, des premiers avions de guerre, des taxis de la Marne: machines de guerre utilisant une énergie fossile nouvelle issue du pétrole. La seconde guerre mondiale confirme l’importance des machines qui la paix revenue vont envahir nos vies. Et la transformer durablement. 

 

Bernard Charbonneau considère alors que les progrès techniques favorisent la perte de liberté et déshumanisent la société. Ses écrits  vont le rapprocher de Jacques Ellul (1). Ils seront tous deux amis pendant 70 ans. Ensemble ils réfléchiront aux changements provoqués par les progrès scientifiques et techniques. Ils alerteront par leurs écrits, par les groupes qu’ils créent et animent, sur les dangers des nouvelles dictatures possibles.

 

Il sera un intellectuel proche du mouvement « personnaliste ». (2) Il est considéré comme l’un des premiers intellectuels français à s’être intéressé à l’écologie. Une écologie qui donne sa place, toute sa place, à l’être humain.

 

Il a eu du mal toute sa vie à trouver des éditeurs pour faire publier ses livres. Après sa mort, son épouse a continué à faire connaître ses écrits non publiés. Ils ont eu quatre enfants. L’aîné a continué dans la voix de son père. Les archives de Bernard Charbonneau ont été transmise par la famille en 2006 à la bibliothèque de l’Institut d’études politiques de Bordeaux.

 

Si j’ai souhaité aujourd’hui évoquer Bernard Charbonneau dans le Journal Paroissial c’est parce que je trouve qu’il est toujours d’actualité. La pénétration de l’informatique et de l’intelligence artificielle dans notre vie quotidienne menacent nos libertés, déshumanisent notre société. Il devient de plus en plus difficile de rencontrer quelqu’un « pour de vrai » quand surgit un problème avec les services publics, les grandes entreprises de notre civilisation de la consommation. Le monde change et nous nous isolons de plus en plus les uns des autres. Notre société se fracture. Il y a beaucoup de femmes, d’hommes, d’enfants qui restent en marge du progrès, qui en sont exclus. Les automates vocaux, les serveurs vocaux, les réseaux sociaux sur internet n’ont pas le côté humain des relations « pour de vrai, les yeux dans les yeux. »  Peut-être que ça changera et qu’il n’en sera pas toujours ainsi mais pour le moment une machine, un ordinateur, une machine commandée par un ordinateur n’ont pas de sentiments et d’état d’âme. Et de mon point de vue c’est bien dommage. Je ne souhaite pas que les progrès de l’informatique servent à nous imposer un contrôle numérique permanent. Et que le Covid nous oblige à passer tous à l’informatique de gré ou de force.

 

Mais qu’en pensez-vous? 

 

 

 

  1. Jacques Ellul, né le 6 janvier 1912 à Bordeaux et mort le 19 mai 1994 à Pessac, est un historien du droit, un sociologue et un théologien protestant français.
  2. Le personnalisme nait de la crise de 1929. Aux inquiétudes et aux malheurs qui commencent alors les personnalistes donnent une explication à la fois économique, morale et spirituelle. Ils expliquent les bouleversements du monde par une perte de la foi chrétienne, une perte de confiance à la science, l’abandon de la raison et du devoir.

 

Sources consultées:

 

wikipédia.org 

cairn.info

cultura.com

 

Bibliographie:

 

« L’hommauto » chez Denoël, 1967.

« Le jardin de Babylone » chez Gallimard, 1969.

« Tristes campagnes » chez Denoël, 1973.

 

Nesrine Slaoui

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Nesrine Slaoui nait au Maroc et arrive en France à l'âge de trois ans.

Elle grandit dans un quartier populaire d’Apt dans le Vaucluse. Sa mère travaille comme femme de ménage, son père comme maçon. Sa mère veut « offrir les meilleures chances » à sa fille, qui, très bonne élève, sait dès la première année de collège, au moment de la mort de deux adolescents électrocutés après une course-poursuite avec la police de Clichy-sous-Bois, qu'elle veut devenir journaliste sur une chaîne de télévision.

Elle est la première de la famille à obtenir son baccalauréat en 2012. Elle intègre une classe préparatoire en sciences politiques à Avignon, puis elle est reçue en master à Sciences Po Paris ; d'après ce que lui aurait dit un de ses camarades de classe, c'est « parce que c’est une femme rebeu et qu’elle est jolie ».

Elle explique alors comprendre qu'« aucun diplôme ne gomme ses origines » étrangères et sociales.

Elle est diplômée de Sciences-Po Paris en 2018.

Lire la suite sur le lien suivant:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nesrine_Slaoui

Référence de son livre: "Illégitimes" chez Fayard. ISBN: 978-2-213-71779-1

L'illusion politique

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« L’illusion politique » de Jacques Ellul, 1965:

L’homme du xxe siècle est persuadé que la politique peut résoudre tous ses problèmes. Le citoyen charge la politique d’organiser la société pour que celle-ci devienne idéale. La politique est efficace en matière d’organisation de la vie sociale : bureaucratie, administration, économie… mais la politique ne permet pas de répondre aux besoins profonds de l’Homme, à savoir : le problème moral, le problème éthique, le problème du sens de la vie ou celui de la responsabilité devant la liberté… Jacques Ellul montre que c’est parce que nous refusons de prendre nos responsabilités personnelles devant la liberté (et, finalement, parce que nous ne voulons pas vraiment être libres) que nous demandons à l’État de nous donner ce que nous voulons. C’est parce que nous ne voulons pas faire l’effort de chercher ce qu’est le bien, le vrai et le juste que nous demandons à l’administration de le chercher pour nous. L’homme préfère être le serviteur du « plus froid des monstres froids » plutôt que d’assumer pleinement sa liberté. Il se déshumanise au profit de l’État, plaçant sa foi dans la politique, qui, au bout du compte, n’a pas le pouvoir de ses ambitions.

L’illusion est définie comme suit : perception fausse, jugement erroné, opinion fausse, apparence trompeuse, en dehors de la réalité. Le politique serait « la direction du groupement politique que nous appelons État ou l’influence que l’on exerce sur cette direction ». Ce qu’on appelle "politique’" serait donc la capacité de gérer la question humaine dans la société. Insinuer l’illusion politique, c’est remettre en question la possibilité effective pour la politique de répondre aux besoins de l’homme. Le livre se compose de huit parties et commence par une introduction. Ellul avait fait une courte expérience politique : « à la Libération, il a été adjoint au maire de Bordeaux pendant six mois ». Il doit alors signer trente lettres par jour, sur des questions qu’il ne maîtrise pas, et dont la décision est orientée par les rapports des cabinets des techniciens. On peut donc imaginer la situation d’un ministre du gouvernement qui doit signer trois cents lettres par jour…. C’est ainsi qu’il prend conscience de « l’illusion politique », à laquelle il consacrera un livre portant ce titre, sacrilège à l’époque du "tout politique". C’est à ce moment qu’Ellul se retire de la vie politique, au sens total du terme : il ne mettra plus les pieds dans un bureau de vote.

Ce livre s’inscrit dans la critique de la société technicienne, car pour Ellul, c’est la technique qui réduit le politique au spectacle. Ellul employa le terme "spectacle" dans son ouvrage Propagandes, en 1962, soit cinq ans avant qu’elle n’apparaisse chez Guy Debord (La société du spectacle, Paris, Buchet/Chastel, 1967).

 

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