De l'amour donné et reçu

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« Ce ne sont pas les êtres bien portants, sûrs d’eux-mêmes, gais, fiers et joyeux qui aiment vraiment – ils n’ont pas besoin de cela ! Quand ils acceptent d’être aimés, c’est d’une façon hautaine et indifférente, comme un hommage qui leur est dû. Le don d’autrui n’est pour eux qu’une simple garniture, une parure dans leurs cheveux, un bracelet à leur poignet, et non le sens et le bonheur de leur existence.
Seuls ceux que le sort a désavantagés, les humiliés, les laids, les déshérités, les réprouvés, on peut les aider par l’amour. Et quand on leur consacre son existence, on les dédommage seulement de ce dont la vie les a privés. Et eux seuls savent aimer et se laisser aimer comme il faut : humblement et avec reconnaissance.
»
Stefan Zweig, La pitié dangereuse ou L’impatience du cœur, Traduction d’Alzir Hella, Le Livre de Poche, Grasset, Londres 1939, p.475
 
 

De l'adolescence

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"L'adolescence est un âge où la perception de soi est mise à mal. Cela s'explique peut-être ainsi: bien souvent, l'enfance est un royaume où l'on est le centre du monde. Sans le vouloir, les parents gonflent de manière disproportionnée l'égo de leur progéniture. Ils accourrent au moindre besoin, jugent génial n'importe quel gribouillage et s'extasient sur des chorégraphies ridicules. Bref, l'enfant a le sentiment d'être touché par la grâce, et se fracasse lamentablement, ensuite, dans la vérité de l'adolescence: il n'est que lui. Il y aurait sûrement beaucoup moins de crises pubertaires si l'on plongeait les humains dès le plus jeune âge dans une réalité moins narcissique. (...) L'adolescent pense craindre l'avenir, alors qu'il souffre de la disparition du passé."

David Foenkinos dans "La famille Martin" chez Gallimard, nrf, page 76

Qu'est-ce que tu veux pour Noël?

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Lu ces jours-ci le texte suivant qui circule sur Facebook:

 

Chaque année, mes enfants me posent la même question. Cette année, j'ai décidé de leur donner ma vraie réponse :


-Qu'est-ce que tu veux pour Noël ?

-Je te veux.
 

Je veux que tu continues de venir à la maison, je veux que tu me poses des questions, me demande conseil; demande mon avis, demande mon aide. Je veux que tu discutes de tes problèmes, discute de la vie, peu importe. Que tu me parles de tes projets; de tes rêves, de tes buts. Que tu me parles de ton travail, de tes soucis, de ta femme , de ton mari , de tes enfants . Je veux que tu continues à partager ta vie avec moi. Viens te moquer de moi, ou rire de moi, je m'en fiche. T'entendre rire, c'est de la musique pour moi.


J'ai passé une partie de ma vie à t'élever du mieux que je le pouvais avec ce que j'avais. Et je ne me vante pas, mais j'ai fait du bon boulot.


Maintenant, donne-moi le temps de m'asseoir et d'admirer mon travail, je suis plutôt fière de ça.


Je veux que tu aies une belle vie; pour toi et ta famille, et même qu'elle soit plus belle encore que la mienne.


Moi, j'ai les choses dont j'ai besoin.

Je veux te voir heureux et en bonne santé.

Quand tu me demandes ce que je veux pour Noël, je dis "rien" : je te veux.

 

De la décadence d'hier et d'aujourd'hui

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Jérôme Ferrari a obtenu le prix Goncourt 2012 pour son livre "Le sermon sur la chute de Rome". A travers l'histoire d'un bar dans un petit village de Corse et de ses différents gérants et clients, il nous raconte l'évolution de la Corse de 1914 à aujourd'hui.

La lecture de ce livre est à déconseiller aux âmes sensibles car il est plein de bruit, de fureur et de folie. Il est rempli d'inhumanité abjecte mais terriblement humaine quand l'homme croyant faire l'ange fait la bête. Certains personnages du livre font penser à des personnages de Dostoïevski. Et plus particulièrement à celui qui affirme que "Si Dieu n'existe pas alors tout est permis".

Au fil des pages l'île de Beauté n'est pas si belle et paradisiaque qu'elle le paraît. Et nous devinons très vite que l'histoire va mal se terminer.

Voici un extrait des dernières pages du livre:

"Nous, chrétiens, nous croyons à l'éternité des choses éternelles auxquelles nous appartenons. Dieu ne nous a promis que la mort et la résurrection. Les fondations de nos villes ne s'enfoncent pas dans la terre mais dans le coeur de l'Apôtre que le Seigneur a élu pour bâtir son Eglise car Dieu n'érige pas pour nous des citadelles de pierre, de chair et de marbre. Il érige hors du monde la citadelle de l'Esprit-Saint, une citadelle d'amour qui ne s'écroulera jamais et se dressera toujours dans sa gloire quand le siècle aura été réduit en cendres. Rome a été prise et vos coeurs en sont scandalisés. Mais je vous le demande à vous qui m'êtes chers, désespérer de Dieu qui vous a promis le salut de Sa grâce, n'est-ce pas là le vrai scandale? Tu pleures parce que Rome a été livrée aux flammes? Dieu a-t-il jamais promis que le monde serait éternel? Les murs de Carthage sont tombés, le feu de Baal s'est éteint, et les guerriers de Massinissa qui ont abattu les remparts de Cirta ont disparu à leur tour, comme s'écoule le sable. Cela tu le savais, mais tu croyais que Rome ne tomberait pas. Rome n'a-t-elle pas été bâtie par des hommes comme toi? Depuis quand crois-tu que les hommes ont le pouvoir de bâtir des choses éternelles? L'homme bâtit sur du sable."

Saint Augustin, en l'an 410, dans "Le sermon sur la chute de Rome".

Cité dans le livre de Jérôme Ferrari publié chez Actes Sud, page 198.

 

Un moyen

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L'avion, ce n'est pas une fin, c'est un moyen.
Ce n'est pas pour l'avion que l'on risque sa vie.
Ce n'est pas non plus pour sa charrue que le paysan laboure.
Mais, par l'avion, on quitte les villes et leurs comptables, et l'on retrouve une vérité paysanne.
On fait un travail d'homme et l'on connaît des soucis d'homme.
On est en contact avec le vent, avec les étoiles, avec la nuit, avec le sable, avec la mer.
On ruse avec les forces naturelles.
On attend l'aube comme le jardinier attend le printemps.
On attend l'escale comme une Terre promise,
et l'on cherche sa vérité dans les étoiles.
 
Saint Exupéry
 
 
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