Il était fort.

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"On ne voulait pas le croire, mais on le vit bien qu’il était fort, à la manière calme dont il quitta le banc pour aller, le pas sonore et la tête haute, vers la pile de bois. Il prit une bûche longue et ronde, non la plus légère, mais la plus lourde qu’il put trouver. Elle avait encore des noeuds, de la mousse, et des ergots comme un vieux coq. D’abord il la brandit et s’écria:
« Regardez, elle est plus dure qu’une barre de fer, et pourtant, moi qui vous parle, je vais la casser en deux sur ma cuisse, ainsi qu’une allumette. »
A ces mots, les hommes et les femmes se dressèrent comme dans une église. Il y avait présents: Barget, le nouveau marié; Perraud, presque sourd, et Ramier, qu’on ne fait pas mentir; Papou s’y trouvait, je me souviens; Castel aussi, il peut le dire: tous gens renommés, qui racontaient d’ordinaire, aux veillées, leurs tours de force, et se frappaient d’étonnement l’un après l’autre. Ce soir là, ils ne riaient plus, je vous assure. Ils admiraient déjà l’homme fort, immobiles et muets. On entendait ronfler derrière eux un enfant couché. Quand il les sentit dominés, bien à lui, il se campa d’aplomb, ploya le genou et leva la bûche de bois avec lenteur. Un moment, il la tint suspendue au bout des ses bras raidis – les yeux éclataient, les bouches s’ouvraient, douloureuses – puis il l’abattit, han!… et, d’un seul coup, se cassa la jambe."

Jules Renard, « Le Vigneron dans sa Vigne ». (Mercure de France,edit.)

La loi Le Chapelier.

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Le 14 juin 1791, la loi Le Chapelier interdit les associations professionnelles. L’Assemblée constituante française interdit la reconstitution de toute association professionnelle tant de patrons que de salariés.

L’article second de la loi du député Isaac Le Chapelier énonce : « Les citoyens d’un même état ou profession, les entrepreneurs, ceux qui ont boutique ouverte ne pourront, lorsqu’ils se trouveront ensemble, se nommer ni présidents, ni secrétaires, ni syndics, tenir des registres, prendre des arrêtés ou délibération, former des règlements sur leurs prétendus intérêts communs ».

Au XIXe siècle, cette loi freinera la création des syndicats. Elle sera abrogée sous la IIIe République, le 21 mars 1884. Et en 1895 c'est la naissance de la CGT à Limoges.

Sources:

http://cgt.fr/Reperes-chronologiques.html

https://www.herodote.net/

 

 

Soirée cinéma.

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Gloria Maria Garcia.
 
Dans le cadre du "Festival AlimenTerre", en partenariat avec le cinéma l'Odyssée de Casteljaloux, l'équipe locale du CCFD Terre Solidaire a projeté le film documentaire "Hold-up sur la banane".
 
C'est le fruit le plus consommé au monde. Quatre multinationales dominent le marché. Le film montre les dures conditions de travail dans leurs bananeraies, l'utilisation massive de pesticides toxiques, la guerre commerciale que se livrent les grands producteurs.
 
La projection a été suivie d'un débat et, si le nombre des présents à cette soirée cinéma était moindre que l'an dernier, les personnes qui sont intervenues ont posé beaucoup de questions à Gloria Maria Garcia, militante syndicale du Honduras, un des pays d'Amérique centrale producteur de bananes.
 
Notre manière de consommer ici et notre soutien aux syndicats de là-bas peuvent modifier demain les conditions de production et de vente des bananes dans le monde.
 
Colibri cx

L'an prochain...

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L'an prochain l'extrait de texte ci-dessous aura 170 ans:

 

"La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les rapports de production, c'est-à-dire l'ensemble des rapports sociaux. Le maintien sans changement de l'ancien mode de production était, au contraire, pour toutes les classes industrielles antérieures, la condition première de leur existence. Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l'époque bourgeoise de toutes les précédentes. Tous les rapports sociaux, figés et couverts de rouille, avec leur cortège de conceptions et d'idées antiques et vénérables, se dissolvent; ceux qui les remplacent vieillissent avant d'avoir pu s'ossifier. Tout ce qui avait solidité et permanence s'en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d'envisager leurs conditions d'existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés.

Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s'implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations.

Par l'exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l'industrie sa base nationale. Les vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore chaque jour. Elles sont supplantées par de nouvelles industries, dont l'adoption devient une question de vie ou de mort pour toutes les nations civilisées, industries qui n'emploient plus des matières premières indigènes, mais des matières premières venues des régions les plus lointaines, et dont les produits se consomment non seulement dans le pays même, mais dans toutes les parties du globe. A la place des anciens besoins, satisfaits par les produits nationaux, naissent des besoins nouveaux, réclamant pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. A la place de l'ancien isolement des provinces et des nations se suffisant à elles-mêmes, se développent des relations universelles, une interdépendance universelle des nations. Et ce qui est vrai de la production matérielle ne l'est pas moins des productions de l'esprit Les oeuvres intellectuelles d'une nation deviennent la propriété commune de toutes. L'étroitesse et l'exclusivisme nationaux deviennent de jour en jour plus impossibles et de la multiplicité des littératures nationales et locales naît une littérature universelle.

Par le rapide perfectionnement des instruments de production et l'amélioration infinie des moyens de communication, la bourgeoisie entraîne dans le courant de la civilisation jusqu'aux nations les plus barbares. Le bon marché de ses produits est la grosse artillerie qui bat en brèche toutes les murailles de Chine et contraint à la capitulation les barbares les plus opiniâtrement hostiles aux étrangers. Sous peine de mort, elle force toutes les nations à adopter le mode bourgeois de production ; elle les force à introduire chez elle la prétendue civilisation, c'est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle se façonne un monde à son image.

La bourgeoisie a soumis la campagne à la ville. Elle a créé d'énormes cités; elle a prodigieusement augmenté la population des villes par rapport à celles des campagnes, et par là, elle a arraché une grande partie de la population à l'abrutissement de la vie des champs. De même qu'elle a soumis la campagne à la ville, les pays barbares ou demi-barbares aux pays civilisés, elle a subordonné les peuples de paysans aux peuples de bourgeois, l'Orient à l'Occident.

La bourgeoisie supprime de plus en plus l'émiettement des moyens de production, de la propriété et de la population. Elle a aggloméré la population, centralisé les moyens de production et concentré la propriété dans un petit nombre de mains. La conséquence totale de ces changements a été la centralisation politique. Des provinces indépendantes, tout juste fédérées entre elles, ayant des intérêts, des lois, des gouvernements, des tarifs douaniers différents, ont été réunies en une seule nation, avec un seul gouvernement, une seule loi, un seul intérêt national de classe, derrière un seul cordon douanier."

 

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