Si...

Rédigé par yalla castel - - 3 commentaires

"Si les enfants d'aujourd'hui semblent manifester davantage de colères que les enfants d'hier, c'est peut-être qu'ils font face à bien davantage de stimulations, d'occasions de choix, de déceptions.

Les enfants d'hier ne faisaient pas de comédie dans les supermarchés parce que les supermarchés n'existaient pas.Ils ne hurlaient quand nous éteignons la télévision parce qu'il n'y avait pas de télévision. Les enfants d'hier ne faisaient pas non plus toute une histoire quand leur mère oubliaient leurs céréales préférées... parce qu'ils n'avaient pas de céréales préférées. La mère n'oubliait d'ailleurs pas la  bonne boîte... parce qu'il n'y avait pas de bonne boîte. Il n'y avait pas tant de choix ni d'occasions de préférer.

Il est certain que le petit Bengladeshi ou le petit soudanais ne font pas de telles comédies mais ce n'est pas parce qu'ils seraient plus raisonnables ou plus sages. Ils n'ont tout simplement pas été habitués à la boîte de céréales et ne sont pas confrontés au même monde de profusion.

Ce ne sont pas les enfants qui ont changé mais leur environnement. Nous oublions parfois que nos enfants ne sont pas équipés pour faire face à cette société hyper stimulante."

Isabelle Filliozat

3 commentaires

#1  - Colibri a dit :

https://maximetandonnet.wordpress.com/2017/04/27/la-longue-montee-de-lignorance-par-dimitri-casali-editions-first-2017/comment-page-2/#comment-42346

Via dit :
28 avril 2017 à 01:56

Globalement nous sommes mieux formés, informés et très critiques que lorsque l’instruction était réservée à l’élite. La scolarité obligatoire a permis l’alphabétisation et la culture morale et civique du plus grand nombre ainsi qu’un niveau d’instruction très élevé attesté par le certificat d’étude, jusque dans les années Soixante-dix parallèlement à l’évolution sans précédent des sciences et des techniques. Ce qui est incompréhensible et choquant aujourd’hui, c’est que bien que l’éventail des outils d’apprentissage actuels se soit puissamment élargi, les savoirs et des connaissances des individus semblent avoir régressé. Pourquoi apprendre tables de multiplication et division puisqu’on peut utiliser la calculatrice ? Pourquoi apprendre à lire un plan puisqu’il suffit d’écrire une adresse sur son GPS. Tenir ses comptes ? La banque le fait pour vous. La monnaie ? Plus d’argent dans les poches mais une carte. Un dictionnaire ? Le sens, l’orthographe ou l’étymologie d’un mot en trois secondes ! Des recherches pour un exposé ou une dissertation, simulation de prêt et modèles de lettres : internet ! Mémoriser ? A quoi bon ? Il suffit de cliquer. Partir à l’aventure en voyage ? Heureusement qu’il nous reste les sensations sur place et le ressenti spatial sinon on sait déjà tout. Penser ? Anticiper ? Inutile, les médias le font pour vous. Apprendre à s’exprimer oralement ? Pour parler à qui ? etc. En revanche, jamais on n’a eu autant besoin de lire et d’écrire car le temps passé quotidiennement à ces deux activités a augmenté de façon exponentielle en 20 ans. Il serait intéressant de savoir combien de temps en moyenne on consacre à la lecture et à l’écriture dans une journée. La belle culture classique, enseignée de façon magistrale, n’a jamais été accessible à tous, contrairement au réflexe technologique. Le seul danger de nos jours est de rester un analphabète technologique. Combien sommes-nous à l’être et à quel degré ?

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#2  - Colibri a dit :

La crise de l’enseignement n’est pas une crise de l’enseignement ; il n’y a pas de crise de l’enseignement ; il n’y a jamais eu de crise de l’enseignement ; les crises de l’enseignement ne sont pas des crises de l’enseignement ; elles sont des crises de vie ; elles dénoncent, elles représentent des crises de vie et sont des crises de vie elles-mêmes ; elles sont des crises de vie partielles, éminentes, qui annoncent et accusent des crises de la vie générale ; ou si l’on veut les crises de vie générale, les crises de vie sociales s’aggravent, se ramassent, culminent en crises de l’enseignement, qui semblent particulières ou partielles, mais qui en réalité sont totales, parce qu’elles représentent le tout de la vie sociale ; c’est en effet à l’enseignement que les épreuves éternelles attendent, pour ainsi dire, les changeantes humanités ; le reste d’une société peut passer, truqué, maquillé, l’enseignement ne passe point, quand une société ne peut pas enseigner, ce n’est point qu’elle manque accidentellement d’un appareil ou d’une industrie ; quand une société ne peut pas enseigner, c’est qu’une société ne peut pas s’enseigner ; c’est qu’elle a honte, c’est qu’elle a peur de s’enseigner elle-même ; pour toute humanité, enseigner, au fond, c’est s’enseigner ; une société qui ne s’enseigne pas est une société qui ne s’aime pas ; qui ne s’estime pas ; et tel est précisément  le cas de la société moderne.

Charles Péguy

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#3  - Colibri Cx a dit :

"Dans le monde entier, l'école nuit à l'éducation parce qu'on la considère comme seule capable de s'en charger." (Yvan Illich, 1926/2002)

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