Si nous voulons la paix...

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

... préparons la paix.

 

Si nous éteignons la télé, la radio, le téléphone portable, l’ordinateur portable, l’ordinateur du bureau; si nous quittons la grande ville, si nous partons nous allonger au bord d’un ruisseau, d’une rivière de notre douce France, l'Avance par exemple, le tumulte du monde nous semble alors très loin. Les oiseaux font les oiseaux. Les abeilles font les abeilles. Les gardons font les gardons. Les fleurs font les fleurs.

Tout est alors calme, reposé, reposant.

Ce n’est qu’une apparence bien sûr. Ma chatte passe sa journée à guetter les oisillons qui tombent du nid et à les croquer savoureusement. Toutes les nuits elle tue un bébé lapin dont elle ramène les restes à la maison au petit matin. Depuis des semaines elle cherche à tuer l’écureuil au cerveau de pois chiche qui me rend visite tous les jours.

Bon j’ai rallumé mon ordi.

Retour au bruit et à la fureur du monde humain.

Voir lien suivant:

http://paris-international.blogs.la-croix.com/six-propositions-pour-la-politique-etrangere-francaise-au-moyen-orient-et-au-maghreb/2017/05/24/

Douce France, cher pays de leur adolescence.

Rédigé par yalla castel - - 4 commentaires

Je pourrais raconter l’ado qui se fait voler son téléphone portable par des ados roms de son quartier que sa mère aide au sein d’une association de bénévoles. Je pourrais raconter le jeune père d’un enfant franco marocain qui m’accuse de racisme parce que j’ai tenu tête à son fils et puis à lui ensuite. Mais je préfère raconter le jeune homme de dix sept ans quittant l’Indochine pour venir étudier en France grâce à une bourse d’état. C’était avant la guerre d’Indochine. Il n’est jamais revenu vivre dans son pays. Il est devenu médecin, psychothérapeute, acupuncteur, karatéka, président d’un club d’arts martiaux. Il est une des personnes qui ont participé à la création d’une très belle station thermale moderne en zone rurale. Il est propriétaire d’une très belle maison. Les pièces sont remplies de tableaux de peinture contemporaine accrochés au mur et de très belles photos faites par des professionnels. Il dit qu’il a été gaulliste toute sa vie. C’est aujourd’hui un homme âgé qui a fait campagne pour Alain Juppé. Il dit qu’il est taoïste. Que son idéal de vie c’est de finir seul détaché de tout. Il a beaucoup aimé les femmes et notre douce France cher pays de son adolescence et de sa vie de jeune homme. Il a fait sa vie « chez nous » . Il a contribué à la richesse et à la prospérité de notre pays en y travaillant beaucoup.

Je pourrais raconter la file de voitures qui a brûlé un soir de 14 juillet pas loin de la maison de mes parents. Mais je préfère raconter Bernard tout jeune prêtre en « poste » dans un pays d’Afrique francophone en 1981. A plusieurs reprises il va prendre en charge des nouveaux nés qui n’ont plus de mère et de père et les confier à des familles d’accueil catholiques de leur pays d’origine. Il va trouver dans son carnet d’adresses des personnes en France pour financer les frais d’éducation de ses enfants sur place. L’un d’entre eux va se révéler être une excellente élève. A l’adolescence elle vient à ses frais en France faire ses études. Elle rate de peu le concours d’infirmières mais réussit celui d’aide soignante. Elle paye ses études, son loyer, sa nourriture en travaillant dans des pizzerias, en faisant des ménages chez des Africaines de France, et du baby sitting. Elle cherche actuellement du travail d’aide-soignante. Elle a pour projet de mettre de l’argent de côté pour retenter le concours d’infirmières et financer ses études par elle-même. Elle trouve notre pays magnifique même si elle y a souvent pleuré depuis qu’elle y est. Elle ne veut pas revenir en Afrique. Elle se fait souvent traiter de « Bounty » ce gâteau noir en dehors et blanc en dedans. Ce week-end dernier elle découvrait la Touraine en vélo. Elle est plus française que moi. Elle a une très bonne opinion de notre pays. Et pour rien au monde elle ne voudrait vivre ailleurs. Elle aime la France et notre « way of life ».

Colibri Cx.


 

Picoti picota.

Rédigé par yalla castel - - 2 commentaires

 

Tous les jours, je passe beaucoup de temps devant mon écran d’ordinateur. A chaque connexion sur internet, je suis fasciné non pas par les images, les vidéos, les musiques mais par les écrits qui se multiplient à l’infini. Et, comme la poule sur un mur qui picore du pain dur, je picore ici et là au gré de mes clics compulsifs des mots, des bouts de phrases qui m’interpellent, m’ouvrent de nouveaux horizons. Voici mes « copier-coller » d’aujourd’hui :

 

"La vie vraie n'est pas donnée. Elle arrive après qu'on se soit débarrassé de toutes les pelures de soi-même. On y accède après la traversée de zones d'ombre, après une certaine mort de soi. Elle arrive après ce passage. La vie vraie est presque toujours une résurrection. C'est peut-être cela qu'on appelle le ciel sur la terre, la grâce : vivre un présent qui dure. Qu'on le veuille ou non, même sans dieu, il y a là une dimension mystique." (Judith Brouste)

 

« N 'essayez pas d'être parfait-e, soyez vous-même. Foutez-vous la paix et commencez à vivre. Halte à l'hyper-performance. La fragilité est ce qui tisse l'existence humaine. Se foutre la paix, c'est renoncer à un idéal inaccessible d'homme ou de femme parfait qui ne correspond pas à mon aspiration profonde et m'est renvoyé par notre société de performance. Accepter d'entrer dans l'incertitude et la fragilité, faire confiance à notre intuition, à notre voix intérieure. Il ne s'agit pas d'être calme mais d'être en paix. Le calme est contraire à notre nature profonde". (Fabrice Midal)

 

 

« Il faut mourir pour vivre heureux. » (Bruno de Jésus-Marie)

 

"L'essentiel est invisible pour les yeux" dit le petit prince de Saint-Exupéry.

 

Je ressens ces extraits de textes comme une invitation à prendre de la distance avec le monde d’aujourd’hui. Il est certes rempli de choses merveilleuses, pleines de vie et de promesses d’un futur meilleur mais c’est aussi un monde plein de bruit et de fureur. Parfois j’ai l’impression de vivre « à côté de la plaque », de ne pas aller à l’essentiel. Comme les papillons l’été autour des lampadaires, je me laisse prendre par notre mode de vie de consommateurs, consommant toujours plus et jamais satisfait bien longtemps des produits achetés. Je me saoule de musiques, de fêtes , de lumières, d’images, d’informations, de voyages paradisiaques qui me font oublier que je ne suis pas qu’un corps et un esprit malléable par la publicité. Suis-je vraiment calme et apaisé et heureux de mon dernier achat en ligne ?

 

Sommes-nous encore capables de faire mourir en nous la colère, la jalousie, l’envie, la médisance, la calomnie, la haine de l’autre pour vivre heureux ensemble ?

 

Qu’est-ce que nous ne voyons pas d’essentiel ?

 

Ce qui ne va pas en nous ? Ce que l’autre fait de bien ?

 

Qu’en pensez-vous ?

 

Colibri Cx.

Revue de blog du mois de Mai 2017.

Rédigé par yalla castel - - 8 commentaires

Nous avons retenu ce mois-ci un article publié par Syvie Blanchet à la fin du mois d'avril sur son blog "Venir d'ailleurs, grandir ici". Il a pour titre "Sans papiers mais tranquille."

En voici des extraits:

"Madame F et son mari sont tous deux handicapés, l’un au plan moteur, handicap de naissance, l’autre au plan sensoriel, handicap acquis. Ils vivent en France depuis plusieurs années. A leur arrivée, ils ont déposé une demande d’asile, qui a été rejetée. Ils se sont en conséquence retrouvés sans papiers. Sans papiers donc sans ressources aucune. Et sans certitude quant à la possibilité de faire évoluer leur situation. (...) L’histoire de madame F, que je ne connais donc que par bribes, est à la fois très singulière et très générale.Très singulière parce qu’étant née handicapée, madame F a toujours été en butte à des moqueries et à des tracasseries. Très singulière aussi parce que n’ayant pas eu d’enfant d’un premier mari, elle a été tenue pour stérile et mise au ban par sa belle-famille . Elle aura par la suite, avec son second mari, deux magnifiques enfants mais qu’importe ! Très générale cependant aussi parce que les tracasseries liées à sa personne se sont entremêlées avec d’autres. Durant la guerre, son père aurait collaboré avec une ethnie ennemie : lui-même et sa descendance ne pouvaient, à ce titre, qu’être proscrits. A-t-il réellement collaboré ? Je n’en sais évidemment rien. Je sais seulement que dans les cas de guerres civiles, il en faut peu pour subir de telles accusations : je me souviens bien d’un monsieur, également ressortissant de l’ex-Yougoslavie, qui avait dû fuir après avoir été mis au ban. Son crime, expliquait-il, était d’avoir été garagiste. Et d’avoir, à ce titre, réparé des voitures appartenant à des personnes de toutes les communautés présentes dans la ville où il habitait ! (...) Aujourd’hui, même sans papiers, même sans ressources, monsieur et madame F s’estiment « tranquilles ». Tranquilles parce que leur attitude et leur force de caractère forcent le respect de ceux qui croisent leur route, de sorte qu’ils sont tant soit peu soutenus et de sorte qu’ils sont convenablement traités partout où ils passent. Monsieur et madame F ont, en France, loin des leurs, loin de tout ce qui faisait leur vie, enfin trouvé respect et sécurité. C’est, manifestement, la seule chose qui à leurs yeux compte : ils ne cherchaient pas, ils n’espéraient pas un quelconque Eldorado : ils cherchaient juste un endroit où vivre sans avoir quotidiennement peur . Aujourd’hui, ils sont sans papiers. Mais ils n’en sont pas moins « tranquilles »."

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