Parfois...

Rédigé par yalla castel - - 1 commentaire

Parfois nous savons, nous entendons, nous voyons l'inhumanité faite à des êtres humains. Mais nous nous taisons, nous ne savons pas quoi faire, nous nous sentons dépassés. Voici ce que Koz a écrit dernièrement sur son blog:

"Lors d’un débat récent et bientôt diffusé, un interlocuteur dont le nom importe moins que l’idée qu’il diffuse a évoqué les souffrances négligées des populations locales, populations autochtones, dont le malaise identitaire ne serait pas pris en compte. Il reproche vertement à l’Eglise catholique – et, au premier chef, au pape François – de se consacrer exclusivement aux souffrances des migrants et de mépriser les Européens et leur angoisse. Il faudrait les câliner un peu. J’ai donné acte à mon contradicteur du fait que l’Eglise, et le Christ avant elle, continue de prêter une attention renforcée à la souffrance du pauvre plus qu’à celle du riche. Et j’ai dit l’indécence que je trouvais à comparer les souffrances des migrants et celles des Français – même, à vrai dire, pauvres. J’aurais pu insister encore sur le fait que ces derniers n’ont pas besoin de porte-paroles germanopratins, et se montrent souvent d’une générosité à faire pâlir le bourgeois. J’aurais pu détailler les souffrances des migrants. Que ce soit par manque d’à-propos ou par mesure, par pudeur ou par lâcheté, je m’en suis tenu là. Également parce qu’à la vérité, je ne fais rien pour eux. C’était, aussi, avant de lire "Les larmes de sel". Le hasard a voulu que j’ai ce livre avec moi pendant ce débat, et que je le lise ensuite."

Pour lire la suite cliquer sur le lien suivant:

http://www.koztoujours.fr/le-poids-des-souffrances#comments

 

1001 souvenirs de Casteljaloux. (Suite et fin)

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Casteljaloux, c'est la ville où aujourd'hui mes enfants vont faire leurs activités sportives ou musicales. Je revois alors "certaines têtes" qui comme moi, 30 ans plus tard, sont restées vivre dans le secteur.

Alors parfois, quand je suis au stade, je nous revois collégiens, faisant des petites foulées pour relever le défi de courir la distance Paris-Séoul l'année des JO.

Quand j'amène mes enfants aux manèges au mois de Juin, je revois cette petite fille que j'étais qui tentait d'attraper la queue de Mickey  pour qu'elle et sa cousine puissent faire autant de tours chacune.

Parfois lorsque je suis au lac avec mes enfants, j'entends le feu d'artifice qui autrefois avait lieu là-bas.

Casteljaloux, c'est la seule ville où je ne me suis jamais perdue et pourtant, vu mon sens de l'orientation...

Aujourd'hui je n'y habite plus. Quelques petits kilomètres m'en éloignent mais tel un pin c'est pourtant là que j'ai mes racines.

Casteljaloux, ne deviens pas celle qu'ils voudraient que tu sois.! Reste telle que tu es: modeste et chaleureuse.

Yallah Casteljaloux! Mais pas trop quand même!

Guimaï.

Ecrire...

Rédigé par yalla castel - - 1 commentaire

"Ecrire est encore le meilleur moyen de parler sans être interrompu."(Jules Renard)

Originaire de Château-Thierry, ville natale de Jean de La Fontaine,  Denis Toison vit, depuis bientôt quarante ans, dans une ancienne ferme au cœur de la campagne lot-et-garonnaise. Après une carrière professionnelle passée dans l’image (animation 3D) et l'architecture, il est  donc un jeune auteur d'une soixantaine de printemps !

Découvrant, depuis peu, le plaisir de faire danser l’écrit, il aime orchestrer une phrase, harmoniser des paragraphes, rythmer un texte entier. Attachant une grande importance au style, la musicalité de ses textes souvent teintés d'humour, est une composante au moins aussi essentielle que l’intrigue.

Par ailleurs, il est fasciné par la force des mots, une puissance qu'il devinait sans en imaginer toute l’immensité, comme de leur totale liberté qui autorise toutes les fantaisies et permet d’explorer les moindres détours de la condition humaine, bien au-delà des schémas habituels.

​Influencé par les grands auteurs classiques du courant réaliste du XIXème siècle comme Zola, Flaubert et surtout Maupassant, dont la sensibilité le touche particulièrement, il ne renie pas pour autant le style d'auteurs contemporains comme Céline ou Boudard, qui ont su transfigurer, à leur façon, l’écriture.

Voici l'adresse de son site: http://bazook.wixsite.com/denis-toison-auteur

 

Suzanne Andrieu.

Rédigé par yalla castel - - 3 commentaires

Suzanne Andrieu a été pendant de nombreuses années professeur d'Anglais à l'Ecole Normale d'Instituteurs d'Agen. Elle est décédée le samedi 4 févier 2017 dans sa 88 ième année. Voici un des textes lu lors de la cérémonie religieuse au Centre Jean XXIII d'Agen ce jour:

 

Ecoute plus souvent

Les Choses que les Etres.

La Voix du Feu s’entend,

Entends la Voix de l’Eau.

 

Ecoute dans le Vent

Le Buisson en sanglots :

C’est le Souffle des ancêtres.

 

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :

Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire

Et dans l’ombre qui s’épaissit.

 

Les Morts ne sont pas sous la Terre :

Ils sont dans l’Arbre qui frémit,

Ils sont dans le Bois qui gémit,

Ils sont dans l’Eau qui coule,

Ils sont dans l’Eau qui dort,

Ils sont dans la Case, ils sont dans la Foule :

Les Morts ne sont pas morts.

 

 

Ecoute plus souvent

Les Choses que les Etres.

La Voix du Feu s’entend,

Entends la Voix de l’Eau.

 

Ecoute dans le Vent

Le Buisson en sanglots :

C’est le Souffle des Ancêtres morts,

Qui ne sont pas partis

Qui ne sont pas sous la Terre

Qui ne sont pas morts.

 

 

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :

Ils sont dans le Sein de la Femme,

Ils sont dans l’Enfant qui vagit

Et dans le Tison qui s’enflamme.

 

Les Morts ne sont pas sous la Terre :

Ils sont dans le Feu qui s’éteint,

Ils sont dans les Herbes qui pleurent,

Ils sont dans le Rocher qui geint,

Ils sont dans la Forêt,

ils sont dans la Demeure,

Les Morts ne sont pas morts.

 

 

Ecoute plus souvent

Les Choses que les Etres.

La Voix du Feu s’entend,

Entends la Voix de l’Eau.

 

Ecoute dans le Vent

Le Buisson en sanglots,

C’est le Souffle des Ancêtres.

 

 

Il redit chaque jour le Pacte,

Le grand Pacte qui lie,

Qui lie à la Loi notre Sort,

Aux Actes des Souffles plus forts

Le Sort de nos Morts qui ne sont pas morts,

Le lourd Pacte qui nous lie à la Vie.

La lourde Loi qui nous lie aux Actes

 

Des Souffles qui se meurent

Dans le lit et sur les rives du Fleuve,

Des Souffles qui se meuvent

Dans le Rocher qui geint et dans l’Herbe qui pleure.

Des Souffles qui demeurent

 

Dans l’Ombre qui s’éclaire et s’épaissit,

Dans l’Arbre qui frémit, dans le Bois qui gémit

Et dans l’Eau qui coule et dans l’Eau qui dort,

 

Des Souffles plus forts qui ont pris

Le Souffle des Morts qui ne sont pas morts,

Des Morts qui ne sont pas partis,

Des Morts qui ne sont plus sous la Terre.

 

 

Ecoute plus souvent

Les Choses que les Etres.

La Voix du Feu s’entend,

Entends la Voix de l’Eau.

 

Ecoute dans le Vent

Le Buisson en sanglots,

C’est le Souffle des Ancêtres.

 

Birago Diop (1906-1989)
 

 

Bûche toi de là.

Rédigé par yalla castel - - 10 commentaires

Comment parler à une bûche après une journée fatigante?

Ce n’était pas une bûche de Noël, moins goûtue. Je me suis pourtant trouvée là, à tenter de soulever une bûche pour entretenir un feu, à 21h33. La bûche était lourde, mes petits pieds, légers et tremblants à l’idée de mourir sous le poids de celle-ci (oui mes pieds ont rêvé de mourir autrement). Avec mes bras dépourvus de force, j’ai poussé la bûche en essayant de ne pas me brûler. Un amas de flammes et d’énormes étincelles ont propulsé une vague de chaleur sur mon visage. Saisie par une sueur froide, je me suis dit : « Oui, c’est la fin. Si cette bûche roule et se retrouve chaude, bouillante et lovée sur mes pieds. Ce sera la fin. Je vais hurler.»

Finalement la bûche s’est calée en se disant « Oh, je me ravise, pas trop envie d’embêter cet enfant aux soucis déjà multiples ».

De mon côté, je me suis mise à lui parler, au début c’était simplement pour lui rappeler sa fonction première, c'est-à-dire brûler pour me réchauffer. Mais après j’ai craché ce que je portais sur le cœur :

« Quoi toi, là-bas ? Roule pour voir !! Toi tu n’as pas grand-chose à faire, tu es née, tu as poussée, stoïque au milieu d’une forêt à profiter de la bise, de la pluie rafraichissante à regarder les randonneurs gambader ! Autrefois, tu portais des feuilles, tu étais recouverte de belles feuilles vertes, c’était le bon vieux temps hein ? Mais après quoi ? Toi aussi aujourd’hui tu es dans la mouise et tu finiras poussière ! Mais moi, vois-tu je finirai également poussière, et moi aussi mon cycle de vie n’est pas simple ! Tu as grandi dans la pollution que ces hommes ont créée ! Mais figure toi que les choses et les gens me polluent la vie, beaucoup trop ! Moi aussi, chaque jour, je ne sais plus comment avancer, je ne sais plus comment grandir et sortir de cette panade incroyable ! Que tu sois un morceau de bois ou de chair, il y a toujours quelqu’un qui tentera de te pourrir la vie! Alors mademoiselle la bûche ? On fait moins la maline ? »

La bûche a fumé, était-ce un soupir de compassion, un « Qu’est- ce que tu veux que j’y fasse ? Peut-être te réchauffer le cœur avec les flammes que j’alimente ? »

J’ai répondu: "Oui Bûche, réchauffe moi le cœur, je vais te raconter de belles histoires, pour nous réconforter."

Inés Bourgeois.

Fil RSS des articles de cette catégorie