Des écureuils et de l'au-delà

Rédigé par yalla castel - - 40 commentaires

Dans son livre « Promesses de l’aube », Romain Gary affirme que l’échec du communisme découle de l’échec du christianisme à faire une société fraternelle. J’ai envie aujourd’hui d’écrire que l’échec du catholicisme découle de l’échec du communisme à faire une société fraternelle. Bien que cela ne soit pas comparable et de même nature je crois que les affaires de pédophilies sont une tâche sur le catholicisme comme le sont les crimes commis au nom du communisme. Dans l’opinion publique le résultat est catastrophique.

 

Divorcé, remarié,re-divorcé, vivant aujourd’hui en couple hors du mariage, je ne communie pas même quand je suis à 600 kms de chez moi dans une église où personne de me connaît. Je ne demande rien à l’église catholique et à ses prélats, je n’exige rien. Je ne juge pas. Je ne condamne pas. Je n’ai pas de solutions à proposer pour que tout aille mieux.

 

Je suis un pur produit de l’école laïque et républicaine. Et je peux affirmer à ce titre que l’église catholique n’a pas le monopole des tordus en tous genres. Je ne veux me souvenir aujourd'hui que des personnes qui ont marqué mon enfance, mon adolescence, ma vie adulte. J’ai rencontré et j’ai été accompagné par des personnes vraiment bien ; cathos ou pas, cocos ou pas.

 

Pourquoi je suis toujours et malgré tout ce qui passe, toujours et depuis toujours, en contact avec des cathos ? Peut-être à cause de l’histoire suivante :

 

A la fin des années cinquante, j'ai été l'élève de CP de ma mère, institutrice en classe unique à Lussolle, Landes. Je me souviens d'un automne où un grand de la classe de certificat d'étude nous a emmené un matin un couple de bébés écureuils. Ma mère les a adoptés tout de suite. Ils passaient la journée d'école avec nous; se déplaçant d'un bureau à l'autre, d'un élève à l'autre. Ils trottaient sur nos tables de travail, reniflaient nos encriers. Et quand ils en éprouvaient le besoin, ils dormaient dans nos casiers ou dans nos cartables. Nous ne faisions pas de bruit pour ne pas les effrayer, pas de gestes brusques non plus. Pas d'agitation intempestive. Au lieu de perturber la classe, ils la pacifiaient. Au lieu de rêvasser et de laisser vagabonder notre imagination, nous les regardions, nous les observions. Pendant plusieurs semaines, ils ont enchanté nos journées « studieuses ».

Le soir, ma mère les ramenait à la maison. Il n'y avait pas la télé chez nous et pas de chauffage central. Juste une très grande cheminée. Je me couchais plus tôt que les enfants d'aujourd'hui. Avant d'aller au lit, je mettais les deux écureuils dans une boîte à chaussures remplie de vieux chiffons. Je la fermais en mettant le couvercle dessus et je déposais le tout dans un coin de la cheminée, à l'écart du feu qui, dans la nuit, s'éteignait. Mes écureuils passaient la nuit au chaud.

Il en a été ainsi pendant plusieurs semaines. Je me suis attaché à eux comme les enfants savent s'attacher aux animaux domestiques. Mais les écureuils ne sont pas des animaux domestiques. Un matin, au moment de partir pour l'école, plus d'écureuils dans la boîte à chaussures. Ma mère m'a dit, pour calmer mes pleurs, qu'ils avaient grandi et qu'ils s'étaient échappés pour vivre en forêt leur vraie vie d'écureuils. A l'époque, j'ai accepté cette explication qui m'a apaisé.

Mais des années plus tard, je me suis demandé si, en fait, notre chat ne les avait pas tués et si ma mère ne m'avait pas protégé de cette cruauté de la vie animale en me racontant une belle histoire à dormir debout.

Les années ont passé, j'ai oublié cette période de mon enfance, puis ma mère est décédée brutalement. Je m'étais préparé à sa mort, car je la voyais décliner doucement, mais je n'avais pas imaginé que cela irait si vite. Nous habitons aujourd'hui dans une maison entourée d'arbres, d'arbustes, de haies non taillées, c'est une véritable petite forêt vierge aux portes d'une petite ville d'Aquitaine. Le lendemain de la mort de ma mère, mon plus jeune fils a trouvé un bébé écureuil tombé du nid au pied d'un de nos arbres. Il était entre la vie et la mort. Il l'a emmené dans sa chambre. Je lui ai raconté ma mère, Lussolle, la boîte à chaussures. Il lui a donné à boire, à manger et j'ai pensé l'écureuil sauvé. Il gambadait allégrement partout. A notre retour des obsèques de ma mère, nous l'avons trouvé mort.

Je me suis alors senti à nouveau très mal. C'était comme une deuxième mort de ma mère. Elle me disait définitivement à Dieu.

Le temps a continué de passer. Un couple d'écureuils vit en permanence chez nous depuis plusieurs années maintenant. Tous les ans, ils ont des petits. Plusieurs fois par mois, je les vois sauter de branches en branches, s'approcher de la maison, de ses noyers, de ses noisetiers. Ils viennent visiter les mangeoires à oiseaux proches des baies vitrées.

Je les regarde, je pense à ma mère, à la vie qui coule de plus en plus vite comme le sable du sablier dont je voudrais pouvoir retenir les grains dans ma main. Le temps s'enfuit inexorablement. Les images du passé s'estompent de ma mémoire. Ainsi que le chagrin de la perte des êtres chers.

 

(Mercredi 29 août, en début de matinée, ma fille cadette a donné vie à ma quatrième petite fille. En début d'après-midi mon père a cessé définitivement de respirer pour toujours. Je n'ai pas beaucoup dormi le soir. Je me suis levé Jeudi matin avec le jour. Je me suis mis à écrire sur mon ordi installé devant une baie vitrée de notre maison. Et soudain un bébé écureuil est descendu des arbres qui touchent la maison. Il est  venu à la baie vitrée et il m'a regardé d'un oeil stupide, c'est joli un écureuil mais pas très malin. Il ne se souvient jamais où il a caché ses provisions d'hiver. Il est tout le temps en train d'en faire partout. C'est ainsi que pousse autour de la maison des noyers, des noisetiers, des châtaigniers que je n'ai jamais plantés. Bien entendu bien que ça soit complètement irrationnel je n'ai pas pu m'empêcher de penser que ma mère venait m'apporter son soutien et j'ai pleuré en silence pendant un long moment et puis après je me suis senti en paix.)

 

Ainsi soit-il.

 

Colibri Cx

 

 

 

 

Nantes (3)

Rédigé par yalla castel - - 1 commentaire

Evacués des différents squats qu’ils occupaient depuis plusieurs semaines à Nantes, des centaines de migrants se sont rassemblés dans le square Daviais, en plein centre-ville. Les conditions de vie y sont très précaires.

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Nantes (2)

Rédigé par yalla castel - - 25 commentaires

La photo ci-dessus n'est pas prise sur le site des anciens abattoirs. Mais elle illustre "Le voyage à Nantes" ailleurs dans la ville sur le thème "Le pas de côté".

 

Site des anciens abattoirs (Rezé)
 

"Transfert"


Conçu et mis en œuvre par Pick Up production

 

Aux portes de la ville de Nantes, dans un paysage désertique, une cité se dessine et va évoluer au fil des ans. Un espace curieux, exotique, vivant, affranchi, étonnant. Un lieu qui s’invente chaque jour, où l’art s’exprime à ciel ouvert. Des artistes, des architectes, des scénographes l’investissent et s’y croisent. 

Pour sa première saison, musiques, spectacles de rue et de cirque, arts forains et visuels se mêlent aux loisirs populaires, aux espaces de prise de parole, aux chantiers participatifs et aux rendez-vous familiaux. Des expériences singulières ont lieu sur une place publique. Ici, des ateliers d’artistes, un bar, un restaurant, des aires de jeux ; là, un remorqueur ou encore un chapiteau... Un endroit à découvrir, un lieu paisible, apaisant, enrichissant où faire beaucoup de belles et bonne rencontres.

Pour en savoir plus cliquer ici...

 

Nantes (1)

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Nous avons connu une époque où, si nous ne voulions pas que notre voiture soit volée, il nous était conseillé d’en tatouer les vitres à nos frais. Les voitures continuant à être volées, il nous a été conseillé d’installer à nos frais une alarme électronique. Les voitures continuant à être volées, il nous a été conseillé d’installer à nos frais une puce électronique permettant de tracer la voiture par GPS. Les voitures continuent à être volées…

Nous avons connu une époque où les compagnies d’assurance nous conseillaient de mettre une porte blindée à nos maisons et des barreaux aux fenêtres puis, les cambriolages continuant malgré tout, il nous a été conseillé d’installer à nos frais une alarme sonore. Maintenant il nous est proposé de mettre nos maisons sous vidéo surveillance consultable jour et nuit sur nos smartphones. Quelle sera la prochaine étape?

Organiser une fête, un spectacle devient de plus en plus compliqué au niveau associatif. Secouristes exigés à nos frais, les pompiers se déplaçant de moins en moins pour rester sur place le temps d’une animation « associative » surtout si l’asso est petite. Service de sécurité fortement conseillé.

Demain pour nous  promener en ville en toute sécurité faudra-t-il se payer un garde du corps?

La famille qui nous accueille actuellement à Nantes en ce moment nous affirme que le bilan du mois de juillet à Nantes est le suivant:

– une bibliothèque de quartier détruite par un incendie criminel.
– une station service détruite par un incendie criminel.
– deux cents voiture incendiées (dont celle du Maire me dit-on ?)
– Un morceau de Lycée professionnel détruit par un incendie criminel.

L’immigration et l’islamisation n’expliquent pas uniquement ce phénomène de société qui dure maintenant depuis des années.

Il y a d’autres raisons mais feront-elles l’objet d’un débat public et électoral?

Allons-nous nous ressaisir collectivement?

Il n’y a pas que des problèmes. Il n’y a que des solutions. (1)

« Quand les paroles apaisantes se font rares, quand l’écriture, la lecture sont balayées par des vagues déferlantes sans fin d’images et de sons terribles à voir et à entendre, quand la prière n’est plus au goût du jour, alors la violence triomphe, sans plus aucune limite et retenue. »

Colibri Cx

 

(1) "Il n’y a pas que des problèmes. Il n’y a que des solutions" est une phrase qui revenait souvent dans la bouche de Paul Maureille. Il était né en 1908 à Tulle dans une famille d'ouvriers de la métallurgie et d'ouvriers agricoles. Il est décédé en 2008 à Talence. Il est un des derniers Français à avoir rencontré Jean Moulin avant son arrestation. Il fut Inspecteur d'Académie à Agen où il représenta le Comité National de Résistance. Auparavant il avait été en poste à Perpignan d'où il contrôlait les passages en Espagne avec un réseau communiste. Il fut un opposant à René Haby quand il était Inspecteur d'Académie à Bordeaux.  En fin de sa carrière il fut nommé Inspecteur Général d'histoire et  uniquement dans les lycées agricoles. Il ne croyait pas au collège unique version Haby . Il fut proposé comme recteur à Alger mais refusa. Il a été l'un des fondateurs avec Marc Sangnier du Sillon. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Sillon

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