Boomer...ang
Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaireDéfinition de baby-boomer ou baby-boomers dans le dictionnaire Larousse:
Mot anglais, baby boom.
Personne née pendant le baby boom qui a suivi la Seconde Guerre Mondiale.
Des livres, des articles de presse, des affirmations sur les réseaux sociaux, sur internet, les accusent d'être responsables de tout ce que va mal dans notre pays actuellement.
Avant hier matin, la réaction ci-dessous lue sur Facebook:
Paul-Antoine Drouin
12 juin, 13:25 ·
ATTENTION au coup de BOOMER-ang !
Personnellement, je suis inquiet de voir se développer une véritable chasse aux sorcières dans notre pays concernant la génération des boomers. On peut, dans un dialogue respectueux et constructif, dire à nos aînés que nous n’avons pas compris tel ou tel choix posé il y a un certain temps, ou bien les inciter à comprendre et apaiser telle ou telle angoisse de la plus jeune génération. Mais de là à favoriser le « bashing-boomer » qui s’instaure, nous courrons un grand danger.
Cela m’interpelle d’autant plus en tant que chrétien quand je perçois combien cette mentalité s’infiltre allègrement dans nos modes de pensée catholiques, voire quand elle est encouragée par des propos séducteurs de ceux qui devraient avoir la noble charge d’éducateurs dans l’Eglise… Pourquoi, à mon sens, serait-il temps de « mettre le holà » à cette pratique dans notre bonne mère Eglise ? Je vois 3 raisons à partager.
La première est liée aux 10 commandements de Dieu : « Honore ton père et ta mère » (Ex 20,12). Honorer nos parents, c’est avoir du respect et de l’estime pour eux, non pas d’abord à cause de ce qu’ils ont fait mais à cause de ce qu’ils sont. Une société qui a de la haine pour ses aînés court à sa perte. Le Saint-Père, d’ailleurs, ne cesse de le rappeler ces derniers temps. Et n’oublions pas : si nous parlons mal de nos aînés, nos enfants en feront autant dans quelques années… Effet « boomer-ang » assuré. Cela devrait nous interroger, ne serait-ce que par intérêt personnel.
Deuxièmement : la foi chrétienne s’inscrit toujours dans une tradition et jamais en rupture d’une tradition. « Je vous ai transmis ce que j’ai moi-même reçu » (1Co 15,3) dit saint Paul à deux reprises à la communauté naissante de Corinthe. Si l’on peut justement interroger le processus de transmission de la foi au cours des dernières décennies, qui peut, pour autant, se prévaloir d’en avoir la recette magique aujourd’hui ? Cela serait très présomptueux. Seul le temps nous le dira. En attendant, qu’on le veuille ou non, l’immense majorité de ceux qui essaient de vivre le christianisme aujourd’hui sont redevables à des aînés qui leur ont transmis la foi : il n’est pas superfétatoire de le reconnaître !
Enfin, troisièmement : je crains que nos aînés soient confrontés en première ligne à une question qu’aucun de nous n’a dû affronter encore. Je veux parler de la fin de vie. Si l’euthanasie est légalisée dans notre pays – plutôt qu’un soutien massif au développement des soins palliatifs – nos aînés seront les premiers confrontés au choix d’y recourir ou non. Et je suis convaincu que, dans notre société, des voix s’élèveront pour s’acharner une nouvelle fois sur cette génération : « Eh les boomers ! Faudrait peut-être penser à ne pas encore peser sur notre système économique en vous accrochant éperdument à la vie ! ». Pour ne jamais être assimilé à ce qui a conduit à cela, je veux aujourd’hui honorer nos fameux boomers et essayer d’arrêter cette chasse à l’homme générationnelle. En premier lieu dans notre Eglise qui doit être prophétique pour notre société.
Car, même si ce boomer n’est ni mon père ou ma mère à honorer, il n’en demeure pas moins que le Créateur finira par me demander : « Mais alors, qu’as-tu fait de ton frère ? » (cf Gn 4,9)