"Sœur Corita Kent, entrée à 18 ans au « Cœur immaculé de Marie », devient la présidente du département d’art de l’université que gère cet ordre. Avec ses sœurs, elle prend part aux mouvements sociaux, comme les marches de Selma pour les droits civiques des Afro-Américains (1965), et elles organisent avec leurs étudiantes des processions festives, les « Mary’s Day », qui mêlent codes de piété populaire et revendications sociales."
"Dans les années 1950, son médium artistique de prédilection devient la sérigraphie. Elle lui permet de reproduire et diffuser facilement ses œuvres. "
"Le travail de Corita Kent dérange l’évêché de Los Angeles. Mais c’est l’ensemble de sa communauté, engagée dans une réforme profonde de son charisme à la suite de Vatican II, qui entre en conflit avec l’Église locale. Corita demande une dispense de ses vœux en 1968. En 1970, la majorité des religieuses de sa communauté font de même et fondent une nouvelle communauté de laïcs, mixte et œcuménique, la communauté du Cœur immaculé, qui continue aujourd’hui de s’engager sur les questions de justice sociale."
Extraits de l'article de Anne Waeles dans Témoignage Chrétien N°4084 du 12/12/2024
https://www.temoignagechretien.fr/corita-kent-1918-1986/
Pour avoir un aperçu des ses sérigraphies ouvrir le lien ci-dessous
https://www.corita.org/
"Les yeux de Mona" est un livre de 485 pages écrit par Thomas Schlesser* et édité chez Albin Michel.*
Le fil conducteur de ce roman est le suivant: un grand-père apprend que sa petite fille élève d'une école primaire parisienne est atteinte d'une maladie des yeux. Dans les deux mois qui vont suivre elle va perdre la vue et vivre alors le reste de sa vie dans le noir. Il décide avec l'accord des parents et de l'enfant de l'emmener chaque mercredi après-midi dans un grand musée de Paris et de lui faire découvrir 52 chefs d'oeuvre de peinture. Pour lui permettre d'acquérir avant de sombrer dans les ténèbres des souvenirs lumineux.
Nous allons en leur compagnie nous rendre au Louvre, au musée d'Orsay et à Beaubourg.
Le scénario est le même à chaque fois. Le grand-père demande à sa petite fille de s'approcher de l'oeuvre qu'il a choisi de lui faire découvrir. Il lui demande de regarder le tableau de peinture durant quinze minutes en silence. Ensuite il interroge l'enfant pour qu'elle s'exprime et lui dise ce qu'elle a ressenti. Nous découvrons alors la perception de l'enfant pour chacune de ses découvertes d'oeuvres d'art célèbre. Le grand-père l'écoute, lui pose parfois des questions pour lui demander de préciser tel ou tel point de ses remarques. Puis ensuite nous pouvons lire une quarantaine de lignes écrites en italiques qui donnent des informations sur les peintres concernés, sur l'époque à laquelle ils ont vécu, sur les techniques utilisées. Puis le grand-père délivre son point de vue sur le tableau et son auteur et donne des pistes de réflexion à l'enfant pour donner un sens à ce qu'ils font ensemble de tableaux en tableaux, de musées en musées.
"Les yeux de Mona" est un livre qui a une couverture dont le rabat se déplie pour présenter une photo couleur de chaque oeuvre évoquée.
Pourquoi lire et faire lire ce livre? Parce qu'il repose de mon point de vue sur une idée de Dostoïvski: "La beauté sauvera le monde". (Dans son roman "L'idiot".)
La lecture de ce livre c'est une sorte d'anti-dote aux ténèbres qui montent dans le monde d'aujourd'hui et qui chasse notre crainte que la lumière s'éteigne dans le monde de demain.
Extraits du livre
Le grand père cite le philosophe Alain à sa petite fille: "C'est un devoir envers les autres que d'être heureux." (Page 43)
Le grand-père et la petite fille:
" (...) Face au destin, il faut cultiver le détachement.
- C'est quoi le détachement?
- C'est une qualité qui consiste à ne pas être esclave des ses émotions et à savoir les tenir à une distance respectable." (Page 51)
* "Les yeux de Mona" aux éditions Albin Michel, mars 2024. ISBN 978-2-226-48716-2. Prix: 22,90€
* Thomas Schlesser est né à Paris le 8 décembre 1977. Il est historien de l'art, écrivain et directeur de la Fondation Hartung-Bergman.
Authentique Rembrandt à voir au Mas d'Agenais, Lot-et-Garonne.