A gauche Gonzo F. Romero, à droite Florian Duffau
Rencontre avec un Happy apiculteur.
La France est le pays le plus consommateur de miel en Europe. Environ 45 000 tonnes de miel sont consommées en France par an. La France importe en moyenne 35 000 tonnes de miel par an. Certains miels importés sont frauduleux: ils contiennent du sirop de glucose et/ou les abeilles sont « nourries » avec de l’eau sucrée.
C'est en Occitanie que l'on a produit le plus de miel en 2021 (3681 tonnes) devant la Nouvelle-Aquitaine (3554 tonnes) et Provence-Alpes-Côte d'Azur (2778 tonnes).
Avec Gonzo Fuenzalida Romero de l’association UIDD/Chiloé nous avons rencontré Florian Duffau happy apiculteur du Lot-et-Garonne.
Jean-François Sadys : Florian Duffau, bonjour.
Florian Duffau: Bonjour Jean-Francois Sadys.
JFS: Quel âge avez-vous?
FD: J'aurai 44 ans cet été.
JF: Depuis combien d’années êtes vous apiculteur?
FD: J'ai ouvert ma première ruche en 2015, losque j'ai rencontré une apicultrice à la retraite qui cherchait un coup de main. Elle m'a offert ma première ruche en fin de saison.
JFS: Quels miels produisez-vous?
FD: Je tâche de faire uniquement des miels du cru, comme le miel de tilleul, d'acacia, de forêt ou de châtaignier, mais je produis aussi des poly-floraux, l'explosion de la biodiversité est tellement grande pour le miel de printemps par exemple que l'on ne peut pas avoir un miel mono-floral, et heureusement, ça prouve qu'il en reste encore à sauvegarder !
JFS: Quel est votre rayon d’action pour installer vos ruches par rapport à votre domicile?
FD: Ma transhumance la plus longue est celle du châtaignier où je vais jusqu'au sud de la Dordogne, j'aime tellement ce miel ! Sinon, je reste à une vingtaine de kilomètres de chez moi sur des ruchers sélectionnés pour leur flore environnante afin de minimiser les déplacements de ruches.
JFS: Combien avez-vous de ruches?
FD: Cette année je suis redescendu à 30. Les conditions météorologiques de l'année dernière m'avaient décourag, je n'ai pas produit comme je l'aurais souhaité.
JFS: Comment êtes-vous devenu apiculteur?
FD: Je tiens à préciser que je ne suis qu'un apiculteur de loisirs, mais comme je l'ai dit plus haut, on m'a offert ma première ruche fin 2015 ; l'année d'après, il a fallu que je divise pour ne pas qu'elle essaime et me voilà déjà à 2 ruches. Connaissant du monde, on m'appelle pour retirer des essaims, je donne un peu de miel autour de moi, puis au bout de quelque temps, on me demande où on peut l'acheter et voilà comment j'ai créé ma petite entreprise, simplement, en prenant le temps.
JFS: Existe-t-il des écoles, des centres de formation pour apprendre ce métier?
FD: Oui, il existe un rucher école dans presque tous les départements français, il me semble. Pour chez nous, c'est au lycée agricole de Sainte-Livrade. C'est un bon début pour apprendre le métier ou pour quand on veut avoir des ruches à la maison. Ils sont généralement gérés par des apiculteurs bénévoles via un syndicat et on y trouve toutes les façons de s'occuper des abeilles. Là aussi, la biodiversité est intéressante je trouve. Et sinon, il existe des diplômes dans certains centres de formation agricole me semble-t-il mais je ne suis pas bien renseigné sur ce sujet, j'ai appris sur le tas avec des pros.
JFS: Est-ce un métier à plein temps ou un travail saisonnier?
FD: Les 2 mon capitaine ! C'est un métier saisonnier car nous sommes rythmés par la vie de l'abeille, de Mars à Août dans nos latitudes, l'hiver elles hivernent, contrairement à l'apiculteur qui va préparer sa saison. On en parle pratiquement jamais, mais l'hiver, on nettoie les ruches, on les peint, les répare, prépare les futurs cadres, les hausses etc.... Ce métier peut être à mi- temps comme pour moi, mais il peut aussi être à plein temps, c'est en fonction du nombre de ruches essentiellement. Il faut 200 ruches pour être considéré comme apiculteur professionnel à la chambre d’agriculture.
JFS: Quel regard portez-vous sur l'année 2024?
FD: Une mauvaise saison... Une pluie printanière interminable qui a empêché aux abeilles leur explosion du printemps, des essaimages en série dès les premiers rayons de soleil et des taux de fécondation sur les reines pas top. Certains ont réussi à éviter le drame en se rattrapant sur les récoltes de fin de saison mais j'avais un peu baissé les bras. Heureusement les saisons se suivent mais ne se ressemblent pas.
JFS: Quelle politique agricole souhaitez-vous pour notre pays dans les années à venir de la part de la France? De la part de l’Europe? Quelles sont vos attentes concernant votre activité?
FD: J'aimerais que l'on retrouve une souveraineté alimentaire et que les produits paysans soient payés au prix juste. Il ne peut y avoir de pays sans ses paysans, et un paysan n'est pas chasseur de prime ! Pour l'Europe, c'est difficile d'en parler, nous n'avons pas tous les mêmes développements, pas tous les mêmes attentes, pas tous les mêmes contraintes etc... Je ne comprends pas comment on peut uniformiser tout ça, peut-être que j'ai un souci avec l'uniformisation, ou peut-être que je me rappelle qu'on avait pas voulu de cette Europe aussi ! Dans tous les cas, j'aimerais qu'une certaine conscience collective se développe pour que nous revenions à une agriculture plus respectueuse des êtres vivants dans sa globalité, elle n'est pas si loin.
JFS: Existe-t-il un syndicat des apiculteurs?
FD: Oui, dans le Lot-et-Garonne c'est L'abeille gasconne qui est la partie départementale de l'Unaf pour le national.
JF: Comment voyez-vous l’avenir de votre activité ?
FD: L'avenir est assez incertain, tout dépendra des politiques agricoles qui seront adoptées dans le futur, mais ce qui est sûr c'est que nous ne pourrons pas continuer longtemps sur ce modèle de libre échange qui ne respecte ni les paysans ni la terre ni les consommateurs.
JF: Comment peut-on vous rencontrer pour de vrai?
FD: Je ne fais pas de marchés hebdomadaires car je n'ai pas encore la production nécessaire pour fournir tout au long de l'année. J'ai privilégié pour le moment la vente sur quelques dépôts sur le département, mais on peut me trouver sur des marchés de Noël, à la fête de l'asperge à Fargues sur Ourbise ou à la fête des fleurs le 1er Mai à Tonneins, et sinon, le mieux, c'est de me passer un coup de fil au 06 75 68 16 88
JFS: Florian Duffau merci de votre accueil.
FD: Merci à vous de nous donner la parole.
Sur le lien ci-dessous le programme détaillé des opposantes opposants à la ligne à grande vitesse:
LGV Non merci...
Le samedi 27 avril nous étions 23 personnes réunies dans la salle paroissiale de Marmande pour écouter Coline Podlunsek coordinatrice Tapsa au CCFD Terre Solidaire venue nous présenter ce qui suit ci-dessous.
Qu'est-ce que le TAPSA?
C'est la transition vers une agroécologie (1) paysanne au service de la souveraineté alimentaire.
Les systèmes agricoles et alimentaires actuels ont des conséquences sociales (vulnérabilité économique, insécurité alimentaire), écologiques (diminution de la biodiversité, perte de fertilité) et politiques (violation des droits) de plus en plus violentes. Il est nécessaire de repenser les modes de production et de consommation ainsi que les modes de gouvernance des territoires et de proposer des alternatives plus durables humainement et écologiquement.
L’objectif général du TAPSA est de contribuer à la souveraineté alimentaire au sein des territoires, en appuyant une dynamique de mobilisation et de renforcement des paysans, paysannes et des acteurs de la société civile engagées pour une transition vers l’agroécologie. Le programme vise donc à :
- soutenir, développer ces alternatives, basées sur l’adoption et la promotion de l’agroécologie paysanne et une gouvernance démocratique des ressources locales
- de démontrer leur efficacité économique et leurs co-bénéfices environnementaux, politiques et sociaux (dimension suivi-évaluation et capitalisation)
- de les diffuser/partager auprès d’un grand nombre d’acteurs issus de la société civile, institutionnels, citoyens, politiques (dimension plaidoyer, sensibilisation, communication, mise en réseau), et d’appuyer ainsi les conditions nécessaires à leur mise en œuvre à une plus large échelle.
Qui est concerné par le TAPSA ?
Les partenaires du CCFD Terre Solidaire du Niger, Burkina, Sénégal, Mauritanie,Burundi, Rwanda, RDC, Colombie, Pérou, Bolivie, Équateur,Timor Oriental,Égypte, Liban.
Quel est le budget engagé sur ce projet?
11 761 750 Euros
Qu'est-ce que le CCFD Terre Solidaire?
Le Comité catholique contre la faim et pour le développement – Terre Solidaire est une ONG de développement française engagée depuis plus de 50 ans auprès des sociétés civiles locales pour agir sur les causes structurelles de la faim, de la pauvreté et des inégalités.
Elle soutient les initiatives en faveur de la paix, du développement des potentialités agricoles et du renforcement du tissu économique local, et les dynamiques de transformation sociale.
Article réalisé à partir du site internet de l'Agence française de développement (AFD) par copier-coller.
Jean-François Sadys
(1) L’agroécologie est une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elle les amplifie tout en visant à diminuer les pressions sur l’environnement (ex : réduire les émissions de gaz à effet de serre, limiter le recours aux produits phytosanitaires) et à préserver les ressources naturelles. Il s’agit d’utiliser au maximum la nature comme facteur de production en maintenant ses capacités de renouvellement.