Emmanuel Mounier est né il y a 120 ans. Il est mort il y a 75 ans. Le journal La Croix, le journal La Vie et la revue Esprit (dont il a été le fondateur) lui ont consacré des articles. Il est considéré comme un philosophe catholique et un porte parole du courant de pensée appelé "personnalisme" (1).
Voici un court extrait d'un article de la revue Esprit qui lui est consacré le 1 er avril 2025 date de son anniversaire de naissance:
« Les uns imaginent que la paix est un bien que l’on garde sans bouger, méritant par cette sagesse une exception d’infortune. […] Ils voient la France comme une sorte de zone morte qui pourrait rester fixe quand tourbillonneraient autour les civilisations. »
Ces mots sont ceux d’Emmanuel Mounier, le fondateur de la revue Esprit, dans un article intitulé « Lendemains de trahison », écrit peu après la signature des accords de Munich, en septembre 1938.
Et il ajoute : « Si des hommes résolus à ne pas tuer, à imposer un ordre d’où l’homicide direct et indirect soit éliminé peuvent être une force inestimable de résistance, des hommes résolus à ne pas se battre ne font que surexciter les guerriers. »
La polarisation politique est un processus se déroulant au sein d'une démocratie ou d'une société, par lequel la population, l'opinion publique tend à se diviser entre deux pôles structurant la vie politique et les visions du monde, et qui pousse une partie de plus en plus significative de cette population à se diriger davantage vers les points de vue les plus radicaux ou les partis extrêmes au détriment du centre. (Définition donnée par Wikipédia)
Le 28 novembre 2022, dans un entretien accordé à "América magazine" le pape François répond à la question du journaliste qui l'interroge:
Aux États-Unis, nous avons assisté à une polarisation croissante, non seulement dans la politique mais aussi dans la vie de l'Église. Comment l'Église peut-elle répondre à la polarisation en son sein et aider la société?
La polarisation n'est pas catholique. Un catholique ne peut pas penser «pour ou contre» et tout réduire à la polarisation. Le catholique unit le bon et le moins bon. Le peuple de Dieu est un. La polarisation vient d’une mentalité de division qui privilégie les uns et laisse de côté les autres. Le catholique pense toujours à l'harmonie entre les différences. Si nous regardons comment le Saint-Esprit agit, il crée d'abord du désordre: pensez au matin de la Pentecôte, au désordre qui s'y est créé. Et puis il crée de l'harmonie. L'Esprit-Saint dans l'Église ne réduit pas tout à une seule valeur, mais crée une harmonie entre les différences des opposés. Et c'est cela l'esprit catholique.
Plus il y a de l'harmonie entre les différences et les opposés, plus c'est catholique. Plus on se polarise, plus on perd l'esprit catholique et on tombe dans des esprits sectaires.
L'entretien entier peut se lire sur le lien suivant:
«Saint Paul exhorte les chrétiens de Corinthe à fuir le culte des idoles » (1 Co 10, 14). Idoles très présentes à Corinthe. Les erreurs du paganisme devaient être dénoncées car elles constituaient une puissante aliénation et détournaient l'homme de sa véritable destinée.
Cet appel à fuir les idoles reste pertinent aujourd'hui. Le monde contemporain ne s'est-il pas créé ses propres idoles ? N'a-t-il pas imité, peut-être à son insu, les païens de l'Antiquité, en détournant l'homme de sa fin véritable, du bonheur de vivre éternellement avec Dieu ? C'est là une question que tout homme, honnête avec lui-même, ne peut que se poser. Qu'est-ce qui est important dans ma vie ? Qu'est-ce que je mets à la première place ? Le mot « idole » vient du grec et signifie « image », « figure », « représentation », mais aussi « spectre », « fantôme », « vaine apparence ». L'idole est un leurre, car elle détourne son serviteur de la réalité pour le cantonner dans le royaume de l'apparence. Or n'est-ce pas une tentation propre à notre époque? Tentation d'idolâtrer un passé qui n'existe plus, en oubliant ses carences, tentation d'idolâtrer un avenir qui n'existe pas encore, en croyant que, par ses seules forces, l'homme réalisera le bonheur éternel sur la terre. L'argent, la soif de l'avoir, du pouvoir et même du savoir n'ont-ils pas détourné l'homme de sa Fin véritable, de sa propre vérité ?
Les mots du pape polonais lors de sa première messe en 1978 :
« N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! À sa puissance salvatrice. Ouvrez les frontières des États, les systèmes économiques et politiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation, du développement. N’ayez pas peur ! »
Source: messe solennelle d’intronisation du Pape Jean Paul II place Saint Pierre à Rome le dimanche 22 octobre 1978. Homélie de Jean Paul II.