Un juste hommage à un homme juste

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Discours du 21 juillet 2024 à Tonneins à l'occasion de l'hommage au pasteur Jean Saint-Martin, juste des nations.

Monsieur le Maire,

Mesdames, Messieurs,

Chères familles Favre et Saint Martin,

Chers concitoyens, chers amis tonneinquais,

C’est avec un plaisir non feint et une certaine émotion que je prends la parole ce matin devant vous en tant que pasteur de l’Eglise protestante unie de France à Tonneins et Marmande.

La journée nationale à la mémoire des victimes de crimes racistes et antisémites de l’état français a été instaurée en 1993 sous le mandat du président F.Mitterrand.

Quelques années plus tard, cette journée mémorielle du 16 juillet allait intégrer un « hommage aux justes de France », témoignant ainsi de la reconnaissance de la nation à celles et ceux qui, dans notre pays, durant les heures sombres de l’occupation nazie et du régime de Vichy avaient pris d’immenses risques pour protéger des juifs.

Nous nous retrouvons donc pour honorer la mémoire du pasteur Jean Saint Martin qui exerça son ministère à Lassale près de Nîmes de 1936 à 1943 et à Tonneins de 1943 à 1949.

Dans le Gard comme dans le Lot et Garonne, Jean Saint Martin expose sa vie car il partage la conviction biblique que, sur cette terre, nous sommes tous étrangers et voyageurs.

Le pasteur André Trocmé, également reconnu juste des Nations pour son action en Haute-Loire sur la commune du Chambon -sur- Lignon dut s’opposer lui aussi à la haine antisémite ; à la question des collaborateurs du nazisme : « Y-a-t-il des juifs parmi vous ? », il aura cette réponse simple et puissante : « Je ne connais pas de juifs, je ne connais que des hommes ».

Les protestants qui ne forment que 2% de la population française représentent près de 10% des 4200 justes reconnus dans notre pays.

La mémoire des persécutions durant près de 3 siècles et de l’exil de 200 000 protestants, fuyant à l’étranger vers ces pays qui seront leur refuge, nous rend, jusqu’à aujourd’hui sensibles aux drames de l’immigration, des sans-papiers et des étrangers demandeurs d’asile.

Si comme l’écrivait Saint Augustin, « la mémoire, c’est le présent du passé », comment ne pas faire le lien entre la période douloureuse des années 30 et 40 du XXème siècle et la montée des populismes et des nationalismes sur lesquels surfent les partis d’extrême droite en Europe et en France ?

Dans ce Lot et Garonne qui nous est si cher, et en écho à l’action des justes qui prirent hier, la défense des juifs dont certains étaient également étrangers, me sont venus à l’esprit deux exemples qui peuvent nous éclairer en ce mois de juillet 2024.

La première figure que je souhaite évoquer est celle de Georges Charpak, juif polonais, arrivé en France à l’âge de 7 ans en 1931. Entrant en résistance dès l’âge de 18 ans, il est arrêté en 1943, emprisonné eu centre de détention d’Eysses, près de Villeneuve sur Lot, il va être déporté au camp de concentration de Dachau après une tentative d’évasion collective de la prison lot et garonnaise.
Miraculeusement survivant, il obtiendra la nationalité française en 1946 et son parcours intellectuel et scientifique hors norme le verra honoré du prix Nobel de physique en 1992.

Un autre exemple beaucoup plus récent nous interpelle également ; il s’agit de l’histoire de Mangal, Sadaqat et Noori, trois jeunes afghans, qui, au péril de leur vie ont plongé dans la Garonne à Agen au mois de mars dernier pour sauver d’une noyade certaine une femme qui s’était jetée à l’eau, ce qui leur a valu la reconnaissance de notre pays.

Si la mémoire est bien le présent du passé, reconnaissons alors que les justes d’hier comme ceux d’aujourd’hui sont celles et ceux qui s’engagent et qui luttent pour le droit des étrangers, pour le respect du droit d’asile et pour une fraternité sans frontière ni origine.

Dans les années 30, les disciples du père de l’extrême-droite française, Charles Maurras, penseur de l’action française, n’auront de cesse de dénoncer une société gangrénée par les juifs, les protestants, les francs-maçons et les métèques.

 

Les protestants français gardent le souvenir, comme je l’évoquais, d’avoir été durant une longue période une minorité persécutée et obligée de se cacher. Cela nous rend ainsi proches de tous ceux qui qui luttent pour avoir simplement le droit de pratiquer leur culte ou de revendiquer pacifiquement leur identité et leur culture.

 

Honorer la mémoire du pasteur Jean Saint Martin, c’est tout naturellement, en ce mois de juillet 2024, dénoncer l’antisémitisme d’où qu’il vienne mais aussi tous les discours xénophobes et islamophobes qui libèrent une parole et des actes racistes.

Les actes courageux de nos prédécesseurs sont comme des lumières, des balises sur les chemins des chrétiens et des citoyens d’aujourd’hui. Les souffrances économiques et sociales sont des réalités que les protestants connaissent et l’entraide protestante de Tonneins témoigne de notre engagement auprès des plus précaires de la population de notre cité.

Pour autant, nous ne saurions accepter de faire de l’étranger, du juif ou du musulman, le bouc émissaire, responsable de tous les maux de notre société. En dénonçant les idées et le vote extrême, en rappelant les risques que font courir les programmes des partis d’extrême droite en Europe et du rassemblement national en France, nous revendiquons simplement l’héritage spirituel de ces hommes et ces femmes courageux qui, exposant leurs vies, ont pris la défense de victimes innocentes parce que juives, étrangères ou opposantes au nazisme.

Une figure tutélaire du protestantisme français est Marie Durand, sœur du pasteur Pierre Durand, exécuté à l’âge de 32 ans. Cette femme fut enfermée 38 années dans la tour de Constance qui servait de prison à Aigues-Mortes en ce 18 ème siècle, sous la férule de Louis XIV ; elle refusera d’abjurer sa foi et sur la margelle du puits de la prison, on trouvera gravé dans la pierre ce simple verbe : « Résister ».

Nul doute qu’en 2024, comme il y a 80 ans, « résister », c’est s’opposer à toutes les idées, toutes les attitudes et toutes les paroles qui peuvent déchirer le tissu social et le désir du « vivre-ensemble ».

Nous sommes fiers de l’attitude des justes hier qui nous oblige aujourd’hui à une vigilance et un engagement constant auprès des exilés, des réfugiés et de ceux qui sont victimes dans notre pays d’humiliations et d’insultes racistes et antisémites.

Que la devise républicaine qui est bien souvent au fronton de nos temples soit effective pour tous : Liberté-Egalité-Fraternité

Je vous remercie.

 

Pasteur Frédéric Girard

 

(Etre juste parmi les nations est un titre honorifique décerné par Israël à toute personne qui n'est pas juive pour  avoir apporté une aide à des juifs, dans des situations où les Juifs étaient menacés de mort, au risque de sa propre vie et de celle de ses proches.)

 

Pour en savoir plus:

 

https://yadvashem-france.org/la-vie-du-comite/actualites/un-nouveau-juste-parmi-les-nations-le-pasteur-jean-saint-martin/

Un berger ou un loup?

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Source photo: UNHCR / I.Prickett

 

 "Un berger ou un loup" tel est le titre d'un article de Bertrand Rivière dans le journal "Témoignage chrétien" N°4054 du 11 avril 2024. En voici un extrait:

"En ce temps là Jésus déclare: Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n'est pas le bon pasteur, les brebis ne sont pas à lui: s'il voit venir le loup, il abandonne ses brebis et s'enfuit; le loup s'en empare et les disperse. (...) Moi, je suis le bon pasteur; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent. (...) "

Evangile de Jean, 10, 11-18.

Voici un extrait du commentaire de Bertrand Rivière.

"  (...) Le loup n'est rien d'autre que l'humanité, dans sa folle logique exterminatrice, qui disperse les peuples au nom d'une absence de fraternité. Les guerres actuelles (...) n'ont d'autre finalité que de disperser les groupes humains fraternels pour imposer une supériorité, une toute puissance, un projet d'être supérieur à  Dieu. (...) "

L'intégralité du texte sur le lien ci-dessous:

https://www.temoignagechretien.fr/lecture-du-21-avril-2024-4e-dimanche-de-paques/

 

La guerre est ressuscitée

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Authentique Rembrandt à voir au Mas d'Agenais. 

 

Le jeudi 28 mars 2024, Christine Pedotti a écrit dans le journal "Témoignage chrétien":

"Comment peut-on célébrer Pâques alors que le monde est plongé dans de tels conflits, de tels drames, de telles douleurs ? Pourtant, nous aimerions tant nous réjouir, trouver à cette saison des couleurs de printemps, de renouveau, de légèreté. Mais n’est-ce pas nous tromper sur le véritable sens de Pâques ? D’ailleurs, si nous regardons l’état du monde au moment de la mort de Jésus, difficile de ne pas y trouver des éléments communs à celui d’aujourd’hui. La tragédie, hélas, n’a pas d’âge. Un pays envahi, occupé, des responsables civils et religieux ordinairement lâches. Des amis sans courage, des traîtres, des couards. Il y a, en ce jour d’exécution à Jérusalem, une sorte de cristallisation du mal, de la bêtise, de la lâcheté, de l’injustice, du mensonge.

Vous me direz : oui, mais il y a le matin de Pâques."

Lire la suite ici: https://www.temoignagechretien.fr/au-coeur-de-la-nuit/

Si on pouvait arrêter les aiguilles du temps

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

"Si on pouvait arrêter les aiguilles du temps" est une chanson de Berthe Sylva. C'est une chanteuse française née le 7 février 1885 à Lambézellec et morte le 24 mai 1941 à Marseille. Sa chanson fait écho à la colère de nombreuses Françaises et Français pendant et après la première guerre mondiale. Elle fait écho aux affirmations d'Anatole France, d'Henri Barbusse: "On croit mourir pour la patrie on meurt pour les marchands de canons". Les paroles de la chanson résonnent avec les situation de guerres de nos jours en Afrique, au Moyen Orient et en Europe. Des femmes, des hommes, des enfants meurent dans des guerres qui ont pour but de contrôler des gisements pétroliers, gaziers, des gisements de minerais, et pour le contrôle de l'eau et des terres agricoles. 

 

Riches ou pauvres quoi qu´on fasse sur la Terre 
Notre existence est une chose éphémère 
Et des pendules le tic tac incessant 
Semble nous dire “Tout passe avec le temps” 
Voici l´enfant qui vient de v´nir au monde 
Sa mère penchée vers sa petite tête blonde 
Vers la pendule placée près de son lit 
Jette un regard et soucieuse se dit 
Si l´on pouvait arrêter les aiguilles 
Au cadran qui marque les heures de la vie 
Nos p´tits enfants si mignons, si gentils 
N´ grandiraient pas pour déserter leur nid 
Lorsqu´à vingt ans, un jour, ils se marient 
Sans un regret, ils partent et vous oublient 
Et les mamans dont ils brisent l´espoir

Pensent On voudrait près d´ soi toujours les voir 

Rester petits garçons ou petites filles 

Si l´on pouvait arrêter les aiguilles

Un malfaiteur, pour expier son crime 
Est condamné au châtiment ultime 
Dans sa cellule, il entend ses gardiens 
Dire tout bas “Ce sera pour demain” 
Le lendemain, il voit que l´aube se lève 
Et ses idées se brouillent comme dans un rêve 
Il est secoué de terreur et d´ remords 
Et dit, tremblant, sentant venir la mort 
Si l´on pouvait arrêter les aiguilles 
Au cadran qui marque les heures de la vie 
J´ n´aurais p´t-être pas, lorsque sonnait minuit, 
Commis le crime dont je vais être puni 
Il a suffi d´une fatale minute 
Pour que d´un homme je devienne une brute 
Mais quoi, voici l´horloge de la prison 
Qui sonne le glas de la séparation 
Plus qu´un espoir, mon Dieu, pour ma famille 
Si l´on pouvait arrêter les aiguilles 

Dans les campagnes ainsi que dans les villes 
Règne le calme et chacun vit tranquille 
Sans se douter qu´un orage gronde au loin 
Pour bouleverser la paix du genre humain 
Un peu partout, en Europe, en Afrique 
Les noirs dessous de l´infâme politique 
Sèment la guerre, horreur de tous les temps, 
Que nul ne peut arrêter et pourtant 
Si l´on pouvait arrêter les aiguilles 

Au cadran qui marque les heures de la vie 

On n´entendrait plus le tocsin sonner 
Pour enlever nos fils à leurs foyers 
Quand à l´instant où tous les bras travaillent 
Quoi de plus triste que l´heure des batailles 
Peut-être qu´un jour retrouvant sa raison 
L´homme maudira la guerre et ses passions 
Plus de tueries ni d´hommes qui fusillent 
Si l´on pouvait arrêter les aiguilles 
Tous emportés par l´effroyable ronde 
Les années passent si vite pour tout l´ monde 
Que l´on se dit "Pourquoi se jalouser 
Se faire tant d´ mal au lieu de s´entraider?" 
Deux pauvres vieux, usés, cassés par l´âge 
Sentant venir l´heure du grand voyage 
Encore unis, comme dans leur jeune temps 
Dans un baiser, disent en s´enlaçant 

Si l´on pouvait arrêter les aiguilles 
Au cadran qui marque les heures de la vie 
Nous n´aurions pas la triste appréhension 
D´entendre l´heure de la séparation 
Après avoir passé toute une vie 
A nous chérir sans aucune jalousie 
Le coeur bien gros on n´ devrait pas penser 
Qu´un jour, hélas, il faudra nous quitter 
Vivons d´espoir, à quoi bon s´faire tant d´ bile 
Puisqu´on n´ peut pas arrêter les aiguilles!

 

Maxime TANDONNET

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Guerre civile espagnole, destruction de la ville de Guernica le 26 avril 1937.

 

Voici le début du texte publié le 23 mars 2024 par Maxime Tandonnet sur son blog personnel:  

 

"Moscou a été frappée hier par un attentat terroriste du genre de ceux qui ont ensanglanté la France en 2015. La Russie est historiquement, culturellement, intellectuellement, littérairement, musicalement, l’amie intime de notre pays et son alliée de toujours. Nous souffrons pour elle, dans notre chair, pour cette Russie éternelle que nous aimons passionnément. Ses dirigeants politico-militaires actuels sont d’ignobles mafieux corrompus qui recourent aux plébiscites truqués. Ils lancent des guerres sanglantes et lâches contre des Etats faibles (...)"

 

Lire la suite sur le lien ci-dessous:

 

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/03/23/russie-occident-la-guerre-des-laches-des-minables-et-des-imbeciles/

 

Qui est Maxime Tandonnet, voir lien ci-dessous:

 

https://maximetandonnet.wordpress.com/mon-parcours/

 

 

Fil RSS des articles de cette catégorie