Peu nous importe...

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Samer Abu Hawwash, poète palestinien, 25 octobre 2023:

"Peu nous importe désormais que quiconque nous aime

Nous sommes fatigués des paroles dites et du non-dit

Des mains tendues qui ne parviennent pas

Et des yeux ouverts qui ne voient pas

Nous sommes fatigués de nous-mêmes

En cette nuit interminable

Et de l’attachement obstiné de nos mères

À ce qui reste de nous

D’un rocher que nous continuons de porter

Éternelle malédiction

De précipice en précipice

De trépas en trépas

Et nous n’arrivons toujours pas

Qu’importe, désormais, que quiconque nous aime

Que quiconque nous accompagne

Dans la procession de notre enterrement

Voilà que nous marchons en silence vers une dernière errance

Nous nous tenons tous par la main

Et nous avançons solitaires dans le désert du monde

À un moment

L’un de nos enfants se retourne

jette un dernier regard sur les décombres

Et dit en versant une larme unique :

Peu nous importe désormais que quiconque nous aime"

Le génie du Christianisme

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C'est selon Chateaubriand lui-même un double deuil (la mort de sa mère et celle de sa sœur en 1798) qui l'incite à écrire le Génie du Christianisme ou Beautés de la Religion chrétienne. Il avait publié en 1796-1797 un Essai sur les révolutions, qui réduisait le christianisme à un simple fait historique et social. Avec le Génie du Christianisme, il opère une étonnante conversion.

Le Génie du Christianisme paraît en France en 1802, juste après la réconciliation entre l'Église et l'État, et à un moment où le pays sort du chaos révolutionnaire et aspire à un renouveau religieux. Ce livre remporte un immense succès, l'auteur ayant su capter les aspirations de l'époque.


Chateaubriand résume lui-même sa pensée :


« De toutes les religions qui ont jamais existé, la religion chrétienne est la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres. Le monde moderne lui doit tout, depuis l'agriculture jusqu'aux sciences abstraites, depuis les hospices bâtis pour les malheureux jusqu'aux temples élevés par Michel-Ange et décorés par Raphaël. Il n'y a rien de plus divin que sa morale, rien de plus aimable, de plus pompeux que ses dogmes, sa doctrine et son culte ; elle favorise le génie, épure le goût, développe les passions vertueuses, donne de la vigueur à la pensée, offre des formes nobles à l'écrivain et des moules parfaits à l'artiste. »


Le Génie du Christianisme contient également une réflexion politique et morale, Chateaubriand souhaitant démontrer que la religion chrétienne est aussi un facteur de progrès.

Source: Réserve des livres rares de la Bibliothèque Nationale de France.

http://classes.bnf.fr/essentiels/grand/ess_1602.htm#:~:text=Chateaubriand%20résume%20lui%2Dmême%20sa,aux%20arts%20et%20aux%20lettres.

VACANCES = NE RIEN FAIRE

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Vacances = ne rien faire. Si ce n'est lire, lire, lire et re-lire.

Suggestion de lecture: 

Christian Bobin est né le 24 avril 1951 au Creusot en Saône-et-Loire. Il est mort le 23 novembre 2022 à Chalon-sur-Saône, d'un cancer foudroyant. Il est enterré à Marciac dans le Gers. C'est un écrivain et poète français. Il se fait connaître du grand public en 1992 avec "Le Très-Bas", livre consacré à saint François d’Assise.

Voici des extraits des écrits de Christian Bobin.

"A quoi reconnaît-on les gens fatigués. A ce qu'ils font des choses sans arrêt. A ce qu'ils rendent impossible l'entrée en eux d'un repos, d'un silence, d'un amour. Les gens fatigués font des affaires, bâtissent des maisons, suivent une carrière. C'est pour fuir la fatigue qu'ils font toutes ces choses, et c'est en fuyant qu'ils s'y soumettent. Le temps manque à leur temps. Ce qu'ils font de plus en plus, ils le font de moins en moins. La vie manque à leur vie."  (Une petite robe de fête)

"Lire c'est débroussailler dans son âme un chemin que les ronces et les arbres effondrés ont depuis longtemps recouvert puis avancer jusqu'à découvrir un château en ruine dont les fougères sont les princesses et les liserons les sentinelles. Une légende est attachée à ce château jadis construit par un seigneur si bon  qu'il n'a voulu laisser son nom nulle part. Lire c'est rechercher ce nom dans les livres mais aussi dans les fleurs ou sur les visages: partout où passe une douceur si grande que nulle explication ne peut en être donnée." Prisonnier au berceau )

"Et c'est quoi au juste prier? C'est faire silence. C'est s'éloigner de soi dans le silence. Peut-être est-ce impossible. Peut-être ne savons-nous pas prier comme il faut: toujours trop de bruit à nos lèvres, toujours trop de choses dans nos coeurs. Dans les églises personne ne prie, sauf les bougies. Elles perdent tout leur sang. Elles dépensent toute leur mèche. Elles ne gardent rien pour elles, elles donnent tout ce qu'elles sont et ce don passe en lumière."  ( Une petite robe de fête )

"Il nous faut naître deux fois pour vivre un peu, ne serait-ce qu'un peu. Il nous faut naître par la chair et ensuite par l'âme. Les deux naissances sont comme un arrachement. La première jette le corps dans le monde, la seconde balance l'âme jusqu'au ciel." ( La plus que vive )

"Ceux que j'aime, je ne leur demande que d'être libres de moi et ne me rendre jamais compte de ce qu'ils font ou de ce qu'ils ne font pas, et bien sûr, de ne jamais exiger une telle chose de moi. L'amour ne va qu'avec la liberté. La liberté ne va qu'avec l'amour."  ( L'épuisement )

Oeuvres de Christian Bobin

61 Romans et essais. 11 ouvrages de Poésie

Les livres les plus connus de Christian Bobin

"La plus que vive". "Une petite robe de fête". "La part manquante."  "Le très-bas". "La folle allure". "Le muguet rouge". 

Prier avec Blaise Pascal (1)

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Divertissement/diversion, une manière de gouverner le monde d'aujourd'hui?

« Les hommes n’ayant pu guérir de la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n’y point penser. La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement, et cependant c’est la plus grande de nos misères. Car c’est cela qui nous empêche principalement de songer à nous, et qui nous fait perdre insensiblement. Sans cela nous serions dans l’ennui, et cet ennui nous pousserait à chercher un moyen plus solide d’en sortir, mais le divertissement nous amuse et nous fait arriver insensiblement à la mort ».

Source: Prier avec Blaise Pascal par Louis Frouart aux éditions Nouvelle Cité page 21

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