Victor Hugo

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Louis Bonaparte est un homme de moyenne taille, froid, pâle, lent, qui a l’air de n’être pas tout à fait réveillé. Il a publié, nous l’avons rappelé déjà, un Traité assez estimé sur l’artillerie, et connaît à fond la manœuvre du canon. Il monte bien à cheval. Sa parole traîne avec un léger accent allemand. Ce qu’il y a d’histrion en lui a paru au tournoi d’Eglington. Il a la moustache épaisse et couvrant le sourire comme le duc d’Albe, et l’œil éteint comme Charles IX.

Si on le juge en dehors de ce qu’il appelle « ses actes nécessaires » ou « ses grands actes », c’est un personnage vulgaire, puéril, théâtral et vain. Les personnes invitées chez lui, l’été, à Saint-Cloud, reçoivent, en même temps que l’invitation, l’ordre d’apporter une toilette du matin et une toilette du soir. Il aime la gloriole, le pompon, l’aigrette, la broderie, les paillettes et les passe-quilles, les grands mots, les grand titres, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. En sa qualité de parent de la bataille d’Austerlitz, il s’habille en général.

Peu lui importe d’être méprisé, il se contente de la figure du respect.

Cet homme ternirait le second plan de l’histoire, il souille le premier. L’Europe riait de l’autre continent en regardant Haïti quand elle a vu apparaître ce Soulouque blanc. Il y a maintenant en Europe, au fond de toutes les intelligences, même à l’étranger, une stupeur profonde, et comme le sentiment d’un affront personnel ; car le continent européen, qu’il le veuille ou non, est solidaire de la France, et ce qui abaisse la France humilie l’Europe.

(Extrait de Napoléon le Petit de Victor Hugo)

Pour lire tout le texte:

https://fr.wikisource.org/wiki/Napol%C3%A9on_le_Petit/1/VI

 

 

Hypocondrie médiatique

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« Faisons gaffe à l’hypocondrie médiatique. Cessons d’amplifier le danger nourri par les médias. 

La morosité ambiante devient ma morosité.

La réalité du monde devient mon triste sort, et on finit par se rassurer dans l’angoisse.

Spirale infernale nourriepar une spirale d’info. 

Trop d’infos tue l’info, comme trop de lois tue la loi.

Par contre trop de connerie n’a jamais tué un con. 


Comment penser au long terme, rêver sa vie, quand on est pris dans la dictature de l’instant ? 

L’angoisse crée le pessimisme, qui engendre le défaitisme, qui lui-même fabrique de l’impuissance, qui à son tour nourrit la résignation pour finir par une tétanie de la pensée, autrement dit au niveau zéro de la réflexion.

La voie est libre.

Nous sommes totalement absents parce que trop présents. [...] 

Les grandes défaites se résument en une phrase : trop tard. »

Du réarmement moral

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 Document du Musée de Cluny

 

Bruno Voisin a été journaliste à La Croix . Aujourd’hui retraité, il est membre du conseil d’administration de la société Malesherbes Publications, qui édite notamment l’hebdomadaire La Vie. 

Dans le journal La Vie N°4171-4172 de la semaine du 7 au 14 Août 2025 il a écrit un article qui a pour titre « La presse chrétienne a un rôle majeur à jouer. »

En voici 4 extraits:

« La presse écrite se trouve à une charnière dont on ne voit pas clairement l’avenir. Les magazines sont à la peine, ne parvenant pas à dégager avec le numérique  un modèle économique suffisamment robuste. On observe une perte de confiance à l’égard des médias. »

« Alors que, dans une société fracturée, les punchlines remplacent les arguments, et les invectives, le débat, le besoin de lieux de dialogue vrai augmente. »

« Face à la prolifération de vecteurs de mensonges, à commencer par les réseaux sociaux, le besoin d’un réarmement moral est réel. »

« Dans une conférence le 30 novembre 1940, Emmanuel Mounier a déclaré: « Les trois consignes de l’intelligence en temps de crise sont la fidélité, la lucidité, la vigilance. » « 

Trois consignes valables aussi en … Polique. Qu’en pensez-vous?

Un enfant

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Jean Antoine Watteau . 1684 / 1721

Un enfant n’est pas un cadeau.

Ce n’est pas un compagnon attribué à un frère ou une sœur.

Ce n’est pas un petit-enfant que les grands-parents réclament avec insistance.

Un enfant n’est pas une mission en suspens.

Il ne vient pas accomplir ce que nous aurions voulu faire et n’avons pas pu.

Il ne vient pas donner un sens à notre vie.

Elle ou lui est une vie en soi.

Un enfant n’est pas le substitut d’un projet abandonné, ni d’une personne perdue.

Il n’est le sauveur de personne, ni d’un individu, ni d’un couple.

Un enfant ne vient pas pour combler, remplir ou compléter quoi que ce soit.

Ce n’est ni un pansement, ni un compagnon de route, ni un messie.

Un enfant ne naît pas d’un caprice, mais d’un désir profond.

Il est un être à part entière dès le départ, venu vivre sa propre vie.

Il arrive avec son empreinte, son caractère, son élan d’être.

Nous l’accompagnerons à se découvrir,

Nous lui permettrons de s’exprimer librement, de choisir qui il veut être, ce qu’il aime faire.

Nous accepterons dès le début qu’il ne peut pas correspondre à notre idéal,

ni combler nos manques, ni incarner nos attentes.

Il n’est pas notre reflet.

Nous le prendrons dans nos bras,

nous lui prêterons notre corps,

nous lui tendrons la main,

et nous garderons la distance nécessaire pour qu’il ose marcher seul et explorer le monde.

Et même si son éloignement nous fait mal,

nous l’attendrons à notre place,

afin que, s’il revient,

il trouve notre étreinte,

sans reproches, sans culpabilité.

Pleine de liberté.

Mon fils, ma fille :

je te libère de l’obligation de me sauver,

de me protéger,

de me rendre heureux,

ou de croire que "tu me dois quelque chose.”

(Lu sur Facebook, signé Carolina Mora)

 

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