Prendre la clef des champs

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" Nous prîmes la clef des champs, et, sans guide ni renseignement quelconque (c'est là la bonne façon), nous nous mîmes à marcher, décidés à aller n'importe où, pourvu que ce fût loin, et à rentrer n'importe quand, pourvu que ce fût tard. "

Pendant trois mois, du 1er mai au 6 août 1847, deux hommes de lettres s'en vont courir la Bretagne " poitrine nue et la chemise bouffant à l'air, la cravate autour des reins, le sac au dos, blancs de poussière, halés par le soleil, souliers ferrés aux pieds, gourdin en main, fumée aux lèvres et fantaisie en tête ". 

Sur la route, Gustave Flaubert et Maxime Du Camp prennent des notes qui devaient nourrir un récit qu'ils comptent rédiger ensemble. A leur retour, ils se partagent le travail : Flaubert écrit les chapitres impairs, Du Camp les chapitres pairs. L'ouvrage ne sera connu du public qu'après la mort des écrivains.

 

Le lac de La Lagüe

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Photo Marie Christine Queyeur, Lot-et-Garonne.

« C'était dans les temps anciens où les vertes collines gasconnes voisinaient avec l'immense étendue des landes désertiques. A l'orée des sables et des marécages, au pied des coteaux de Xaintrailles vivaient à Tirelauze, de riches propriétaires, Ronald et sa femme Babet, au milieu de vignes généreuses et de beaux champs de blé. Un soir de septembre, valets et servantes accroupis au pied des sarments, achevaient la vendange. Un homme apparut au bout du chemin, vêtu d'un lourd manteau, appuyé sur un bâton noueux et, s'approchant de Ronald, lui demanda une grappe de raisin pour apaiser sa soif. 

Celui-ci le chassa rudement. Le voyageur vit alors avec horreur que le visage des vendangeurs étaient recouverts d'une muselière ! Il reprit son chemin, prévenant de son prochain passage. Il revient en effet le soir de Noël ! Toutes les cloches des paroisses voisines, de Pompiey, de Fargues, de Xaintrailles, appellent les fidèles à la veillée rituelle. Valets et servantes de Tirelauze, emmitouflés dans leurs pauvres haillons s'apprêtent à la fête quand apparaît, dans la nuit, une ombre troublante. C'est le voyageur qui, à l'automne, a annoncé son retour. "Donnez-moi s'il vous plaît un verre de vin, dit-il à Ronald et Babet, ma route a été longue et j'ai très soif" Ronald s'écrit "Passe ton chemin..." Babet lève son bâton et les chiens aboient férocement. Le pèlerin alors recule, reprend sa route, lève les bras vers le ciel brillant d'étoiles. Du sol qui s'effondre dans un grand bruit jaillit une eau bouillonnante, engloutissant Tirelauze, ses prés et ses champs, ses vignes et ses bêtes. A la place de la terre maudite s'étend depuis lors un lac paisible et mystérieux : la Laguë. On dit qu'en son milieu "un gouffre bout et mêle les larmes de Ronald et Babet repentants". On dit aussi que la nuit de Noël, le chant d'un coq se fait entendre du fond du lac quand les cloches carillonnent alentour. »

Anecdote : George Sand lors de son arrivée à La Maisonneuve, en 1825, qu’on connaît davantage sous le nom du lieu-dit Guillery, a écrit dans Histoire de ma vie : c’est un « désert affreux, une lande désolée, couverte d’arbres-liège, le plus beau revenu de France, mais l’arbre le plus triste et le plus sombre... » Quelques années après, elle révisera son jugement : « ici, toutes les journées se ressemblent, je me lève tard, je déjeûne, je passe une heure ou deux au piano, je rentre dans ma chambre, je lis ou je dessine jusqu’au dîner ».

Source Facebook

Le chemin des estives

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"(...) Je dois faire mon coming out chrétien. J'ai bien conscience qu'afficher cette qualité n'est pas la meilleur façon d'entrer dans un livre. Avouer par les temps qui courent que l'enseignement d'un charpentier juif donne du sel à votre vie, la conduit même vers les profondeurs, c'est se condamner à récolter des haussements d'épaule. (...)

Après avoir fréquenté les cabinets ministériels, les maisons d'éditions et les rédactions des journaux, l'idée m'était venue de loucher du côté religieux. Il me semblait que la vie d'un mortel ne consistait pas seulement à produire et à consommer. Je trouvais que se vouer à la recherche de l'absolu n'était pas moins noble que faire carrière dans le conseil ou la com. Et puis j'avais le vague pressentiment que la soif qui me tourmentait, rien ni personne ne pourrait l'étancher, si ce n'est l'eau vive et fraîche que le Christ donne à la Samaritaine. En ces temps d'extinction de la foi, je faisais partie des derniers fidèles du Galiléen. J'appartenanis à la réserve d'Indiens. L'Occident traversait une nuit msytique, un sommeil de l'âme, moi je restai ébloui par la lumière qui irradiait de ce roi paradoxal monté non pas sur un destrier mais sur un ânon, cet homme solaire et doux qui bénissait les enfants, s'agenouillait devant les prostituées et donnait le baiser aux lépreux. Pour vivre dans son sillage, j'avais hanté des abbayes cisterciennes, je m'étais reclus dans des ermitages, j'avais partagé le sort de clochards et de divers autres naufragés. Ces expériences au long cours m'avaient communiqué une joie de vive mais toujours pas l'adresse où enraciner ma vie.

Jusqu'à présent, j'avais échoué à me stabiliser dans un coin du monde. Mon idéalisme impénitent se heurtait à des des déceptions continuelles. Chaque fois, il fallait que j'aille voir ailleurs. C'est ainsi qu'au seuil de mes trente-sept ans, j'ai frappé à la porte du noviciat des jésuites, 20, rue Sala, à Lyon." 

Pages 20/21/22 du livre "Le chemin des estives"  de Charles Wright, collection livre de poches "J'ai lu".

ISBN: 978-2-290-36245-7

Prix: 8€

 

Marycielo Palomino

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Marycielo  a 27 ans, elle est née à Lima. Elle a des racines andines par son père né à Ayacucho.

Elle a reçu une Formation universitaire à S.Marcos en Communication Sociale

Saint Marcos est une Université historique reconnue pour sa formation de haut contenu social et d'ouverture aux problèmes du pays.

 

«Cette formation a marqué mon métier, car je me trouve particulièrement proche des causes sociales.Mon travail à l'institut Bartolomé de las  Casas est en accord avec ces valeurs.

Ma profession m'a permis de connaître les réalités du pays à travers les témoignages directs des habitants qui chaque jour font face à des défis qui les éloignent d'une vie digne.

Finalement mes thèmes de prédilection sont tout ce qui concerne l’Amazonie, le genre et les droits humains» (...)

«Je considère que mon expérience sur tous les projets de l'institut Bartolomé de las Casas m'a permis de connaître de près le travail en formation et incidence pour nos bénéficiaires,Tout cela, dans des contextes complexes tels l'instabilité politique du pays, le saccage de notre Amazonie, contexte auquel nos bénéficiaires ont su faire face avec les outils que nous leur avons offerts.

Personnellement, je suis de  très près la situation en Amazonie péruvienne m'appuyant sur le travail pastoral indigène qui se fait; de plus j'ai une affinité et une profonde sensibilité pour tout ce qui concerne la défense des droits humains.»

 

Soirée Migrants d'ici et de là-bas à Aiguillon.

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Soirée réussie: la salle de cinéma d'Aiguillon était comble le vendredi 1 er février 2019 dès 20h.
 
Sur scène un homme seul avec sa contrebasse débute la soirée en racontant des histoires vraies de migrants, hisstoires qui finissent souvent mal.
 
Dans la salle de cinéma deux comédiens professionnels  circulent entre les sièges, les allées, la scène. Ils jouent, pour l'un, le rôle d'un homme venu d'ailleurs; pour l'autre, le rôle d'un homme d'ici. Tous deux sont perdus et ne se comprennent pas. L'homme venu d'ailleurs est perdu dans notre monde, l'homme d'ici est un peu perdu en lui-même et dérangé par cet homme qu'il ne comprend pas et qu'il ressent comme une menace venu perturber son mode de vie et son confort personnel. Il faut attendre la fin du spectacle pour voir poindre une lueur d'espérance et de  compréhension entre eux.
 
Le spectacle terminé l'homme à la contrebasse nous lit une longue liste de personnes et d'associations qui se démènent pour venir en aide aux migrants. Il nous fait ainsi la démonstration que nous ne vivons pas complètement dans un monde d'humains aux coeurs de pierre.
 
Sont montés ensuite sur scène un groupe de migrants d'origine soudanaise et irakienne. Ils ont témoigné de leur parcours pour venir en France et de leur situation actuelle. Un silence profond a envahi la salle de cinéma.
 
Lorsqu'ils ont eu terminé leurs témoignages une responsable régionale du CCFD Terre Solidaire a pris la parole pour nous faire un bref et précis exposé sur la situation mondiale des migrations par continents. Rien que des faits et la réalité des faits.
 
Lorsqu'elle a eu terminé son intervention nous nous sommes tous retrouvés dans une grande salle remplie de tables couvertes de pâtisseries et autres douceurs à partager tous ensemble. Ce dernier moment de la soirée a permis les échanges entre nous et d'approcher et rencontrer les migrants présents ce soir là parmi nous.
 
Une soirée réussie et bien organisée. Bravo au CCFD Terre Solidaire du Lot-et-Garonne de cette initiative.
 
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