Anaïs

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Source photo: google images

Anaïs a 16 ans. Jusqu'à maintenant elle a toujours vécu à la campagne. Elle découvre la très grande ville où elle voudrait faire ses études. Avec ses mots à elle et avec les mots des chansons qu'elle écoute voici ce qu'elle nous en dit: 

"C'est comme Paris

Mais en plus petit.

Ou Marseille sans les odeurs de la mer.

Les odeurs du Marché Saint Aubin.

La lumière de la ligne A

Qui pique les yeux le matin.

Ici on dit chocolatine

Celle que te ramène ta tantine.

Ya la daurade, non non pas celle que tu manges,

Mais ce pont qui sent Bob Marley.

Et si t'as pas de moula

Va pas au Florida.

Tends l'oreille, écoute bien

C'est l'accent toulousain.

Ma ville c'est Toulouse

Mais ça tu l'sais déjà.

Les jeunes d'aujourd'hui sont-ils encore des enfants de leurs parents ou des enfants de leur époque?

Les jeunes d'aujourd'hui reviendront-ils à la campagne qui les a vu naître et grandir où se laisseront-ils aspirer par les lumières des grandes villes? 

 

Les questions

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Statue représentant le philosophe  Socrate.

Les questions… bonnes ou mauvaises?

 

A mes débuts d’enseignante, j’ai demandé au professeur de philosophie du Lycée où je faisais mon année de stage de professeur d’Espagnol: « Que veux-tu apprendre à tes élèves? »

 

Il m’a répondu: « A poser de bonnes questions. »

 

Des années plus tard, au tout début de l’informatique dans les Collèges, un logiciel, fait par un collègue, apprenait aux élèves à poser les questions en Espagnol. Les élèves avaient le choix d’utiliser 8 interrogatifs:

Quién (qui)

Qué (quoi)

Dónde (où)

Cuándo (quand)

Cuántos, cuántas (combien de…)

Cómo (comment)

Por qué (pour quelle raison)

Para qué (dans quel but)

Les élèves apprenaient très bien les interrogatifs espagnols. Je leur faisais remarquer aussi qu’ils pouvaient se poser ces 8 questions quand ils étaient devant un devoir à écrire. Ils sauraient toujours répondre à l’une d’entre elles.

 

Se poser des questions à soi-même est essentiel pour avancer dans la vie.

 

Quant à poser des questions aux autres, beaucoup sont inutiles, parasitaires du dialogue.

 

Comment et ses analogues apporte beaucoup plus que combien qui peut sous entendre une comparaison ou un jugement.

 

Ne pas poser de questions est une bonne façon d’écouter.

 

Il m’est arrivé de faire des interviews à la radio locale et c’est quand la personnes interviewée se sentait en confiance, hors de l’aiguillon d’une question indiscrète, qu’elle se dévoilait davantage.

 

Si on pose une question, qu’elle soit bonne au sens de la bonté.

 

J’essaye de m’octroyer et d’octroyer aux autres le silence.

 

Le désert où l’Esprit peut parler.

 

MC.Queyreur

 

 

Marycielo Palomino

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Marycielo  a 27 ans, elle est née à Lima. Elle a des racines andines par son père né à Ayacucho.

Elle a reçu une Formation universitaire à S.Marcos en Communication Sociale

Saint Marcos est une Université historique reconnue pour sa formation de haut contenu social et d'ouverture aux problèmes du pays.

 

«Cette formation a marqué mon métier, car je me trouve particulièrement proche des causes sociales.Mon travail à l'institut Bartolomé de las  Casas est en accord avec ces valeurs.

Ma profession m'a permis de connaître les réalités du pays à travers les témoignages directs des habitants qui chaque jour font face à des défis qui les éloignent d'une vie digne.

Finalement mes thèmes de prédilection sont tout ce qui concerne l’Amazonie, le genre et les droits humains» (...)

«Je considère que mon expérience sur tous les projets de l'institut Bartolomé de las Casas m'a permis de connaître de près le travail en formation et incidence pour nos bénéficiaires,Tout cela, dans des contextes complexes tels l'instabilité politique du pays, le saccage de notre Amazonie, contexte auquel nos bénéficiaires ont su faire face avec les outils que nous leur avons offerts.

Personnellement, je suis de  très près la situation en Amazonie péruvienne m'appuyant sur le travail pastoral indigène qui se fait; de plus j'ai une affinité et une profonde sensibilité pour tout ce qui concerne la défense des droits humains.»

 

Marguerite Yourcenar

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« Je condamne l’ignorance qui règne en ce moment dans les démocraties aussi bien que dans les régimes totalitaires. Cette ignorance est si forte, souvent si totale, qu’on la dirait voulue par le système, sinon par le régime. J’ai souvent réfléchi à ce que pourrait être l’éducation de l’enfant.

Je pense qu’il faudrait des études de base, très simples, où l’enfant apprendrait qu’il existe au sein de l’univers, sur une planète dont il devra plus tard ménager les ressources, qu’il dépend de l’air, de l’eau, de tous les êtres vivants, et que la moindre erreur ou la moindre violence risque de tout détruire.

Il apprendrait que les hommes se sont entretués dans des guerres qui n’ont jamais fait que produire d’autres guerres, et que chaque pays arrange son histoire, mensongèrement, de façon à flatter son orgueil.

On lui apprendrait assez du passé pour qu’il se sente relié aux hommes qui l’ont précédé, pour qu’il les admire là où ils méritent de l’être, sans s’en faire des idoles, non plus que du présent ou d’un hypothétique avenir.

On essaierait de le familiariser à la fois avec les livres et les choses ; il saurait le nom des plantes, il connaîtrait les animaux sans se livrer aux hideuses vivisections imposées aux enfants et aux très jeunes adolescents sous prétexte de biologie. ; il apprendrait à donner les premiers soins aux blessés ; son éducation sexuelle comprendrait la présence à un accouchement, son éducation mentale la vue des grands malades et des morts.

On lui donnerait aussi les simples notions de morale sans laquelle la vie en société est impossible, instruction que les écoles élémentaires et moyennes n’osent plus donner dans ce pays.

En matière de religion, on ne lui imposerait aucune pratique ou aucun dogme, mais on lui dirait quelque chose de toutes les grandes religions du monde, et surtout de celle du pays où il se trouve, pour éveiller en lui le respect et détruire d’avance certains odieux préjugés.

On lui apprendrait à aimer le travail quand le travail est utile, et à ne pas se laisser prendre à l’imposture publicitaire, en commençant par celle qui lui vante des friandises plus ou moins frelatées, en lui préparant des caries et des diabètes futurs.

Il y a certainement un moyen de parler aux enfants de choses véritablement importantes plus tôt qu’on ne le fait. »

Marguerite Yourcenar, "Les yeux ouverts." 1980

Les mains de Selim

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"Le chomâge est raciste. Le travail est fraternel."  (Pages 37/38)

" Dans la région d'Annecy, Selim, quinze ans, vient de passer huit mois en établissement fermé, après avoir, une nuit de révolte, incendié une voiture. Monsieur Gabriel lui a redonné une chance en le prenant  dans sa menuiserie dans le cadre de l'association "Le bois doré" consacrée à la réinsertion des jeunes délinqiuants. Grâce aux encouragements de Monsieur Gabriel, profondément athée, Selim découvre la passion du travail et les vertus de la Fraternité."

L'auteur de ce roman, Jean-Marie Gourio, renvoie dos à dos le fanatisme et l'ignorance.

Jean-Marie Gourio est né en 1956 à Nérac d'un père militaire, mort des suites de la guerre d'Indochine et d'une mère , veuve de guerre, concierge rue du Cherche midi à Paris. Il a fait l'Ecole des Beaux arts de Paris et il a obtenu un DEUG d'Arts plastiques à la Sorbonne.

En 1976, Jean-Marie Gourio débute au magazine Hara Kiri (devenu par la suite Charlie Hebdo), dont il devient rédacteur en chef adjoint en 1978, puis dans plusieurs autres publications des éditions du Square. Il devient rédacteur en chef du magazine Zéro et « fils spirituel » du professeur Choron qui l'a pris sous son aile, du fait que Choron a combattu en Indochine (sergent parachutiste), comme le père de Gourio.(Source wikipédia)

Premières pages du roman: 

" Je suis heureux, je veux que ça soit écrit. Je l'ai écrit en gros dans les chiottes du square. "Je suis heureux!". Tous les matins, je me poste à l'arrêt de l'autocar avant la sortie du bled, mais c'est pas le car que j'attends, c'est le camion du patron. Une fois que le car est passé, je reste seul dans le froid. Je devine au loin la forme des montagnes sur le ciel de la nuit. Il y a des petits groupes de lumières qui tremblent sur les masses sombres, presque jusqu'aux sommets. C'est étonnant de voir comment les gens ont fait construire même dans les coins les plus difficiles d'accès. Il a bien fallu leur aménager des routes. Il est six heures, beaucoup de camions roulent à toute vitesse dans la ligne droite verglacée et lèvent un vent qui me mord le nez et les joues. Ce sont eux qui construisent les maisons, les écoles, les hôpitaux et les routes! Je les regarde passer comme un convoi militaire. Enfin, je reconnais au loin les gros phares jaunes du camion de l'atelier. Chaque fois, je rigole des les voir apparaître, je chante de joie dans mon écharpe, tous les matins, et pas qu'un matin seulement, c'est ça qui me rend si heureux! C'est la preuve que le patron m'aime bien et qu'il a besoin de moi. Il ne m'oublie pas."

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