Quelque part sur la route de Sabres.

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Certains ont le désert à leur porte. Chez nous c’est la Lande. La vraie lande, sableuse et quasiment dénuée de toute vie humaine.

A perte de vue, du sable et de la forêt. De ce sable noir qui vient vous colorer les pieds et les jambes dès que vous le foulez. Ce sable noir qui n’accepte que le maïs, les asperges et les arbres.

Et puis, cette forêt d’acacias, de chênes, de fougères, de bruyère mais surtout de pins. Elle sent bon, c’est elle la vie dans ce pays. Elle abrite quelques gros gibiers bien sûr mais peut-être autant de secrets.

Les secrets de ces vieux résiniers et bergers qui peuplaient autrefois la Lande mais aussi secrets de tous ceux qui s’y sont cachés pour éviter le pire pendant les maudites guerres.

Cette lande, je n’y vis pas sinon je serais encore plus sauvage qu’aujourd’hui, mais je l’aime. Un peu de sa sève coule dans mes veines. Je suis toujours heureuse de venir la respirer.

Ecoutez, sentez, regardez et vous verrez que malgré ses airs inhospitaliers, elle sait se montrer agréable….

Guimaï

Revue de presse.

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Rétrécissement

Les adversaires du « système » viennent d’obtenir une victoire retentissante. L’élection de Donald Trump, inattendue et, littéralement, incroyable est expliquée, par ceux mêmes qui annonçaient sa défaite, comme une étape de la révolte des petits et des exclus contre le « système ». Mais où est-il ce fameux système, où se niche-t-il ? Qu’il sorte de l’ombre où il se terre ! Qui en tire les ficelles ? Qui en profite ? Quel est son programme pour soumettre les humains à sa fondamentale méchanceté ? Un milliardaire n’en ferait pas partie ?

Il faudrait quand même en fixer les contours, à ce « système » d’où nous vient tout le mal. En donner les lignes directrices. En désigner nommément les responsables. Éclairer les principes qui le sous-tendent.

Il y a toujours un « système » à l’œuvre. Il va s’en édifier un nouveau aux États-Unis.

Lire la suite ici...http://www.la-croix.com/Debats/Chroniques/Un-nouveau-systeme-Bruno-Frappat-2016-11-11-1200802445

Hair: titre court pour un film qui en dit long.

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Une véritable leçon de vie et d'humanité.

Trois jeunes iraniennes sourdes et muettes, tentent de participer au championnat du monde de Karaté en Allemagne, malgré les barrières posées par la religion : une véritable leçon de vie et d'humanité.

 

Elles sont trois. Trois iraniennes sourdes et muettes, unies dans le sport et les difficultés qu'il impose. Trois amies sélectionnées au championnat du monde de Karaté en Allemagne prêtes à tous les sacrifices pour y accéder. Les limites imposées par la religion deviendront leur poison. Elles vont mener un combat, au sens propre comme au figuré, sans jamais rien lâcher.

 

Se débarrasser de ce qui l’empêche d'avancer.

Symbole de cette rage qui habite le film, cette séquence où l'une d'elles se regarde dans le miroir. Elle enlève son niqab, laissant paraître des cheveux encore inconnus du public. Doucement, elle commence à les brosser. Son visage se durcit, puis, elle accélère son mouvement, brutalement, violemment. Des larmes remplies de rage et de désespoir apparaissent peu à peu. Soudain, elle s'immobilise. Ses traits deviennent froids : elle a une idée. Dévastatrice. Alors, elle porte le rasoir à son crane, et avec le plus grand des courages, achève de se débarrasser de ce qui l’empêche d'avancer, de ce qui fait d'elle ce qu'elle est : une femme.

 

Voilà ce qui freine la réussite de ces sportives pourtant si déterminées : ces trois jeunes filles sont simplement « des femmes », un handicap dans cette société iranienne ingrate envers le sexe féminin. Sourdes et muettes, elles sont à l'image de toutes les femmes iraniennes ou tout du moins des sportives de haut niveau.

Elles, n'entendent pas, ne parlent pas, une aubaine pour le gouvernement iranien qui se délecte de ce silence complice. Malin, il impose le port du voile à ces jeunes filles en compétition, alors que celles-ci sont croyantes et tiennent à leur religion. C'est donc du fait de leurs convictions, qu'elle seront évincés de ce qui faisait alors jusque là leur force, leur histoire.

 

Une démonstration d'humanité.

Joie et déception s'alternent. Ces émotions fluctuantes finissent par créer une spirale sans fin dont les trois sportives essaierons désespérément de sortir. Leur amitié et leur union dans le sport seront leur force, leur moteur dans ce combat acharné.

C'est à une démonstration d'humanité que nous assistons, qui nous fait aimer les personnages, les apprécier à leur juste valeur.

Hair n'en dénonce pas moins la difficulté à communiquer entre hommes et femmes en Iran, mais aussi entre orient et occident, difficulté dont les femmes sont les principales victimes (il n'y a guère qu'auprès des animaux qu'elles trouvent une présence réconfortante).

Rage, tristesse et fureur.

Ce qui nous maintient au cotés de ces héroïnes, ces battantes, c'est la tendresse qu'elles dégagent, mêlée à leur imperfections, à leur joie et à leur rires. C'est ce coté infantile, puérile qui fait qu'on s'attache à elles et qu'on les aimes passionnément. On voudrait les protéger envers et contre tout, mettre notre cœur à leur réussite.

Alors, quand l'échec inéluctable jaillit, après avoir essayé de toutes leurs forces, quand leurs efforts sont bafoués, nous sommes anéantis. Confondus entre rage, tristesse et fureur, impuissant et paralysé.

Alice Gapail

Le touriste exige, le pélerin remercie.

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Lorsque nous marchons en tant que pélerin vers Saint-Jacques de Compostelle, nous avons le temps de nous poser de stupides questions du genre: "Pourquoi parvenons-nous tous à nous entendre et à vivre en harmonie sur le "Camino" (1), et pas dans le monde?"

Sur le Camino, il y a des personnes de tous les horizons, de toutes les nationalités, de toutes les langues, de toutes les cultures et de toutes les convictions. J'y ai vécu en parfaite harmonie avec les autres car chacun tenait autant compte d'autrui que de soi-même. Et cela sans efforts. Quelques exemples: nous partagions notre nourriture, nous cédions volontiers nos onguents, nos crèmes et autres pansements anti-ampoules, nous nettoyions les sanitaires après usage, nous proposions de porter une partie du sac de ceux qui peinaient, nous cédions notre lit du bas aux plus âgés dans les gîtes équipés de lits superposés. Echanges permanents, sourire rayonnants, regards complices. Tout cela coulait de source, se passait spontanément et dans la bonne humeur.

Quand la vie en commun est fluide et bouillonnante, elle est pure comme l'eau d'un torrent.

Quand nous nous cantonnons dans la mare de notre égoïsme, la vie stagne et croupit.

Que faut-il faire pour que la vie quotidienne soit également une fête de tous les instants? La vie n'est-elle pas un grand Camino où l'arrivée sera ce moment immensément important qu'est la mort? Il est crucial de nous forcer à garder notre spontanéité, à garder notre sens de l'humour, à ne pas nous laisser dévorer par des sollicitations de toutes sortes, d'éteindre notre télévision, de parler et de rire avec les autres, de nous contenter de plaisirs simples, de recevoir les amis moins formellement, de ne pas accumuler, de moins acheter car nous "portons" tout ce que nous possédons et tout marcheur sait que pour avancer librement il faut garder son sac léger; il est crucial de sourire, c'est vecteur d'énergie, de se ressourcer dans des lieux de prière, de silence et de méditation, de se retirer du monde pendant quelques jours pour régénérer.

Le pélerinage est un chemin où nous pouvons être seul ou en groupe selon notre humeur. Il faut pouvoir alterner les deux approches. Il faut apprivoiser ses larmes, ses émotions. Il faut se prendre en amitié et sourire de ses petits défauts. La vie sur le Camino est simple, très simple. Efforçons-nous dès lors de simplifier notre vie au maximum. Ne gardons que l'essentiel. Travail de tri difficile certes mais indispensable pour avancer. Soyons légers!

Soyons également accueillants par rapport aux évènements et aux autres. Beaucoup de gîtes en Espagne ont une affichette: "Le touriste exige, le pèlerin remercie". Remercions la vie pour ce que nous avons au lieu de convoiter de façon infantile ce que nous n'avons pas. Même quand il pleuvait des cordes, que le vent arrachait nos ponchos, que nos pieds glissaient en tous sens dans la boue, que les douches étaient froides le soir au gîte, nous riions et nous avions le sentiment d'une forte et belle journée.

Nous avons aucun pouvoir sur les évènements qui viennent à nous mais nous avons le pouvoir de changer notre attitude vis-à-vis de ces évènements.

Encourageons-nous les uns les autres à nous battre sans cesse pour vivre heureux. Nous le méritons!

(Témoignage d'un pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle)

(1) Camino: le chemin.

Fil RSS des articles