J'ai trouvé que le poème de Samer Abu Hawwash commençait comme ça.
Sans commentaire
Peu nous importe
Désormais
Que quiconque nous aime
Il nous suffit d’être aimés
par l’archange sublime
Dans son ciel immaculé
Nos enfants le voient au loin
Il fait un signe des deux mains
En forme de cœur
Alors ils lui sourient
Nos femmes le voient
Agiter un brin de jasmin blanc
Alors elles ferment les yeux
Une fois
Pour toutes
Nos hommes voient ses ailes bleues
Pures comme un ciel bleu
Il leur ravit le cœur
Alors ils plient bagage
Et partent vers lui
Peu nous importe à présent que quiconque nous aime
Les obus nous ont libérés de nos oreilles
Par lesquelles nous entendions les mots d’amour
Les missiles nous ont délivrés de nos yeux
Qui pouvaient voir les regards de l’amour
Et les ténébreuses paroles nous ont libérés de nos cœurs
Où nous avions choyé l’incantation d’amour
Peu nous importe désormais
Que quiconque nous aime
Dans cet univers
« Il semble bien, de toute façon, que c’était un amour à sens unique »
Disent nos vieux, lassés de l’idée de la terre
Notre poète se tient à l’horizon lointain
Et crie : « délivrez-nous de cet amour cruel ! »
Puis il murmure, pour s’excuser
d’un juvénile optimisme passager :
« Rien sur cette terre
En réalité
Ne mérite de vivre »