La peste soit de la peur!
Rédigé par yalla castel - - 19 commentairesIls nous ont inoculé le virus de la peur avant que la maladie soit là.
Source: the conversation.com
Ils nous ont inoculé le virus de la peur avant que la maladie soit là.
Source: the conversation.com
Nous vous proposons de nous arrêter un instant ce mois-ci sur les deux blogs suivants:
et
http://dis-grand-pere.blogs.la-croix.com/sebastien-ne-pouvait-pas-se-defendre/2017/03/07/
Les emballements médiatiques ne sont pas nouveaux dans notre Histoire nationale. L'invention de l'imprimerie a permis la diffusion de livres, de pamphlets. "Contester un pouvoir ou un homme de pouvoir sur le mode de la dénonciation, de la caricature, du dénigrement, de la raillerie, dans un style souvent vindicatif " (définition du pamphlet par wikipédia) n'est pas nouveau. Avant la révolution française cela pouvait parfois déboucher sur des "émotions populaires" qui prenaient la forme d'émeutes, de jacqueries.
Ce qui est nouveau aujourd'hui ce sont les chaînes télés d'infos en continu diffusées par satellite dans le monde entier. Ce qui est nouveau aujourd'hui c'est internet, l'ordinateur portable, le téléphone portable. Les réseaux sociaux.Les paroles, les images font le tour de la terre en deux clics et trois mouvements. Les rumeurs prennent très vite une grande ampleur. Un "buzz" chasse l'autre.
« En 1984, jeune journaliste à Europe 1, Laurence Lacour arrive dans la vallée de la Vologne pour couvrir l’assassinat de Grégory Villemin, un enfant de quatre ans.En quelques semaines, ce fait-divers devient un feuilleton national. L’instruction se déroule à ciel ouvert. Partie pour deux jours, Laurence Lacour reste quatre ans dans les Vosges. Traumatisée par ce qu’elle a vu et vécu, elle quitte le journalisme pour écrire ce livre « Le Bûcher des innocents » qui est à la fois une enquête de haut vol et le récit de l’initiation d’une jeune journaliste aux démons des médias. » (Source: livre.fnac.com)
« Les démons des médias » arriverons-nous à en parler un jour sereinement?
Derrière l’affaire Dominique Baudis il n’y avait probablement rien si ce n’est que cette affaire l’a anéanti. Aujourd’hui ce ne sont plus les prêtres qui disent le bien le mal, ce n’est plus l’Eglise catholique qui excommunie, ce sont les médias et… ils ne sont pas irréprochables. Ils peuvent se tromper eux-aussi.
Rappel de quelques unes de leurs erreurs: affaire de Bruay en Artois, affaire Grégory, vrai faux charnier de Timisoara, vraies fausses armes de dissuasion massive de Saddam Hussein, vrai faux vol de couveuses dans une maternité du Koweït par les soldats de Saddam Hussein, vrai faux cormoran mazouté de la première guerre du golfe etc…etc… Divulgations d’informations en direct live pendant les attentats avec prises d’otages etc…etc…
Parfois le bruit médiatique ne fait pas du bien du tout et empêche la recherche de la vérité.
Quand la vérité n'est pas libre la liberté n'est pas vraie. J.Prévert
André Lugardon.
Fin novembre, Arte a diffusé le film "Winter sleep" du cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan. L'action se déroule dans une très belle région de Turquie: la Cappadoce au début de l'hiver.
Ce film est ennuyeux, long, interminable, agaçant, irritant, dérangeant. Dix fois je me suis levé pour aller voir ailleurs si j'y étais. Dix fois je suis revenu m'asseoir devant mon écran télé.
Les images sont très belles. Nous n'avons pas en France un tel habitat troglodyte dans un paysage étrange de film de sciences fiction. La campagne est immense, froide et enneigée.
C'est un film où les personnages parlent beaucoup et pas pour ne rien dire. Les dialogues sont souvent une succession de longs monologues entre quelques personnes.
J'ai ressenti "Winter sleep" comme un film sur l'enfermement : enfermement du couple, enfermement de la relation frère soeur, enfermement social, culturel, religieux. Souvent c'est la prise de tête garantie, le truc à se faire une déprime et à ne pas dormir de la nuit et à ressasser ce qui a été dit et montré. J'ai passé un long moment devant la télé à aimer et détester ce film. J'ai continué à y penser les jours suivants.
Plusieurs personnages du film sont coincés entre le passé et le monde moderne. Ils sont prisonniers de la religion, du monde dans lequel ils sont nés et qu'ils ne sont pas parvenus à quitter. Ils sont prisonniers de leur époque et d'eux-mêmes.
Dans les monologues successifs et interminables du film ils se jettent à la figure des vérités qui pourraient bien être aussi les nôtres.
André Lugardon