Femmes.

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 Mardi-Gras. Qui fera les gaufres? Papa ou maman? J'ai posé ce matin de bonne heure la question à mon fils aîné. " Maman??? " fut sa seule réponse.

Yayi Bayam Diouf, sénégalaise a créé le Collectif des mères contre l'émigration clandestine. Ce collectif compte 40 groupes de femmes regroupés sur la côte sud de la région de Dakar. Il y a quatre ans, le fils unique de Yayi Bayam Diouf est parti sur une pirogue vers l'Europe à l'âge de 26 ans . Depuis, elle ne l'a jamais revu, n'a jamais plus eu de nouvelles.


Les femmes de ce Collectif se posent clairement la question de l'émigration. Faut-il dissuader les jeunes de partir ou au contraire réaffirmer le droit pour chacun à migrer ? Concernant les sommes d'argent dépensées par l'Europe pour l'opération Frontex ( surveillance aux frontières ) , Yayi Bayam Diouf s'insurge : " Si l'Europe mettait autant à soutenir les projets de développement ici, je vous jure que l'émigration s'arrêterait".


La question de la migration était au centre du Forum social mondial ( FSM) de Dakar. C'est juste avant l'ouverture de celui-ci qu'a été adoptée la Charte mondiale des migrants.( Dont j'ai déjà parlé dans le message Migrants .)( Sources : hebdomadaire La vie )

Poème de Maram al-Masri ( Née en Syrie )
Je voudrais être une femme.
Signe distinctif:
un sourire éternel sur les lèvres,
des baisers
profonds comme le miel.

Je voudrais être une femme
qu'on ne peut ni additionner
ni soustraire
ni multiplier
ni diviser
ni gommer
ni sommer
ni assommer.

En Iran, en mai 2009, j'ai vu une princesse digne des contes des "Mille et Une Nuits". C'est mon imaginaire de petite fille qui ressurgit. C'était un vendredi, jour de repos pour les Perses, dans un jardin de la ville d'Ispahan aux senteurs de roses . Nous nous promenions lorsqu'une jeune Iranienne d'une extrême beauté , vêtue d'un "mantô" et d'un léger voile de couleurs nous aborda. Elle était accompagnée de quelques amis. Dans un anglais assuré, elle nous posa des questions sur son pays, comment nous le percevions , quel intérêt nous y portions etc . Souvent, lors de notre voyage, des jeunes gens nous arrêtaient et nous questionnaient de cette manière . Parfois, nous nous prenions en photos ensemble. Nous les sentions dans un désir de communication, de rencontre , d' ouverture vers nous qui venions aussi à leur rencontre . Ils se savaient surveillés, épiés par les gardiens de la révolution .Ils s'en fichaient. Aucune peur.


Environ un mois après notre retour, le gouvernement théocratique d'Iran, par une cruelle répression a déchiré la vie de nombreux de ces jeunes , hommes et femmes. Ils et elles n'ont pas dit leur dernier mot .

En Tunisie, en Egypte , en Algérie, au Yemen , les jeunes et les femmes ont joué un rôle crucial dans les soulèvements .


Nous sommes dans ces pays à un tournant historique et il faut en finir avec les clichés de la femme arabe "soumise". Une chose est sûre , l'installation des systèmes démocratiques ne se fera pas sans les femmes.


Ce matin, sur France Culture, j'ai entendu la Ministre des Affaires de la Femme en Tunisie expliquer qu'il peut y avoir deux façons d'être féministe . Une manière , féministe laïque et une seconde féministe islamique . La tunisienne féministe islamique peut à la fois revendiquer la laïcité et porter le voile . Elle recherche les fondements de sa démarche dans des versets du Coran.

Le 8 mars est devenu Journée internationale des femmes à Copenhague en 1910 lors du Congrès des Femmes Socialistes.


En France, c'est le 29 avril 1945 que les femmes ont obtenu le droit de vote . ( Pour en savoir plus, se rendre sur le site historique : Hérodote .)

Cristina Comencini, réalisatrice, écrivaine italienne est à l'origine d'une manifestation ( plus d'1 million de personnes) contre Berlusconi et l'image dégradante de la femme qu'il donne par ses frasques sexuels et dans les médias italiens.


"La première décision du ministre du Travail de Berlusconi a été de permettre aux employeurs de licencier les femmes enceintes!" s'insurge C Comencini.( Nel Obs)

En ce moment, je lis 'La Princesse de Clèves' , roman du 17 ème siècle, de Madame de Lafayette . C'est ma petite résistance , à moi, toute symbolique à qui -vous-savez .

" Dieu créa l'homme à son image ,
à l'image de Dieu il le créa,
homme et femme il les créa."
Genèse 1, 27.

Brigit Descot.

Le monde a changé et il va encore changer.

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Eduquer au XXI ième siècle.

"Avant d'enseigner quoi que ce soit à qui que ce soit, au moins faut-il le connaître. Qui se présente, aujourd'hui, à l'école, au collège, au lycée, à l'université ?

Ce nouvel écolier, cette jeune étudiante n'a jamais vu veau, vache, cochon ni couvée. En 1900, la majorité des humains, sur la planète, travaillaient au labour et à la pâture ; en 2011, la France, comme les pays analogues, ne compte plus qu'un pour cent de paysans. Sans doute faut-il voir là une des plus fortes ruptures de l'histoire, depuis le néolithique. Jadis référée aux pratiques géorgiques, la culture, soudain, changea. Celle ou celui que je vous présente ne vit plus en compagnie des vivants, n'habite plus la même Terre, n'a plus le même rapport au monde. Elle ou il n'admire qu'une nature arcadienne, celle du loisir ou du tourisme."

Ces quelques lignes que vous venez de lire sont de Michel Serres, né le 1er septembre 1930 à Agen (Lot-et-Garonne), philosophe, historien , élu à l'Académie française le 29 mars 1990.

Pour lire la suite de son texte voir lien suivant:

http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/05/eduquer-au-xxie-siecle_1488298_3232.html

 

André Lugardon.

Revue de blog du mois de mars 2017.

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Nous vous proposons de nous arrêter un instant ce mois-ci sur les deux blogs suivants:

http://www.la-croix.com/Debats/Chroniques/Les-aventures-justice-Francois-Sureau-2017-03-06-1200829686

et

http://dis-grand-pere.blogs.la-croix.com/sebastien-ne-pouvait-pas-se-defendre/2017/03/07/

Les emballements médiatiques ne sont pas nouveaux dans notre Histoire nationale. L'invention de l'imprimerie a permis la diffusion de livres, de pamphlets. "Contester un pouvoir ou un homme de pouvoir sur le mode de la dénonciation, de la caricature, du dénigrement, de la raillerie, dans un style souvent vindicatif " (définition du pamphlet par wikipédia) n'est pas nouveau. Avant la révolution française cela pouvait parfois déboucher sur des "émotions populaires" qui prenaient la forme d'émeutes, de jacqueries.

Ce qui est nouveau aujourd'hui ce sont les chaînes télés d'infos en continu diffusées par satellite dans le monde entier. Ce qui est nouveau aujourd'hui c'est internet, l'ordinateur portable, le téléphone portable. Les réseaux sociaux.Les paroles, les images font le tour de la terre en deux clics et trois mouvements. Les rumeurs prennent très vite une grande ampleur. Un "buzz" chasse l'autre.

« En 1984, jeune journaliste à Europe 1, Laurence Lacour arrive dans la vallée de la Vologne pour couvrir l’assassinat de Grégory Villemin, un enfant de quatre ans.En quelques semaines, ce fait-divers devient un feuilleton national. L’instruction se déroule à ciel ouvert. Partie pour deux jours, Laurence Lacour reste quatre ans dans les Vosges. Traumatisée par ce qu’elle a vu et vécu, elle quitte le journalisme pour écrire ce livre « Le Bûcher des innocents » qui est à la fois une enquête de haut vol et le récit de l’initiation d’une jeune journaliste aux démons des médias.  » (Source: livre.fnac.com)

« Les démons des médias » arriverons-nous à en parler un jour sereinement?

Derrière l’affaire Dominique Baudis il n’y avait probablement rien si ce n’est que cette affaire l’a anéanti. Aujourd’hui ce ne sont plus les prêtres qui disent le bien le mal, ce n’est plus l’Eglise catholique qui excommunie, ce sont les médias et… ils ne sont pas irréprochables. Ils peuvent se tromper eux-aussi.

Rappel de quelques unes de leurs erreurs: affaire de Bruay en Artois, affaire Grégory, vrai faux charnier de Timisoara, vraies fausses armes de dissuasion massive de Saddam Hussein, vrai faux vol de couveuses dans une maternité du Koweït par les soldats de Saddam Hussein, vrai faux cormoran mazouté de la première guerre du golfe etc…etc… Divulgations d’informations en direct live pendant les attentats avec prises d’otages etc…etc…

Parfois le bruit médiatique ne fait pas du bien du tout et empêche la recherche de la vérité.

Quand la vérité n'est pas libre la liberté n'est pas vraie. J.Prévert

 

André Lugardon.

 

"Nous voulons la paix": Le chaos d'Alep a son apogée.

Rédigé par yalla castel - - 1 commentaire

En 2006, Alep était considérée comme l'une des plus belles villes du monde : son souk, sa grande mosquée et ses hammams attiraient les touristes à foison, la cité regorgeant des richesses les plus somptueuses. Deuxième ville de Syrie, elle s'est vue attribuer par l'UNESCO en 1986 une place au patrimoine mondial de l'Humanité.

Mais aujourd’hui, Alep se meurt. Chaque jour depuis le début de la guerre en 2011, les bombardements réduisent à néant tout ce qu'ils peuvent atteindre. Alors que les grandes puissances internationales s'unissent au sein de coalitions dans le but de préserver la population de l’État Islamique, c'est elle qui paie le prix fort : un paradoxe d'une ampleur inimaginable qui d'après l'OSDH (l'Observatoire Syrien des Droits Humains) aurait fait plus de 290 000 morts, sans compter les victimes disparues à jamais sous les décombres d'une ville ruinée par la conflagration.

Actuellement la situation à Alep se détériore à une vitesse inouïe, le silence des puissances occidentales favorisant cette décadence et faisant d'elles les complices de ce chaos humanitaire.

La ville est désormais scindée en deux parties qui chaque jour connaissent l'une comme l’autre l'incessante déflagration des bombes. Alep Est étant ravagé par les bombardements russes, la majorité des civils tentent alors de fuir au Nord, dont les quartiers sont également tyrannisés par la guerre.

 

La situation actuelle à Alep Est :

 


 

Le régime de Bachar Al-Assad a repris presque toute la ville, il ne reste qu'un tout petit bastionrebelle en vert : ici vivent terrés environ 100 000 civils, considérés tels des boucliers humains par les forces de l'armée. Certains ont tenté de fuir et la plupart du temps au péril de leur vie. Des femmes et des enfants sont assassinés tous les jours, la faim et la fatigue traquent ceux qui décident de rester. C'est à la mort d'un peuple entier à laquelle nous assistons, à l'agonie de ces héros qui chaque jour se battent pour rester en vie.

Si le but était de lutter contre la tyrannie de l'islam extrémiste, le monde entier est pourtant devenu un terroriste cautionnant le meurtre de ces milliers d’innocents.

 

L'interview :

Omar Alolaiwy est un membre de l'association Syria Charity qui milite chaque jour pour le soutien de la population syrienne. Habitant à Alep Nord et secouriste, il nous parle de son quotidien.

-Pouvez-vous nous dire quelle est la situation actuelle à Alep ?

La situation à Alep est catastrophique et très alarmante. Les bombardements ne s'arrêtent jamais, l'aviation détruit tout même les hôpitaux et les ambulances. Chaque jour des centaines de morts, des petits enfants sous les décombres...

Comme vous le savez Alep est assiégée depuis des mois, rien n'y entre et les habitants meurent de faim. Il s'agit d'un vrai massacre.

-Dans quel état d'esprit êtes-vous ? Comment vous sentez-vous ?

Ce qui ce passe à Alep nous fatigue énormément, nous sommes devenus des morts vivants, on attend la mort à chaque seconde. Nous avons peur pour nos familles et nos enfants. Malheureusement, nous n'avons plus de force pour résister.

Je me sens dégoûté, je suis frustré et déprimé.

-Comment faites-vous pour résister et tenir bon ? Où trouvez-vous les ressources nécessaires ?

Notre croyance en Dieu nous permet de résister car lui seul pourra mettre fin à ce massacre et nous faire sortir de cet enfer.

En ce qui concerne les ressources nécessaires, la majorité des produits alimentaires n’existent plus, donc ce qu'on trouve on le mange. Ça peut être du riz ou des épinards... Même le pain est devenu extrêmement rare.

-Comment s'organise votre quotidien ?

Comme étant membre de l'ONG Syria Charity, on se lève tôt le matin, directement on prend les ambulances et on se dirige vers les zones bombardées pour sauver des vies, notre tâche consiste à transporter les blessés et les morts vers l’Hôpital.

Vu que les bombardements ne cessent jamais, il nous arrive de ne pas dormir et de ne jamais pouvoir nous reposer.

-Que voudriez-vous maintenant ?

Nous voulons qu'Alep ne soit plus assiégée, au moins nous aurions la possibilité de faire entrer des éléments essentiels et surtout des produits alimentaires : des fruits, des légumes, du pain …

Mais en réalité cela n'est pas une solution définitive, tant que la guerre existe encore la mort sera notre destin. Nous voulons la paix.

-Que pouvons-nous faire à notre échelle pour vous aider?

Nous avons plus que jamais besoin de votre aide, de votre soutien afin que notre voix atteigne le monde entier, en espérant que cela puisse éveiller les consciences.

Il faut que tout le monde et surtout les médias se mobilisent pour nous et défendent la cause syrienne.

-Que voulez-vous dire au monde entier ?

Nous voulons vivre en paix ! Est-ce trop demander?

Aider les civils d'Alep :

La lucidité concernant ce génocide constitue déjà une preuve de réflexion à l'égard de ces populations meurtries. Certains civils possédant encore l’accès aux réseaux sociaux reçoivent chaque jour des messages remplis d'affection et de compassion, ce qui témoigne d'une prise de conscience progressive. Notre force est celle-ci : tant que l'on fait preuve d'humanité envers autrui, alors l'espoir sera.

Cependant chaque jour des femmes et des enfants sont gravement blessés, et dans ces cas-là aucun de ces messages de paix n'est assez puissant pour les aider. L'association Syria Charity sur place tente malgré l’absence de moyen de secourir les populations. Les hôpitaux ont été bombardés, il n'y a plus de médicaments, les civils grièvement blessés sont soignés dans des conditions totalement insalubres. Le manque de médecin, eux aussi visée par l'armée d'Assad, se fait également ressentir : certains succombants à leurs blessures à cause de la pénurie de personnel soignant.

Tant de contraintes qui s'accumulent et qui leur coûtent la vie.

Si vous vous sentez concerné(e)s, aidez-les vous aussi : faites un don sur : https://www.syriacharity.org/

Alice Gapail, stagiaire à CFM Radio à Casteljaloux.

 

 

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