Mille huit cent quatre-vingt onze

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Les rapports entre patrons et ouvriers se sont modifiés.

La soif d’innovations qui depuis longtemps s’est emparée des sociétés et les tient dans une agitation fiévreuse devait, tôt ou tard, passer des régions de la politique dans la sphère voisine de l’économie sociale. En effet, l’industrie s’est développée et ses méthodes se sont complètement renouvelées. Les rapports entre patrons et ouvriers se sont modifiés. La richesse a afflué entre les mains d’un petit nombre et la multitude a été laissée dans l’indigence. Les ouvriers ont conçu une opinion plus haute d’eux-mêmes et ont contracté entre eux une union plus intime. Tous ces faits, sans parler de la corruption des mœurs, ont eu pour résultat un redoutable conflit. Partout les esprits sont en suspens et dans une anxieuse attente, ce qui seul suffit à prouver combien de graves intérêts sont ici engagés. Cette situation préoccupe à la fois le génie des savants, la prudence des sages, les délibérations des réunions populaires, la perspicacité des législateurs et les conseils des gouvernants. En ce moment, il n’est pas de question qui tourmente davantage l’esprit humain.
 

C’est pourquoi, Vénérables Frères, ce que, pour le bien de l’Église et le salut commun des hommes, Nous avons fait ailleurs par Nos Lettres sur la « Souveraineté politique », la « Liberté humaine », la « Constitution chrétienne des États » et sur d’autres sujets analogues, afin de réfuter, selon qu’il nous semblait opportun, les opinions erronées et fallacieuses, Nous jugeons devoir le réitérer aujourd’hui et pour les mêmes motifs en vous entretenant de la « Condition des ouvriers ». Ce sujet, Nous l’avons, suivant l’occasion, effleuré plusieurs fois. Mais la conscience de Notre charge apostolique Nous fait un devoir de le traiter dans cette Encyclique plus explicitement et avec plus d’ampleur, afin de mettre en évidence les principes d’une solution conforme à la vérité et à l’équité.
 

Le problème n’est pas aisé à résoudre ni exempt de péril. Il est difficile, en effet, de préciser avec justesse les droits et les devoirs qui règlent les relations des riches et des prolétaires, des capitalistes et des travailleurs. D’autre part, le problème n’est pas sans danger, parce que trop souvent des hommes turbulents et astucieux cherchent à en dénaturer le sens, et en profitent pour exciter les multitudes et fomenter les troubles.

Pour les classes inférieures : une situation d’infortune et de misère imméritée.

 

 Quoi qu’il en soit, Nous sommes persuadés, et tout le monde en convient, qu’il faut, par des mesures promptes et efficaces, venir en aide aux hommes des classes inférieures, attendu qu’ils sont, pour la plupart, dans une situation d’infortune et de misère imméritée.
 

Le dernier siècle a détruit, sans rien leur substituer, les corporations anciennes, qui étaient pour eux une protection. Tout principe et tout sentiment religieux ont disparu des lois et des institutions publiques, et ainsi, peu à peu, les travailleurs isolés et sans défense se sont vus, avec le temps, livrés à la merci de maîtres inhumains et à la cupidité d’une concurrence effrénée. Une usure dévorante est venue ajouter encore au mal. Condamnée à plusieurs reprises par le jugement de l’Église, elle n’a cessé d’être pratiquée sous une autre forme par des hommes avides de gain, et d’une insatiable cupidité. À tout cela, il faut ajouter la concentration, entre les mains de quelques-uns, de l’industrie et du commerce, devenus le partage d’un petit nombre de riches et d’opulents, qui imposent ainsi un joug presque servile à l’infinie multitude des prolétaires.

 


Source:

 

https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2021-05/rerum-novarum-130-ans-doctrine-sociale-eglise.html

 

Il y a cinquante ans

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 Il y a 50 ans, le 28 avril 1973, mourrait Jacques Maritain. Né en 1882, à Paris, dans une famille protestante, il se convertit au catholicisme en 1906 avec son épouse Raïssa d'origine slave et juive. Ami de Charles Péguy, disciple du philosophe Henri Bergson, filleul de Léon Bloy,  il enseigne à l'Institut Catholique de Paris de  1914 à 1939. Puis il vit aux USA de 1940 à 1944. Il est en contact avec des personnes qui ont choisi de soutenir De Gaulle et la France libre. De 1945 à 1948, le Général De Gaulle le nomme ambassadeur de France au Vatican.

Jacques Maritain apparaît dans plusieurs romans de François Mauriac. Il fait partie de ces femmes et de ces hommes critiques à l'égard du communisme, du socialisme, du national socialisme, du capitalisme. Il voulait une troisième voie passant par la démocratie-chrétienne.Une démocratie chrétienne inspirée des valeurs sociales portées  par la doctrine de l'église catholique, en vue d'incarner l'Évangile dans les réalités politiques, économiques et sociales de notre pays. Jacques Maritain voulait aider les catholiques à faire le lien entre la vie de foi et l'engagement dans la vie sociale.

Certaines personnes ont adhéré à sa démarche avec enthousiasme. D'autres l'ont critiqué car dans sa jeunesse il avait été proche de l'Action Française et parce que plus tard dans sa vie il en a été très critique. Sa condamnation du national catholicisme de Franco a plu à certains mais en a agacé d'autres. 

A la mort de son épouse Raïssa en 1960, il se retire à Toulouse chez "Les Petits frères de Jésus". Où il meurt le 28 avril 1973. Il y a 53 ans.

Il n'y a jamais eu en France de Parti Démocrate Chrétien de masse. 

 

Quelques livres de Jacques Maritain

"Trois réformateurs", 1925.

"Du Régime temporel et de la liberté", 1935.

"De la guerre sainte", 1937.

"L'impossible antisémitisme", 1937.

"A travers le désastre", 1941.

"L'Homme et l'Etat", 1951.

"La philosophie morale", 1960.

 

Quelques extraits d'écrits de Jacques Maritain

"Si la victoire n’apportait pas les bases d’une réorganisation mondiale engageant l’effort des hommes dans une œuvre commune dominée par un tel idéal, la civilisation n’aurait échappé à un péril imminent de destruction que pour entrer dans une période de chaos."

"Une grande cause de l’échec des démocraties modernes à réaliser la démocratie est le fait que cette réalisation exigeait inéluctablement de s’accomplir dans l’ordre social comme dans l’ordre politique, et cette exigence n’a pas été satisfaite. Les antagonismes irréductibles inhérents à une économie fondée sur la fécondité de l’argent, l’égoïsme des classes possédantes et la sécession du prolétaria ont empêché les affirmations démocratiques de passer dans la vie sociale ; et l’impuissance des sociétés modernes devant la misère et devant la déshumanisation du travail, leur impossibilité à surmonter l’exploitation de l’homme par l’homme ont été pour elles une amère faillite."

"La question n’est pas de trouver un nom nouveau pour la démocratie, mais de découvrir sa véritable essence ; de passer de la démocratie bourgeoise, desséchée par ses hypocrisies et par manque de sève évangélique, à une démocratie intégralement humaine ; de la démocratie manquée à la démocratie réelle."

"C’est une réalité concrètement et entièrement humaine, qui tend vers un bien concrètement et entièrement humain, le bien commun. C’est une œuvre de raison, née des obscurs efforts de la raison dégagée de l’instinct, et impliquant essentiellement un ordre rationnel. Le corps politique est fait de chair et de sang, il a des instincts, des passions, des réflexes, un dynamisme et des structures psychologiques inconscientes — tout cet ensemble étant soumis, au besoin par contrainte légale, au commandement d’une Idée et de décisions rationnelles. La justice est la condition première de l’existence du corps politique, mais l’amitié est sa forme animatrice elle-même."

 

Sources consultées:

Le site de Cairn.info et le site France mémoire.

 

 

 

Nantes et son musée

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 Source photo: exposition temporaire mai 2023 qui a pour titre Hypersensible, la sculpture hyperréaliste, à fleur de peau. Le personnage de l'image est une sculpture plus vraie que nature.

Le musée de Nantes est à mon goût personnel très intéressant à visiter. Il  est situé au cœur du centre-ville, à deux pas de la Cathédrale, du jardin des plantes et de la gare SNCF. L'entrée du musée est située au 10, rue Georges Clemenceau, 44000 Nantes.Il est ouvert tous les jours de 11h à 19h. Il est fermé le mardi. 

Le musée des beaux-arts a été créé en 1801 par Napoléon Bonaparte, en même temps que 14 autres musées en France. Il a bénéficié d’une dotation d’une quarantaine de tableaux de l’État provenant des réserves du Museum Central (l’actuel musée du Louvre), ce qui a permis de constituer le premier fonds des collections du musée.

Le Musée d’arts de Nantes a fait l’objet d’importants travaux pendant 6 ans de fermeture. Ils ont permis de répondre aux normes contemporaines de conservation et d’augmenter de 30 % la surface d’exposition.

Piloté par le cabinet d’architectes britannique, Stanton Williams, le projet d’extension et de rénovation met en valeur trois bâtiments qui sont, par leur architecture, le reflet de leurs époques respectives : le Palais, la Chapelle de l’Oratoire et le tout nouveau Cube.

Après plus de deux siècles d’existence, le Musée d’arts de Nantes se trouve à l’aube d’une nouvelle ère. Au-delà de la réhabilitation patrimoniale, Sophie Lévy, directrice-conservatrice souhaite faire de ce nouveau musée un lieu vivant et accessible, ouvert sur la ville et ses habitants et révéler sa dimension de grand musée français.

Constitué de plus de 900 œuvres, le parcours muséographique du Musée d’arts de Nantes vous propose de découvrir un large panorama de la peinture occidentale du 13e au 21e siècle.

Les nombreuses liaisons entre les trois espaces architecturaux (le Cube, le Palais et la Chapelle de l'Oratoire) nous permettent d'apprécier les riches collections du musée dans un parcours continu de l'art ancien à l'art contemporain.

Le musée accueille régulièrement tout au long de l'année et des saisons des expositions temporaires. 

Source: https://museedartsdenantes.nantesmetropole.fr/exposition-musee

Pour préparer et programmer une visite seul ou en famille :

Par internet

https://museedartsdenantes.nantesmetropole.fr/home/un-musee-en-reseau/solliciter-le-musee/contact.html

Par téléphone (9h-12h30 / 13h30-17h)

02 51 17 45 00
Depuis l'étranger : +33 2 51 17 45 00

Par courrier

Musée d'arts de Nantes
2 cours du Champ de Mars
44923 Nantes Cedex 9

En marche vers de nouvelles guerres?

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Un monde injuste ne peut pas être pacifique. 

« La mémoire douloureuse des deux guerres mondiales et des conflits sanglants de la fin du XX° siècle dans les Balkans occidentaux contribue à accroitre en Albanie le désir de paix sous toutes ses formes » (...) « Les communautés religieuses jouent un rôle central par rapport à l’aspiration à la paix » (...) « Selon les buts que leurs fidèles tirent de leurs convictions religieuses, elles peuvent soutenir ou saper la paix. Dès lors, une condition pour que la paix soit possible est la paix entre les religions ». (...) « Dans la majorité des religions, on trouve d’abord la quête d’une paix intérieure ». «Le devoir de chacun est de s’opposer à la violence et de travailler à la réconciliation et à une paix durable sur la terre. La nouvelle génération, en particulier, a besoin d’une éducation consciente à la paix qui soit nourrie et inspirée par des sources religieuses ».(...) « Par ailleurs, la recherche de la paix présuppose une lutte constante pour la justice » (...) « Un désir sincère et ardent pour la paix, tant au niveau local que global, signifie un vrai désir de justice. Un monde injuste ne peut pas être pacifique ». (...) « Nous devons tous contribuer au développement des régions les plus pauvres. La pauvreté demeure la pire catégorie de la violence. Quand des gens, qu’ils soient proches ou éloignés de nous, sont privés des besoins élémentaires à leur survie, il n’est pas étonnant qu’ils se tournent dans d’autres directions et adoptent des croyances religieuses extrêmes dans le but d’accomplir une société juste et de découvrir un sens à la vie et à la mort ». (...) « La paix et la sécurité seront assurées par l’attention envers la justice sociale et le développement des sociétés les plus pauvres de la planète.» (...) « Le pouvoir de l’amour finalement l’emporte sur l’amour du pouvoir qui détruit la paix. La paix qui est toujours possible ».

Le pouvoir de l’amour l’emporte sur l’amour du pouvoir . 

Mgr Anastasios.(1)

 

Source: http://paris-international.blogs.la-croix.com/venant-dalbanie-un-argumentaire-pour-la-paix-issue-des-religions/2015/09/08/

 

(1) L'Archevêque Anastas Janullatos), né le 4/11/1929 au Pire, en Grèce, est l'actuel primat de l'Eglise orthodoxe albanaise avec le titre d'Archevêque de Tirana et de toute l'Albanie (depuis le 24/06/1992).Il est un des huit présidents du Conseil oecuménique des Eglises (depuis le 22/02/2006).

 

L'Allée des ormes rouges

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Parmi les plus pauvres, il y avait ceux qui venaient d'Italie, partis au lendemain de la guerre de 14-18, avec leurs familles nombreuses. En France, la grande saignée ayant dépeuplé les campagnes, nombre de métairies étaient abandonnées, retournées à la friche. Terres sans hommes pour des hommes sans terres. De l'autre côté des Alpes, la main d'oeuvre était pléthorique, alors qu'ici la paysannerie manquait de bras. Alors ces Italiens arrivèrent avec un courage proche de l'héroïsme, pour assurer la relève. Certains comme Pietro et Adalgisa, acceptèrent des places de domestiques. Ils avaient défriché, cultivé, rendu le sol prospère aux prix d'énormes sacrifices. 

Source: "L'Allée des ormes rouges" d'Alain Paraillous aux éditions Terre d'écritures deborée. Page 34

ISBN 978-2-81-292815-4

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