Parmi les plus pauvres, il y avait ceux qui venaient d'Italie, partis au lendemain de la guerre de 14-18, avec leurs familles nombreuses. En France, la grande saignée ayant dépeuplé les campagnes, nombre de métairies étaient abandonnées, retournées à la friche. Terres sans hommes pour des hommes sans terres. De l'autre côté des Alpes, la main d'oeuvre était pléthorique, alors qu'ici la paysannerie manquait de bras. Alors ces Italiens arrivèrent avec un courage proche de l'héroïsme, pour assurer la relève. Certains comme Pietro et Adalgisa, acceptèrent des places de domestiques. Ils avaient défriché, cultivé, rendu le sol prospère aux prix d'énormes sacrifices.
Source: "L'Allée des ormes rouges" d'Alain Paraillous aux éditions Terre d'écritures deborée. Page 34
ISBN 978-2-81-292815-4
" La guerre inique, fratricide et criminelle que Vladimir Poutine a déclenchée contre l'Ukraine le 24 février 2022 est venue réveiller les stigmates de l'expérience totalitaire sur lesquels notre nature oublieuse avait jeté un voile. Subsistant enfoui dans les livres, le trou noir est réapparu béant sur le devant de la scène planétaire. Si vif a été notre sentiment de vertige qu'il nous manque encore aujourd'hui l'explication qui le dissiperait."
© Editions Albin Michel, 2022.
ISBN: 978-2-226-47779-8
Jean-François Colosimo, né le 19 novembre 1960 à Avignon, est un théologien orthodoxe, historien, éditeur, documentariste et essayiste français. Il est le directeur général des éditions du Cerf depuis 2013, après avoir été président du Centre national du livre.
Voici les premières lignes de son dernier ouvrage "La cruxifixion de l'Ukraine":
"Nous avons pensé qu'il suffisait de le savoir pour qu'il n'en soit plus jamais ainsi. Que les moins de cent ans écoulés entre le génocide des Arméniens d'Asie Mineure et le génocide des Tutsis du Rwanda, avec le génocide des juifs d'Europe en leur mitan, relevaient de la parenthère maudite et qu'il nous revenait de la clore une fois pour toutes. Nous avons été détrompés. Ou, plutôt, la créance que nous avions accordée à l'impératif moral, pariant qu'il creuserait le vide parmi le silence divin,nous a illusionnés. Non pas que le sursaut éthique soit insignifiant mais il est impuissant, par lui-même, à surmonter le mal extrême. Il peine à transcender la terreur qui accompagne son irruption. Ne se satisfaisant pas d'immoler les corps, la violence absolue garde pour but ultime d'annihiler les esprits. La soumission qu'elle réclame est illimitée. Et n'a donc pour antidote que la liberté inaccessible que seule donne la promesse d'une forme ou l'autre d'immortalité. Celle qui fait défaut à notre âge désemparé, hanté par la crainte que le monde se consumme sans que se profile un quelconque jour d'après."