Le sommeil

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"On me dit qu'il y a des hommes qui ne dorment pas. "Je n'aime pas celui qui ne dort pas", dit Dieu. "Le sommeil est l'ami de l'homme. Le sommeil est l'ami de Dieu. Le sommeil est peut-être ma plus belle création. Et moi-même je me suis reposé le septième jour. Celui qui a le coeur pur dort. Et celui qui dort a le coeur pur. C'est le grand secret d'être infatigable comme un enfant. D'avoir comme un enfant cette force dans les jarrets. Ces jarrets neufs, ces âmes neuves. Et de recommencer tous les matins, toujours neuf, comme la jeune, comme la neuve Espérance."

"Or on me dit qu'il y a des hommes qui travaillent bien et qui dorment mal. Quel manque de confiance en moi. C'est presque plus grave que s'ils travaillaient mal mais dormaient bien."

"Comme l'enfant se couche innocent dans les bras de sa mère, ainsi ils ne se couchent pas innocents dans les bras de ma Providence. Ils ont le courage de travailler, ils n'ont pas le courage de ne rien faire. Les malheureux, ils ne savent pas ce qui est bon. Ils gouvernent très bien leurs affaires pendant le jour. Mais ils ne veulent pas m'en confier le gouvernement pendant la nuit. Comme si je n'étais pas capable d'en assumer le gouvernement pendant une nuit."

"Celui qui ne dort pas est infidèle à l'Espérance."

Charles Péguy, 1873/1914.

Extraits du "Porche du Mystère de la Deuxième Vertu".

 

 

Fin des guerres ou guerres sans fin?

Rédigé par yalla castel - - 6 commentaires

Les guerres d’aujourd’hui, appelées parfois guerres humanitaires ou guerres atypiques ou guerres hybrides ou conflits basse tension parce qu’il n’y a pas d’embrasement général, font toujours des victimes civiles malgré les frappes chirurgicales et le souci affiché par les militaires professionnels de ne pas faire de morts inutiles.

Il n’y a pas de manifestations de masse et d’ampleur contre les guerres en cours.

Sans doute parce que ces guerres sont faites au nom de la liberté, de la défense de notre civilisation, de la lutte contre le terrorisme et parce que les militaires qui se font tuer sont des professionnels, pas des soldats du contingent. Sans doute parce que les victimes « comptent » peu au regard des 7 milliards d’êtres humains qui peuplent la Terre.

Soldat reste de nos jours encore le plus vieux métier du monde. Et un métier d’avenir.

Beaucoup de personnes affirment qu’il y a toujours eu des guerres et qu’il y aura toujours des guerres. Le conflit israélo-palestinien qui dure maintenant depuis 70 ans, la guerre contre le terrorisme qui dure maintenant depuis 17 ans, leur donnent raison. Allons-nous vers une nouvelle forme de guerre de 100 ans ?

Pour toutes ces raisons et d’autres encore que j’ai oubliées ou pas perçues, rares sont les personnes qui affirment que nous devrions arrêter de faire la guerre et chercher d’autres moyens d’éviter les conflits. Quelques détails de l’histoire contemporaine font pourtant espérer un avenir sans guerre.

Ghandi a mené l’Inde vers l’Indépendance sans déclencher une guerre contre l’Angleterre. Martin Luther King Jr a défendu l’émancipation des Noirs sans entrer en guerre contre les Blancs. Nelson Mandéla a mis fin à l’apartheid sans déclencher une guerre civile. L’ex-Urss a mis fin au communisme sans provoquer un bain de sang. L’IRA a renoncé à la lutte armée, l’ETA a déposé les armes ainsi que le FNLC.

Ces détails de l’Histoire contemporaine m'ont donné l'envie de lire  Stanley Hauerwas. Il affirme que le temps est venu d’abolir la guerre comme le 19 ième siècle a aboli l’esclavage.

Il s'en explique dans un livre qui a pour titre "L'Amérique, Dieu et la guerre" publié chez Bayard dans la collection "Labor et fides". L'auteur est né en 1940 au Texas. Il est de religion méthodiste. Il est théologien et professeur de droit. Il vit et enseigne aux USA.

Son livre de 450 pages est composé de trois parties:

1. L'Amérique et la guerre.

2. La liturgie de la guerre.

3. La différence écclésiale.

A l'intérieur de ces trois parties voici quelques titres de chapitres: Le Dieu de l'Amérique, Pourquoi la guerre est une nécessité pour l'Amérique, Un appel à abolir la guerre, Martin Luther King Jr et la non violence chrétienne, La Pentecôte: apprendre les langages de la paix, Au-delà des frontières: l'Eglise est mission.

Ce livre est une invitation faite aux croyants du monde entier: cessez de vous tuer les uns les autres. Préparez la paix, abolissez la guerre, parlez-vous!

 

 

Morceaux choisis

"Voir "L'Amérique, Dieu et la guerre" traduit en français est pour moi une surprise, dont je suis fier, ainsi qu'un léger motif d'inquiétude. (...) Je suis un peu inquiet car j'ignore comment ce livre sera reçu en France." (Page 13)

"J'aime l'Amérique et j'aime être américain. (...) Mais je suis chrétien. Je ne puis méconnaître le fait que le christianisme américain n'a pas été ce qu'il aurait dû être dans la mesure où l'Eglise n'a pas su distinguer entre le Dieu de l'Amérique et le Dieu que nous vénérons en tant que chrétiens." (Page 78)

"Mais, chers concitoyens, la guerre que nous menons, nous ne la menons pas seulement pour nous-mêmes; elle concerne tout le genre humain. En mettant  fin à l'esclavage ici nous ouvrons les portes de fer dans le monde entier et nous libérons les opprimés. Et ce n'est pas tout. En sauvant la république, nous sauverons la civilisation." (Charles Summer, cité page 102)

"Que le XXI ième siècle soit pour la guerre ce que le XIX ième a été pour l'esclavage, le siècle de son abolition, et que les chrétiens soient à l'avant-garde d'une telle réalisation." (Page 131)

"La guerre est une force qui nous donne un sens". (Chris Hedges, correspondant de guerre, cité page 164)

"Il faudra peut-être que coulent des rivières de sang avant que nous accédions à notre liberté, mais ce sang doit être le nôtre." (Gandhi cité page 236)

"Le vrai pacifisme n'est pas une soumission irréaliste au pouvoir du mal. Il est plutôt une manière courageuse de se confronter au mal à l'aide du pouvoir de l'amour, grâce à la conviction qu'il vaut mieux être celui qui subit la violence que celui qui l'inflige." (Martin Luther King Jr cité page 239)

"Je pense que l'une des grandes frustrations de l'existence est que  nous passons notre temps à tenter d'achever ce que qui est inachevable. (...) L'existence n'est qu'une suite de rêves irréalisés." (M.L.King Jr cité page 252)

"Les auteurs de l'Ancien Testament pensaient que les êtres vulnérables méritaient une attention spéciale. Ils voyaient clairement que la veuve, l'orphelin, le résident étranger et le pauvre ne sont pas seulement sujets à l'injustice mais qu'ils sont, de façon disproportionnée, les victimes de celle-ci". (Page 283)

"La justice ne sera possible que lorsque les riches et les puissants seront guéris de leur attachement aux richesses et au pouvoir." (Page 286)

"On ne devrait jamais traiter des personnes, des êtres humains comme s'ils avaient moins de valeur qu'ils n'en possèdent; on ne devrait jamais les traiter avec un manque de respect, ne jamais les avilir." (Wolterstorff cité page 293)

"Le plus grand antidote à la violence est la conversation, le fait d'énoncer nos craintes, d'écouter les craintes des autres et de découvrir ainsi dans ce partage de nos vulnérabilités le commencement d'un espoir." ( Jonathan Sacks cité page 299)

"L'universalisme (...) ne constitue pas une conception adaptée à la situation humaine. Une culture globale peut susciter beaucoup de bonnes choses, mais, du point de vue de Sacks , de telles cultures, surtout quand elles prennent la forme d'empires, font beaucoup de mal parce qu'elles se révèlent incapables de reconnaître les différences." (Page 302)

"Notre capacité partagée de faire le mal est infiniment plus grande que notre capacité à faire le bien." (Bauman cité page 314)

"Notre humanité dépend de notre capacité à nous parler les uns aux autres." (Page 318)

"La position morale des chrétiens paraîtra toujours déraisonnable, fondée comme elle est sur la vertu de l'espérance." (Page 330)

"Le pardon est la capacité à laisser aller, et sans lui nous mettons à mort ce que nous aimons. Tout pardon répare quelque chose de brisé dans ce monde fracturé." (Page 338)

"L'Eglise du futur devra tirer sa force morale non de sa présence internationale mais de sa prétention à représenter les gens dans leur situation locale et distincte des ramifications mondiales de leur existence en tant que membres du marché global. (...) L'Eglise du futur reposera, comme le deuxième concile du Vatican l'avait prévu, entre les mains des évêques. Ce seront les évêques plutôt que la papauté qui mettront en question la prétention du marché mondial à représenter et à épuiser le monde humain." (Page 348)

" La loi du marché dépouille les travailleurs d'un travail productif, condamne les forces laborieuses à la privation économique et aggrave les inégalités de fortune et de revenu telles que les sociétés se tranforment en tissus de groupes d'intérêts antagonistes et rivaux. " (Page 360)

Bakhita

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"Les mots dans le journal célèbrent ce qui s'est passé le 1er novembre 1911. Le premier bombardement aérien de l'Histoire. Quatre grenades à fragmentation lancées d'une main par le pilote Gavotti au-dessus de la Libye. Personne alors ne se doute que cette guerre, courte et à la victoire facile, va réveiller le nationalisme dans les Balkans, car personne jamais ne voit venir les catastrophes humaines qui l'une après l'autre prennent leur place dans le monde, se succèdent pour perpétuer l'ensauvagement et le désastre commun. Les premières années du XXe siècle préparent la Grande Guerre, mais les conflits sont lointains et les morts ont peu d'importance. Il s'agit de désert et de colonies."

Extrait de "Bakita" de Véronique Olmi chez Albin Michel, page 373.

Heureux ceux qui divisent

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Heureux ceux qui divisent car ils seront les maîtres et qui détruisent car on reconnaîtra leur force, heureux ceux qui font la guerre et fabriquent des armes: toute puissance leur sera donnée. Heureux ceux qui frappent et blessent car ils seront respectés, heureux ceux qui se font craindre par leur capacité de désunion car rien ne s’opposera à eux.

Mais non dit Jésus: heureux ceux qui réalisent la paix. Non pas ceux qui se soumettent et se plient en bêlant, non pas ceux qui nivellent les difficultés. Mais heureux ceux qui résistent à toutes les puissances de division et de haine qui sont à l’oeuvre dans le monde. Ceux qui n’acceptent jamais d’être séparés, ceux qui n’ont pas peur de se ridiculiser pour sauvegarder l’unité, ceux qui sont source de réconciliation et d’apaisement au coeur des tensions.

Père Jean Debruynne (1925/2006)

Heureux ceux...

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Heureux ceux qui ne se laissent pas marcher sur les pieds, les rancuniers, ceux qui paient de retour, oeil pour oeil, les durs qui n'oublient rien et qui ne s'amolissent pas en faisant parler leur coeur.

Mais non dit Jésus: heureux les miséricordieux. Ceux qui sont capables de pleurer et de se réjouir  avec leurs frères, ceux qui ne connaissent pas la sécheresse de l'indifférence, ceux qui avant de parler posent sur tout être un regard d'amour, ceux qui consolent et n'en ont pas honte, ceux qui s'ouvrent aux cris de leurs frères, ceux qui ont leur coeur pour unique mesure.

Père Jean Dubruynne (1925/2006)

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