"Les mots dans le journal célèbrent ce qui s'est passé le 1er novembre 1911. Le premier bombardement aérien de l'Histoire. Quatre grenades à fragmentation lancées d'une main par le pilote Gavotti au-dessus de la Libye. Personne alors ne se doute que cette guerre, courte et à la victoire facile, va réveiller le nationalisme dans les Balkans, car personne jamais ne voit venir les catastrophes humaines qui l'une après l'autre prennent leur place dans le monde, se succèdent pour perpétuer l'ensauvagement et le désastre commun. Les premières années du XXe siècle préparent la Grande Guerre, mais les conflits sont lointains et les morts ont peu d'importance. Il s'agit de désert et de colonies."
Extrait de "Bakita" de Véronique Olmi chez Albin Michel, page 373.
Heureux ceux qui ne se laissent pas marcher sur les pieds, les rancuniers, ceux qui paient de retour, oeil pour oeil, les durs qui n'oublient rien et qui ne s'amolissent pas en faisant parler leur coeur.
Mais non dit Jésus: heureux les miséricordieux. Ceux qui sont capables de pleurer et de se réjouir avec leurs frères, ceux qui ne connaissent pas la sécheresse de l'indifférence, ceux qui avant de parler posent sur tout être un regard d'amour, ceux qui consolent et n'en ont pas honte, ceux qui s'ouvrent aux cris de leurs frères, ceux qui ont leur coeur pour unique mesure.
Père Jean Dubruynne (1925/2006)
Heureux ceux qui contournent la justice, les habitués de la tromperie, ceux qui créent leur propre loi et se prennent comme unique base de comportement; ceux qui disent avec certitude: ceci est bien, ceci est mal. Ceux qui trichent, ceux qui évacuent le droit, ceux qui sont certains d'avoir toujours raison. Le terre est à eux.
Mais non dit Jésus: heureux ceux qui ont faim et soif de justice. Ceux qui restent justes malgré tout, ceux qui utilisent leur intelligence pour donner à chacun ce qui lui est dû, ceux qui harmonisent leurs actions, leurs pensées avec le vouloir de Dieu, ceux qui sont passionnés pour l'homme et qui paient de leur personne pour que l'homme ne soit plus une denrée qui s'achète et se vend, qui se battent pour qu'il puisse vivre debout dans la dignité.
Père Jean Debruynne (1925/2006)