Quand je croise ta bouteille de parfum dans la rue je crois que c’est toi.
Je crois que c’est toi sur le trottoir qui marche aisément, magistralement, chemise blanche et pantalon chino beige. Quelle classe… surtout avec ce parfum.
Cette bouteille de parfum dont j'aime caresser le verre sculpté et froid… Ce bel objet olfactif. Ce flacon posé sur la commode que j'ouvre de temps en temps et repose avec précaution. Juste le temps de se souvenir.
Cette senteur…un peu enivrante, qui monte soudainement à la tête et puis s’apaise comme la force d’un brutal souvenir qui vient, et s’en va, s’estompe.
Cette odeur de parfumerie qui me renvoie aux dimanches matins, avant de partir chez Papi et Mamie.
Ces jours de fête où tu te faisais beau, nous montions dans la voiture et puis la journée passait. Le temps a passé.
Mais la bouteille, j’en fais quoi puisque tu n’en sors pas ?
Photo prise avec un téléphone portable Samsung Galaxy Grand Prime sur le chemin qui mène aux Jardins partagés de Castelajaloux.
Ce matin, tout à fait par hasard si le hasard existe vraiment, je suis "tombé" sur le texte suivant que je partage avec qui voudra bien le lire:
« Je te souhaite de vivre autrement que les gens arrivés. Je te souhaite de vivre la tête en bas et le cœur en l'air, les pieds dans tes rêves et les yeux pour l'entendre. Je te souhaite de vivre sans te laisser acheter par l'argent. Je te souhaite de vivre debout et habité. Je te souhaite de vivre le souffle en feu, brulé vif de tendresse. Je te souhaite de vivre sans titre, sans étiquette, sans distinction, ne portant d'autre nom que l'humain. Je te souhaite de vivre sans que tu aies rendu quelqu'un victime de toi-même. Je te souhaite de vivre sans suspecter ni condamner, même du bout des lèvres. Je te souhaite de vivre sans ironie, même contre toi-même. Je te souhaite de vivre dans un monde sans exclu, sans rejeté, sans méprisé, sans humilié, ni montré du doigt, ni excommunié. Je te souhaite de vivre dans un monde où chacun aura le droit de devenir ton frère et de se faire ton prochain. Un monde où personne ne sera rejeté du droit à la parole, du droit d'apprendre à lire et de savoir écrire. Je te souhaite de vivre dans un monde sans croisade, ni chasse aux sorcières. Je te souhaite de vivre libre, dans un monde libre, d'aller et de venir, d'entrer et de sortir, libre de parler librement dans toutes les églises, dans tous les partis, dans tous les journaux, à toutes les radios, à toutes les télévisions, à toutes les tribunes, à tous les congrès, à toutes les assemblées, dans toutes les usines, dans tous les bureaux, dans toutes les administrations. Je te souhaite de parler non pour être écouté mais pour être compris. Je te souhaite de vivre l'inespéré, c'est dire que je te souhaite de ne pas réussir ta vie. Amen. »
Par ces temps de grande chaleur, la lecture, à l'ombre d'un grand chêne au bord de l'Avance, est une activité rafraîchissante. Nous vous proposons une petite promenade dans un vieux livre de Jules Renard qui a pour titre "Histoires naturelles."
Albert Camus est né le et mort le 4 janvier 1960 en France dans un accident de voiture. Engagé dans la résistance française pendant la second guerre mondiale, il est cependant resté toute sa vie très attaché à son pays natal. La guerre d'indépendance de l'Algérie sera pour lui une déchirure et un tourment jusqu'à la fin brutale de sa vie.
Stéphanie Janicot, le 17/07/2017, sur son blog du Journal La Croix, dans un blogon qui a pour titre "Camus et le soleil brûlant" rapporte les écrits suivants d'Albert Camus:
«A Alger, pour qui est jeune et vivant, tout est refuge et prétexte à triomphes : la baie, le soleil, les jeux en rouge et blanc des terrasses vers la mer, les fleurs et les stades, les filles aux jambes fraîches»
Il évoque aussi « le soupir odorant et âcre de la terre d’été en Algérie », et la « campagne noire de soleil ».
Il se souvient de son enfance: «Il me faut être nu et puis plonger dans la mer, encore tout parfumé des essences de la terre, laver celles-ci dans celle-là, et nouer sur ma peau l’étreinte pour laquelle soupirent lèvres à lèvres depuis si longtemps la terre et la mer.»
«Ce soleil, cette mer, mon cœur bondissant de jeunesse, mon corps au goût de sel et l’immense décor où la tendresse et la gloire se rencontrent dans le jaune et le bleu».
«Singulier pays qui donne à l’homme qu’il nourrit à la fois sa splendeur et sa misère »
L'Algérie: « Une fraîcheur, une source de joie, aimer le jour qui échappe à l’injustice, et retourner au combat avec cette lumière conquise».
«Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible. »