Si les gens...

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

En 2017 Brigit Descot a écrit le texte ci-dessous. Publié sur Facebook il a été commenté favorablement. Au fil des ans le message qu'il contient est de plus en plus important et d'actualité. 

"Si les gens étaient mûs par leur couardise, leur peur, leur frilosité, leur repli sur eux-mêmes, si la population réagissait avec ignorance, alignant préjugés sur idées reçues, prévoyant désordres certains et innombrables, si les habitants de ce pays étaient plus soucieux de leur petite personne que de l’autre, qu’il soit blanc, noir ou jaune, si le peuple se montrait totalement et tranquillement égoïste, récalcitrant à l’accueil, fermé à la compassion, moins aimant et plus haineux, si le cerveau reptilien régnait, si les pays étaient gouvernés par des sots, peut-être alors verrions-nous des hordes d’immigrés, de réfugiés de toutes sortes, de pauvres, de souffreteux déambuler dans les rues des villes, quémander de la nourriture, être à l’affût d’un abri, dormir par terre sur le macadam ou dans la boue parce que rien ne serait prévu pour eux, peut-être même seraient-ils repoussés brutalement hors de notre territoire par la police, sans vergogne, des membres de mêmes familles seraient séparés, des enfants , des mineurs deviendraient orphelins, seraient perdus, introuvables, maigres, loqueteux, corvéables à merci, brimés, humiliés, ni affection, ni amour pour ceux-là, que la faim, le froid, la violence, pire, sur leur chemin d’immigration, hommes, femmes, enfants mourraient par dizaines, centaines, milliers, sur les routes, écrasés par des véhicules, pourris à l'intérieur de camions, noyés dans la mer, épuisés, des murs seraient élevés, nombreux tenteraient de les franchir qui finiraient emprisonnés.
 

Mais Dieu merci, il n’en est pas ainsi. Car l’être humain est raisonnable et porte en lui une part de tout autre, alors il lui importe que cet autre vive et vive bien; il lui sied que chacun comme il se doit soit épargné autant qu’il se peut par la souffrance ou l’injustice; il est porté par sa compassion, son empathie qui lui montre la vérité des choses du monde; alors, des femmes, des hommes à l’intelligence aiguisée, à la raison juste sachant repousser les mauvais affects, à la sensibilité non débordante réfléchissent à l’organisation de la cité afin qu’elle puisse intégrer les nouveaux venus; et d’autres s’activent, planifient, orchestrent et harmonisent, d’autres encore écoutent, soignent, pansent, enseignent, rencontrent et partagent, et voilà les arrivants qui s’installent, parlent de ce qu’ils sont, chantent, écrivent, créent et leurs enfants jouent dans les cours de récréation des écoles et les plus grands travaillent de leurs mains ou étudient; ils façonnent le monde de demain, peut-être plus beau encore que celui d’ aujourd’ hui tant les sourires, mots et regards partagés l’illuminent et l’illumineront."

Septembre 2017

Penser le monde de demain et...

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

... panser le monde d'aujourd'hui voilà ce que nous pourrions essayer de faire en 2019.

Qu'en pensez-vous?

Sur son blog Koz a écrit:

« There is no society. » Ces derniers temps, cette phrase de Margaret Thatcher m’obsédait. Peut-on nier l’existence de la société ? Vérification faite, elle fustigeait surtout le réflexe consistant à attendre les solutions de la société, de l’État : « Ce que vous appelez société n’existe pas. Il y a des hommes et des femmes individuels, et il/ y a des familles. » J’assume d’y lire paradoxalement un appel à former une société, contre les héritiers proclamés de Thatcher et contre ses adversaires assumés. Contre ceux qui, au nom de la responsabilité individuelle, laissent chacun à son sort. Contre une gauche qui a scindé notre société en autant d’identités, de communautés et de minorités créancières. Contre ceux qui renvoient nos rapports, et jusqu’à la notion même de justice, à des échanges de consentements, résumant notre vie commune à un agrégat d’arrangements individuels.

Lire la suite ...

 

Vieux voeux de nouvel an

Rédigé par yalla castel - - 3 commentaires

« Je te souhaite de vivre autrement que les gens arrivés. Je te souhaite de vivre la tête en bas et le cœur en l'air, les pieds dans tes rêves et les yeux pour l'entendre. Je te souhaite de vivre sans te laisser acheter par l'argent. Je te souhaite de vivre debout et habité. Je te souhaite de vivre le souffle en feu, brûlé vif de tendresse. Je te souhaite de vivre sans titre, sans étiquette, sans distinction, ne portant d'autre nom que l'humain. Je te souhaite de vivre sans que tu aies rendu quelqu'un victime de toi-même. Je te souhaite de vivre sans suspecter ni condamner, même du bout des lèvres. Je te souhaite de vivre sans ironie, même contre toi-même. Je te souhaite de vivre dans un monde sans exclu, sans rejeté, sans méprisé, sans humilié, ni montré du doigt, ni excommunié. Je te souhaite de vivre dans un monde où chacun aura le droit de devenir ton frère et de se faire ton prochain. Un monde où personne ne sera rejeté du droit à la parole, du droit d'apprendre à lire et de savoir écrire. Je te souhaite de vivre dans un monde sans croisade, ni chasse aux sorcières. Je te souhaite de vivre libre, dans un monde libre, d'aller et de venir, d'entrer et de sortir, libre de parler librement dans toutes les églises, dans tous les partis, dans tous les journaux, à toutes les radios, à toutes les télévisions, à toutes les tribunes, à tous les congrès, à toutes les assemblées, dans toutes les usines, dans tous les bureaux, dans toutes les administrations. Je te souhaite de parler non pour être écouté mais pour être compris. Je te souhaite de vivre l'inespéré, c'est à dire que je te souhaite de ne pas réussir ta vie. Amen. »

Père Jean Debruynne (1925-2006)

Revue de blog décembre 2018

Rédigé par yalla castel - - 6 commentaires

François d’Alançon est journaliste, spécialiste des questions internationales au Journal La Croix. Il tient un blog qui a pour titre "Vues du monde".

Il explore l’actualité française dans le miroir des autres pour y découvrir la façon dont le monde nous regarde. C'est du moins ce qu'il dit dans la présentation de son blog.

Personnellement j'ai surtout l'impression qu'il regarde ce qui se passe en dehors de notre pays pour attirer notre attention sur les conséquences pour nous de ce qui se passe ailleurs dans le monde.

Voici les liens de ses deux derniers blogons de fin décembre 2018:

https://monde.blogs.la-croix.com/etats-unis-trump-sans-entraves-bienvenue-dans-le-monde-post-americain/2018/12/22/

https://monde.blogs.la-croix.com/etats-unis-la-demission-choc-du-secretaire-a-la-defense-jim-mattis/2018/12/21/

Classé dans : blogs - Mots clés : aucun

Pour quoi? Pour qui?

Rédigé par yalla castel - - 1 commentaire

Voici un conte de Noël inspiré par des écrits de William Chesterton:

« Il y a un petit peu plus d’un siècle, dans un quartier populaire d’une grande ville européenne, une foule très en colère s’est réunie autour du seul lampadaire à gaz du quartier. Ils n’en voulaient plus de cet unique lampadaire à gaz.

Pour justifier leur colère, lui donner un sens, ils ont demandé à un moine très savant, très érudit, très connu, très intelligent de venir leur parler pour les cautionner.

Ce que le brave homme a fait: «Mes bien chers frères, mes bien chères soeurs, calmez-vous, Dieu vous aime, réfléchissons ensemble, prions ensemble, à quoi ça sert la lumière?»

La foule en colère l’a alors chassé du quartier à grands coups de pieds dans les fesses. Encore un intellectuel qui comprend rien au peuple!

Ivre de colère la foule a alors cassé l’unique lampadaire à gaz du quartier.

Certains l’ont fait pour avoir enfin l’obscurité toute la nuit pour pouvoir commettre leurs mauvaises actions en toute impunité. Pas vu pas pris. Certains l’ont cassé pour le plaisir de casser. Certains l’ont cassé parce qu’ils voulaient un plus grand nombre de lampadaires à gaz. Certains l’ont cassé par qu’ils voulaient des lampadaires électriques gratuits pour tout le monde. Certains l’ont cassé pour ramasser les morceaux et les vendre.

Lorsque tout le quartier s’est retrouvé dans l’obscurité totale la foule s’est calmée et chacun est rentré chez soi.

Les jours, les nuits, les semaines, les mois ont passé. La colère est retombée. Les ténèbres se sont installées dans le quartier.

Ici et là quelques femmes, quelques hommes ont repensé au vieux moine. Qu’avait-il voulu dire en leur demandant  "A quoi ça sert la lumière" ?

Oui à quoi ça sert le progrès? A qui ça sert? »

Colibri Cx

L’Agriculture moderne a tué les petits paysans. Le commerce moderne a tué les petits commerçants et les petits artisans. Demain le commerce par internet tuera-t-il les grandes surfaces? Dans beaucoup de villes françaises les centres-villes sont à l’agonie.

La France est à son tour touchée par un phénomène venu des Etats-Unis, d’Amérique du Sud, d’Afrique, du Moyen Orient: de plus en plus d’enfants, de femmes, d’hommes vivent sur notre territoire sans terre, sans toit, sans travail. Vient s’ajouter à ce problème celui du nombre de plus en plus important de travailleurs pauvres. Tant que nous n’aurons pas réglé ces deux problèmes nous aurons des jours difficiles devant nous et une multiplication de conflits. Et la tentation sera grande de chercher des boucs émissaires plutôt que des solutions politiques et économiques.

Classé dans : société - Mots clés : aucun
Fil RSS des articles