"Dimanche dernier, alors qu’il rendait un vibrant hommage à Donald Trump, Volodymyr Zelensky s’est dit confiant dans l’avenir. Mais le président ukrainien n’a guère d’autre choix que de compter sur celui qui va être investi comme président des États-Unis le 20 janvier prochain. Et il ne peut tenir d’autre discours public à son égard, sauf à risquer de s’en faire un ennemi, alors que l’Europe ne s’est toujours pas donné les moyens de suppléer à une défaillance possible de l’aide américaine…
Certes, Zelensky peut parier sur l’imprévisibilité du successeur de Joe Biden. Et il sait que c’est Donald Trump qui avait pris la décision de livrer les missiles Javelin à l’Ukraine, missiles qui ont enrayé l’avancée des chars russes fin février 2022. Mais un regard sur les conséquences du premier mandat de Trump sur la scène internationale donne des raisons d’être inquiet.
Le bouillant milliardaire avait promis de régler en tête à tête la question de la détermination nord-coréenne à entrer dans la cour des puissances nucléaires. Sa rencontre avec Kim Jong-un s’est soldée par un fiasco. Aujourd’hui, la Corée du Nord dispose d’un petit arsenal nucléaire et son alliance avec la Russie de Poutine est en passe de lui permettre de surmonter les obstacles sur lesquels elle butait pour acquérir les vecteurs nécessaires pour en faire usage de manière « efficace ». L’imprévisibilité de Kim Jong-un vaut bien celle de Trump et son « humanisme » est en acier trempé… (...) "
Gaza, situation apocalyptique. Quinze responsables des agences de l’ONU lancent un appel au monde. C’est un peuple qui meurt de violence, de maladie et de famine.
Le même jour, il y a 70 ans, un autre peuple colonisé, l’Algérie, lançait sa lutte pour son indépendance, la « Toussaint rouge ».
"Nombreux sont-ils à s’envoler vers l’Orient compliqué avec des idées simples. Ne feignons pas d’envier ces soutiens inconditionnels d’Israël ou ces propalestiniens enfiévrés : quand le Proche-Orient nous semble simple, c’est que nous sommes dans l’erreur. Il faut accepter d’y trouver non pas une vérité, mais des vérités concurrentes et concomitantes."
"C’est démocratiquement qu’Itamar Ben-Gvir, condamné pour soutien à un groupe terroriste et incitation au racisme, admirateur assumé de l’auteur du massacre d’Hebron, en 1994, est devenu ministre de la Sécurité nationale : ça n’en fait pas un allié. Pourquoi, désormais, accorderions-nous un soutien inconditionnel à un gouvernement d'extrême droite ?"
Deux brefs extaits de l'article d'Erwan Le Morhedec dans le journal La Vie du 29 octobre 2024.
Avec la sanglante incursion du Hamas le 7 octobre sur le territoire israélien et les terribles massacres commis par ses troupes, immédiatement suivis par une riposte israélienne d’une ampleur, d’une durée et d’un coût humain inédits, le conflit israélo-palestinien a changé d’échelle et de nature. Il a peut-être aussi changé d’avenir. Davantage que dans toute autre situation coloniale, la dimension passionnelle de cet affrontement reste, depuis la création de l’État d’Israël en 1948, une donnée politique. On a beaucoup cité la haine. C’est souvent la peur qui l’engendre. Des deux côtés, israélien comme palestinien, la seconde plus que la première structure les mémoires collectives et leurs récits.
Lire l'intégralité du texte de Sophie Bessis sur le lien ci-dessous:
"L'Histoire est aujourd'hui révisée et inventée par des personnes qui ne veulent pas du vrai passé mais seulement d'un passé qui leur convient."
Citation d'Eric Hobsbawm faite par Benoît Bréville dans son article "Le Grand court-circuit" publié dans le supplément du Monde Diplomatique qui a pour tire "Manuel d'autodéfense intellectuelle".
Voici un extrait de cet article:
"Dans cette bataille pour façonner le débat autour d'un récit conforme à leurs intérêts, ceux qui détiennent les grands moyens de communication disposent d'un arsenal redoutable. Parce que leur principal pouvoir consiste à cadrer l'espace des discussions les médias s'emploient à maintenir "hors cadre" certaines pages succeptibles de ternir l'image des démocraties libérales.
Qui se souvient en Occident de la réticence des Etats-Unis à combattre le nazisme? De la responsabilité de Churchill dans la famine au Bengale, trois millions de morts? Du massacre de centaines de milliers de communistes en Indonésie avec l'aval de Paris et de Washington? Du soutien frénétique des milieux libéraux à la dictature d'Auguste Pinochet? De celui de Jules Ferry à l'écrasement de la Commune?
Benoît Bréville cite Marc Ferro:
"La société impose souvent des silences à l'Histoire et ces silences sont autant l'Histoire que l'Histoire."