Le lac de La Lagüe
Rédigé par yalla castel - - Aucun commentairePhoto Marie Christine Queyeur, Lot-et-Garonne.
« C'était dans les temps anciens où les vertes collines gasconnes voisinaient avec l'immense étendue des landes désertiques. A l'orée des sables et des marécages, au pied des coteaux de Xaintrailles vivaient à Tirelauze, de riches propriétaires, Ronald et sa femme Babet, au milieu de vignes généreuses et de beaux champs de blé. Un soir de septembre, valets et servantes accroupis au pied des sarments, achevaient la vendange. Un homme apparut au bout du chemin, vêtu d'un lourd manteau, appuyé sur un bâton noueux et, s'approchant de Ronald, lui demanda une grappe de raisin pour apaiser sa soif.
Celui-ci le chassa rudement. Le voyageur vit alors avec horreur que le visage des vendangeurs étaient recouverts d'une muselière ! Il reprit son chemin, prévenant de son prochain passage. Il revient en effet le soir de Noël ! Toutes les cloches des paroisses voisines, de Pompiey, de Fargues, de Xaintrailles, appellent les fidèles à la veillée rituelle. Valets et servantes de Tirelauze, emmitouflés dans leurs pauvres haillons s'apprêtent à la fête quand apparaît, dans la nuit, une ombre troublante. C'est le voyageur qui, à l'automne, a annoncé son retour. "Donnez-moi s'il vous plaît un verre de vin, dit-il à Ronald et Babet, ma route a été longue et j'ai très soif" Ronald s'écrit "Passe ton chemin..." Babet lève son bâton et les chiens aboient férocement. Le pèlerin alors recule, reprend sa route, lève les bras vers le ciel brillant d'étoiles. Du sol qui s'effondre dans un grand bruit jaillit une eau bouillonnante, engloutissant Tirelauze, ses prés et ses champs, ses vignes et ses bêtes. A la place de la terre maudite s'étend depuis lors un lac paisible et mystérieux : la Laguë. On dit qu'en son milieu "un gouffre bout et mêle les larmes de Ronald et Babet repentants". On dit aussi que la nuit de Noël, le chant d'un coq se fait entendre du fond du lac quand les cloches carillonnent alentour. »
Anecdote : George Sand lors de son arrivée à La Maisonneuve, en 1825, qu’on connaît davantage sous le nom du lieu-dit Guillery, a écrit dans Histoire de ma vie : c’est un « désert affreux, une lande désolée, couverte d’arbres-liège, le plus beau revenu de France, mais l’arbre le plus triste et le plus sombre... » Quelques années après, elle révisera son jugement : « ici, toutes les journées se ressemblent, je me lève tard, je déjeûne, je passe une heure ou deux au piano, je rentre dans ma chambre, je lis ou je dessine jusqu’au dîner ».
Source Facebook
Le chemin des estives
Rédigé par yalla castel - - 5 commentaires"(...) Je dois faire mon coming out chrétien. J'ai bien conscience qu'afficher cette qualité n'est pas la meilleur façon d'entrer dans un livre. Avouer par les temps qui courent que l'enseignement d'un charpentier juif donne du sel à votre vie, la conduit même vers les profondeurs, c'est se condamner à récolter des haussements d'épaule. (...)
Après avoir fréquenté les cabinets ministériels, les maisons d'éditions et les rédactions des journaux, l'idée m'était venue de loucher du côté religieux. Il me semblait que la vie d'un mortel ne consistait pas seulement à produire et à consommer. Je trouvais que se vouer à la recherche de l'absolu n'était pas moins noble que faire carrière dans le conseil ou la com. Et puis j'avais le vague pressentiment que la soif qui me tourmentait, rien ni personne ne pourrait l'étancher, si ce n'est l'eau vive et fraîche que le Christ donne à la Samaritaine. En ces temps d'extinction de la foi, je faisais partie des derniers fidèles du Galiléen. J'appartenanis à la réserve d'Indiens. L'Occident traversait une nuit msytique, un sommeil de l'âme, moi je restai ébloui par la lumière qui irradiait de ce roi paradoxal monté non pas sur un destrier mais sur un ânon, cet homme solaire et doux qui bénissait les enfants, s'agenouillait devant les prostituées et donnait le baiser aux lépreux. Pour vivre dans son sillage, j'avais hanté des abbayes cisterciennes, je m'étais reclus dans des ermitages, j'avais partagé le sort de clochards et de divers autres naufragés. Ces expériences au long cours m'avaient communiqué une joie de vive mais toujours pas l'adresse où enraciner ma vie.
Jusqu'à présent, j'avais échoué à me stabiliser dans un coin du monde. Mon idéalisme impénitent se heurtait à des des déceptions continuelles. Chaque fois, il fallait que j'aille voir ailleurs. C'est ainsi qu'au seuil de mes trente-sept ans, j'ai frappé à la porte du noviciat des jésuites, 20, rue Sala, à Lyon."
Pages 20/21/22 du livre "Le chemin des estives" de Charles Wright, collection livre de poches "J'ai lu".
ISBN: 978-2-290-36245-7
Prix: 8€
Marycielo Palomino
Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaireMarycielo a 27 ans, elle est née à Lima. Elle a des racines andines par son père né à Ayacucho.
Elle a reçu une Formation universitaire à S.Marcos en Communication Sociale
Saint Marcos est une Université historique reconnue pour sa formation de haut contenu social et d'ouverture aux problèmes du pays.
«Cette formation a marqué mon métier, car je me trouve particulièrement proche des causes sociales.Mon travail à l'institut Bartolomé de las Casas est en accord avec ces valeurs.
Ma profession m'a permis de connaître les réalités du pays à travers les témoignages directs des habitants qui chaque jour font face à des défis qui les éloignent d'une vie digne.
Finalement mes thèmes de prédilection sont tout ce qui concerne l’Amazonie, le genre et les droits humains» (...)
«Je considère que mon expérience sur tous les projets de l'institut Bartolomé de las Casas m'a permis de connaître de près le travail en formation et incidence pour nos bénéficiaires,Tout cela, dans des contextes complexes tels l'instabilité politique du pays, le saccage de notre Amazonie, contexte auquel nos bénéficiaires ont su faire face avec les outils que nous leur avons offerts.
Personnellement, je suis de très près la situation en Amazonie péruvienne m'appuyant sur le travail pastoral indigène qui se fait; de plus j'ai une affinité et une profonde sensibilité pour tout ce qui concerne la défense des droits humains.»