Soyons des martinets

Rédigé par sadys - - 2 commentaires

A la fin des années cinquante je suis allé à l’école de Lussolle avec ma mère puis ensuite à Vielle Soubiran avec mon père. (Département des Landes)  A deux cents mètres de l’école de Vielle il y a une immense église datant du XIII ième siècle. Lorsque j’étais enfant il y avait tout en haut du toit des martinets. Ce sont des oiseaux qui ressemblent à des hirondelles mais en plus gros. Ils n’ont presque pas de pattes. Ils ne peuvent pas se poser sur un arbre ni au sol.

Pour s’envoler il leur faut tomber de haut.

Un après-midi d’été j’entends des cris de martinets et des miaulements de détresse dans le pré derrière l’école. Je vais voir. Un martinet est au sol. Je pense que le chat caché dans le pré lui a bondi dessus quand il volait en rase-motte pour manger des insectes voltigeants en haut des grandes herbes.

Une vingtaine de martinets forment une roue verticale à proximité de celui qui est au sol. Chacun à son tour plonge sur le chat visant de son bec les yeux et la tête. Très rapidement le chat est dépassé par les évènements et il s’enfuit. Le martinet péniblement et difficilement parvient à décoller et à reprendre son vol.

Pourquoi je raconte cette histoire aujourd'hui? Parce que je crois que notre salut face aux dangers actuels sera collectif ou ne sera pas.

Il ne suffira pas de réarmer policiers gendarmes gardes chasse/pêche douaniers militaires.

Il nous faut nous aussi nous réarmer mentalement, intellectuellement, politiquement, moralement et copier le comportement des martinets.

Et je pense que nous allons le faire.



L'Allée des ormes rouges

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Parmi les plus pauvres, il y avait ceux qui venaient d'Italie, partis au lendemain de la guerre de 14-18, avec leurs familles nombreuses. En France, la grande saignée ayant dépeuplé les campagnes, nombre de métairies étaient abandonnées, retournées à la friche. Terres sans hommes pour des hommes sans terres. De l'autre côté des Alpes, la main d'oeuvre était pléthorique, alors qu'ici la paysannerie manquait de bras. Alors ces Italiens arrivèrent avec un courage proche de l'héroïsme, pour assurer la relève. Certains comme Pietro et Adalgisa, acceptèrent des places de domestiques. Ils avaient défriché, cultivé, rendu le sol prospère aux prix d'énormes sacrifices. 

Source: "L'Allée des ormes rouges" d'Alain Paraillous aux éditions Terre d'écritures deborée. Page 34

ISBN 978-2-81-292815-4

Maïté Bortoletto

Rédigé par yalla castel - - 1 commentaire

Maïté Bortoletto est décédée. Lors de la cérémonie religieuse du mardi 25 avril 2023 en l'Eglise Notre Dame de l'Avance de Casteljaloux l'hommage suivant lui a été rendu:

 

Maïté

 

c'est une sainte femme

une vraie chrétienne

la générosité en acte 

l'humilité

la confiance en Dieu

la prière

le pardon

le travail de femme de ménage pour nourrir ses enfants

les élever avec René,

élever aussi les enfants des autres 

surtout s'ils ont du mal, des difficultés

après avoir élevé ses frères et sœurs.

Le don de son temps, la patience

le jardin que cultive aussi

René avec tant de talent 

les fleurs, ses grandes amies,

amie aussi des voisins 

et de toute personne qui franchit le seuil de sa maison

et à qui aussitôt ils donnent leurs légumes.

Elle sourit, elle aime rire

elle ne perd pas une minute,

tricote de merveilleux lainages pour ses petits enfants

qu'elle aime de tout cœur

puis tricote plus tard des carrés de laine

pour faire des couvertures

qu'elle a la grande joie d'offrir.

Maité

une belle vie de couple, de famille, de paroisse et d'amis

la vraie vie, 

celle que l'on gagne en la donnant totalement aux autres

cette belle vie, ce paradis que, malgré ses chagrins,

elle distribuait 

ce Paradis où elle est maintenant

sans vraiment nous quitter.

mc

 

 

Philippe Seguin

Rédigé par yalla castel - - 7 commentaires

Voici des extraits du discours de Philippe Seguin au Sénat le 5 mai 1992:

"Monsieur le président, madame, mes­sieurs les ministres, mes chers collègues, je voudrais croire que nous sommes tous d'accord au moins sur un point : l'ex­ceptionnelle importance, l'importance fondamentale du choix auquel nous sommes confrontés, et, ce disant, je n'ai pas l'impression de me payer de mots! 

C'est en tout cas avec gravité que je viens inviter cette assemblée à opposer l'exception d'irrecevabilité au projet de loi constitutionnelle que le Gouvernement nous présente comme préalable à la ratification des accords de Maastricht négociés le 10 décembre 1991 par les chefs d'Etat et de gou­vernement des pays membres des communautés européennes et signés le 7 février dernier. 

Mon irrecevabilité se fonde sur le fait que le projet de loi viole, de façon flagrante, le principe en vertu duquel la sou­veraineté nationale est inaliénable et imprescriptible, ainsi que le principe de la séparation des pouvoirs, en dehors duquel une société doit être considérée comme dépourvue de Constitution . 

il existe en effet, au-dessus même de la charte constitution­nelle, des droits naturels, inaliénables et sacrés, à savoir pour nous les droits de l'homme et du citoyen tels qu'Ils ont été définis par la Déclaration de 1789. Et quand l'article 3 de la Constitution du 4 octobre 1958 rappelle que «  La souverai­neté nationale appartient au peuple », il ne fait que recon­naître le pacte originel qui est, depuis plus de deux cents ans, le fondement de notre Etat de droit. Nulle assemblée ne saurait donc accepter de violer délibérément ce pacte fonda­mental. 

La question de la séparation des pouvoirs se pose dans les mêmes termes. Aucune assemblée n'a compétence pour se dessaisir de son pouvoir législatif par une loi d'habilitation générale, dépourvue de toute condition précise quant à sa durée et à sa finalité. A fortiori, aucune assemblée ne peut déléguer un pouvoir qu'elle n'exerce qu'au nom du peuple. Or, le projet de loi qui nous est soumis comporte bien une habilitation d'une généralité telle qu'elle peut être assimilée à un blanc-seing. 

Et nous voilà confrontés à une situation tout à fait extraor­dinaire dans notre histoire constitutionnelle puisque, pour la première fois, on demande au Parlement de constitutionna­liser par avance des textes qui n'existent pas encore et qui, pour la plupart, ne seront même pas soumis à ratification dès lors qu'il s'agira de normes communautaires directement applicables. On demande donc au Parlement, qui n'en a pas le droit, rien de moins que d'abandonner sa compétence législative aux organes communautaires chaque fois que ceux-ci le jugeront nécessaire pour l'application du traité."

"Je le proclame donc d'emblée : dès lors que l'entrée de la France dans l'Europe de Maastricht constitue bien l'acte his­torique qu'a évoqué le Président de la République, il serait normal, nécessaire, légitime, indispensable que la parole soit donnée au peuple." 

"Voilà trente-cinq ans que toute une oligarchie d'experts, de juges, de fonctionnaires, de gouvernants prend, au nom des peuples, sans en avoir reçu mandat des décisions dont une formidable conspiration du silence dissimule les enjeux et minimise lei conséquences. Que l'on m'entende bien : je ne viens ici donner de leçon à personne ; mais que l'on veuille bien, en retour, respecter ma propre démarche ! Je me serais d'ailleurs bien passé d'être là. Il eût mieux valu, à l'évidence, que des voix plus fortes que la mienne engagent le combat. 

Elles ne l'ont pas souhaité, je me garderai de les juger. Je me contente de faire et d'assumer un autre choix. Ce n'est pas si facile."

"Monsieur le président, madame, messieurs les ministres, mes chers collègues, que l'on ne s'y trompe pas la logique du processus de l'engrenage économique et politique mis au point à Maastricht est celle d'un fédéralisme au rabais fonda­mentalement anti-démocratique, faussement libéral et résolument technocratique, L'Europe qu'on nous propose n'est ni libre, ni juste, ni efficace. Elle enterre la conception de la souveraineté nationale et les grands principes issus de la Révolution : 1992 est littéralement l'anti 1789. Beau cadeau d'anniversaire que lui font, pour ses 200 ans, les pharisiens de cette Répu­blique qu'ils encensent dans leurs dis­cours et risquent de ruiner par leurs actes!"

L'intégralité de son discours se trouve sur le lien suivant: https://www.senat.fr/evenement/revision/seguin05051992.html

 

 

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