Point de vue Juin 2024
Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaireUne fois de plus Mathilde est scandalisée. Un ancien champion devenu chanteur qui vante les qualités d'un slip, un vieux crooner à la vue basse qui s'affiche pour une pub de lunettes, une star de cinéma sur le retour qui fait la promotion d'un emprunt bancaire... Sans parler des mêmes et d'autres de leurs collègues qui affichent leurs opinions politiques à la veille de chaque consultation électorale. Lorsque son acteur préférée a dévoilé la couleur de son bulletin de vote, pourtant le même que le sien, il a cessé de l'intéresser.
A l'inverse, nous assistons de plus en plus à la politique spectacle. Le show biz envahit notre démocratie jusqu'à la première dame qui est au moins autant une star des médias avec toutes les dimensions people et jet set que cela entraîne.. Et son président de mari ne lui cède rien en ce domaine. Le paraître envahit tout. Sans parler du sport. Tous les ados des banlieues et d'ailleurs n'ont comme plan de carrière que de devenir un jour footballeur. Pas pour le sport. Non. Pour l'argent.
France, ta démocratie et ta morale foutent le camp. Comment avec ça apprendre à nos enfants le goût de l'effort, de l'étude et la fierté du travail bien fait?
On a glissé de l'esprit d'appartenance à un destin commun, d'un "Tous pour un, un pour tous" vers un individualisme forcené. "Tout pour moi, rien pour les autres". Que faire pour sonner le réveil de cette fascination du "toujours plus" avant de tomber dans l'abîme? Je ne sais pas. Alors on aimerait croire en Dieu et s'en remettre à lui.
Source: "Le petit journal de Lot-et-Garonne" du mercredi 19 au mardi 25 juin 2024, N° 998 en page 2
La machine à cauchemars
Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire"La peinture de Goya nous apprend que les monstres sont partout. Ils se tapissent parmi les inquisiteurs, les militaires, les sorcières, les vieilles croyances ou les modernes espérances; dans le rire, dans les paroles de chansons, dans les fêtes, sous la lune et en plein jour. La peinture de Goya nous apprend que, quoi qu'il arrive, l'humanité produit et produira du monstrueux, qu'elle est une machine à cauchemars. C'est effrayant, mais la peinture de Goya nous apprend aussi à l'admettre, à nous montrer lucides sur notre part d'ombre. (...) Dans sa plus célèbre gravure, Goya dessine un homme accablé à son secrétaire, assailli par des rapaces nocturnes. L'estampe est titrée en espagnol "El sueño de la gazon produce monstruos". Le terme "sueño" est ambivalent. Il peut vouloir dire que le sommeil de la raison engendre des monstres (...). Mais "sueño" peut aussi vouloir dire que le rêve de la raison engendre des monstres."
Source: "Les yeux de Mona" de Thomas Schlesser chez Albin Michel pages 168/169.
Henri Gougaud
Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire"Les larmes sont la pluie de l'âme. Elles lavent toutes les crasses. "
Henri Gougaud
Henri Gougaud, né en 1936 à Carcassonne, est un écrivain, un poète, un conteur et un chanteur français mais aussi occitan. Né d'un père cheminot et d'une mère institutrice, Henri Gougaud prépare une licence de lettres à Toulouse. En 1962, il monte à Paris, au bout de six mois il est engagé à La Colombe où il chante ses propres textes. Il est notamment parolier pour Juliette Gréco, Jean Ferrat et Marc Ogeret. Producteur de radio, romancier et conteur, il dirige également les collections La Mémoire des sources et Contes des sages aux éditions du Seuil. (Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Henri Gougaud de Wikipédia en français).
Si on pouvait arrêter les aiguilles du temps
Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire"Si on pouvait arrêter les aiguilles du temps" est une chanson de Berthe Sylva. C'est une chanteuse française née le 7 février 1885 à Lambézellec et morte le 24 mai 1941 à Marseille. Sa chanson fait écho à la colère de nombreuses Françaises et Français pendant et après la première guerre mondiale. Elle fait écho aux affirmations d'Anatole France, d'Henri Barbusse: "On croit mourir pour la patrie on meurt pour les marchands de canons". Les paroles de la chanson résonnent avec les situation de guerres de nos jours en Afrique, au Moyen Orient et en Europe. Des femmes, des hommes, des enfants meurent dans des guerres qui ont pour but de contrôler des gisements pétroliers, gaziers, des gisements de minerais, et pour le contrôle de l'eau et des terres agricoles.
Riches ou pauvres quoi qu´on fasse sur la Terre
Notre existence est une chose éphémère
Et des pendules le tic tac incessant
Semble nous dire “Tout passe avec le temps”
Voici l´enfant qui vient de v´nir au monde
Sa mère penchée vers sa petite tête blonde
Vers la pendule placée près de son lit
Jette un regard et soucieuse se dit
Si l´on pouvait arrêter les aiguilles
Au cadran qui marque les heures de la vie
Nos p´tits enfants si mignons, si gentils
N´ grandiraient pas pour déserter leur nid
Lorsqu´à vingt ans, un jour, ils se marient
Sans un regret, ils partent et vous oublient
Et les mamans dont ils brisent l´espoir
Pensent On voudrait près d´ soi toujours les voir
Rester petits garçons ou petites filles
Si l´on pouvait arrêter les aiguilles
Un malfaiteur, pour expier son crime
Est condamné au châtiment ultime
Dans sa cellule, il entend ses gardiens
Dire tout bas “Ce sera pour demain”
Le lendemain, il voit que l´aube se lève
Et ses idées se brouillent comme dans un rêve
Il est secoué de terreur et d´ remords
Et dit, tremblant, sentant venir la mort
Si l´on pouvait arrêter les aiguilles
Au cadran qui marque les heures de la vie
J´ n´aurais p´t-être pas, lorsque sonnait minuit,
Commis le crime dont je vais être puni
Il a suffi d´une fatale minute
Pour que d´un homme je devienne une brute
Mais quoi, voici l´horloge de la prison
Qui sonne le glas de la séparation
Plus qu´un espoir, mon Dieu, pour ma famille
Si l´on pouvait arrêter les aiguilles
Dans les campagnes ainsi que dans les villes
Règne le calme et chacun vit tranquille
Sans se douter qu´un orage gronde au loin
Pour bouleverser la paix du genre humain
Un peu partout, en Europe, en Afrique
Les noirs dessous de l´infâme politique
Sèment la guerre, horreur de tous les temps,
Que nul ne peut arrêter et pourtant
Si l´on pouvait arrêter les aiguilles
Au cadran qui marque les heures de la vie
On n´entendrait plus le tocsin sonner
Pour enlever nos fils à leurs foyers
Quand à l´instant où tous les bras travaillent
Quoi de plus triste que l´heure des batailles
Peut-être qu´un jour retrouvant sa raison
L´homme maudira la guerre et ses passions
Plus de tueries ni d´hommes qui fusillent
Si l´on pouvait arrêter les aiguilles
Tous emportés par l´effroyable ronde
Les années passent si vite pour tout l´ monde
Que l´on se dit "Pourquoi se jalouser
Se faire tant d´ mal au lieu de s´entraider?"
Deux pauvres vieux, usés, cassés par l´âge
Sentant venir l´heure du grand voyage
Encore unis, comme dans leur jeune temps
Dans un baiser, disent en s´enlaçant
Si l´on pouvait arrêter les aiguilles
Au cadran qui marque les heures de la vie
Nous n´aurions pas la triste appréhension
D´entendre l´heure de la séparation
Après avoir passé toute une vie
A nous chérir sans aucune jalousie
Le coeur bien gros on n´ devrait pas penser
Qu´un jour, hélas, il faudra nous quitter
Vivons d´espoir, à quoi bon s´faire tant d´ bile
Puisqu´on n´ peut pas arrêter les aiguilles!