Soyons des martinets
Rédigé par sadys - - 2 commentaires
L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) affirme que nous faisons de moins en moins d'enfants
J’avais dix-sept ans en Mai 1968.
Je me souviens bien des femmes qui scandaient dans les manifs « Un enfant quand je veux avec qui je veux. »
Je me souviens bien des pancartes « Mon ventre m’appartient ».
L’invention de la pilule, la légalisation de l’avortement, le divorce par consentement mutuel (du plus fort?), la liberté d’ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation du mari, le travail des femmes a libéré les femmes. Pour mieux les enchaîner autrement?
A soixante dix ans passés si je regarde dans le rétroviseur de ma vie professionnelle et associative: le monde d’aujourd’hui n’est plus celui de mon enfance. Les temps ont changé.
Parmi mes anciennes élèves, mes anciens élèves, je ne tiens pas les comptes avec exactitude mais il me semble que beaucoup ne sont pas mariés, pacsés, parents de plusieurs enfants.
La fragilité des emplois, la précarité n’encouragent pas à faire des enfants.
Mais il y a aussi l’air du temps et nos modes de vie qui n’incitent pas à faire des enfants.
Les médias, le cinéma, les réseaux sociaux sont dominés par des influenceuses et des influenceurs dont la préoccupation première n’est pas de « faire des enfants ».
Je ne rejetterai pas la responsabilité de la situation présente sur les politiques ni sur le pape.
Une majorité de Françaises, de Français vivent en ville et plus à la campagne. Un grand nombre d’entre nous s’accommode du monde d’aujourd’hui.
Ici et là quelques personnes essayent de vivre autrement, de faire autrement mais ils sont minoritaires.
Ici et là il y a des oasis de paix et de vie.
De là viendra peut-être notre salut collectif?
Je nous le souhaite.
jfsadys
La revue Études, intitulée originellement Études de théologie, de philosophie et d’histoire, a été fondée en 1856 sous la direction de deux jésuites, Jean (Ivan) Gagarine (d’origine russe) et Charles Daniel. À l’origine, publication à contenu surtout théologique, elle s’ouvrit au début du XXe siècle à des thématiques plus culturelles.
La parution a été pratiquement continue (mensuelle ou bimensuelle selon les périodes) depuis sa fondation, à l’exception des années 1880-1888 (expulsion des jésuites) et 1940-1944 (occupation allemande).
Au départ d’inspiration plutôt « libérale », la ligne rédactionnelle s’est durcie dans le contexte anticlérical de la fin XIXe-début XXe, puis détendue à partir des années 1920. Dans les querelles qui agitèrent l’Église, comme ce fut le cas pour la « crise moderniste » (1900-1920 environ), la rédaction a toujours tenu à garder une position modérée, s’efforçant d’analyser honnêtement les positions en présence.
Depuis 2000 la revue est intégrée à la Société d'édition de revues, co-entreprise de la Compagnie de Jésus et du groupe Bayard-Presse, propriété des Assomptionnistes. Le rédacteur en chef est toujours un jésuite.
Dans le numéro 4306 de juillet 2023, Corine Pelluchon a écrit un long article sur l'Espérance.
Corine Pelluchon est une philosophe française, professeur de philosophie à l' université Paris Est de Marne la Vallée. Elle a 56 ans.
Voici un extrait de son article, la partie en accès libre, il faut s'abonner pour le lire en entier:
"On a l’impression que l’avenir est bouché, on ne respire pas, il n’y a plus de possible. On éprouve un sentiment d’accablement et d’impuissance qui éteint le désir de vivre. Cela peut même aller jusqu’au désespoir. Ce dernier a un sens au niveau individuel mais aussi collectif. Dans ce dernier cas, il y a un vide, une absence d’horizon commun qui explique que les individus se replient sur la sphère privée ou qu’ils trouvent refuge dans les récits simplificateurs leur faisant miroiter un destin national héroïque et concevant le commun à la lumière de l’opposition entre amis et ennemis, purs et impurs. Cette situation est très dangereuse. De manière générale, les risques globaux que nous encourons sur les plans environnemental, sanitaire, économique et géopolitique, et l’incertitude dans laquelle nous sommes, rendent les personnes vulnérables à l’idéologie qui est un discours figé, dogmatique. L’espérance, au contraire, est l’attente de quelque chose qui n’est pas totalement déterminé. Elle est la capacité à déchiffrer, dans le chaos du présent et en dépit des catastrophes actuelles et à venir, les signes avant-coureurs d’un nouvel âge qui pourrait ouvrir l’horizon. Cet âge, que j’appelle l’âge du vivant, n’est pas complètement là et il ne sera pas forcément victorieux, mais on peut l’annoncer car il existe des signes témoignant de son émergence. Je pense à l’intérêt d’un nombre croissant de personnes pour le sort des animaux et pour l’écologie, ainsi qu’à leur désir de plus de convivialité. Ces changements sociaux, même s’ils sont épars et qu’ils ont contre eux des forces très puissantes, ont une profondeur qu’il importe d’apprécier.
On le voit, l’espérance n’est pas un trait psychologique. Cette vertu théologale concerne le rapport à un temps qui me dépasse. Charles Péguy la compare à une petite fille qui entraîne ses deux grandes sœurs, la foi et la charité, représentées respectivement sous les traits d’une épouse loyale et d’une mère. Il suggère par cette image que l’espérance n’est pas spectaculaire et que, bien souvent, on ne la remarque pas. En effet, on ne voit pas ce qui pourrait ouvrir l’horizon, soit parce qu’on projette sur l’avenir ses aspirations et ses peurs, soit parce qu’on est obnubilé par ce qui ne va pas.
L’espérance suppose la conscience du mal et la conscience des catastrophes. Elle n’a rien à voir avec l’optimisme, qui est souvent le masque du déni et reflète la croyance illusoire que l’on pourra résoudre tous les problèmes, tout contrôler. Paradoxalement, l’espérance advient quand on a renoncé aux illusions de grandeur et de toute-puissance, et que l’on a perdu tout espoir, que l’on a abandonné les remèdes classiques, les fausses bonnes solutions."
Pour en savoir plus ouvrir le lien suivant:
https://www.revue-etudes.com/article/esperer-malgre-tout/26280
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Marie-Madeleine Bridou naît le 8 novembre 1909 à Marseille au sein d’une famille très aisée. Elle passe les premières années de sa vie en Extrême-Orient où son père est nommé sous-directeur de la Compagnie des Messageries Maritimes. Après avoir reçu une éducation catholique très stricte au Couvent des Oiseaux, où se retrouvent alors la plupart des enfants des plus riches familles françaises, elle est mariée très jeune au Colonel Édouard Méric, expatrié au Maroc. Elle y vit à la fin des années 1920 et met au monde deux enfants. Mais elle n’est pas la femme au foyer discrète et soumise qu’on souhaitait peut-être qu’elle fût. D’un caractère indépendant, elle a besoin d’action et souhaite travailler.
Le couple Méric se sépare et dans les années 1930, elle rentre à Paris avec ses enfants. Journaliste et chroniqueuse de mode, elle travaille notamment à Radio-Cité, la station parisienne alors très en vue, et sa vie prend un nouveau tournant lorsqu’elle rencontre en 1937 le Commandant Georges Loustaunau-Lacau, brillant officier qui s’est illustré durant la Première Guerre mondiale, activiste d’extrême-droite. Il apprécie les qualités de rédactrice et d’organisation de Marie-Madeleine et lui propose de devenir secrétaire générale du groupe la Spirale, un ensemble de publications anticommunistes, antiallemandes et antisémites. Ce qu'elle accepte.
La guerre éclate et après plusieurs mois d’une « Drôle de Guerre », la France envahie perd la bataille en 1940, mais pas la guerre. Quelques Français qui parviennent à rejoindre le Général de Gaulle à Londres commencent la lutte. Marie-Madeleine quant à elle aurait bien fui en Angleterre, mais elle n’y parvient pas. Avec un groupe d’amis réunis autour de Loustaunau-Lacau, ils décident de créer un réseau et d’engager un combat patriote contre les Nazis. Ces membres fondateurs de l’organisation clandestine sont pour la plupart proches des milieux d’extrême-droite, favorables à Vichy -du moins dans les premiers mois de l’Occupation- et restent méfiants à l’égard du Général de Gaulle. Marie-Madeleine, elle, n’a pas confiance non plus en le Maréchal Pétain.
Elle s’occupe de l’organisation et du recrutement notamment depuis Vichy où elle a rejoint Loustaunau-Lacau, membre actif de la Légion française des anciens combattants qui prône la Révolution nationale. Ils parviennent à entraîner dans leur sillage de nombreux fonctionnaires et officiers patriotes qui n’ont pas abandonné l’idée de reprendre la lutte contre l’Allemagne. Mais en février 1941, il devient difficile de trouver des soutiens à Vichy. C’est à ce moment que le chef du Gouvernement de Vichy, L’Amiral Darlan, renvoie Loustaunau-Lacau de la Légion car il le soupçonne fortement, à juste titre, d’œuvrer à l’encontre de la politique de Collaboration.
La rupture est consommée avec ce qu’il reste de la France et le groupe décide de se tourner vers les services secrets Anglais du MI6 avec lesquels ils se mettent en rapport. Dans le cadre de la guerre sous-marine, ils vont ainsi aider les Britanniques qui ont besoin d’yeux et d’oreilles dans le secteur de Brest et Lorient. Sous la houlette de Marie-Madeleine alias « Hérisson », le groupe va décider de se développer dans le nord-ouest occupé et de prendre le nom de réseau « Alliance ». Ce mouvement sera par la suite surnommé « l’Arche de Noë » par les Allemands à cause des surnoms d’animaux adoptés par tous les membres du groupe.
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http://www.nbk-histoire.fr/Marie-Madeleine-Fourcade-cheffe-du-reseau-Alliance.j.htm