L'assemblée générale du CCFD Terre Solidaire du Lot-et-Garonne a eu lieu le vendredi 23 mai 2025 de 9h30 à 16h dans une salle paroissiale de Port Sainte Marie. Vingt-trois personnes y ont participé.
Le matin les différentes équipes départementales ont rappelé les actions menées en 2024 sur les territoires où elles sont présentes.Après un repas en commun sur le principe du panier partagé, l'après-midi a été consacrée à une réflexion collective sur les objectifs des actions à mener en 2025.Lors de cette assemblée générale Emmanuelle Guibert a tenu à remercier Christiane Barroux de son activité de trésorière pendant les huit ans qui viennent de s'écouler.Voici l'hommage qui lui a été rendu:
"Pour toi Christiane, notre fidèle trésorière, qui a accepté de poursuivre son mandat jusqu'à que nous soyons à l'aise avec Kleemy et autres merveilles, des petits cadeaux pour te dire notre reconnaissance: celle du CCFD Terre Solidaire et la mienne qui a eu plaisir à travailler avec toi.
Pour toi qui aimes marcher en contemplant et en botaniste un guide : “La vie au fil des chemins”.Pour toi qui aimes cuisiner les bons fruits de la terre un guide: “L'ail à fermenter”.Et voici pour toi un peu d'huile de noisettes du Lot-et-Garonne, de la fleur de sel de Guérande accompagné du manuel de François Héritier “Le sel de la vie”, le tout pour profiter du moment présent.Pour toi qui aimes la solitude pour lire, peindre, visiter, marcher, ponctuée de moments d'amitié précieuse tu te retrouveras dans Erri de Luca. (1)Toi qui as dû regarder les cieux des Pyrénées, tu apprécieras le journal de Pierre Adrian (2), curé de la vallée d'Aspe pendant 50 ans “Une terre qui s'apprend par ses douleurs”, une vie d'âmes simples qui bousculent nos lassitudes et nous donnent de l'espérance, toi qui, comme nous tous, cherches Dieu.Voilà de quoi alimenter ton été avec du bon pain bio quotidien, du pain pour ton intelligence, du pain pour calmer ton coeur, du pain pour ta vie intérieure elle-même pétrie par l'esprit de celui qui nous unit.
Amitiés fraternelles, Emmanuelle.
(1) Erri de Luca: Après s'être engagé politiquement en 1968 et dans les luttes successives, il devient maçon. Tout en exerçant ce métier, il commence à publier des romans, des nouvelles et des exégèses bibliques. Et c'est justement dans la parole sacrée qu'il trouve les ressorts de son écriture, véritable recherche de valeurs absolues. (Une fois, un jour,1989 ; Un nuage comme tapis, 1991 ; Acide, arc-en-ciel, 1992 ; En haut, à gauche,1994 ; Alzaia, 1997 ; Tu, moi, 1998 ; Trois Chevaux, 1999 ; Montedidio, 2001).
Source : site internet du dictionnaire Larousse.
(2) Pierre Adrian est un écrivain français.Il a fait des études d'Histoire et de journalisme. “La piste Pasolini” obtient le Prix des Deux Magots 2016 et le prix François-Mauriac de l’Académie française.
Il publie, en 2017, "Des âmes simples". Ce roman reçoit le prix Roger-Nimier 2017.
Passionné de sport, notamment le cyclisme, il est entré depuis novembre 2016 comme chroniqueur dans le journal L'Équipe.
À 32 ans, Pierre Adrian a publié quatre livres salués par la critique et des prix littéraires. D’une écriture ciselée, travaillée, il raconte la vie dans ses moindres détails en laissant affleurer une quête de Dieu, tourmentée et absolue.
Source: Babélio
A gauche Gonzo F. Romero, à droite Florian Duffau
Rencontre avec un Happy apiculteur.
La France est le pays le plus consommateur de miel en Europe. Environ 45 000 tonnes de miel sont consommées en France par an. La France importe en moyenne 35 000 tonnes de miel par an. Certains miels importés sont frauduleux: ils contiennent du sirop de glucose et/ou les abeilles sont « nourries » avec de l’eau sucrée.
C'est en Occitanie que l'on a produit le plus de miel en 2021 (3681 tonnes) devant la Nouvelle-Aquitaine (3554 tonnes) et Provence-Alpes-Côte d'Azur (2778 tonnes).
Avec Gonzo Fuenzalida Romero de l’association UIDD/Chiloé nous avons rencontré Florian Duffau happy apiculteur du Lot-et-Garonne.
Jean-François Sadys : Florian Duffau, bonjour.
Florian Duffau: Bonjour Jean-Francois Sadys.
JFS: Quel âge avez-vous?
FD: J'aurai 44 ans cet été.
JF: Depuis combien d’années êtes vous apiculteur?
FD: J'ai ouvert ma première ruche en 2015, losque j'ai rencontré une apicultrice à la retraite qui cherchait un coup de main. Elle m'a offert ma première ruche en fin de saison.
JFS: Quels miels produisez-vous?
FD: Je tâche de faire uniquement des miels du cru, comme le miel de tilleul, d'acacia, de forêt ou de châtaignier, mais je produis aussi des poly-floraux, l'explosion de la biodiversité est tellement grande pour le miel de printemps par exemple que l'on ne peut pas avoir un miel mono-floral, et heureusement, ça prouve qu'il en reste encore à sauvegarder !
JFS: Quel est votre rayon d’action pour installer vos ruches par rapport à votre domicile?
FD: Ma transhumance la plus longue est celle du châtaignier où je vais jusqu'au sud de la Dordogne, j'aime tellement ce miel ! Sinon, je reste à une vingtaine de kilomètres de chez moi sur des ruchers sélectionnés pour leur flore environnante afin de minimiser les déplacements de ruches.
JFS: Combien avez-vous de ruches?
FD: Cette année je suis redescendu à 30. Les conditions météorologiques de l'année dernière m'avaient décourag, je n'ai pas produit comme je l'aurais souhaité.
JFS: Comment êtes-vous devenu apiculteur?
FD: Je tiens à préciser que je ne suis qu'un apiculteur de loisirs, mais comme je l'ai dit plus haut, on m'a offert ma première ruche fin 2015 ; l'année d'après, il a fallu que je divise pour ne pas qu'elle essaime et me voilà déjà à 2 ruches. Connaissant du monde, on m'appelle pour retirer des essaims, je donne un peu de miel autour de moi, puis au bout de quelque temps, on me demande où on peut l'acheter et voilà comment j'ai créé ma petite entreprise, simplement, en prenant le temps.
JFS: Existe-t-il des écoles, des centres de formation pour apprendre ce métier?
FD: Oui, il existe un rucher école dans presque tous les départements français, il me semble. Pour chez nous, c'est au lycée agricole de Sainte-Livrade. C'est un bon début pour apprendre le métier ou pour quand on veut avoir des ruches à la maison. Ils sont généralement gérés par des apiculteurs bénévoles via un syndicat et on y trouve toutes les façons de s'occuper des abeilles. Là aussi, la biodiversité est intéressante je trouve. Et sinon, il existe des diplômes dans certains centres de formation agricole me semble-t-il mais je ne suis pas bien renseigné sur ce sujet, j'ai appris sur le tas avec des pros.
JFS: Est-ce un métier à plein temps ou un travail saisonnier?
FD: Les 2 mon capitaine ! C'est un métier saisonnier car nous sommes rythmés par la vie de l'abeille, de Mars à Août dans nos latitudes, l'hiver elles hivernent, contrairement à l'apiculteur qui va préparer sa saison. On en parle pratiquement jamais, mais l'hiver, on nettoie les ruches, on les peint, les répare, prépare les futurs cadres, les hausses etc.... Ce métier peut être à mi- temps comme pour moi, mais il peut aussi être à plein temps, c'est en fonction du nombre de ruches essentiellement. Il faut 200 ruches pour être considéré comme apiculteur professionnel à la chambre d’agriculture.
JFS: Quel regard portez-vous sur l'année 2024?
FD: Une mauvaise saison... Une pluie printanière interminable qui a empêché aux abeilles leur explosion du printemps, des essaimages en série dès les premiers rayons de soleil et des taux de fécondation sur les reines pas top. Certains ont réussi à éviter le drame en se rattrapant sur les récoltes de fin de saison mais j'avais un peu baissé les bras. Heureusement les saisons se suivent mais ne se ressemblent pas.
JFS: Quelle politique agricole souhaitez-vous pour notre pays dans les années à venir de la part de la France? De la part de l’Europe? Quelles sont vos attentes concernant votre activité?
FD: J'aimerais que l'on retrouve une souveraineté alimentaire et que les produits paysans soient payés au prix juste. Il ne peut y avoir de pays sans ses paysans, et un paysan n'est pas chasseur de prime ! Pour l'Europe, c'est difficile d'en parler, nous n'avons pas tous les mêmes développements, pas tous les mêmes attentes, pas tous les mêmes contraintes etc... Je ne comprends pas comment on peut uniformiser tout ça, peut-être que j'ai un souci avec l'uniformisation, ou peut-être que je me rappelle qu'on avait pas voulu de cette Europe aussi ! Dans tous les cas, j'aimerais qu'une certaine conscience collective se développe pour que nous revenions à une agriculture plus respectueuse des êtres vivants dans sa globalité, elle n'est pas si loin.
JFS: Existe-t-il un syndicat des apiculteurs?
FD: Oui, dans le Lot-et-Garonne c'est L'abeille gasconne qui est la partie départementale de l'Unaf pour le national.
JF: Comment voyez-vous l’avenir de votre activité ?
FD: L'avenir est assez incertain, tout dépendra des politiques agricoles qui seront adoptées dans le futur, mais ce qui est sûr c'est que nous ne pourrons pas continuer longtemps sur ce modèle de libre échange qui ne respecte ni les paysans ni la terre ni les consommateurs.
JF: Comment peut-on vous rencontrer pour de vrai?
FD: Je ne fais pas de marchés hebdomadaires car je n'ai pas encore la production nécessaire pour fournir tout au long de l'année. J'ai privilégié pour le moment la vente sur quelques dépôts sur le département, mais on peut me trouver sur des marchés de Noël, à la fête de l'asperge à Fargues sur Ourbise ou à la fête des fleurs le 1er Mai à Tonneins, et sinon, le mieux, c'est de me passer un coup de fil au 06 75 68 16 88
JFS: Florian Duffau merci de votre accueil.
FD: Merci à vous de nous donner la parole.