Les droites françaises

Rédigé par yalla castel - - 6 commentaires

Classification des trois droites françaises conçue par René Rémond * : 

 

Conservatrice et catholique ou légitimiste.


 Bonapartiste ou nationaliste, étatiste et centralisatrice 


Orléaniste ou libérale, décentralisatrice et pro-européenne

 

 

*René Rémond, est né le  à Lons-le-Saunier et il est mort le

 

 

L'affiche rouge

Rédigé par yalla castel - - 2 commentaires

L’« affiche rouge » contre la glu des origines

Mercredi 21 février, Missak et Mélinée Manouchian entreront au Panthéon. 

Bonne nouvelle, il aura fallu 80 ans mais bonne nouvelle.

Mais pourquoi pas les vingt-trois de l’« affiche rouge » ? Pourquoi seulement Mélinée et Manouchian ? Il ne fut leur chef que durant les trois derniers mois, avant qu’ils soient tous fusillés ensemble, ce matin du 21 février 1944 où tout avait la couleur uniforme du givre. Non pas 23, mais 22 ce jour-là, 22 hommes. Il y avait une femme condamnée à mort aussi, la roumaine Olga Bancic. Elle fut exécutée plus tard, le 10 mai 1944 à Stuttgart, le cou tranché à la hache.

Leurs noms figureront sur une plaque près des Manouchian au Panthéon. Mais pourquoi pas tous ensemble ? Ils n’avaient pas demandé tout ça, ni à figurer sur l’« affiche rouge », ni à figurer au Panthéon comme décor pour le grand show de la macronie. Ils n’avaient réclamé la gloire ni les larmes. On entend déjà Macron, avec sa voix de cabotin et sa fausse émotion, faire l’éloge de ces étrangers et nos frères pourtant, alors même que sa loi « immigration » exploite la pire xénophobie, alors que même la loi du sol est remise en question, alors que l’extrême droite qu’il a favorisée est déjà sur le palier. Aujourd’hui, avec sa gueule de métèque, Manouchian serait bloqué à la frontière.

Aujourd’hui, combien d’étrangers de ce genre ne viendront jamais nous réinventer la France ?

Ceux de l’« affiche rouge » étaient polonais, arméniens, hongrois, italiens, espagnols, roumains et même français, peu leur importait, ils n’étaient pas cloués à leurs origines. Ils n’avaient pas leur terre collée à la semelle de leurs souliers, ils n’étaient pas retombés dans ce que Daniel Bensaïd appelait la « glu des origines ».

Ils étaient d’abord internationalistes. L’Internationale était leur acte de foi, leur cantique et leur feuille de route. Antifascistes aussi, ils avaient combattu contre Mussolini, contre Franco dans les Brigades internationales. C’était des ouvriers, des artisans, des tailleurs, des poètes parfois, mais surtout des « partisans ». FTP, MOI. Francs-tireurs et partisans, main-d’œuvre immigrée. Certains étaient juifs. C’était déterminant mais surtout pour les nazis. Les autres, quelle religion ? On dit que Manouchian a communié le matin avant d’être fusillé. Mais surtout, presque tous étaient communistes, voilà leur conviction. Amoureux de vivre à en mourir. Et à tuer puisqu’il le faut. « Tu ne fais pas de mal, tu ne fais que tuer des tueurs », disait Manouchian, le héros que la macronie s’apprête à célébrer. On attend que la phrase résonne sous les voûtes illustres et qu’elle se répète jusqu’au fin fond du monde.

La justice viendra sous leurs pas triomphants.

La macronie, c’est ni droite ni gauche. « Les extrêmes » se rejoignent. Ils sont excessifs et dangereux. Ce qui est juste, c’est le juste milieu. C’est le « en même temps ». Ni pour ni contre, bien au contraire. C’est l’état d’esprit de la collaboration. On sait ce qui sort de ce ventre mou. L’« affiche rouge » remet les extrêmes en lumière, pas d’arrangement. On ne met pas dans le même sac Hitler et le Front populaire.

Et la France, eux « qui criaient la France en s’abattant » ?

Pour quelle France mouraient-ils, ces étrangers ? La France de Laval et de la rafle du Vél’d’Hiv ? La France qui faisait suer le burnous dans nos belles colonies ? Ou celle d’aujourd’hui, lâche devant le massacre des enfants de Gaza ?

Alors, qu’auraient-ils préféré les vingt et trois de l’« affiche rouge » si on leur avait demandé : être oubliés ou être empaillés ?

Avant qu’ils aient répondu, les fusils fleurirent.

Daniel Mermet (Emission "Là-bas si j'y suis")

Communiquer... où et quand?

Rédigé par yalla castel - - 4 commentaires

Le Coureau, Lot-et-Garonne, photo Michel Queyreur.

 

Ce soir-là, je téléphonais à un de mes cousins et amis et je sentais que je le dérangeais mais qu'il n'osait pas me le dire .

-« Où es-tu ?, qu'est-ce que tu fais ? »

-« Je suis au restaurant et je mange une brrrrouillade de truffes »

Comme nous sommes de Narbonne, il roule les rr .

La brouillade de truffes est un plat très savoureux qui ne peut pas attendre

-« Bises, je te rappelle plus tard »

A d'autres moments, il aurait été très content d 'entendre ma voix mais là ce n'était pas le moment, ce n'était pas le lieu.

Cette anecdote nous est restée accompagnée d'un grand éclat de rire .

.....

Un soir de printemps où le jardin embaume de vie et d'espoirs, juste avant de me coucher, je vais fermer mon ordinateur pour la nuit.

Un message apparaît : Le responsable des Restos du Cœur nous annonce le. décès de l'un d'entre nous, un des bénévoles les plus jeunes toujours prêt à plaisanter avec tous, mort subite.

Cette triste nouvelle m'aurait seulement fait de la peine si je l'avais apprise à un autre moment.

Par contre, je n'en ai pas dormi de la nuit et ma journée du lendemain a été gachée

 

De la même manière, la télé déverse ses tombereaux de catastrophes tous les soirs, souvent pendant le repas. 

Triple nuisance : le moral des téléspectateurs en berne, le repas plus ou moins gâché, et l'impossibilité pour les convives d'échanger ce qu'ils ont sur le cœur.

 

Manger en silence peut être un répit , un moment accordé à la communication avec soi-même. 

A l'abbaye du Rivet nous mangions parfois en silence, j'y passais quelques jours de repos. Aucun moyen moderne de communication.

Pour remercier les sœurs, je suis allée acheter des fleurs pour la chapelle à la ville la plus proche.Au monastère du Rivet, la plupart des visages reflétaient le calme,la sérénité . En ville les habitants avaient des visages tendus, anxieux . A voir la mine triste des habitants, j'ai cru qu'une catastrophe que j'ignorais était arrivée dans cette ville.

Pas du tout,

ils portaient seulement sur leurs visages tous les malheurs du monde qu'ils avaient vus à la télé, et

c'était il y a quelques années.

Le monde de la communication a encore beaucoup évolué, pour ne pas en être victime, il nous faut vraiment « un supplément d'âme » et beaucoup de silence.

Marie-Christine Queyreur

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