Les tourments de l'âme humaine
Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire
Tableau de Jérôme Bosch, "L'Enfer".
Et surtout pourquoi Dieu n'intervient pas quand le mal est horrible, insupportable ?
Ces deux questions les hommes se la posent probablement depuis la nuit des temps à chaque catastrophe effroyable, à chaque guerre effroyable, à chaque révolution meurtrière, à chaque attentat, à chaque crime.
Voltaire y a répondu d'une manière simple: "Ce qui excuse Dieu c'est qu'il n'existe probablement pas". Il y a des personnes qui sont convaincus que Dieu n'a pas créé l'homme mais que l'homme a créé Dieu.
En vieillissant je trouve que ce qui excuse Dieu c'est qu'il n'existe pas dans le coeur de beaucoup d'humains et pire parfois: quand il s'y trouve il sert à justifier des comportements inhumains.
Comment le mal ? Ou comment le mal fait mal ?
Quand est-ce que l'homme se pose la question du mal et de Dieu qui ne ferait rien contre le mal?
C'est surtout quand le mal arrive que l'homme fait appel à Dieu. Il fait appel pour être consolé du mal.
Quand tout va bien, on oublie souvent d'appeler Dieu.
Dieu nous laisse libre de l'appeler et lui de répondre si nous l'appelons.
Nous pouvons l'appeler pour nous empêcher de faire le mal ou s'il est fait, pour nous consoler du mal.
Saint Paul a écrit : « Je ne comprends rien à ce que je fais : ce que je veux, je ne le fais pas et le mal que je ne veux pas, je le fais. (...) Vouloir le bien est à ma portée, mais non pas l'accomplir, puisque le bien que je veux, je ne le fais pas et le mal que je ne veux pas, je le fais » (Romains 7,15.18-19).
Saint Augustin a écrit: : « Quand on en vient aux peines des enfants, je
suis, je l'avoue, dans un grand embarras et je ne sais que répondre. Ne sont-
ils pas abattus par les maladies, déchirés par les douleurs, torturés par la faim
et la soif, affaiblis dans leurs membres, privés de l'usage de leurs sens, tour-
mentés par les esprits immondes ? Dieu est bon, Dieu est juste, Dieu est tout-
puissant, nous n'en pouvons douter sans folie, mais qu'on nous dise alors pour
quel juste motif les enfants sont condamnés à souffrir tant de maux. »
Citations:
"Ce qui commence mal finit mal." (Euripide)
"On ne guérit pas le mal par le mal." (Hérodote)
"Si le mal répond au mal quand s'arrêtera le mal?" (Anonyme)
"A force du mal tout ira bien." (Proverbe français)
La revue Études, intitulée originellement Études de théologie, de philosophie et d’histoire, a été fondée en 1856 sous la direction de deux jésuites, Jean (Ivan) Gagarine (d’origine russe) et Charles Daniel. À l’origine, publication à contenu surtout théologique, elle s’ouvrit au début du XXe siècle à des thématiques plus culturelles.
La parution a été pratiquement continue (mensuelle ou bimensuelle selon les périodes) depuis sa fondation, à l’exception des années 1880-1888 (expulsion des jésuites) et 1940-1944 (occupation allemande).
Au départ d’inspiration plutôt « libérale », la ligne rédactionnelle s’est durcie dans le contexte anticlérical de la fin XIXe-début XXe, puis détendue à partir des années 1920. Dans les querelles qui agitèrent l’Église, comme ce fut le cas pour la « crise moderniste » (1900-1920 environ), la rédaction a toujours tenu à garder une position modérée, s’efforçant d’analyser honnêtement les positions en présence.
Depuis 2000 la revue est intégrée à la Société d'édition de revues, co-entreprise de la Compagnie de Jésus et du groupe Bayard-Presse, propriété des Assomptionnistes. Le rédacteur en chef est toujours un jésuite.
Dans le numéro 4306 de juillet 2023, Corine Pelluchon a écrit un long article sur l'Espérance.
Corine Pelluchon est une philosophe française, professeur de philosophie à l' université Paris Est de Marne la Vallée. Elle a 56 ans.
Voici un extrait de son article, la partie en accès libre, il faut s'abonner pour le lire en entier:
"On a l’impression que l’avenir est bouché, on ne respire pas, il n’y a plus de possible. On éprouve un sentiment d’accablement et d’impuissance qui éteint le désir de vivre. Cela peut même aller jusqu’au désespoir. Ce dernier a un sens au niveau individuel mais aussi collectif. Dans ce dernier cas, il y a un vide, une absence d’horizon commun qui explique que les individus se replient sur la sphère privée ou qu’ils trouvent refuge dans les récits simplificateurs leur faisant miroiter un destin national héroïque et concevant le commun à la lumière de l’opposition entre amis et ennemis, purs et impurs. Cette situation est très dangereuse. De manière générale, les risques globaux que nous encourons sur les plans environnemental, sanitaire, économique et géopolitique, et l’incertitude dans laquelle nous sommes, rendent les personnes vulnérables à l’idéologie qui est un discours figé, dogmatique. L’espérance, au contraire, est l’attente de quelque chose qui n’est pas totalement déterminé. Elle est la capacité à déchiffrer, dans le chaos du présent et en dépit des catastrophes actuelles et à venir, les signes avant-coureurs d’un nouvel âge qui pourrait ouvrir l’horizon. Cet âge, que j’appelle l’âge du vivant, n’est pas complètement là et il ne sera pas forcément victorieux, mais on peut l’annoncer car il existe des signes témoignant de son émergence. Je pense à l’intérêt d’un nombre croissant de personnes pour le sort des animaux et pour l’écologie, ainsi qu’à leur désir de plus de convivialité. Ces changements sociaux, même s’ils sont épars et qu’ils ont contre eux des forces très puissantes, ont une profondeur qu’il importe d’apprécier.
On le voit, l’espérance n’est pas un trait psychologique. Cette vertu théologale concerne le rapport à un temps qui me dépasse. Charles Péguy la compare à une petite fille qui entraîne ses deux grandes sœurs, la foi et la charité, représentées respectivement sous les traits d’une épouse loyale et d’une mère. Il suggère par cette image que l’espérance n’est pas spectaculaire et que, bien souvent, on ne la remarque pas. En effet, on ne voit pas ce qui pourrait ouvrir l’horizon, soit parce qu’on projette sur l’avenir ses aspirations et ses peurs, soit parce qu’on est obnubilé par ce qui ne va pas.
L’espérance suppose la conscience du mal et la conscience des catastrophes. Elle n’a rien à voir avec l’optimisme, qui est souvent le masque du déni et reflète la croyance illusoire que l’on pourra résoudre tous les problèmes, tout contrôler. Paradoxalement, l’espérance advient quand on a renoncé aux illusions de grandeur et de toute-puissance, et que l’on a perdu tout espoir, que l’on a abandonné les remèdes classiques, les fausses bonnes solutions."
Pour en savoir plus ouvrir le lien suivant:
https://www.revue-etudes.com/article/esperer-malgre-tout/26280
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