Navalny (2)

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Extrait de "Réforme", hebdomadaire protestant d'actualité, du 22/02/2024, page 6.

Navalny nait  en 1976. Son père est militaire, et il reçoit une éducation dans la modestie patriotique. Sa grand-mère, russe orthodoxe, va à l’église à Tchernobyl. (...). Il a dix ans lors de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, dont l’horreur n’a cessé d’être recouverte par le mensonge, et c’est probablement le point de départ de l’avocat et journaliste Alexeï Navalny. Il a vingt-trois ans quand Poutine arrive au pouvoir, et très tôt dans les années 2000 il comprend l’importance d’Internet et des réseaux sociaux, où il acquiert une importante notoriété à la fois dans l’éloge de la Russie éternelle et dans la dénonciation des injustices et corruptions du système Poutine, dont il démontre sans ambages, faits, chiffres et images à l’appui, les détournements gigantesques de fonds publics. Il lance sa fondation anticorruption en 2011, et dénonce les fraudes électorales massives. Après son empoisonnement, en 2021, il a encore le culot de publier sur Internet un film intitulé "Un Palais pour Poutine". En 2022, depuis sa prison, il écrit que la guerre en Ukraine est un cauchemar causé par un papy dément : « Ne soyons pas “contre la guerre”. Luttons contre la guerre. »

Navalny, c’est cela : à la fois l’immense courage physique de ne pas céder devant la brutalité du régime, et l’intelligence morale de démanteler le mensonge, de briser avec véhémence toute censure et autocensure, de ne cesser de chercher le vrai.(...)  En l’absence même de l’État russe, je veux dire d’un véritable État constitutionnel, Navalny demeurait un citoyen. Un citoyen refusant la peur physique comme la paresse intellectuelle. C’est cela, un citoyen démocrate, un citoyen même sans État.

Olivier Abel, philosophe et théologien

Source: 

https://www.reforme.net/opinions/2024/02/21/le-combat-de-navalny-est-aussi-le-notre/

Carême 2024

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Photo de la Baïse de nuit à Nérac, Lot-et-Garonne.

 

 "Je recommande ce qui suit comme le meilleur jeûne pendant ce carême:

Jeûnez de mots offensants et transmettez seulement des mots doux et tendres.

Jeûnez d'insatisfaction, d'ingratitude et remplissez-vous de gratitude.

Jeûnez de colère et remplissez-vous de douceur et de patience.

Jeûnez de pessimisme et soyez optimiste.

Jeûnez de soucis et ayez confiance en Dieu.

Jeûnez de lamentation et prenez plaisir aux choses simple de la vie.

Jeûnez de stress et remplissez-vous de prière.

Jeûnez de tristesse et d'amertume et remplissez votre coeur de joie.

Jeûnez d'égoïsme et équipez-vous de compassion pour les autres.

Jeûnez d'impiété et de vengeance et soyez remplis d'actes de réconciliation et de pardon.

Jeûnez de mots et remplissez-vous de silence et de la disponibilité à écouter les autres.

Si nous pratiquons tous ce style de jeûne notre quotidien sera rempli de paix, de joie, de confiance les uns dans les autres et de vie.

Source: le journal paroissial "Rencontres", de l'Avance à la Baïse, journal du doyenné de l'Albret. Février 2024 . Numéro 274

Léon Tolstoï (2)

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Pacôme, le paysan, qui fumait tranquillement sa pipe derrière le poêle et écoutait cette conversation, pensa : Comme ma femme a raison ! Grâce à notre petite mère la Terre, nous sommes plus sages, et nous ne songeons guère aux folies. Si, seulement, notre propriété était plus grande, alors je braverais tout, même le diable.

Or, ce dernier, qui était aussi dans la chambre, entendant ce discours et la réflexion du paysan, se dit : « Ah ! tu ne me craindrais pas si tu avais plus de terre à cultiver ! Eh bien ! je vais t’en donner, et tu verras ! »

Il y avait, près de chez Pacôme, une petite propriétaire d’une terre d’environ cent vingt déciatimes. Elle vécut en très bons termes avec lui, jusqu’au jour où elle engagea, comme intendant, un ancien militaire en retraite, qui infligea tant de vexations aux paysans, et les mit si souvent à l’amende, que tout le village en était consterné.

Pacôme, surtout, subissait la mauvaise humeur du nouvel intendant. C’était un jour son cheval qui mangeait quelques épis d’avoine, un autre jour, la vache qui pénétrait au jardin, une autre fois, les veaux avaient mangé de jeunes pousses. Ça n’en finissait pas. Le paysan payait ses amendes, et déversait ses colères rentrées sur sa femme et ses enfants. On apprit enfin que la propriété était à vendre, et que l’intendant voulait l’acheter. « Si ce méchant homme devient propriétaire, nos malheurs ne sont pas finis, dirent les paysans réunis, allons demander à cette dame de vendre son bien à la commune. »

Ils lui offrirent une somme plus forte que celle qu’offrait l’intendant, et la commune devint propriétaire du domaine. Les paysans voulurent alors partager le bien entre eux, mais comme ils ne parvenaient point à s’entendre, ils décidèrent que chacun d’eux achèterait autant de terre qu’il en pourrait payer.

Léon Tolstoï (1868-1910)
Qu’il faut peu de place sur terre à l’homme

 

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