Hair: titre court pour un film qui en dit long.

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Une véritable leçon de vie et d'humanité.

Trois jeunes iraniennes sourdes et muettes, tentent de participer au championnat du monde de Karaté en Allemagne, malgré les barrières posées par la religion : une véritable leçon de vie et d'humanité.

 

Elles sont trois. Trois iraniennes sourdes et muettes, unies dans le sport et les difficultés qu'il impose. Trois amies sélectionnées au championnat du monde de Karaté en Allemagne prêtes à tous les sacrifices pour y accéder. Les limites imposées par la religion deviendront leur poison. Elles vont mener un combat, au sens propre comme au figuré, sans jamais rien lâcher.

 

Se débarrasser de ce qui l’empêche d'avancer.

Symbole de cette rage qui habite le film, cette séquence où l'une d'elles se regarde dans le miroir. Elle enlève son niqab, laissant paraître des cheveux encore inconnus du public. Doucement, elle commence à les brosser. Son visage se durcit, puis, elle accélère son mouvement, brutalement, violemment. Des larmes remplies de rage et de désespoir apparaissent peu à peu. Soudain, elle s'immobilise. Ses traits deviennent froids : elle a une idée. Dévastatrice. Alors, elle porte le rasoir à son crane, et avec le plus grand des courages, achève de se débarrasser de ce qui l’empêche d'avancer, de ce qui fait d'elle ce qu'elle est : une femme.

 

Voilà ce qui freine la réussite de ces sportives pourtant si déterminées : ces trois jeunes filles sont simplement « des femmes », un handicap dans cette société iranienne ingrate envers le sexe féminin. Sourdes et muettes, elles sont à l'image de toutes les femmes iraniennes ou tout du moins des sportives de haut niveau.

Elles, n'entendent pas, ne parlent pas, une aubaine pour le gouvernement iranien qui se délecte de ce silence complice. Malin, il impose le port du voile à ces jeunes filles en compétition, alors que celles-ci sont croyantes et tiennent à leur religion. C'est donc du fait de leurs convictions, qu'elle seront évincés de ce qui faisait alors jusque là leur force, leur histoire.

 

Une démonstration d'humanité.

Joie et déception s'alternent. Ces émotions fluctuantes finissent par créer une spirale sans fin dont les trois sportives essaierons désespérément de sortir. Leur amitié et leur union dans le sport seront leur force, leur moteur dans ce combat acharné.

C'est à une démonstration d'humanité que nous assistons, qui nous fait aimer les personnages, les apprécier à leur juste valeur.

Hair n'en dénonce pas moins la difficulté à communiquer entre hommes et femmes en Iran, mais aussi entre orient et occident, difficulté dont les femmes sont les principales victimes (il n'y a guère qu'auprès des animaux qu'elles trouvent une présence réconfortante).

Rage, tristesse et fureur.

Ce qui nous maintient au cotés de ces héroïnes, ces battantes, c'est la tendresse qu'elles dégagent, mêlée à leur imperfections, à leur joie et à leur rires. C'est ce coté infantile, puérile qui fait qu'on s'attache à elles et qu'on les aimes passionnément. On voudrait les protéger envers et contre tout, mettre notre cœur à leur réussite.

Alors, quand l'échec inéluctable jaillit, après avoir essayé de toutes leurs forces, quand leurs efforts sont bafoués, nous sommes anéantis. Confondus entre rage, tristesse et fureur, impuissant et paralysé.

Alice Gapail

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