Un funeste poison

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« On voit de quel funeste poison est un premier ministre à un royaume, soit par intérêt, soit par aveuglement. Quel qu’il soit, il tend avant tout et aux dépens de tout à conserver, affermir, augmenter sa puissance; par conséquent son intérêt ne peut être celui de l’Etat qu’autant qu’il peut concourir ou être compatible avec le sien particulier. Il ne peut donc chercher qu’à circonvenir son maître, à fermer tout accès à lui, pour être le seul qui lui parle et qui soit uniquement le maître de donner aux choses et aux personnes le ton et la couleur qui lui convient, et pour cela se rendre terrible et funeste à quiconque oserait dire au roi le moindre mot qui ne fût pas de la plus indifférente bagatelle. Cet intérêt de parler seul et d’être écouté seul lui est si cher et si principal qu’il n’est rien qu’il n’entreprenne et qu’il n’exécute pour s’affranchir là-dessus de toute inquiétude. L’artifice et la violence ne lui coûtent rien pour perdre quiconque lui peut causer la moindre jalousie sur un point si délicat et pour donner une si terrible leçon là-dessus que nul sans exception ni distinction n’ose s’y commettre. Par même raison, moins il est supérieur en capacité et en expérience, moins veut-il s’exposer à consulter, à se laisser remplacer par délégation de pouvoir, à choisir sous lui de bons ministres, soit pour le dedans, soit pour le dehors. Il sent que, ayant un intérêt autre que celui de l’Etat, il réfuterait mal les objections qu’ils pourraient lui faire, parce que son opposition à les admettre viendrait de cet intérêt personnel qu’il veut cacher; c’est pour cette raison, et par crainte d’être démasqué, qu’il ne veut choisir que des gens bornés et sans expérience, qu’il écarte tout mérite avec le plus grand soin, qu’il redoute les personnes d’esprit, les gens capables et d’expériences; d’où il résulte qu’un gouvernement de premier ministre ne peut être que pernicieux. »

Saint Simon (1675/1755)

« Mémoires »

Tout pour tous

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"Totus tuus ego sum et omnia mea tua sunt. Accipio Te in mea omnia. Praebe mihi cor tuum, Maria."

"Je suis tout à toi et tout ce que j’ai est à toi. Sois mon guide en tout. Donnes-moi ton cœur, O Marie."

Jean Paul II

L’idéal pour chacun de nous serait de faire tout pour tous. Mais nous sommes des êtres humains et donc très imparfaits.

La situation présente me semble être la suivante. Nous nous éloignons de plus en plus des fondements de notre République: Liberté Egalité Fraternité. Nous perdons de plus en plus de libertés. Certains d’entre nous sont de plus en plus plus égaux que d’autres. Nous perdons le sens de la Fraternité.

Nos rapports humains sont basés sur la compétition, l’affrontement. Nous sommes de plus en plus dans des rapports humains gagnants perdants, dominants dominés. Nous fabriquons de plus en plus d’exclusion et de rejet.

Nous fabriquons de très belles choses, de grandes richesses mais aussi de la misère et des catastrophes et des guerres.

La situation présente me semble être la suivante. A droite des femmes et des hommes feront tout ce qu’ils peuvent pour que Macron « se plante ». A gauche de même. D’autres de gauche ou de droite se tairont pour ne pas mettre d’huile sur le feu.

Les valeurs de générosité, d’altruisme, de bienveillance, d’entraide, de coopération, d’accueil, de rapports humains gagnants gagnants, de rapports humains basés sur la non violence ont de plus en plus de mal à se faire entendre.

Nous venons de traverser une longue période historique de Paix. Nous sommes « mûrs » pour de nouvelles catastrophes et tragédies?

« Quand les paroles apaisantes se font rares, quand l’écriture, la lecture sont balayées par des vagues déferlantes sans fin d’images et de sons terribles à voir et à entendre, quand la prière n’est plus au goût du jour, alors la violence triomphe, sans plus aucune limite et retenue. » (Je ne sais plus de qui c’est)

Ainsi soit-il?

Zoom sur Rémi Castets

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L'Eglise de Sainte Gemme de Martaillac, Lot-et-Garonne, en cours de restauration. Photo publiée sur la page Facebook de l'association "Savoirs et Patrimoines".

 

Rémi Castets a 47 ans. Il est conseiller municipal de Sainte Gemme Martaillac en Lot-et-Garonne. Il est maître de conférences au département d'études orientales et extrême orientales de l'université Michel Montaigne Bordeaux 3. Il est président de l'association "Savoirs et Patrimoines en Coteaux et Landes de Gascogne". Il est vice-président du "Réseau Rempart Nouvelle Aquitaine".

"Savoirs et Patrimoines en Coteaux et Landes de Gascogne" est une association type loi 1901 créée en 2014. Elle a pour objectif d'œuvrer à la diffusion des savoirs, de favoriser le développement durable et la valorisation des patrimoines sur le territoire de l’intercommunalité des coteaux et landes de Gascogne, par tous moyens appropriés. C'est dans le cadre de cette association qu'est organisé depuis plusieurs années maintenant, tous les étés, "le chantier de restauration de l'Eglise de Martaillac avec l'appui du Service Technique de l'Architecture et du Patrimoine de Lot-et-Garonne, du Conseil régional Nouvelle Aquitaine, du Conseil départemental de Lot-et-Garonne, de la Direction régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale, de la Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement, de l'Union nationale REMPART et d'entreprises du bâtiment comme les Chaux Saint-Astier, Silverline et d'autres. (...) Grâce au pilotage du Département et du STAP 47, l'association a développé avec ses consoeurs du réseau REMPART un nouveau modèle de restauration du patrimoine rural en péril permettant de contourner les faibles moyens financiers des petites communes."

Le chantier de l'été 2018 est en cours du 4 au 19 août.

Pour en savoir plus sur REMPART:

https://www.rempart.com/

 

 

 

 

 

Notes de lecture été 2018

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"(…) Il faut convenir, en effet, que dans l’époque moderne de la transformation des conditions de vie par la machine, l’agrégation croissante des masses et le gigantesque conformisme collectif qui en sont les conséquences battent en brèche les libertés de chacun.

Dès lors que les humains se trouvent soumis, par leur travail, leurs plaisirs, leurs pensées, leurs intérêts à une sorte de rassemblement perpétuel, dès lors que leur logement, leurs habits, leur nourriture sont progressivement amenés à des types identiques, dès lors que tous lisent en même temps la même chose dans les mêmes journaux, voient, d’un bout à l’autre du monde, passer sous leurs yeux les mêmes films, entendent simultanément les mêmes informations, les mêmes suggestions, la même musique, (…) dès lors qu’aux mêmes heures, les mêmes moyens de transport mènent aux mêmes ateliers ou bureaux, aux mêmes restaurants ou cantines, aux mêmes terrains de sport ou salles de spectacle, aux mêmes buildings, blocks ou courts, pour y travailler, s’y nourrir, s’y distraire ou s’y reposer, des hommes et des femmes pareillement instruits, informés, pressés, préoccupés, vêtus, la personnalité propre à chacun, le quant-à-soi, le libre choix, n’y trouvent plus du tout leur compte.

Il se produit une sorte de mécanisation générale, dans laquelle, sans un grand effort de sauvegarde, l’individu ne peut manquer d’être écrasé. Et d’autant plus que les masses, loin de répugner à une telle uniformisation, ne laissent pas, au contraire, d’y pousser et d’y prendre goût. Les hommes de mon âge sont nés depuis assez longtemps pour avoir vu se répandre, non point seulement l’obligation, mais encore la satisfaction de l’existence agglomérée.

Porter un même uniforme, marcher au pas, chanter en choeur, saluer d’un geste identique, s’émouvoir collectivement du spectacle que se donne elle-même la foule dont on fait partie, cela tend à devenir une sorte de besoin chez nos contemporains.

Or, c’est dans ces tendances nouvelles que les dictateurs ont cherché et trouvé le succès de leurs doctrines et de leurs rites. Assurément ils ont réussi d’abord parmi les peuples qui, dans l’espoir de saisir la domination sur les autres, ont adopté d’enthousiasme l’organisation des termitières. Mais il ne faut pas se dissimuler que l’évolution elle-même offre à l’ordre dit nouveau d’extraordinaires facilités et à ses champions de chroniques tentations.

Si complète que puisse être, un jour, la victoire des armées, des flottes, des escadrilles, des nations démocratiques, si habile et prévoyante que se révèle ensuite leur politique vis à vis de ceux qu’elles auraient, cette fois encore, abattus, rien n’empêchera la menace de renaître plus redoutable que jamais, rien ne garantira la paix, rien ne sauvera l’ordre du monde, si le parti de la libération, au milieu de l’évolution imposée aux sociétés par le progrès mécanique moderne, ne parvient pas à construire un ordre tel que la liberté, la sécurité, la sécurité, la dignité de chacun y soient exaltées et garanties, au point de lui paraître plus désirables que n’importe quels avantages offerts par son effacement. "

Charles De Gaulle, université d’Oxford, 1941.

 

Espérer reconstruire un monde meilleur

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Peinture de Kandinsky

Le "succès" du communisme s’explique par les conditions de vie très dures faites à la classe ouvrière au 19 ième siècle. La guerre de 14/18 va favoriser la naissance du PCF. Des femmes et des hommes ont été révoltés par la première guerre mondiale. Ils en sont revenus très en colère contre le capitalisme et les classes dirigeantes de l’époque. La seconde guerre mondiale va consolider l’attrait de beaucoup de personnes pour le communisme. Sans Stalingrad y aurait-il-eu le débarquement?

Des intellectuels si souvent critiqués de nos jour ont cependant tiré des signaux d’alarme tout au long de l’histoire du communisme.  André Gide par exemple, prix Nobel de littérature en 1947, écrit en 1936 dans "Retour d'URSS": « Du haut en bas de l’échelle sociale reformée, les mieux notés sont les plus serviles, les plus lâches, les plus inclinés, les plus vils. Tous ceux dont le front se redresse sont fauchés ou déportés l’un après l’autre. Peut-être l’armée rouge reste-t-elle un peu à l’abri ? Espérons-le ; car bientôt, de cet héroïque et admirable peuple qui méritait si bien notre amour, il ne restera plus que des bourreaux, des profiteurs et des victimes. »

Romain Gary dans « Promesses de l’aube » affirme que l’échec du communisme découle de l’échec du christianisme à faire une société fraternelle. En 1891, l’encyclique « Rerum novarum » analyse les dangers de la situation de la société de l’époque et propose une doctrine sociale de l’Eglise qui aura beaucoup de mal à se faire entendre. Voir lien suivant: https://w2.vatican.va/content/leo-xiii/fr/encyclicals/documents/hf_l-xiii_enc_15051891_rerum-novarum.html

Le temps est venu de reconstruire  sur les ruines de l'ancien monde.

Colibri Cx

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