Demain un monde ouvert ou fermé?

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"Par la fraternité nous sommes tenus d’arracher à la misère nos frères les hommes. (...) j’espère qu’on s’arrangera toujours ; pourvu qu’il y ait vraiment une cité, c’est-à-dire pourvu qu’il n’y ait aucun homme qui soit banni de la cité, tenu en exil dans la misère économique, tenu dans l’exil économique. (...) Il suffit qu’un seul homme soit tenu sciemment, ou, ce qui revient au même, sciemment laissé dans la misère pour que le pacte civique tout entier soit nul ; aussi longtemps qu’il y a un homme dehors, la porte qui lui est fermée au nez ferme une cité d’injustice et de haine."

http://www.charlespeguy.fr/

Partage

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Je partage le point de vue de Koz sur le fond et la forme et je le partage concrètement sur Facebook et dans mon carnet d'adresses mails. Il jette un caillou dans la mare de l'indifférence et je souhaite qu'il fasse beaucoup de cercles dans l'eau des réseaux sociaux.

Voir lien suivant: http://www.koztoujours.fr/ceux-qui-se-tournent-vers-la-terre-francaise

Cet été je me suis trouvé nez à nez avec un camp de migrants dans le centre ville de Nantes. (Voir lien ci-dessous) Je suis resté sans voix et sans trop savoir que faire, que dire, que penser.

En 1981 j'ai participé à l'ordination d'un jeune prêtre qui m'a emmené par la suite au camp de réfugiés indochinois de Bias en Lot-et-Garonne. Nous y avons reçu un accueil chaleureux. Il y a aussi à Bias un camp de harkis. Je n'y suis jamais allé mais je sais qu'il existe. (Voir lien ci-dessous)

En tant que bénévole aux Captifs la Libération de Bordeaux  je ne suis pas dans le découragement, le désespoir, l'indifférence mais certains jours j 'ai l'impression de vider  l'océan de misères et de détresses humaines au dé à coudre.

http://yallahcastel.fr/Blog/index.php?article263/nantes-3

http://www.harkisdordogne.com/article-harkis-de-bias-47-au-carrefour-de-l-histoire-101779400.html

Colibri Cx

La guerre est un moyen de gouvernement

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"La guerre n’est pas une catastrophe, c’est un moyen de gouvernement. L’état capitaliste ne connaît pas les hommes qui cherchent ce que nous appelons le bonheur, les hommes dont le propre est d’être ce qu’ils sont, les hommes en chair et en os ; il ne connaît qu’une matière première pour produire du capital.

Pour produire du capital, il a à certains moments, besoin de la guerre, comme un menuisier a besoin d’un rabot, il se sert de la guerre. L’enfant, les yeux bleus, la mère, le père, la joie, le bonheur, l’amour, la paix, l’ombre des arbres, la fraîcheur du vent, la course sautelante des eaux, il ne connaît pas. (...) Il n’a de lois que pour le sang et pour l’or. Dans l’état capitaliste, ceux qui jouissent ne jouissent que de sang et d’or. (...) L’état capitaliste nous cache gentiment le chemin de l’abattoir (...).

Je préfère vivre. Je préfère vivre et tuer la guerre, et tuer l’état capitaliste (...) je ne veux pas me sacrifier. Je n’ai besoin du sacrifice de personne.

Je te reconnais, Deveudeux, qui as été tué à côté de moi devant la batterie de l’hôpital, en attaquant le fort de Vaux. Ne t’inquiète pas, je te vois. Ton front est là bas sur cette colline posé sur le feuillage des yeux, ta bouche est dans ce vallon. Ton oeil qui ne bouge plus se remplit de poussière dans les sables du torrent. Ton corps crevé, tes mains entortillées dans tes entrailles, est quelque part là bas sous l’ombre, comme sous la capote que nous avions jetée sur toi parce que tu étais trop terrible à voir et que nous étions obligés de rester près de toi, car la mitrailleuse égalisait le trou d’obus au ras des crêtes. (...)

Je te reconnais, Jolivet, qui as été tué à côté de moi devant la batterie de l’hôpital en attaquant le fort de Vaux. Je ne te vois pas car ton visage a été d’un seul coup raboté, et j’avais des copeaux de ta chair sur mes mains, mais j’entends, de ta bouche inhumaine, ce gémissement qui se gonfle et puis se tait. (...)

Je ne peux pas oublier que vous avez été des hommes vivants et que vous êtes morts, qu’on vous a tués au grand moment où vous cherchiez votre bonheur, et qu’on vous a tués pour rien, qu’on vous a engagés par force et par mensonge dans des actions où votre intérêt n’était pas.

Vous dont j’ai connu l’amitié, le rire et la joie, je ne peux pas oublier que les dirigeants de la guerre ne vous considéraient que comme du matériel. Vous dont j’ai vu le sang, vous dont j’ai vu la pourriture, vous qui êtes devenus de la terre, vous qui êtes devenus des billets de banque dans la poche des capitalistes, je ne peux pas oublier la période de votre transformation où l’on vous a hâchés pour changer votre chair sereine en or et sang dont le régime avait besoin.

Et vous avez gagné. Car vos visages sont dans toutes les brumes, vos voix dans toutes les saisons, vos gémissements dans toutes les nuits, vos corps gonflent la terre comme le corps des monstres gonfle la mer. Je ne peux pas oublier. Je ne peux pas pardonner. Votre présence farouche nous défend la pitié. Même pour nos amis, s’ils oublient.(...)

Je refuse d’obéir. "

Jean Giono.

Extrait de "Je ne peux pas oublier", Refus d’obéissance. Edition La Pléïade.
 Jean Giono, publié en 1934.

Giono est allé en prison (à Marseille) pour ce texte et pour son refus de partir à la guerre, en 1939.

Témoignage de Marie-Noëlle Salvat (2)

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Il nous faut beaucoup de patience, à l'un et à l'autre, ne pas avoir peur des chocs provoqués par les demandes ou par les silences d'un homme qui traverse l'obscurité.

Très vite, dans nos premiers échanges, Joseph m'avait dit: "Je suis un homme maintenant; celui que j'étais je ne savais plus qui j'étais." Plus tard: "Vous pouvez me demander n'importe quoi sur moi et je vous répondrai." Je lui ai dit: "Si vous le voulez, racontez-moi un moment que vous aimez de votre enfance." Il m'a répondu: "Je ne peux pas vous parler de mon enfance mais vous pouvez garder ces photos (c'était sur du papier photo très ancien) si elles vous plaisent, ou me les renvoyer." Il a noté au dos: "Ma mère, très courageuse, voyez comme elle est belle avec son tablier de serveuse pour gagner sa vie et celle de sa famille. Là, c'est mon frère aîné qui l'a aidée quand mon père l'a laissée." Autre photo: "Là, c'est mon jeune frère et le vilain petit canard -moi- à la fête foraine." (A dix ou douze ans) "Et là c'est encore le vilain petit canard avec ma petite et mignonne nièce ( trois ans) sur les genoux." (Il est ado)

Cette patience qui conduit à une confiance inconditionnelle nous l'avons ou plutôt nous la cultivons au rythme parfois irréguliers de nos courriers, très denses, fluctuant à cause des évènement de part et d'autre, variant de quinze jours à un mois maximum.

Au fil des mois, nous échangeons ce qu'il est possible d'écrire de nos vies, de notre regard sur l'état du monde; ma vie ordinaire avec ses failles et ses joies, sa vie dans des conditions inhumaines. Isolement dans une cellule très étroite où il réussissait pour ne pas devenir fou à organiser ses journées. Sorties toutes les 48h pour deux heures de "promenades" dans une grande cage à ciel ouvert avec les autres prisonniers. Parfois longues semaines de "lock down" . Enfermement total pendant des périodes variables, un mois quelquefois, totalement arbitraire. Privation d'eau chaude. Et j'en passe! Bruit parfois insupportable d'autres prisonniers qui perdent la tête. Rumeurs d'exécution. Obligation de jeter le courrier reçu. Par peur du feu. Il ne peut conserver qu'un minimum de lettres, photos, cartes postales.

Il m'avait écrit dès le début: "Soyez mes yeux et mes oreilles." Ce que je me suis efforcée de faire. Il insistait aussi sur la réciprocité de la correspondance. Et nous étions bien d'accord. C'est ainsi que nous avons poursuivi nos échanges écrits.

Armagnac ou wisky?

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Depuis Valérie Giscard d’Estaing il y a des femmes et des hommes dans notre pays qui pensent que les fonctionnaires sont des nantis. Il y a des femmes et des hommes qui pensent qu’il faut en finir avec l’héritage gaullo-communiste. En finir avec la sécurité sociale et la remplacer par des assurances privées. En finir avec l’hôpital public et le remplacer par des cliniques privées. En finir avec l’Education Nationale et la remplacer par des écoles privées et des formations payantes. En finir avec la SNCF, EDF, la poste, la gendarmerie nationale, la police nationale, l’armée nationale, la télé publique. En finir avec les fonctionnaires, les syndicats, les droits de l’homme, le Code du travail. Supprimer encore et toujours des fonctionnaires. En finir avec l’agriculture de type familial.

Tout cela n’aide pas à voter et explique peut-être les taux d'abstentions de plus en plus importants d'élections en élections.

Il y a de plus en plus de personnes qui ont l’impression que nous allons vers un monde avec des riches toujours plus riches et des pauvres toujours plus pauvres. Allons nous continuer à nous diriger vers un monde à la Robocop ou bien cesser de nous diviser et nous rassembler pour inverser le cours de l’Histoire? Le temps n’est-il pas venu d’oser dire et écrire par exemple que les routes, les autoroutes, les ponts, les tunnels, les canaux, les trains, les bus, les métros doivent être gratuits pour tous ceux qui les utilisent pour travailler? Le temps n’est-il pas venu d’écrire, de dire à nouveau que le bonheur est une idée neuve à ré-inventer? Que les hommes ont des devoirs humains envers les plus faibles, les plus démunis, les plus en danger? Et qu’un monde meilleur est possible. Construire un demain qui ne laisse personne au bord de la route est une aventure à tenter plus que jamais.

Si la vertu ne suffit pas à assurer le bonheur, la méchanceté suffit à rendre malheureux. (Aristote)

Les temps sont mauvais, soyons bons. (Saint Augustin)

On ne fait du bien aux hommes qu'en les aimant. (Saint Vincent de Paul)

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