En route vers Noël.

Rédigé par yalla castel - - 1 commentaire
Petite route noire dans la forêt. Elle relie deux villages et nous sommes en voiture. Nous, c'est à dire, mes deux petits-enfants Cathia et Nathanaël, six et neuf ans, et moi-même.Nous allons au théâtre et déjà la magie opère. Nous ne savons pas très bien où le spectacle a lieu, la route est bordée de grands arbres, il pleut, tout est silencieux, il fait nuit.

Voilà, c'est ici, nous y sommes. Quelques voitures, un peu de lumière, deux personnes attardées devant une petite porte. On ne nous attend pas:
 -"Bonsoir, vous n'avez pas réservé?"
 - "Heu...non, je viens de voir l'annonce ..."
 - "Mais c'est complet... vous venez de loin? "
 -"Quelques kilomètres...on pourrait peut-être se serrer...un peu...non?"
 -" Restez là quelques minutes, nous attendons trois ou quatre personnes, si elles ne viennent pas, c'est bon."
 -" Merci, nous attendons".
En moi, je pense que les personnes en question ne viendront pas. Les enfants, regard interrogatif attendent calmement.
Nous entrons. La salle est exigüe. De celles des tout petits villages de campagne. Quelques personnes sont même debout. La scène est bien délimitée, éclairée. Un léger décor; une musique évoque les flôts. Nous voilà au bord de la mer, sur une plage. Un vieux pêcheur ou chiffonnier trimbale. Une barque, de très vieux objets échoués, un très ancien cahier. Mystère.
Le vieux cahier, c'est le journal d'Eléonore. Celle-ci apparaît. S'ensuit par un jeu subtil, fin, dynamique et enjoué le déroulement du voyage initiatique en mer d'Eléonore et de son mari. Jolie petite épopée. Joies du départ, moments de tendresse, de tranquillité, de tempêtes, péripéties diverses et accalmie. Ont-ils accosté quelque part? Ont-ils fait naufrage?
Le chiffonnier se retrouve seul, éperdu...Les souffles sont retenus et la petite Cathia laisse couler ses larmes...
Moment d'évasion, de rêve, d'aventure et de poésie.

Et moi, je me dis qu'au sein du brouhaha ambiant, des multiples gesticulations de tous ordres et de l'électronique emberlificotant, existent des comédiens qui mettent tout leur coeur et leur savoir-faire à raconter une histoire à quelques enfants et adultes réunis au milieu d'une sombre forêt. Contentement à  la pensée que tant que ce presque-rien persistera à mouvoir et émouvoir, il nous sera possible d'espérer.

C'est peut-être aussi cela la joie de Noël.

Brigitte Papleux

La Grande Villa

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

"La Grande Villa" par Laurence Vilaine, éditions Gaia. 8€50.

En résidence d’écriture à Marseille en 2015, Laurence Vilaine nous offre un texte à l’opposé de son nom de famille. Plutôt merveilleux de poésie. Un petit récit de presque quatre-vingt pages. Les mots se croquent, il est même recommandé de prononcer à voix haute ou basse, secrètement, ces jolis mots pour soi. Elle pense, elle parle à la Grande Villa, son Disparue et le rapport à l’écriture qui sauve de tout chagrin.

Une absolue merveille, un panier entier de sucreries réconfortantes et le sentiment que les rayons du soleil réchauffent notre peau en même temps que celle de l’auteur.


« […] enfant, je rêvais qu’un jour mes doigts seraient bleus d’avoir touché le ciel. »

Inés Bourgeois


 

Les migrants ne savent pas nager.

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire
Plusieurs associations dont l'association AREVE nous ont proposé une projection/debat à partir du film: « Les migrants ne savent pas nager » au centre culturel de Biganos.
 
Ce film est très bouleversant , si près de la triste réalité et si éloigné des clichés qui alimentent le refus de ceux qui ne veulent pas que la France les accueillent.

Très bouleversant mais aussi  encourageant parce qu'il montre combien, jeunes et moins jeunes sont portés par toute l'humanité qui les habite. Admirable de voir leur motivation pour sauver le plus de vies humaines possibles, apporter réconfort et chaleur humaine autant qu'ils le peuvent.

Le lien suivant permet de visionner ce film:

http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/documentaire-migrants-savent-pas-nager-1410067

Suite à cette projection, un avocat à la retraite a témoigné de son vécu auprès des migrants de Calais à la suite de l'appel des 800.

Il est parti apporter son soutien à ses hommes et femmes en grandes détresses. De son témoignage, nous avons appris pourquoi ils étaient là, pourquoi ils voulaient gagner l'Angleterre mais aussi les grandes souffrances qui leur ont été infligées en plus de leur situation précaire. Nous avons appris également à quel point ces migrants sont confrontés à des démarches administratives complexes et insurmontables pour eux.
 
Son témoignage est sur le lien suivant:
 
 
Marie Claude Saubusse.
 
 
 

Vu à la télé.

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Fin novembre, Arte a diffusé le film "Winter sleep" du cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan. L'action se déroule dans une très belle région de Turquie: la Cappadoce au début de l'hiver.

Ce film est ennuyeux, long, interminable, agaçant, irritant, dérangeant. Dix fois je me suis levé pour aller voir ailleurs si j'y étais. Dix fois je suis revenu m'asseoir devant mon écran télé.

Les images sont très belles. Nous n'avons pas en France un tel habitat troglodyte dans un paysage étrange de film de sciences fiction. La campagne est immense, froide et enneigée.

C'est un film où les personnages parlent beaucoup et pas pour ne rien dire. Les dialogues sont souvent une succession de longs monologues entre quelques personnes.

J'ai ressenti "Winter sleep" comme un film sur l'enfermement : enfermement du couple, enfermement de la relation frère soeur, enfermement social, culturel, religieux. Souvent c'est la prise de tête garantie, le truc à se faire une déprime et à ne pas dormir de la nuit et à ressasser ce qui a été dit et montré. J'ai passé un long moment devant la télé à aimer et détester ce film. J'ai continué à y penser les jours suivants.

Plusieurs personnages du film sont coincés entre le passé et le monde moderne. Ils sont prisonniers de la religion, du monde dans lequel ils sont nés et qu'ils ne sont pas parvenus à quitter. Ils sont prisonniers de leur époque et d'eux-mêmes.

Dans les monologues successifs et interminables du film ils se jettent à la figure des vérités qui pourraient bien être aussi les nôtres.

Pour en savoir plus....

André Lugardon

Sa jeunesse, sa gentillesse et son calme nous réconfortent.

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Nous étions cinq cents, six cents, peut-être plus, réunis le dimanche 27 novembre 2016 dans l'Eglise de Casteljaloux pour accompagner Dominique Raffray dans son ordination diaconale. Monseigneur Herbreteau a rappelé que nous n'avons plus le temps d'avoir le temps, nous n'aimons pas attendre; nous sommes toujours en mouvement dans une agitation trépidante, une forme de fuite en avant qui nous enlève le goût de Dieu. Eh bien pendant deux heures nous avons pris le temps d'écouter la présentation du chemin vers la prêtrise de Dominique. Nous avons pris le temps d'écouter et méditer les lectures des textes du prophète Isaïe et de Saint Paul. Nous avons pris le temps de chanter. Et quand une foule aussi nombreuse chante, les vibrations sonores qui montent de nous caressent les corps et les coeurs. C'est prenant. Nous avons sagement attendu la fin de la cérémonie pour nous approcher de Dominique et lui dire quelques mots. "Ta jeunesse, ta gentillesse et ton calme nous réconfortent". Après deux heures de cérémonie passées très vite nous avons prolongé ces moments de paix et de non violence par un pot de l'amitié à la salle de La Bartère suivi d'un repas "panier partagé". Alors que souvent nous avons l'impression d'un manque de prêtres, dimanche il fallait plusieurs mains pour compter sur les doigts les prêtres présents venus entourer Dominique.

« Nous avons besoin de prêtres pour renouveler le monde. » (Saint Jean-Marie Vianney, Curé d'Ars, 1786/1859)

André Lugardon

Fil RSS des articles